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tales down the river :: french quarter
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Elise Steadworth
more to her than meets the eye
Elise Steadworth
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Used to be kids living just for kicks
In cinema seats, learning how to kiss
Running through streets that were painted gold
We never believed we'd grow up like this.
· · · · · · · · · · ·
@nash richardson  
#nalise


Elise Steadworth entre dans un bar…
Non, elle n’est pas perdue. Contrairement à tout ce que sa conduite aura dicté jusqu’à ce jour glorieux, oui, elle aime plutôt prendre un verre, tenant compte que l’endroit est fréquentable, ferme à une heure respectable et n’empeste pas les excès de l’avant-veille. Aussi, il a été décrété qu’elle fait bien ce qu’elle veut, puisqu’elle est une femme indépendante, plus ou moins déterminée, et qu’elle ne doit rien à personne. Certainement pas à James qui ne sait pas plus ce qu’il veut qu’elle après ce bal, quand bien même il a l’air de croire que ce qu’il veut, c’est elle. C’est au moins ce que son attitude tend à faire croire, mais il paye cependant le prix de ses nombreuses absences, et surtout de son insupportable hésitation. S’ils ont tout l’air d’être ensemble, ou de vouloir se donner une chance, ils n’ont pas eu la conversation et Elise, méticuleuse compulsive, aime les choses gravées dans le marbre. Si elle adore plus que tout le romantisme spontané, James l’a poussée à lui préférer, au moins dans leur relation, l’amour rationnel, voir contractuel. C’est idiot, elle le sait bien. Ce n’est surtout pas le genre de la maison, mais elle accumule les névroses, les défauts de la femme continuellement délaissée, et pour contrer ça, Grace a proposé un verre hors Crescent Grove. Loin des cons, ses mots exacts. Elle soupçonne Grace de surtout vouloir se retrouver, se recentrer après une grossesse précipitée et être animée du désir de ponctuer magistralement la fin de son congé maternité ; un motif plus que raisonnable et qui fait bien son affaire, à Elise. Alors elles se sont dégoté un bar planqué dans les petites rues du carré français, assez proche de Bourbon Street pout être bien côté, mais pas assez pour être pris d’assaut par les touristes. C’est ici l’antre des locaux et il y en a vraiment pour tous les goûts, et tous les genres. Les mondes s’y côtoient, mais ne s’y confrontent jamais. L’ambiance y est aussi vivante qu’on puisse l’espérer, puisque le jazz y est roi au moins autant que la boisson n’est reine. On croirait qu’elle ne s’y sentirait pourtant pas à sa place, la délicate et maniérée Elise Steadworth, pourtant si elle ne nage pas en pleine aisance, elle crée au moins parfaitement l’illusion en souriant à quiconque ose leur adresser un mot, à Grace et Elle. Elles sont deux jeunes femmes dans une très grandes villes. Au moins il n’est pas marqué sur son front qu’elle est la célibataire la plus courtisée et paradoxalement la plus endurcie de toute la Louisiane, tout comme il n’est pas marqué sur celui de Grace qu’elle a accouché il y a quelques mois à peine de son ex petit ami. Ici il n’y a aucun bagage, donc aucun regard de jugement ; et non, elles ne sont pas là pour brancher ou se faire brancher, mais plutôt pour profiter de l’instant. C’est devenu bien trop rare. L’éternel vin rouge dans une main, et le bras de Grace accroché à l’autre, Elise se penche sur leur table-baril, déjà bien trop emballée par la perspective de cette soirée. Il glisse à Grace que la musique est très sympa, que le choix d’endroit est au point, et que ça fait un bien fou de changer de coin et donc, les têtes alentours. Ici personne pour la crucifier pour un motif ridicule, ou simplement lui rappeler sa formidable capacité à prendre systématiquement les mauvaises décisions au cours des derniers mois. C’est ce qu’elle croit pendant les premières gorgées de son verre, et tout de suite moins lorsqu’elle croit apercevoir Nash du coin de l’oeil. Et elle connait assez le contour saillant de ses épaules et les traits de sa figure pour être de plus en plus certaine, quand bien même elle tente pitoyablement de ne pas le fixer pendant qu’il se commande un verre.    “ C’est pas vrai. ”  La réflexion lui échappe et Grace, qui a continué de parler dans le vide de tout et de rien, se tourne à son tour et ah! voilà. C’est tout ce qu’il fallait à Nash. Sentir deux regards aussi lourds que des enclumes lui tomber sur les épaules et dévier immédiatement, le moins subtilement du monde, alors qu’il regarde dans leur direction à son tour. De tous les bars, pas de Crescent Grove, mais de la Nouvelle Orléans, ils se retrouvent ici. Pas qu’elle devrait se renfrogner, pas que sa présence l’embête, mais elle n’est ravie non plus, puisqu’elle et Nash, aujourd’hui plus que jamais, ne se comprennent plus. Ce n’est plus une question de ne pas se trouver sur la même longueur d’onde, mais plutôt de ne pas se trouver sur la même planète. Peut-être qu’elle se trompe, mais le jugement pèse encore plus lourd dans le regard de Nash que dans celui de n’importe qui, et elle le connait assez pour savoir qu’elle ne se trompe pas. Pourtant elle ne comprend pas ce qu’il peut lui reprocher, à beau retourner la question dans tous les sens et essayer de lui trouver toutes les circonstances atténuantes, il n’a aucun droit ni aucune raison de la juger comme il le fait. À moins que tout ne se passe dans sa tête, comme lorsque ça concerne Nash. Ce ne serait pas la première fois, c'est même systématique. Nash ne dit rien, Nash ne fait qu’exister, certains diront trop loin de son coeur, et de fait, Nash lui met la boule au ventre. Tant et si bien qu’elle s’excuse auprès de Grace, prend son verre encore plein et décide d’aller prendre l’air. Voilà tout l’effet que lui fait Nash Richardson. Même pas - plus - capable de faire bonne figure. Sans se précipiter, elle rejoint la porte et évidemment, évidemment, le temps qu’elle se fraye un chemin, il y est aussi. Les lèvres pincées en un faux sourire, et un qui tremble péniblement compte tenu de son coeur battant, Elise lui concède un   “ Salut ”  fadasse qu’il n’aura pas volé. Voilà qu’elle lui vole son entrée-signature et que pour marquer le coup, ne prend pas la peine de prolonger plus en ouvrant la porte vers le balcon, où le dernier couple qui y fumait croise son chemin en voulant rentrer dans le bar. En s’écartant, elle se heurte à Nash et manque de presque rien de faire tomber son verre par terre.   “ Pardon.”  Fade, encore. À mille kilomètres de l’habituelle Elise. Mais peut-être que l’habituelle Elise en a assez de ces demi-relations, de garder pour elle des sentiments qui l’étranglent et qui sont voués à …he bien, rien. Tout ça ne vaut rien, et c’est fort regrettable. Elle pense à Max et Dawn, qui datent de la même époque qu’eux, mais qui ont fait ça bien, mieux. La comparaison devient trop facile, mais surtout injuste. Elle se tourmente deux secondes en se disant qu’ils auraient pu être au même stade de leur relation, qu’importe les embûches et les erreurs de parcours, si seulement … Si seulement. Pour ne pas y penser davantage, elle sort et claque la porte derrière elle. En bas dans la rue, les musiciens s’amusent, et les passants aussi. Elle contemple la beauté de la Nouvelle Orléans, le coeur malmené, mais apaisé par l’air frais et l’éruption de rires plus bas.
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Nash Richardson
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Nash Richardson
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Ca sonne comme le début d’une blague, mais Nash ne trouve pas matière à rire vraiment. Crescent Grove est trop petit ; c’est pour ça qu’il est ici, dans un bar quelconque de Nola, seul au milieu de la foule. Un bar où on ne viendra pas lui tenir la jambe sous prétexte qu’il est lui, alors même qu’il doit encore incarner l’une des pires compagnies de la ville. Un bar où sa tronche se mêle anonymement à celles d’une flopée de parfaits inconnus, c’est tout ce qu’il veut. Boire un whisky, deux, trois, et n’élever la voix que pour passer une autre commande au barman pas trop curieux. L’effervescence de l’établissement lui rappelle à quel point il est insignifiant ; quelque part, ça lui fait du bien. De pas avoir la sensation que les regards sont braqués sur lui, à attendre autant qu’à craindre le coup d’éclat, le moment où il part en couilles. De pas être la bête curieuse toujours prête à péter un câble sous les ragots méprisants de ceux pourtant toujours ravis que quelque chose se passe – d’autant plus lorsqu’il s’agit de lui : tellement facile. Alors c’est peut-être une blague, mais ça ne le fait pas rire – même pas jaune – lorsqu’il croise les regards d’Elise et de cette emmerdeuse de Grace. Il tient deux secondes (une éternité) avant de se repositionner face au comptoir. Elle est là, la colère. Elle monte, elle s’installe, prend la place avec tout le ressentiment qu’il peut avoir ; juste, injuste, peu importe. Il s’est décidé à lâcher l’affaire, d’arrêter de courir derrière l’inatteignable. Un pas en avant, trois en arrière, plein le cul. Il sait pas faire ça, encore moins avec Elise, et la dernière fois qu’ils se sont vus lui a laissé le goût d’une amertume propre à celle des amoureux déçus. Ridicule, nase, nul. S’il n’a pas envie de s’emmerder avec des histoires, celle-ci devrait se trouver au sommet de la liste de celles à éviter. Mais puisqu’il abandonne, c’est le hasard qui vient le chercher. Quelle merde. Quelle vie. Le verre sur le comptoir se termine d’un trait. Nash trouve dans sa poche son paquet de clopes – une sale habitude qu’il n’a pas perdue. Le besoin de nicotine se fait immédiatement ressentir : le voilà qui se lève et prend la direction du balcon. Pas le seul à avoir eu cette idée : Elise et lui ne se comprennent peut-être plus depuis longtemps, mais ils ont visiblement tous les deux ressenti le besoin de prendre l’air. Un air bien frais, bien revigorant, l’équivalent d’une claque pour se remettre les idées en place. On lui verse le même ‘salut’ fadasse qu’il a l’habitude d’offrir au monde. Il a aussi droit à un sourire ; il connait trop les sourires d’Elise pour savoir qu’il n’est pas vrai. Ses sourcils se froncent en même temps qu’il sort une clope et un briquet du paquet qu’il tient en mains. Elise ouvre la porte du balcon, s’écarte pour libérer le passage à un couple et le bouscule à peine. ‘Pardon’, qu’elle sort encore, toujours aussi fade. Lui soupire, contraint à la suivre dehors alors qu’il pourrait parfaitement rebrousser chemin, voire se tirer tout bonnement et trouver un nouveau spot ailleurs. Sa fierté – mal placée, puisqu’il devrait être la dernière personne au monde à en avoir – l’empêche de céder du terrain face à elle, à tourner les talons pour lui laisser entrevoir qu’au-delà de simplement lui en vouloir, il a été blessé. Y a un peu de curiosité aussi, d’envie de la confronter, de la secouer comme elle l’a secoué sans savoir, sans vouloir sûrement. L’envie de lui faire payer de ne pas voir, ne pas comprendre quand la terre entière devinerait sans peine qu’il est… Bordel. Pas d’espoir : il savait déjà que c’était une idée de merde d’espérer quoi que ce soit, d’amorcer un début de tentative, de quelque chose, n’importe quoi. C’est pas lui, ça. Et encore moins pour lui. Ses deux avant-bras prennent appui sur la rambarde quand la flamme du briquet allume la clope dans une première bouffée salvatrice. Son regard se pose sur à-peu-près tout ce qu’il voit avant de se fixer sur Elise. Evidemment. Quelques secondes d’une observation durant lesquelles elle doit se demander ce qu’il peut bien lui vouloir encore, ce qu’il peut bien se dire, puisqu’ils ne se comprennent plus depuis trop longtemps. Ca fait un bail – qu’ils ne se sont pas vus. Depuis le bal, en fait, où il a collé un pain dans la gueule de ce connard de Scott pour avoir trop fait le malin avec lui sur un sujet trop sensible : la mort de Lucy. Il voit encore Elise rejoindre cet autre type alors même qu’il était venu vers elle, peu enclin à la laisser seule avec son ex et son ‘meilleur ami’, et simplement pris d’une résolution perdue aujourd’hui. Si messages ou appels il y a eus, Nash les a tout bonnement ignorés. La vérité, c’est qu’il sait pas franchement quoi lui dire, maintenant. Maintenant qu'elle est là et qu'il s'est vu tant de fois l'envoyer bouler, la salive vient plus. C’est presque rassurant tant ça change pas, finalement. Sauf que tout est changé maintenant, entre eux. Tout du moins voudrait-il s’en persuader en parvenant à tirer un trait net et définitif sur Elise, ce qui aurait pu être et n’a jamais été. Il détourne son visage en même temps qu’il expire dans les airs la fumée imprégnant ses poumons. « T’inquiètes, » qu’il sort d’abord, avant de tirer une nouvelle bouffée sur le stick. « Te sens pas forcée de me parler. » C’est pas par pure bonté d’âme qu’il lui dit. Ouais, c’est vrai, elle a clairement pas l’air à l’aise, lui fait rien pour l’arranger non plus. Et quoi d’autre encore ? Il est déjà persuadé qu’elle ne comprend pas pourquoi lui, déjà distant malgré ses efforts, se soit tant éloigné. Encore. Et puisqu’il s’agit d’un encore, sans doute n’est-elle même plus vraiment déçue ; à force, l’habitude s’installe pour tout. Mais il l’épargne pas de paroles par gentillesse – plutôt le contraire, en fait. Elise n’a sans doute pas fait exprès de le blesser la dernière fois ; ça ne l’empêche pas de lui rendre la monnaie de sa pièce, lui qui est si doué à ce jeu-là. D’autant plus avec elle, peut-être. Il se sent quand même un peu con maintenant qu’il lui a dit de pas se forcer quand lui sent monter l’envie irrépressible de tout balancer une bonne fois pour toutes. Ses sentiments, ses reproches, la fin d’un truc qu’a jamais commencé et qu’il se répète pour mieux se persuader. De tout envoyer dans les airs pour s'en libérer ; comme si.
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Elise Steadworth
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Évidemment, elle se sent obligée d’y voir un signe. Bon ou mauvais, ça reste à déterminer, mais puisqu’il y a une raison à tout, alors il doit y en avoir une qui justifie que Nash a choisi ce bar en particulier, et pas un autre. Pas qu’elle soupçonne quoi que ce soit d’étrange, elle sait pertinemment que s’il avait su il aurait joué sa carte différemment ce soir, mais la Nouvelle Orléans est certainement la ville américaine qui concentre le plus d’établissement de boissons au kilomètre carré, and here they are. On chantonne dans les rues, au rythme des cymbales et des joueurs de jazz, on quémande des colliers de perles contre des promesses de lingerie fantaisiste, et parce qu’elle ne peut se résoudre à lui jeter un regard, Elise les contemple tous passer du haut de son balcon. Même cette liesse, la plus joyeuse et pourtant la moins tapageuse de tout le carré, ne parvient pas à lui arracher un sourire. C’est un bol d’air qu’elle était venue prendre, pourtant puisque Nash fume, Nash se planque dans un silence de mépris, Nash existe, elle peine à respirer convenable, ou respirer tout court. Sa première intervention lui laisse un goût amer qu’elle ne saurait justifier ; comme souvent, il n’y a aucune raison. Toute leur relation, si c’est comme ça qu’il faut appeler l’espèce de lien abîmé, mais curieusement indéfectible qui parvient encore à les lier dans la tempête, repose sur un socle creux de contextes, de moments et d’un sentiment rugissant, mais inexplicable tout droit venu d’un autre temps. Elle pousse un soupir de soulagement, pas pour Nash, mais parce que le simple fait qu’il ait parlé l’autorise désormais à respirer de nouveau ; Pourtant le conseil qu’il prodigue lui coupe toute tentative de réitérer, et elle s’entend rétorquer immédiatement sans le vouloir :   “ J’en avais pas l’intention, ”  et elle est ici transparente de vérité. Par éducation, elle a opté pour le bonjour policé, en sachant pertinemment que Nash ne veut rien de sa part, pas même sa plus simple et plus ample courtoisie. Parce qu’elle s’est - enfin - lassée du sentiment d’être en faute, d’avoir mal fait, pas assez ou trop, complètement de travers, la réponse s’est échappée comme un boulet de canon qu’elle a regardé filer, impuissante. Parce qu’elle n’en reste pas moins dramatiquement elle-même, elle se mord immédiatement la lèvre et il lui fait toute sa force de conviction et toute la volonté dont elle est faite pour ne pas se répandre en excuses, et mieux, renchérir.   “ Bizarrement, je crois que c’est toi ici qui te sens obligé de faire la conversation. ”  Ils auraient pu rester en silence, prétendre être des inconnus et s’éviter, ou tout le moins éviter à Elise, une peine de coeur supplémentaire bâtie sur fond de rien du tout. Elle serait rentrée dans les vingt secondes, sans faire de chichi, sans essayer de savoir ou de faire l’erreur, pour la millième fois, de vouloir de Nash plus qu’une volée de regards indescriptibles et quelques mots acides. C’est ce qu’elle pense faire, en se détournant de tout ce que Nola à de plus beaux à offrir, pourtant elle pose ses fesses sur la rambarde et croise les bras au-dessus de sa poitrine. L’audace, ce n’est pas quelque chose qu’elle a habituellement en magasin, mais il faut dire que c’en est assez de tous ces non-dits. Maintenant qu’il est là elle sait, sent, que par acquis de conscience il faut qu’ils aient cette conversation où elle lui demande tout, lui dit tout, si elle veut un jour avancer dans la vie. Se délester de ce poids qui pèse sur ses épaules, dans son estomac, ses poumons, son coeur et dont il est seul responsable. Foutre un coup de pied phénoménale dans la fourmilière sentimentale, pour espérer avancer, reconstruire et avoir ce qu’elle désire ardemment depuis toujours : une opportunité à l’amour, sans éprouver de regrets vis à vis de Nash et se demander constamment Et si. Sans attendre bêtement après un ours qui refuse de sortir de son hibernation.   “ Je te comprends pas, Nash. ”  Maintenant c’est elle qui se sent obligée. Il lui a tendu la perche, faut dire, et vraiment, y en a assez des bonnes manières et de tout ce qu’ils ne se disent pas par crainte de vraiment vivre… ou ne pas vivre.   “ Vraiment, je sais pas ce que je t’ai fait. Et pas seulement aujourd’hui, mais depuis toujours. Je sais pas. T’as toujours eu un truc avec moi. Un reproche caché, un jugement, une critique silencieuse. ”  Black out. Les mots sont là, flottent entre eux, mais déjà, elle ne s’en souvient pas de la moitié. Le laïus est sommaire, mais il est là, dans les airs et plus vicieusement à la gangréner de l’intérieur et même si c’est pas clair, même si c’est un rien injuste parce qu’il a toujours été l’ami parfait à l’université… Justement, elle voulait pas d’un ami à l’époque. La frustration était là à l’époque, elle l’est encore aujourd’hui. C’est fou comme on se dépêtre pas d’un Nash Richardson comme ça. Une partie d’elle, qu’elle n’arrive pas bien à cerner, sait viscéralement pourquoi, va savoir.   “ À la fac, j’avais l’impression de pas être assez bien pour toi, et tes amis, et ton cercle, et tout … Et maintenant, j’ai l’impression que c’est encore pire alors qu’à un moment, que ce soit avant ton accident ou après, j’aurais pu t’aider, coller à ton entourage, ou je sais pas… Je sais pas. ”  Et il n’y avait rien d’aussi pénible, pour mademoiselle Elise Perfection Steadworth, que d’échouer ou de ne pas se sentir à la hauteur, ou simplement devoir laisser tomber. C’est un trait qu’elle aura gardé d’une ancienne vie, quand bien même tout le reste aura drastiquement changé.   “ Je suis fatiguée d’essayer. ”  Elle pousse un soupir à s’en fendre l’âme et s’apprête à ouvrir la porte. Pas parce qu’elle en a terminé avec lui, mais parce qu’elle refuse d’entendre ce qu’il va répondre, et sur quel ton il compte la prendre à revers et lui faire comprendre à quel degré il en a strictement rien à faire.
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Nash Richardson
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Nash Richardson
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C’est compliqué. Cette impression de tourner en rond quand on (le destin ou le hasard, appelez-le comme vous voulez) lui met toujours Elise Steadworth sur sa route. Et c’est toujours la même chose : il tente de s’en approcher dans un élan d’une naïveté franchement écœurante et voit le peu d’espoir qu’il se fait stupidement piétinés par ceux qui tournent autour d’elle ; par elle, surtout, sans qu’elle ne se doute de rien. C’est chiant. C’est bien parce ça l’est qu’il décide à chaque putain de fois d’arrêter avec ces conneries. Mais voilà. Elise est encore là, et l’oxygène peine toujours autant à pénétrer ses poumons, alimenter son cerveau qui maintenant plus qu'à tout autre moment nécessite de fonctionner à-peu-près dignement. Elise décide de prendre les devants, le cul posé sur la rambarde, le regard fixé droit sur lui. Elle ne le comprend pas. La réciproque étant tout aussi vraie, il lui verse un œil à la fois blasé et intrigué et piteux, quelque part. Soupir en guise de réponse, il hausse les épaules avant de tirer une nouvelle latte sur sa clope. Un silence de quelques secondes s’installe avant qu’elle ne le tranche une fois encore. Le brouhaha de l’effervescence de la rue en contrebas n’est plus qu’un bruit de fond inintelligible. Mais qu’est-ce qu’elle raconte putain ? D’abord étonné de ces confessions inattendues, il ne saisit pas tout de suite que s’il existe un moment pour Nash et Elise, ce doit bien être celui-ci. Un moment pour tout se dire ; mettre les points sur les i, les barres sur les t et tout ce que vous voulez. Mais l’ours mal léché est d’abord pris à revers et ne sait pas quoi faire, comme un enfant qui ne comprend pas bien ce qu’on lui dit. Elise parle franchement : tout ce qu’il n’a jamais été capable de faire, en tout cas vis-à-vis d’elle. Son estomac et sa gorge se nouent, sa tête se brouille. Nash reste emmuré dans son silence ; sans doute Max lui collerait-il une magnifique tape derrière la tête ou lui enverrait-il tous les signaux signifiant à peu de choses près « mais bouge-toi putain d’attardé ». Sauf que son meilleur ami n’est pas là, que Nash est seul comme personne devant Elise, que ses mots se bousculent dans sa bouche, ne trouvent pas d’ordre dans lesquels sortir et ne sortent donc pas. Il n’y a que ses yeux qui la fixent, preuve qu’il l’écoute tout de même, mais comprend-il ? Le reproche caché qu’elle ressent depuis toujours, la critique silencieuse, c’est vrai quelque part. Pas entièrement faux en tout cas, mais il n’aurait jamais pensé qu’elle le percevrait de cette manière. Ce sentiment de ne pas être assez, il le connait si bien que sa compréhension ne peut qu’être douloureuse ; mais comment Elise pourrait-elle nourrir ce genre d’impression, de ressenti ? La sentence tombe enfin : elle ne veut plus essayer. Plus essayer de coller à des attentes qu’elle ne comprend pas, plus essayer d’aider un type qui la rejette sans qu’elle ne comprenne pourquoi alors que l’explication est en réalité si simple. Nash Richardson est amoureux d’Elise Steadworth depuis des années, preuve en est qu’il ne faut que quelques apparitions dans sa vie pour évincer toutes les autres, le refaire plonger tête la première. C’est quand même bizarre, drôle d’un certain point de vue – pas du sien évidemment. Il se retrouve lui dans tout ce qu’elle dit : cette impression de ne pas être assez bien, assez tout court, pour elle ; cette certitude même aujourd’hui. Malheureusement, il ne sait lui offrir qu’une figure fermée, imperméable – celle qu’il arbore toujours lorsqu’il est déstabilisé. Cette franchise soudaine le rend muet comme une carpe alors que putain, qu’est-ce qu’il aimerait assimiler, comprendre et répondre en un instant, comme dans ces films de merde que Lucy lui imposait quand elle s’invitait chez lui – puisque lui n’invite personne. Elise se détourne de lui pour se diriger vers l’intérieur et hormis un insupportable sentiment d’urgence qui le prend, rien ne sort encore. Et le voilà tout seul sur le balcon – si l’on oublie les autres clients du bar qui viennent remplacer Elise. « Quel con, » rage-t-il contre lui-même avant d’écraser sa cigarette et retourner dans l’établissement. Vrai qu’il l’est, vraiment beaucoup. Il ne comprend que maintenant ce qu’elle a pu voir, conclure de ses attitudes vis-à-vis d’elle. Et il se sent con, oui, mais en même temps, si le monde entier est capable de voir ses sentiments pour elle, pourquoi ne les voit-elle pas, elle ? Alors merde. Tant pis. Ses pieds ne le trainent pas jusqu’à sa place au comptoir. Les yeux toujours rageurs fixés sur Elise, c’est droit vers elle qu’il s’avance, et tant pis pour Grace qui saura certainement formidablement bien lui casser les couilles. Nash Richardson a trouvé son élan, il n’est donc pas question de se laisser arrêter pour si peu. « Pour une fois depuis longtemps, je crois que je peux dire que je te comprends. Cette impression de pas être assez, à la hauteur, je la connais très bien tu vois. C’est ma vie ça, mais c’est aussi par rapport à toi. Y a toujours eu ça par rapport à toi. » Toujours. Avant, après son accident, toujours. Ca fait déjà beaucoup pour lui, mais il n’a visiblement pas décidé de s’arrêter là. « Et tu vois, j’ai essayé, vraiment. Essayé d’être à la hauteur, puis de passer outre ça pour pouvoir te supporter, pour que tu puisses être toujours dans mon entourage. Parce que c’est pas simple, vraiment pas, et aujourd’hui je ne peux plus. » Alors ça y est, c’est parti pour tout balancer et tant pis pour l’après, pour les conséquences. Ces aveux sonnent sûrement le glas de leur relation ; ainsi soit-il, aussi essaie-t-il de se convaincre, dans son fort intérieur, qu’il aura au moins gagné une libération dans l’histoire. « Quand je suis venu à cette soirée stupide de la promo, c’est parce que je savais que tu y serais. » Qui pouvait sincèrement penser qu’il se ferait un plaisir de recroiser tous les connards qui lui ont tourné le dos ? La suite on la connait : Lucy est morte et tout est redevenu trop compliqué. « Quand je suis venu à ce bal débile, c’est parce que je savais que tu y serais aussi, et je voulais… » Qu’est-ce qu’il voulait au juste ? Repartir sur de bonnes bases, essayer d’être à la hauteur ? Les quelques coups échangés avec Scott montraient clairement qu’il n’y avait pas d’espoir à avoir de ce côté. « Je voulais au moins te dire que… bah… » D’un coup, il se sent penaud. Con. Maladroit. Ses yeux balaient la salle en quête d’une pirouette qu’il pourrait bien sortir, évitant au passage soigneusement les regards d’Elise et Grace. Soupir : et puis merde. « Y a que toi qui vois pas putain, c’est quand même fou. Alors j’suis obligé de le dire mais tant pis, j’vais le dire : j’suis amoureux de toi. J’ai jamais su me décharger de ça mais voilà. Pas te voir pendant des années n’a rien changé, il a suffi de te revoir et j’ai su que j’étais foutu. » L’image d’Elise le délaissant au bal pour se tourner vers l’image caricaturale du parfait prince charmant s’impose de nouveau à lui – histoire de lui rajouter du plomb dans le ventre. Mais tant mieux quelque part : ça ferme la porte à un quelconque espoir. « Mais moi aussi je suis fatigué d’essayer et de tout foirer. J’ai pas envie de me battre, pas envie de te courir après. Ce bal de merde a au moins eu le mérite de me mettre ça dans la tête. » On dit que le temps aide, autant essayer de lui laisser une chance. « Sur ce, j’vais me trouver un autre bar. Bonne soirée. » Haussement d’épaules piteux tandis qu’il fout ses mains dans les poches, se retourne et repart direction le bar pour payer l’addition.
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Elise Steadworth
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Il va rien dire. Elle se doute qu'il va rien dire, pas broncher, et s'enterrer dans ce même mutisme cruel et intolérable qu'il lui sert à chaque fois qu'elle a l'audace d'un mot à son égard. Comme toujours, c'est l'espoir de mieux qui l'oblige à s'entêter, et peut-être un rien d'amour résiduel qui refuse de s'endormir. C'est après tout celui-là même qui l'a poussée à s'accrocher à Nash, ou subsister dans le courant d'air qu'il laisse dès qu'il lui tourne le dos. Elle considère, probablement à tort, que son petit élan de courage mérite au moins quelques mots, même si c'est pour l'envoyer sur les roses ; surtout, si c'est pour l'envoyer sur les roses. Au moins elle serait définitivement fixée, rejetée une bonne fois pour toute. Le pansement serait arraché. La page se tournerait enfin, après de longues années d'agonies. Peut-être qu'elle aurait pu envisager de lui confier l'avoir aimé ; l'aimer. Peut-être que c'est ce qu'elle devrait lui dire et que c'est ça qui finirait par enfin arracher Nash à sa mauvaise attitude, ses grognements et à la rudesse de ses regards à la fois impérieux et épuisés. Seulement même avec sa clope sur les lèvres, ses épaules voutées et le dos courbé, son regard cerné au charbon, Nash l'impressionne et parvient à la convaincre, dans son silence d'église, qu'il se fout de tout et surtout d'elle. Que ça ne changera rien. C'est foutu, trop tard, gâché. Il va la laisser se noyer dans ses petites prétentions, aussi éphémères furent-elles. Périr lentement, mais surement, dans cet élan de courage grotesque qu'elle croyait nécessaire ; à en juger par le manque de réaction de Nash et combien ce détachement blesse, peut-être pas. Ses lèvres se pincent au regard qu'il daigne lui accorder et elle croit encore, le plus naïvement du monde, qu'il va parler ; mais rien. Ses mots ne le percutent pas, et c'est à peine s'il lui donne le sentiment d'être effleuré par ce qu'elle a de plus lourd à dire. Le bouquet de chairs et de peau qui emmaillote son coeur tremble, menace de se rompre sous le tempo insoutenable de battements désordonnés. D'une rage passablement contenue, elle s'en va. L'espoir fou, toujours le même, d'un sursaut provoque une hésitation lorsque sa main trouve la poignée de la porte.
C'est aussi dur de retourner s'asseoir et prétendre. Elle ne sait pas comment font ces gens qui sont capables de troquer une profonde déception contre un sourire de facade, une peine contre un semblant de normalité. Elle se pose élégamment devant Grace, le souffle haletant, le coeur dans la gorge, un sanglot dans la bouche et le moral dans ses pompes. Elle contient péniblement un frémissement, et s'obstine dans sa volonté de garder la face devant une amie qui pourtant comprendrait. Même sans avoir tous les éléments devant elle, Grace sait combien Nash peut-être difficile. Ils le savent tous. On sait aussi combien elle prend tout trop à coeur, qu'un rien parvient à mutiler. À fleur de peau, elle prend délicatement son verre entre ses doigts et s'oblige à se concentrer sur son rebord pour ne rien renverser, ou ne serait-ce que pour cacher un état lamentable d'où menace de surgir un tremblement. Fou, comme un silence peut être dévastateur. La haine blesse, mais l'indifférence tue. Elle croit devoir s'y résoudre, mais Nash fait une percée fulgurante et manque de la faire tomber à la renverse ; dans tous les sens du terme. Agrippée à son verre, son ancre, Elise ne boit pourtant que ses mots. Sans complètement les comprendre, sans les savourer. Sans être totalement présente, aussi. Comment pourrait-il vraiment comprendre ? Nash faisait un étudiant et un joueur charismatique, un très beau garçon prisé des femmes ; d'elle. Il n'y avait aucune hauteur à prendre à l'époque, le type était dans les cieux. Elle ne peut pas concevoir qu'il puisse partager son sentiment, alors qu'il avait le monde à ses pieds. Qu'il était encensé, béni par le soleil et toutes les bonnes étoiles là-haut. D'accord, la chute n'aura été que plus cruelle, mais elle se considère comme une constante timide, mais volontaire ; et non, il ne peut pas comprendre. Ça ne fait aucun sens. “ T'as essayé ? ” reprend-t-elle brusquement, ouvertement outrée. “ T'as pas essayé, Nash. Jamais. Y a une différence phénoménale entre vraiment essayer, et faire semblant d'essayer. ” Il s'est fait le genou et c'est resté depuis le plus grand prétexte pour se laisser dévorer par les flammes ; et un de plus pour la renvoyer à son sentiment d'impuissance et de médiocrité. Il n'y a que pour lui qu'elle s'est toujours sentie inférieure, pas assez de tout, ça même après les écueils et la chute de la star de la promo. Même quand il reniflait l'équivalent de son poids en drogue en un mois et qu'il se dandinait naïvement dans la rue à quatre heures du matin, une bouteille vide à la main, trop perché pour réaliser qu'il s'appuyait sur sa porte d'entrée. Même dans ces moments, elle n'était pas assez. Il n'y avait aucune hauteur à prendre, juste une prise de conscience et une main tendue à saisir. Il lui jette le mot supporter droit dans la figure, et elle échappe un hoquet indigné. D'ordinaire, elle ne se refuserait à tout débat, et se contenterait d'acquiescer gentiment en attendant que le train des reproches soit passé, mais Nash frappe trop fort, trop près de l'os ; et miracle, se trouve qu'Elise Steadworth a un rien d'ego.   “ Oui, je vois. C'est ça que t'as essayé. De me supporter. Oui, c'est bien le mot pour décrire ce que t'as essayé de faire. T'as raison, Nash, t'as vraiment essayé. Mais à ce compte-là, t'aurais pas dû t'obliger à me supporter, vraiment, si je suis aussi intolérable à ton existence, t'aurais simplement pu me le dire.  ”  Il l'a fait, elle a juste refusé de l'écouter. Tout dans son attitude hurlait qu'il ne voulait pas d'elle dans sa vie, pas vraiment.  Elle a plutôt voulu voir les signes du contraires, même infimes et s'insinuer tout doucement, dans le plus grand des silences, dans sa vie. Par crainte de le perdre pour de bon, ou plutôt d'admettre qu'il n'a jamais vraiment été à elle. Les mots ont à peiné quitté le for de sa bouche qu'elle éprouve tout de suite des regrets d'avoir ne serait-ce qu'osé parler. Tout de suite, c'est de sa faute, parce que c'est toujours plus simple pour elle de porter ce fardeau plutôt que de le laisser à Nash ; il a bien assez enduré de cette vie. Elise est toujours la favorite, et bienvenue partout. On veut d'elle. Parce que son existence entière est au service des autres, et elle ne conçoit pas qu'on puisse la tolérer. Surtout, elle ne veut pas se faire à l'idée que c'est ce que Nash a fait toutes ces années durant. L'amalgame est vicieux à ce point qu'elle se questionne même sur leur amitié universitaire, et ce principe de tolérance menace désormais les souvenirs les plus doux qu'elle a de lui. Ceux qui valent la peine et donnent un sens à tout le reste. Rien de ce qu'il déballe ne fait sens, et elle suffoque sur l'idée qu'ils n'ont pas la même impression du bal, ou des retrouvailles de la promo. Pourtant une partie d'elle se flatte de ses confessions et du privilège d'avoir été une raison de se déplacer. Peut-être qu'il a essayé, oui. Maladroitement, parfois même mal, mais il a essayé et une poignée de secondes après lui avoir reproché de ne s'être jamais donné cette peine, la faible veut bien lui concéder qu'il a peut-être essayé. Elle se pince les lèvres, étranglée par trop d'un coup et bien incapable de rassembler adéquatement quelques mots qui feraient pourtant du bien. Son regard tombe sur ses chaussures, et elle réalise combien il est simple de se soustraire à une conversation difficile en se braquant ; ce que Nash fait toujours. Comme c'est simple de prendre la réalité, la vérité en pleine figure, et de la laisser trop facilement vous consumer au point du silence. Il parle d'amour et c'est qu'elle lève les yeux. Le monde s'arrête de fonctionner pour eux, et le temps s'arrêter. Son coeur pulse sous ses tempes, invite une migraine, et la très composée, très solennelle Elise Steadworth voudrait hurler à plein poumons. Hurler à faire trembler les immeubles autour d'eux, la Nouvelle Orléans toute entière, et provoquer un effet papillon dévastateur au bout du monde. Est-ce qu'elle était supposée savoir ? Avoir un sixième sens de tous les enfers et deviner que derrière toutes ses attitudes revêches se cachait un amour. Personne n'aurait pu deviner, si ? Qui sait ? Comment ça, il n'y a qu'elle qui n'a pas vu ? Les autres savaient et personne n'a jamais rien dit ? Tout ce qu'elle voit, dans ce moment suspendu, c'est le temps qu'ils ont perdu et une vie gâchée. Tout ce qu'ils auraient pu être, tout ce qu'ils auraient pu déjouer et traverser, ensemble. L'instant l'oblige à réévaluer sa vie, tout revoir, broder pitoyablement ce qui aurait été ; et Nash s'en va. Elle se lève d'un bon alors qu'il est au comptoir, et elle plante les talons devant lui, plus audacieuse et déterminée que jamais. Plus tout à fait elle-même devant l'adversité, et c'est tant mieux. “ T'as pas le droit.   ” Le ton est ferme, mais il pourrait aisément la bousculer en lui soufflant dessus. Elle pourrait fondre en larmes d'une minute à l'autre, de la façon la plus lamentable permise, mais elle tient son propre cap avec toute la détermination dont elle est faite. Blanche elle-même n'aurait jamais été si déterminée sur un champ de bataille. “ Tu vides ton sac, comme ça, et tu crois que tu peux juste te dédouaner de tes sentiments en me les refilants ? Tu crois que ça va se régler comme ça ? Hein ? Tu crois que tu vas te sentir mieux après ?  ” Le ton n'est pas monté, mais il fait état de tout ce qui l'a traverse comme un train lancée à grande vitesse.  C'est à peine si elle s'entend parler, ou si elle prend la mesure des mots qui s'échappent d'entre ses lèvres. Elle est d'ordinaire d'une effroyable et élégante réserve, mais Nash a fait tomber une barrière. “ T'as rien compris. Moi j'étais amoureuse de toi. Depuis le début. Tu sais ce que j'ai toléré ? Ta légion de conquêtes et la jolie friendzone dans laquelle tu m'as mise. C'est ça ton amour ?  ” Son regard s'est planté dans le sien pendant qu'elle parlait, mais une fois la dernière question posée, elle se dérobe à son regard. Sa poitrine se soulève pour laisser un soupir hautement douloureux filtrer entre ses lèvres, et ses doigts frémissants repoussent les pathétiques larmes qu'elle refuse catégoriquement de donner en pâture à l'instant. “ Puis t'as été infect avec moi, Nash. Je t'ai tendu la main tellement de fois, je me suis obstinée, et toi tu –  ” Elle trébuche, hésite, se mord la langue. “ La différence c'est que je me suis battue pour toi, pendant longtemps, de toutes mes forces, et toi tu t'es battu contre moi. Ça, quand tu t'es battu tout court. T'as pas le droit d'être fatigué, Nash, et t'as certainement pas le droit de prendre la fuite comme ça.  ” Elle ne s'est pas énervée, le ton n'est pas monté. Elle s'est juste précipitée pour tout donner, tout sortir, et pouvoir retrouver un semblant de contenance, certes, mais elle n'a pas crié, et c'est tout à son honneur.
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Nash Richardson
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Il a tenu bon. Pris les retours d’Elise comme il réceptionnerait un crochet du droit, puis du gauche, résolu tout de même à ne pas être mis au sol. Plus jamais. Terminé. Ca n’a pas été facile, mais il a tenu bon. Mangé les vérités d’Elise en fermant bien sa gueule, fatigué d’eux quelque part, fermant toutes les portes à tout espoir : à quoi bon ? Les faits sont là, elle les expose sans ménagement, sans enrobage édulcoré pour préserver un ego qu’il n’a pas – s’il existe une personne au monde persuadée plus que les autres que Nash Richardson est une grosse merde, c’est lui. Alors il encaisse, mâchoire crispée poings serrés jusqu’à ce que ces putains de mots qu’il ne lui avait jamais adressés sortent, et puisque tout ceci ne peut avoir comme utilité que celle de tirer un trait une bonne fois pour toutes sur ce qu’ils n’ont jamais été et ne seront jamais – comme si tout était réellement si simple –, il tourne les talons. Elise voulait une explication, elle l’a, fin de l’histoire. Et ça l’a soulagé, vraiment. Ca lui a fait du bien de tout balancer d’un bloc, comme ça, de se libérer, de tout lâcher enfin. Et tant pis pour l’après. Tant pis pour les conséquences : il l’a dit, il ne peut plus. Soutenir le regard d’Elise a toujours été difficile et pourtant, cette fois-ci, tout lui a paru presque facile. Facile parce que terminé, résolu à ne plus se bercer d’espoirs stupides, se lancer dans des actions débiles pour la trouver et immanquablement la repousser ou l’être sans qu’elle ne s’en rende compte. Et peu importe finalement puisque pour elle, il n’a pas essayé. Jamais, ou fait semblant. Bon. Que dire de plus alors ? Qu’est-ce qu’il peut bien ajouter, répondre, sans partir dans ses excès de colère ? Il l’a dit : il n’a pas envie. Plus envie. A quoi bon putain ? Alors il a terminé ce qu’il avait à dire et est parti ; calmement, ou plutôt tâchant de conserver son calme jusqu’au prochain bar, où il aurait tout le loisir de se noyer dans son verre pour oublier un peu ce difficile début de soirée. Pour ce qui est d’Elise Steadworth, il a eu son compte, ne manquerait pas de regretter comme il sait si bien le faire, et tâcherait de rester sur ses positions une bonne fois pour toutes bordel de merde. Mais non. Ce n’est pas terminé. Ce n’est pas fini puisque dans cette histoire ils sont deux et que pour elle, d’autres choses sont encore à dire, éclaircir, reprocher. Il n’a pas le droit, donc, mais au nom de qui ? D’Elise Steadworth encore, évidemment, et il faut tout de même bien admettre qu’elle a de la chance d’être elle en cet instant. Autre crochet du droit, puis du gauche, auxquels il ne s’est pas… Attendu ? Qu’attendait-il d’autre ? C’est vrai que c’est pas très beau ce qu’il fait, ni très juste, voire pas du tout parfois, souvent, trop, alors partant de ce constat, qu’est-ce qu’elle, elle attend ? Une grande conversation ? Des révélations ? Des explications ? Il a dit qu’il en avait assez, qu’il n’a pas, plus envie. Il ne s’en est jamais senti capable de toute façon. On n’attend pas de grands discours de Nash Richardson et pourtant voilà qu’il vient de lui en déballer un : pas assez. Aujourd’hui comme avant, il n’a jamais su donner comme il aurait voulu recevoir, et ça lui arracherait salement la gueule de dire qu’il est désolé. Ses yeux sont noirs quand elle pose des questions certes justes, mais dont elle n’apprécierait probablement pas les réponses. Il ouvre la bouche, impulsé par tout ce qu’il peut avoir de colère en cet instant : « Oui ! Oui, oui, oui putain ! » Mais non, parce que c’est toujours la même chose et que ça n’aboutit jamais à rien parce qu’il n’est pas foutu d’être différent de ce qu’il est et qu’Elise est toujours là. Pour lui, mais toujours stupidement un peu pour elle aussi, il essaie, il progresse, il chute – beaucoup – mais y a quand même quelque chose, et c’est déjà mieux que ce qu’il était encore il y a quelques temps. Enfin non, il n’essaie pas, ou alors pas vraiment. « Tu m’as posé des questions, je t’ai répondu, bonne soirée fin de l’histoire. Ni toi ni moi on avait envie de se voir. » On ne peut plus clair, on ne peut plus simple, mais voilà qu’elle donne des réponses à des questions qu’il n’a pas posées – jamais ; il aurait dû sûrement. Des réponses qu’il aurait souhaité connaitre, vraiment, mais dans d’autres circonstances, alors que ça ne pouvait pas être autrement. Des réponses qui ne font naitre sur son visage qu’un sourire amer et un énième regard noir : « Comment ça tu m’aimais ? A quel moment t’as été claire ? A quel putain de moment j’étais sensé savoir ? » Nash et Elise, l’art de l’amour à angles morts, une blague. Alors, elle aurait voulu qu’il devine quand ? Quand elle roulait des pelles à Scott ? Et sa putain de friendzone, on en parle ? Parce que non, ça ne lui a jamais paru possible ; ils étaient trop amis après tout. La blague : c’est toujours en amoureux qu’il a vu Elise. Et s’il avait su, eh bien… Sans doute se serait-il tout autant chié dessus. Il aurait fait le con parce qu’il était certes ce type carrément béni, absolument enviable et sympathique, mais il était con. Aussi simple que ça. Alors il se serait sûrement chié dessus, parce qu’Elise Steadworth, c’est quand même quelque chose. C’était déjà quelque chose. C’était trop beau, trop précieux et trop intelligent ; et lui, il était con, et plutôt réaliste en la matière. Il voulait profiter de la vie, prendre les choses comme elles venaient puisqu’elles étaient toujours belles et bonnes, et pour le plus vrai, le plus beau, le plus grand, il verrait plus tard. Pas envie de tout foirer avec elle alors qu’ils étaient déjà si biens. Si biens ? Oui, quand même, parce que c’était plus réel que le reste, naturel. Il n’a jamais su donner comme il aurait voulu recevoir et quoi qu’on en dise, il était déjà plus ou moins un connard. Parce qu’il a toujours été égoïste – ça se voyait moins à l’époque, c’est tout. Et peut-être qu’un jour, moins aveugle ou moins impressionné par Elise ou moins con, peut-être, peut-être… A quoi bon ? Aujourd’hui, il n’est plus ni béni, ni enviable, et franchement peu sympathique. Mais il est toujours con. C’est d’ailleurs sûrement ça qui l’a poussé à espérer, mais franchement, y a-t-il vraiment quelque chose à en tirer ? Elise est devant lui maintenant, à lui reprocher, d’abord d’une étonnante et douloureuse fermeté pour laisser place à une fragilité plus horrible encore. Et c’est à cause de lui. Il a du plomb partout dans le corps ; tout est lourd, noueux, il se sent mal et atrocement con, putain de con, vraiment trop con. Elle arrache à ses yeux son regard et c’est encore pire, vraiment. Ce soupir, ces doigts qui passe sur ses paupières, ces mots. « Je sais. » Infect, oui. C’est une qualification qui convient plutôt bien. Il l’a été avec tout le monde, plus encore avec elle, parce que c’était encore plus terrible quand c’était elle. Alors il frappait fort ; en espérant que le coup du sparadrap fasse son effet. Mais non. Elise rendait toujours tout compliqué et les regrets en étaient d’autant plus durs, et puisqu’il était con, il s’obstinait. Pas si simple en réalité : si au sommet de sa gloire il n’estimait pas mériter Elise Steadworth, comment le pourrait-il après sa chute ? Con, mais un peu logique quand même. « Je sais, » qu’il répète encore, ses yeux se détournant d’elle à son tour. Puis il soupire lui aussi, parce qu’il ne sait pas quoi dire, ou plutôt comment dire. Elle s’est battue pour rester avec lui et lui a réussi à la couper de sa vie quelques temps ; longtemps. Il aurait pensé que c’était définitif, mais non, puisqu’ils en sont là maintenant. Et elle lui refuse son droit à la fatigue, son droit à la fuite. Bon. « Alors qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que t’attends Elise ? Que je te déballe tout là, maintenant ? » On pourrait répondre à toutes ses questions par une simple réponse. Un mot. Trois lettres. C.o.n. « Tu veux des explications ? C’est pas évident ? » C’est pas évident non. Parce que Nash est toujours aigri, toujours aussi exigeant envers lui-même et par conséquent, n’attend plus de lui grand-chose ; des autres non plus d’ailleurs. Et Elise, eh bien Elise, concrètement, sérieusement, elle est loin de tout ça. Alors il a pas l’air, mais il s’accroche – ou plutôt il s’est accroché, a essayé, trop tard ou mal, parce qu’il y a cette part de lui qui voudrait être loin de tout ça aussi. Mauvais concours de circonstances, timings pourris, tout aurait pu jouer en sa faveur et il n’a rien utilisé alors c’est une évidence maintenant : trop tard. Pourquoi creuser, essayer de décortiquer, ressasser le passé ? Ils sont là, maintenant, et même dans sa déclaration rien ne va – évidemment. Alors il répète. « Qu’est-ce que t’attends Elise ? » Il ne comprend pas finalement, non. Il ne comprend pas ce qu’elle a, elle, à s’accrocher puisqu’il n’y a qu’à l’écouter pour savoir que tout va mal entre eux, et d’accord, il veut bien assumer 100% des responsabilités puisque ça ne peut que venir de lui. « Parce que tu vois, moi, je voudrai ne rien attendre. Et puisque je voudrai ne rien attendre, je ne pose pas de question. » Mais il ne peut pas s'empêcher d'attendre quelque chose quand même. Et donc de poser une question. Complètement con.
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Elise Steadworth
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Nash se balance d'un extrême à un autre, quand bien même il est extrêmement simple de deviner qu'il n'a plus traversé le désert émotionnel qui se trouve entre son total désintérêt et un intérêt brutal, ce depuis des siècles au moins. Elle ne s'attendait pas à tant de mots, et surtout à se prendre la portée de chacun comme une enclume en plein crâne. Elle ne s'attendait pas non plus à une telle véhémence, et à l'embarras. L'ascenseur émotionnel accueille deux passagers involontaires. Elise sursaute lorsqu'il s'impatiente, et jure perdre une partie de son âme sous un regard sombre dont elle ne le savait pas capable ; pas auprès d'elle. Elle le contemple avec effarement et colère mêlées, prête à bondir que ce soit dans un trou de souri pour se cacher ou à la figure de cet homme qui s'approprie le droit de s'énerver, alors même que c'est elle qui devrait être hors d'elle. Elle n'aurait jamais imaginé confier ses sentiments, et certainement pas auprès du concerné, moins encore dans ces circonstances. Mais l'aveu flotte désormais entre eux, en formidable épée de Damoclès, et il y a encore en elle cet espoir, d'une bêtise sans précédent, qui l'incite à croire que ça va aider. Pas tout changer, mais au moins inspirer un revirement de situation bienvenue. Qu'il va prendre son résidu d'amour ne serait-ce que comme un semblant de cure. Au moins pour baisser d'un ton, s'arrêter, prendre le temps de le considérer ; de la considérer. Cette déception-ci n'est pas la même. Elle frappe plus fort, plus loin, trop près du coeur. Bien, elle n'a jamais cru qu'il tomberait à la renverse, mais de là à persévérer dans l'habituel dépit acide... Y a que toi qui vois pas, c'est quand même fou. Les mots sont volontairement volés, mais elle n'imite pas le ton, et ne lui fait pas l'honneur de jurer parce que ça n'a jamais été le genre de la maison et qu'elle ne veut pas céder à ces sirènes-là sous prétexte que son interlocuteur ne sait pas se contenir. “ À quel moment j'aurais pu l'être ? À quel moment ? ” Quand ? Si pas maintenant ? À l'université ? Il l'aurait poliment rembarrée, au nom de la popularité et pour le plaisir de soulager sa horde de fanatiques de leurs petites culottes. Elle aura tendance à croire, peut-être à tort, qu'il l'aurait fait avec prévenance et aurait tenté par tous les moyens de lui faire comprendre que ce n'est pas elle, c'est lui. Dans le présent, c'est absolument l'inverse. Le problème, c'est très visiblement elle. C'est au moins ce qu'elle a tendance à croire, parce que c'est toujours inévitablement comme ça que ça se passe, lorsqu'on a le malheur d'être elle. Et Nash ne l'aide certainement pas à penser dans une toute autre direction.   “ Tu le savais pas parce que t'en as jamais eu rien à faire des gens qui t'aiment. Tu t'en moquais avant, et maintenant c'est limite si tu nous craches pas à la figure parce qu'on a l'audace de tenir à toi. ” Il y a deux époques. Celle où il se moquait éperdument des sentiments, tant qu'il était adulé et que les louanges persistaient à lustrer son ego de gamin. Et il y a maintenant, où toute forme d'affection semble lui faire l'effet d'un poison. C'est d'autant plus vrai qu'il rejette férocement et pleure une fois que c'est trop tard, comme ça a été le cas avec Lucy. Elle voudrait avoir l'audace de la mentionner, et de lui dire qu'il pourrait, elle aussi, la perdre une bonne fois pour toute. Provoquer cette prise de conscience, le blesser à l'endroit vicieux où son coeur vivote uniquement pour les morts et le passé qui ne reviendra pas. Elle se mord la lèvre pour la garder, son épouvantable vérité, mais ne regrette pas moins de ne pas être de ceux doués d'un tel cran. Ce n'est pas elle. Ça l'a été, une fois. Elle a déjà assez donné ce soir. Elle ne se croyait pas capable de lui tenir tête et de parler avec un tel aplomb, même s'il y aura toujours plus fort, toujours plus ferme qu'elle. Ce qui se passe ici est un exploit pour elle et elle devrait s'en contenter. Faire volte-face, et laisser Nash à son obstination, à ses démons féroces et ses monts impossibles. Elle a déjà donné bien assez, et paradoxalement reçu à la fois peu et trop. “ Ah, tu sais. Et t'es fier ?  ” souffle-t-elle, sans attendre de réponse. Aucune ne parviendra jamais à l'apaiser, et elle n'est pas certaine que Nash soit capable de quelconque réponse sensée de toute façon. Le flot de questions et de provocations parvient à peine à la frapper, et elle se pince davantage les lèvres presque à sang. D'abord afin de retenir toutes les larmes que ses prunelles ont urgence de verser, mais surtout parce qu'elle ne sait plus. Elle n'a pas les réponses, plus les mots, et n'a jamais franchement eu le coeur assez accroché pour ces choses-là. Elle n'a pas ce courage, aussi. Celui de lever les yeux, de bomber la poitrine, serrer les dents et lui envoyer un poing mérité dans la figure. Ce n'est pas en elle, ce n'est pas qui elle est.

blanche x hercule · erathia, un mois après la chute d'erendieren.
Pas de deuil pour Hercule. La rage, c'est tout. Du matin au soir, du soir au matin. La quête avide et impitoyable du coupable suivant, quand bien même le crime ne ressuscite pas les morts, et qu'un rival n'est pas toujours un meurtrier. Il y a des innocents et des victimes dans toutes les guerres, même à Nighon. Blanche est persuadée que Hercule ne sait plus qu'être un guerrier obsédé par la vengeance ; puisqu'il est plus simple de dégainer son épée et hurler sa colère que de se confronter au silence de l'absence et au poids de la perte. Ses yeux trouvent la carcasse d'un exécuteur investi d'une mission funeste plutôt que celle du hero et ami. “ Seulement parce que cette vie ne te convient plus, ne signifie pas que tu dois t'en prendre à tout le monde. ” Surtout pas à ceux qui veulent, plus que tout, être là pour lui. Ceux, comme elle, qui persistent. Il n'y a qu'elle ici, mais elle devine aisément qu'il y a d'autres mains tendues ailleurs. Beaucoup qu'il ignore.   “ T'es un lâche. ” C'est faux, elle ment. Elle le fait pour jouer la carte de la provocation ; pour son propre bien.  Elle est certaine qu'il va s'insurger, et c'est l'intention. Elle attend une réaction, une colère, un coup d'épée. Quelque chose qui le rapprocherait d'un semblant d'humanité.  Elle sait combien Hercule est fier. C'est le trait commun à tous les héros, quand bien même le héros a tous les droits d'être épuisé. Elle sait qu'il ne se laissera pas insulter de cette façon, et surtout pas par elle, qui lui alloue d'ordinaire le plus grand des respects ; à moins qu'ils ne s'affrontent à l'entrainement. “ C'est trop simple de n'être que fureur en permanence. Ça demande du courage d'accepter de l'aide ou de renoncer, Hercule. T'es un lâche. C'est tout. Il en faut. ”  Elle réprime presque un sourire, sa tentative de provocation étant d'une évidence à pleurer. Son épée à la main, prise ferme autour du manche, elle compte jusqu'à trois, et le sifflement du métal qui fend l'air résonne avec une précision superbement calculée. Ils se provoquent à suer, à s'épuiser, un coup d'épée après l'autre, toujours aussi vicieux qu'à l'époque où ils fréquentaient encore les classes de Patriona et Harmondale. Par la force des choses, il parvient à la faire tomber, à la garder sous la menace d'une épée braquée sur elle, et d'un regard, elle le défie.   “ Qu'est-ce que t'attends ? ” Qui aurait pu croire que ce serait de nouveau la grande question, bien plus tard. “ Tu te crois seul, mais tu m'as moi. ” C'est différent. Elle n'est ni sa mère, ni son père, ou sa soeur. Il y aura toujours un vide qu'elle ne sera pas capable de combler. Probable que ça ne sera pas assez, mais c'est tout qu'il a. “ Que ça te plaise ou non. Que ce soit suffisant ou non. Que tu veuilles m'adorer ou me détester, ou te battre, ou...  ”  Elle tranche d'un soupir ponctué d'un faible ricanement. “ Tu pourras pas te débarrasser de moi. Je serai toujours là. J'abandonnerai pas. ” Elle t'abandonnera jamais. Elle s'entêtera, et tant pis pour l'honneur, l'ego, la morale. Qu'importe les prétextes, les enjeux, les déconvenues, les colères et les drames.

Elle devrait partir. Renoncer une bonne fois pour toute. Elle a tous les motifs de le faire, et ça à l'air d'être ce qu'il veut. Il demande ce qu'elle attend, mais lui ne veut rien. Rien savoir, rien avoir. Il veut s'enterrer dans ce canular de vie, sans elle, et elle trouve ça parfaitement intolérable. Les lèvres pincées, au bord des larmes, elle le considère longuement en se disant que, vraiment, elle devrait leur faire une fleur à tous les deux et se soumettre à sa volonté ; c'est d'ordinaire ce qu'elle fait de mieux. Elle devrait opiner, fermer les yeux, arrêter les frais. Elle devrait. Mais il est des choses inaltérables, des convictions inébranlables. Alors elle ravale ses larmes, fait glisser sur ses traits un rien de courage et de détermination, et c'est plutôt sa main droit qui part et s'écrase sur sa joue en un claquement mat.   “ Tu sais ce que t'es, Nash ? ” Ahuri, à n'en pas douter. Il s'y attendait pas, à celle-ci. Peut-être que ça lui remettra les choses en perspective, peut-être que ça réveillera en lui un vieux réflexe. T'es un lâche. Un écho du passé. Ils ne sont plus les mêmes, mais c'est là une stratégie rodée, fomentée par une guerrière pour remettre un hero à sa place. Alors Elise hausse les épaules, le défie du regard de réagir et d'être autre chose qu'un tas d'os, de sang et d'alcool passif-agressif. Peut-être même que ça lui inspire un ricanement discret. Elle abandonnera pas, Nash. Hercule. Peu importe. Certaines choses sont dans le sang. “ Tu feras quoi, si tu m'as plus ? Pour de vrai ? Si t'as plus ce choix de me laisser, ou non, être dans ta vie ? Si c'est moi qui décide, et si je me retourne plus jamais ? Si je t'abandonne, tu seras qui ?  ”
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Nash Richardson
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Voilà. D’abord les déclarations rageuses conjuguées différemment puis les mêmes reproches balancés à la gueule : c’est là où ils en sont. Le constat le fait souffler. Pas bien beau, triste, et peu surprenant puisqu’il est impliqué dans l’affaire. Trop, en fait, incapable de faire juste ou bien. Alors c’est trop ou pas du tout. Il a fait son choix. Et vraiment, ça pourrait se faire, et s’il y a bien une certitude dans l’histoire, c’est que ça ne ferait pas de mal à Elise Steadworth. Enfin peut-être, si, et même sûrement, mais ça passerait avec le temps. Ce ne serait plus que de mauvais souvenirs, et peut-être prendrait-elle même la très juste résolution d’arrêter de s’obstiner autant avec ce qui n’en vaut pas la peine. Nash, là-dedans, regretterait certainement ; mais fatalement, ce sentiment viendrait s’ajouter sur la longue liste de ses autres regrets et contribuerait à le rendre un peu plus amer : rien de nouveau sous le soleil. Donc, encore une fois, tout ceci ne sert à rien. Vraiment. Et plutôt que de l’écouter, rester, il ferait tout aussi bien de tourner encore les talons. Il n’y aurait rien de plus clair ou d’utile que de s’en aller. Il n’y aurait rien de plus simple que de se tirer, laisser en plan Elise et ses questions. Mais elle est là, encore, toujours, cette fois-ci les reproches plein la bouche, mais . A lui balancer ses vérités dans la face puisqu’elle en a fait le thème de la soirée, et lui est persuadé qu’il ne peut rien dire ou faire pour changer quoi que ce soit si ce n’est empirer les choses. Mais il est finalement lui aussi, les pieds plantés dans le sol, à écouter les vérités d’Elise Steadworth et dire qu’il sait déjà tout ça. Qu’il sait qu’il l’a constamment rejetée malgré cette résolution absurde qu’elle a eue de rester, au moins un peu, et prendre le minimum de place qu’il a bien voulu lui laisser au final ; qu’il a fallu batailler pour y parvenir, lui arracher, et encore plus pour y rester. Il sait qu’il aime mal, qu’il l’aime mal, et qu’il aurait pu avoir la décence de l’assumer avant qu’il ne se mette en tête qu’il est trop tard et qu’il n’a fait finalement que la décevoir et la blesser, obstiné lui dans sa déception, sa colère, sa rancune envers le monde entier : pourquoi se faire chier ? Pourquoi attendre et demander ? Est-ce qu’il ne peut juste pas essayer autre chose ? Il a déjà tenté, essayé, tiens, de suivre les conseils ; approximativement, plutôt mal, façon Nash Richardson, et à dire vrai sur d’autres plans il ne s’en sort pas si mal. Mais il est des choses qui ne changent pas ou peu, des choses où il n’y croit simplement pas. Y a-t-il jamais cru, à un eux ? Il l’a espéré, souhaité, attendu, mais il y a cette époque où il aurait simplement pu essayer, faire en sorte de l’avoir, et où ça aurait pu fonctionner. La fleur de l’âge, l’avenir empli de somptueuses promesses, le succès à l’excès, ne rien voir lui arrangeait bien les choses : l’excuse parfaite pour profiter sans culpabiliser tout en caressant avec envie le bel espoir, le doux rêve d’être avec Elise. Mais elle n’a jamais été qu’une simple aspiration, et peu importe les tours joués par son esprit. En fait, il avait bien tenté de leur imaginer quelque chose, un avenir où il la mériterait et où ils seraient aussi heureux l’un que l’autre d’être ensemble ; un truc pas bien défini finalement, et tellement loin, tellement éloigné de la réalité. Aucune de ses explications ne trouverait grâce aux yeux de quiconque. Et si Elise est encore l’exception, il ne saurait pas lui donner raison. Lui ne se ferait jamais cette fleur et ne se serait jamais autant accroché. C’est tout à son honneur à Elise, de tenir et tenir encore, mais c’est quand même trop. Un extrême chacun alors. Lui, donc, il n’en a jamais rien eu à faire de ceux qui l’aiment, et aujourd’hui, c’est vrai, il crache un peu à la gueule de tout le monde à quelques exceptions près. Et non en fait, ce n’est pas vrai. Il n’en a pas rien à faire, il n’en avait pas rien à faire, jamais, et c’est triste, dommage qu’elle dise ça, parce c’est ne même plus croire en ce qu’il y avait tout de même de beau, de vrai, de pur entre eux, avant qu’il ne décide de salir tout ça aussi. Elise est son cas à part et à ce titre, le traitement a différé pour qu’il ne sache plus qu’au mieux s’emmurer dans le silence jusqu’à ce que l’inéluctable arrive ; elle finirait bien par s’en rendre compte, que ça ne sert à rien. Il n’est pas plus capable d’être avec Elise que du temps de la gloire et des succès, ne saurait pas se contenter de cette amitié qui les liait puisqu’il n’y trouverait pas ce qu’il attend et ne voudrait pas attendre. Alors oui, il sait tout ça, parce qu’il s’est trop torturé le cerveau, s’est trop trituré les méninges et est allé trop loin, trop bas avec elle pour que ce soit autrement. Malgré qu’il ait essayé dans sa lente et douloureuse ascension. Et ce serait bien qu’elle sache aussi, que ça lui rentre dans le crâne avant qu’il ne soit obligé de le faire lui-même, qu’elle entende ses mots et décide que c’en est trop, y compris pour elle. Parce que tout ça, ça fait mal, ça le bute, mais devoir en arriver là serait encore pire. Est-ce qu’il en est fier ? De les avoir menés là, d’avoir été si mauvais, odieux, infect avec Elise ? Est-ce qu’il est fier de voir ses yeux brillants, son regard se dérober au sien, ses joues pâles ? Est-ce qu’il est content de voir Elise presque trembler devant lui de tristesse et de rage ? « Non. » Il est pas plus capable de lui mentir que de lui dire de jolies vérités. « Mais c’est fait. » Alors c’est trop tard : Nash n’a pas le pouvoir de revenir en arrière et s’il l’avait, pas certain qu’il soit capable de changer les choses. Ce soir comme d’habitude, malgré la colère et les ressentiments, l’amertume d’une histoire qui n’a jamais su trouver son heure, Nash Richardson est un lâche. Il l’a toujours été.

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Le sang ; la mort. Ils n’ont fait que l’entourer depuis que sa famille, son foyer, les siens sont tombés. Compagnons de fortune dans son deuil, son chagrin, sa culpabilité, Hercule, ancien émissaire du royaume des lumières, prince déchu d’un pays de ruines, se transforme peu-à-peu en faiseur de ténèbres. Le héros immortel provoque des massacres, vengeance en marche pour apaiser ses propres souffrances à défaut de combler l’absence, les absences et tout le vide qu’elles laissent. D’un champ de bataille à un autre il défie ses ennemis, va à leur rencontre et laisse derrière lui tout ce qu’il abhorre, pris dans la frénésie du sang pour ne pas s’affronter lui-même. Alors le voilà, debout au milieu d’une horde invisible de cadavres, en train de fixer tout ce sang qui souille ses mains l’air absent pour éviter l’évidence. Tout cela, et qu’a-t-il accompli ? C’est Blanche qui le tire de son absence. Ses sourcils se froncent : il perçoit le reproche, pas la leçon. « Je ne m’en prends pas à tout le monde, » a-t-il le réflexe de se défendre. L’orgueil. Mais quand on n’est plus capable de donner de visage ou de nom aux victimes de la colère et du deuil, c’est qu’on a franchi une ligne. Et quand on en a franchi une, il devient si aisé de passer les suivantes. T’es un lâche. Lui, un lâche ? Son sang ne fait qu’un tour. « Pardon ? » gronde-t-il déjà, sourd au second degré et aux évidences. On n’a jamais dit d’Hercule qu’il était lâche, et il ne tolérerait pas que ce mot lui soit associé. « Ca n’a rien à voir. » Ca a tout à voir au contraire, il le saurait s’il s’arrêtait. S’il s’écoutait à nouveau. Et s’il voulait bien écouter les autres surtout. Mais Hercule ne s’arrête pas, non, ou ne semble pas décidé à le faire. Il ne donne donc pas raison à Blanche puisqu’il a encore tant à réaliser. Fatalement, le parti est pris de se battre : elle a tort. Il n’a ni besoin d’aide, hormis toute celle prête à vaincre l’ennemi de manière aussi déterminée et justifiée que la sienne, ni la possibilité de renoncer. Ce serait ça la lâcheté. De laisser leur sort à tous impuni, leurs disparitions sans conséquence, leurs morts futiles. N’est-il pas sensé les venger ? N’est-il pas sensé faire payer ? N’est-il pas sensé agir, lui qui n’a rien pu faire ? Il ne cesse pas d’enrager quand Blanche finit à terre, sa lame pointée vers elle. Il s’est battu contre elle dans la colère avec cette horrible volonté de la faire taire. Sans provocation ni bravade, sans avoir vraiment conscience qu’il s’agit d’elle. Qu’est-ce que t’attends ? « N’importe quoi, » qu’il lance d’un ton agacé. Ca ne s’arrête pas là, et il ne peut que lui accorder ce point. Il sait, bien sûr, qu’elle a raison. Il n’est pas seul, ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Blanche sera toujours là, quoi qu’il arrive, et l’inverse est tout aussi vrai. Ca n’en est pas moins difficile pour son orgueil d’admettre qu’il est sur la mauvaise route et qu’il ferait mieux de changer de chemin. Il faudrait du temps. Pour l’essentiel, il a compris. Pas plus prêt pour s’affronter lui-même pour autant, il tâcherait au moins de ne plus se tourner le dos. De se faire face. De toute façon, dans tous les cas, le combat ne s’arrêtait pas là. Plutôt que de faire quoi qu’il en coûte, Hercule, le vrai Hercule, l’héroïque Hercule, doit prendre le parti du juste. Au moins son amie resterait-elle toujours à ses côtés – elle n’était pas la seule – et serait donc là pour lui faire remarquer ses erreurs. Aussi faciles soient-elles à réaliser et douloureuses à reconnaitre. C’est aussi ça, la grandeur de leur amitié. « Espèce d’acharnée. »

La gifle n’est pas plus forte que celle d’une enfant ; pourtant, Nash est sonné. Pas attendu à ça non plus, mais personne n’imagine Elise Steadworth gifler qui que ce soit. Ses sourcils se froncent en même temps qu’il se haussent et c’est vrai, il a clairement l’air d’un ahuri maintenant, la surprise se rajoutant à l’incompréhension et la colère. Alors quand elle lui demande ce qu’il est, il a bien envie de lui faire stupidement part de son ressenti actuel, mais il est encore trop bousculé pour être capable de réagir. La sentence tombe : c’est un lâche. Ca fait plus mal quand ça vient d’elle – ça fait toujours plus mal quand ça vient d’elle – mais il fallait bien qu’ils en passent par là. Ca a tout de même quelque chose d’intolérable, parce qu’il y a cette part infime de son être – encore, on en revient toujours là – qui refuse à ce que ces mots-là sortent de sa bouche à elle en s’adressant à lui. Qui refuse à ce qu’il puisse être associé à ce mot alors même qu’il est le premier à le reconnaitre. Nash Richardson est un lâche et l’a toujours été, même au sommet de sa gloire. Le soupir est douloureux : cette lutte contre lui-même, il ne l’a jamais remportée. Et voilà maintenant qu’Elise confirme le diagnostic. Qu’est-ce qu’il sera, lui, si elle n’est plus dans sa vie ? Et en quoi ça importe, au juste. Il sera mal, plus mal, mais à ce stade Nash est un habitué et peut bien s’en rajouter. Ce qu’elle sera sans lui, c’est plutôt à ça qu’elle devrait penser. Mais non. Elise ne pense pas à elle, prend, assume pour les autres. « Ecoute, » qu’il commence, sur un ton plus énervé qu’il voudrait – on va pas lui demander d’apprendre à gérer ses émotions non plus. « Ecoute, » qu’il recommence donc, un peu moins énervé, pas tout à fait calme, mais on notera l’effort tout de même. « T’es une putain d’acharnée Elise. » Voilà tout ce qu’elle est. « T’es pas capable de lâcher l’affaire, même pas pour ton bien. Et je dois être la dernière personne à être en mesure de te comprendre, parce que oui je suis lâche Elise. Et tu sais quoi ? Je suis égoïste aussi. Alors pourquoi tu t’emmerdes autant ? Pourquoi tu te fais autant chier ? Pourquoi ? » Vraiment, il n’y comprend rien. Il sait qu’elle est à la fois droite, et gentille, et absolument pas égoïste, et qu’elle a cette tendance insupportable à prendre sur elle. Mais c’est au-delà de toute raison. « Je te dis que je suis amoureux de toi, tu me réponds que tu m’as aimé. Bon. Alors si d’après toi j’ai pas le droit d’abandonner ou d’en avoir plein le cul, tu veux que je fasse quoi ? Que je te regarde aimer quelqu’un d’autre ? Que je parte à ta reconquête ? Que je te mérite ? » Ca lui parait tellement ahurissant encore qu’il aurait presque envie d’en rire. Ce sera l’enfer sans elle, bien sûr, mais avec, ça finirait par être pire. Ca l’est déjà en un sens ; ça l’a été dans ce simple moment où il est allé vers elle et qu’elle est partie vers un autre. Et cette fois-là, cette petite fois-là lui a suffi. Il en dit pourtant plus qu’il ne voudrait puisqu’Elise, enfin, est parvenue à le sortir de son mutisme habituel – mais pas de sa colère, encore moins de ses démons. Alors il en dit plus qu’il ne voudrait et trahit dans ses mots ses peurs, cette chose qui a fini par arriver, et ses attentes stupides, absurdes, auxquelles la réponse ne peut qu’être négative. Il semble donc qu'il faille qu'elle le dise. Et qu'il l'entende. A quoi bon.
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Elise Steadworth
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Le débat est de déterminer à qui la gifle a fait le plus de dégât, puisque même si c'est sa main qui a frappé Nash, le réflexe est évocateur de tout ce qu'il provoque en elle et contraire à tout ce qu'elle a toujours été. Elise ne frappe pas. C'est à peine si elle hausse le ton. Elle se laisse gentiment et docilement déborder par les émotions des autres, tente de les apaiser autant que faire se peut, mais ne jette pas les siennes sous prétexte d'éducation et d'un rien de pudeur. Elle-même ne parvient pas à comprendre d'où lui vient cette impulsion brutale,  ou à admettre qu'elle s'est réellement insurgée de cette manière contre Nash. Ça ne change pas le fait qu'il mérite au moins une gifle, et le geste ne lui inspire aucune forme de regret, mais elle ne comprend pas plus que lui ce qui vient de se passer. Elle a cette impression curieuse d'avoir assisté à la scène, comme lorsqu'on rembobine un moment dans sa tête après-coup, avec des gestes et des paroles mieux médités. Qu'on refait comme on aurait voulu faire après réflexion, lorsque l'impulsivité se tait au profit de la réflexion, et que le coeur laisse la part belle à l'esprit. Pourtant tout s'est déroulé de manière presque organique, naturelle, mais surréaliste à la fois. Elle perd de son panache à la seconde où sa main encore tiède du coup porté retombe contre sa hanche et érafle la fermeture éclaire de sa veste. Ses lèvres répriment un sanglot, retiennent tout souffle dans la cage sous sa poitrine, et elle fixe un regard à la fois sombre et bouleversé sur Nash qui répond. Elle écoute, mais elle recule devant un ton uniquement bon à l'apeurer. Elle écoute et prend tout : le ton, la colère qu'il ne ravale qu'à moitié, les inflexions dans sa gorge, entre usure et irritation. Elle hoche la tête afin qu'il n'insiste pas plus, mais soutien son regard malgré tout pour faire passer le message que si elle craint tout ce qui va suivre, elle est prête à l'affronter ; voire à l'encaisser. “ Je sais pas,  ” bafouille-t-elle, agitée. Pourquoi quoi ? C'est bien trop de questions épineuses d'un coup et il ne prend pas de gants pour trifouiller dans ce rosier-là. Pourquoi elle n'est pas capable de lâcher l'affaire alors qu'il lui en a donné toutes les raisons ? Elle ne sait pas non plus. Par amour ? Elle en est pas à ce point, si ? Ça lui semble fou. Par amitié ? Preuve en est qu'il n'a jamais été question de ça entre eux, même si c'est ce qu'ils ont trouvé de mieux pour faire subsister peu importe ce qu'ils ressentent, et en même temps comme bouclier pour s'éviter d'affronter l'impossible.   “ Je sais pas, je – ” C'est purement instinctif.  Ça va au delà de ce qui est logique, mais qu'est-ce que la logique, déjà, entre eux ?  L'entêtement, ce n'est ordinairement pas un trait qui marque sa personnalité. On ne dit pas d'elle qu'elle est bornée, c'est même tout l'opposé. Elle se trouve à l'extrême dramatique de ce qu'elle a un jour été. C'est une jeune femme composée, délicate, arrangeante. Bornée, ce n'est pas elle, et le constat vient la frapper comme une gifle qui fait surement aussi mal que celle qu'elle a assené à Nash. “ C'est vraiment ce que tu veux ? ” Qu'elle abandonne pour de bon. Sa voix frémit, mais son regard persiste dans le sien, quand bien même elle sait parfaitement que c'est ce qu'il veut. C'est pour ça qu'is en sont là : parce qu'elle persiste à agripper le vide, le vent, le froid. Il tire sur la corde, hurle pour sa liberté, elle tracte toujours plus de son côté. Il répète des mots qu'elle peine à accepter, parce qu'elle est effroyablement elle, insécurités et tout le cortège, et qu'après tout, qui pourrait croire que ce type-là est amoureux de cette fille-ci ? Des années après, c'est toujours la même problématique, les mêmes névroses et incompréhensions. À croire qu'ils ne s'aident pas plus à se confier et se confronter qu'en gardant tout scellé en eux. Elle retient son souffle et se désespère de la différence passé / présent qu'il utilise contre elle, peut-être sans le chercher. Ses questions lui arrachent un haut le coeur et un silence fébrile. Elle se sent comme une petite fille en pleine réprimande, incapable de donner les bonnes réponses à une question qui se veut simple sur la forme, mais est d'une complexité déchirante. “ Pourquoi c'est moi qui devrait avoir toutes les réponses ? ” Elle souffle entre ses lèvres, les dents serrées, à peu de s'exploser la mâchoire.   “ C'est ta vie, Nash. Moi j'ai fait ce que j'ai pu pour toi, j'ai essayé au mieux, et toi – ” Pas besoin de répéter, il sait, ils savent. Tout est, pour la toute première fois, aussi clair que de l'eau de source.   “ Je sais pas pourquoi, j'insiste. C'est comme ça, c'est tout. C'est ce qui se fait quand on tient à quelqu'un. Je vois pas pourquoi ça te perturbe. Max essaye constamment de te ramener vers nous, et s'obstine encore plus fort que moi à être là pour toi, et tu lui demandes pourquoi il fait ça, à lui ? ” Elle dit tout ça sur le ton de l'évidence, les trémolos dans son timbre effacés pour reprendre un semblant de contenance fragile.   “ Pourquoi toi t'es pas capable de comprendre ? Parce que tu crois que tu me mérites pas ? Personne mérite personne dans ce monde. Tu crois que je mérite quoi, au juste ? Le plus grand prince charmant que la terre ait portée ? Non, pas du tout. Tout ça, c'est des idioties, et même moi je suis pas naïve à ce point-là.” On s'accordera même sur le fait qu'elle ne l'a jamais moins mérité que maintenant, son prince charmant.   “ L'amour, c'est pas une question de mérite, Nash. C'est se donner une chance.  ” Elle hausse les épaules, mais ce n'est que se donner au genre détaché qu'elle n'a pas et tenter de créer l'illusion qu'elle va bien, alors qu'elle voudrait fondre à larmes là, à l'endroit où elle se tient, devant lui. “ Mais qu'est-ce que j'en sais, moi, après tout.  ” La fille qui croit toujours aimer, et choisit systématiquement la mauvaise personne. Comme si le destin avait décidé de moquer ses amours en forçant toujours le mauvais candidat dans sa vie. Elle n'a aucun conseil, aucune leçon à donner. En vérité, elle ne sait de quoi elle parle, puisque tout en amour n'a toujours été qu'une fantaisie ; et une toujours violemment fracassée par tout ce que ce monde à de cruel.   “ Je suis toxique pour toi, en fait, c'est ça ? C'est ça que t'essayes de me dire ? ” Elle a baissé les yeux à la seconde question, et se mord la lèvre pour, encore, ne pas se laisser purement et simplement anéantir.   “ Tu m'as tolérée parce que j'ai jamais été méchante ou particulièrement mauvaise avec toi. Je t'ai jamais donné de raison valable de me détester, mais en fait, je te fais que du mal, même sans le vouloir. Pas vrai ?  ” Elle hoche la tête pour l'inciter à lui répondre, et à être d'accord avec elle, pour que ce soit plus simple. Pas pour elle, mais au moins pour lui. Qu'ils puissent mettre ce soir derrière eux, parce qu'elle n'en peut plus, elle aussi. Elle veut rentrer chez elle, pleurer un bon coup, se recentrer, peut-être avancer. Il veut être libéré d'elle, de son emprise, et c'est peut-être le seul moment où elle comprend que cette liberté, il y a droit.   “ Si c'est le cas, effectivement, tu devrais pas te battre. T'as raison. Je suis désolée, Nash. Je crois que j'ai jamais essayé de vraiment te comprendre, et je le réalise. ” Le naturel revient au grand galop, mais on ne change pas la douce Elise. On l'a déjà assez bousculée ce soir, et dans le cas de Nash, sur les dernières années. La concession lui coûte, parce qu'elle se sent l'abandonner, alors que ce n'est pas tout à fait le cas.   “ Je pensais juste que t'étais beaucoup plus heureux avant, et je voulais que tu le sois de nouveau, parce que si y a bien un truc que tu mérites, c'est ça. Je pensais que le vrai Nash c'était celui de l'université, et qu'on devait t'aider à redevenir ' lui ' mais... Peut-être qu'il serait temps qu'on t'accepte comme t'es. On a tous changé, après tout, et je vois pas pourquoi on devrait te refuser d'être qui tu veux être. ” Même si qui tu veux être est un salopard passif-agressif. Salopard n'est pas le mot qu'elle pense, mais l'auteure de cette histoire ne saurait trouver de terme plus juste. Elle cesse de respirer un court instant, le temps de porter ses doigts frémissants à ses lèvres, d'hésiter, et finalement de glisser cette main tendrement sur la joue de Nash. “ Je suis désolée. C'est vrai que je t'aime. Mal, certes, mais beaucoup. Bien assez pour respecter de te laisser tranquille si tu préfères vivre ta vie de ton côté. ” Sans elle. Il a pas besoin de son aide, pas tout le temps ; dans toutes ses vies, elle a toujours éprouvé de la difficulté avec ça. Par instinct, une partie d'elle s'est toujours sentie responsable de lui ; alors même que ça n'a jamais été vraiment le cas. C'est même absurde. Son pouce caresse sa joue pendant que ses lèvres fabriquent et poussent une imitation de sourire tendre à illuminer son visage. Sa main le quitte à regret, et retrouve la poche de sa veste, et elle hausse les épaules en détournant le regard, et en s'écartant. “ Puis, on devrait jamais se faire du mal comme ça, ou tolérer que quelqu'un d'autre puisse nous en faire, alors...  ”  Elle ne devrait jamais se laisser traiter comme il l'a traitée, voire tendre l'autre jour pour en reprendre une. Persister dans ce tourbillon infâme, juste par besoin viscéral de se raccrocher à quelque chose. Ça ne devrait jamais être aussi douloureux ou confus d'aimer quelqu'un, surtout pas après toutes ses années, et surtout pas alors qu'ils n'ont jamais été ensemble que par la pensée.
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Nash Richardson
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Elle est encore douloureuse cette gifle, mais elle l’est bien moins que tout ce qui suit. Bien moins que tous ces mots qui sortent de sa propre bouche, bien moins que l’attitude, les mots, les yeux d’Elise. Il attend. Des réponses qu’il a besoin d’entendre et qui doivent être dites une bonne fois pour toute : c’est comme ça qu’on passe à autre chose, non ? On règle l’affaire, on déballe ce qu’il y a à déballer, on se vide de ce qui doit être vidé et on pose le point final ; terminé. Mais il y a quand même cet espoir, aussi infime que stupide et qu’il ne peut que taire, que ce soit, peut-être… Un début ? Autre chose, n’importe quoi de différent qu’une fin ? Non. C’est parce qu’il est résolu à mettre un point final à cette histoire que Nash a enfin pu dire, parler à Elise. C’est la fin de l’attente qui l’a rendu capable de partager, poussé tout de même – il faut le reconnaitre – par cette amie qui a toujours été infiniment plus pour enfin s’exprimer, lui montrer toutes ces cartes qu’il avait en mains et qu’il n’a pas jouées, tous ces sentiments qu’il lui a cachés, et maintenant… Maintenant, Elise est devant lui à réprimer des sanglots dans toute la décence qu’elle a la force d’avoir encore, et lui la regarde en sachant pertinemment tout de son combat intérieur puisqu’il la connait, la sait, la sent, depuis toujours. Soupir, encore, à la fois énervé et douloureux – tout est toujours plus simple sous le coup de la colère. Les décisions sont faciles à prendre bien que souvent mauvaises, mais c’est aussi un moyen absolument stupide de s’épargner. S’épargner des moments comme celui-ci où il n’aurait qu’à partir avec fracas en claquant la porte derrière lui sans jamais se retourner. Mais c’est Elise qui se trouve devant lui ; il en a trop dit, il ne peut pas. Il ne peut pas lui tourner le dos sans au moins l’écouter, et sa colère part aussi vite qu’elle arrive, retombe comme un soufflé avant d’avoir le réflexe de reprendre en ardeur pour, encore, toujours, le préserver lui. Mais c’est Elise qui se trouve devant lui ; la voir dans cet état à cause de lui, elle, toujours si bien composée, si souriante, si charmante, le tue. Une raison supplémentaire pour la laisser encore, lui tourner le dos une dernière fois, une ultime fois, et tout finirait bien naturellement par s’arranger pour Elise Steadworth, qui serait bien mieux dans sa vie qu’avec un Nash pour la rejeter, l’empoisonner peu à peu. Ce sera plus simple et merveilleusement représentatif de ce qu’il est : lâche. Un lâche qui peine à supporter la misère de celle qu’il aime à cause de lui, qui ne laisse aucune place à l’espoir et se complait dans la médiocrité. Est-ce que c’est vraiment ça, Nash Richardson ? Est-ce vraiment ce qu’il est ? Elise ne sait pas. Et quand elle lui demande si c’est cela qu’il veut, qu’elle sorte de sa vie, il n’est plus capable de lui répondre. Pas avec la même véhémence ni la même certitude ; c’est à ce point qu’elle parvient à l’ébranler. Maintenant qu’elle questionne, maintenant qu’elle s’exprime, il est certain, mais moins. Moins sûr, moins prêt à la faire sortir de sa vie. Lui qui ne se pose jamais si pas de question finit immanquablement par s’interroger, douter : est-ce que c’est vraiment ça qu’il veut ? S’il se l’était demandé à lui-même, il n’aurait ni failli ni hésité : oui, c’est ça, vraiment ça. Mais ce n’est pas lui qui pose la question, et tout devient plus complexe, plus dur, quand ça vient d’elle. Face aux réponses et aux interrogations d’Elise, Nash reste interdit. Incapable de lui en donner, des réponses, sans vriller, sans avoir ces grandes interrogations pour tout gâcher, l’ébranler au point qu’il ne sache plus vraiment quelle position tenir. Egoïste, certes, mais amoureux à n’en pas douter, il n’échappe pas à la règle qui veut qu’il souffre en voyant l’être aimé si mal, si fragile, si débordé. A cause de lui. Et maintenant, les questions. A-t-il la force de continuer sur cette voie ? Et peut-il faire autrement ? Peut-il balayer, effacer tout ce qu’il a déjà dit de mal et de mauvais alors qu’il est déjà allé si loin avec elle ? Des questions qui ne parviennent qu’à faire naître encore la colère, l’énervement : pourquoi les choses ne peuvent-elles pas juste être… Simples ? Partir ou rester, sur le papier rien de bien compliqué. Et pourtant. Voilà qu’il se retrouve à attendre comme un con après les mots d’Elise, la parole d’Elise, d’abord convaincu qu’il s’agissait bien de la fin, auto-persuadé comme jamais, résolu à ce point pour la première fois jusqu’à ce qu’il finisse par espérer qu’elle dise quelque chose, n’importe quoi, pour l’achever ou… C’est toujours ce ‘ou…’ qui est venu foutre la merde. Ce ‘ou…’ qu’il n’a jamais su, voulu, pu assumer. Ce ‘ou…’ qui pour lui ne pouvait tout de même pas exister : comment ? Il n’a été capable jusqu’alors que de la garder auprès de lui, en ‘amie’, la meilleure d’entre tous, caressant avec envie l’idée d’un peut-être futur et conservant ses sentiments pour lui ; puis de la rejeter sans cesse, inlassablement, pour s’être mis en tête qu’elle incarnait tout ce qu’il ne pourrait jamais atteindre à présent. Et maintenant qu’elle semble prête à accepter l’idée qu’il lui tourne le dos une bonne fois pour toute, le voilà qui vacille. Du grand Nash à n’en pas douter. A l’évocation de Max, il ne peut toutefois que répondre : « C’est pas pareil. » C’est même extrêmement différent. Il n’y a jamais eu de ‘ou…’ avec Max, encore moins de questions, uniquement la certitude qu’il ne le lâcherait pas, qu’il demeurerait son plus grand ami et qu’il l’accepterait tout de même tel quel, y compris ses nombreux travers. Alors non, ce n’est pas pareil avec Max, pour la bonne raison, d’une simplicité extrême, qu’il n’a jamais été amoureux de Max et qu’il ne le serait jamais. Tout comme Nash a toujours eu la certitude qu’il n’y avait qu’Elise dans son cœur et qu’il a choisi le pire plutôt que le meilleur. Alors c’est droit dans les yeux qu’il lui a dit, aussi calmement qu’il peut, dans la douleur. Non Elise, ce n’est pas la même chose. Car tu n’es pas son amie, même si vous n’avez su être que cela l’un pour l’autre. Tu es… Fondamentalement différente de Max. Vient la question du mérite, et son instinct le pousserait à la contredire naturellement : bien sûr que le mérite existe dans l’amour ; il existe pour tout. Et elle, oui, elle mériterait bien mieux, bien plus beau et bien moins nul que Nash Richardson. Et il n’y a ni naïveté, ni niaiserie : la réalité, point. Aucun mot ne sort pourtant, aucune contradiction ne parvient à trouver son chemin jusque ses cordes vocales. Parce que l’amour, c’est se donner une chance, et ça lui fait l’effet d’un coup de massue en pleine gueule. Persuadé, convaincu de la réalité de ses sentiments, il ne peut que lui concéder le point. Il ne leur a jamais laissé une chance. Il n’a jamais essayé – ou plutôt si, mais mal évidemment –, n’a jamais su prendre simplement le courage qu’il n’a pas à deux mains, se bouger le cul pour ne plus aller jusqu’à s’empêcher d’espérer, rêver, et vivre cet amour tout simplement. La tristesse prend finalement la place de la colère et de l’énervement – c’est que c’est fatiguant, d’être toujours énervé ou en colère. Faut dire qu’Elise y va fort, utilise des mots qu’elle ne devrait jamais prononcer quand elle parle d’elle : peut-on vraiment considérer qu’elle puisse être toxique pour quiconque ? Mais elle a peut-être juste au fond – ou non, finalement. Vraiment pas. Ce n’est pas elle, ça n’a jamais réellement été elle, et il ne peut pas la blâmer pour tout le mal qu’elle s’est donné alors qu’elle ne peut que savoir qu’il ne s’agit vraiment que de lui. Et que la personne la plus toxique qui puisse exister pour Nash Richardson, c’est lui. Interdit toujours devant sa réaction, de plus en plus ébranlé dans ses certitudes, il a l’impression de ne plus rien savoir. D’être un gosse qui vient de se rendre compte de sa bêtise, de sa profonde connerie, avec l’envie ô combien normale mais à la fois stupide et improbable de se racheter au moins un peu. Mais il n’est pas traité comme tel, en tout cas pas par Elise, qui ne souhaite rien de plus que le comprendre et finalement le laisser partir – si c’est ce qu’il veut. Elise, qui n’a jamais rien voulu d’autre que son bonheur à lui et qu’il se retrouve, rassemble les morceaux et les recolle. Il a envie de demander pourquoi encore, et de tout rejeter en bloc. Mais il est arrivé à ce point où il ne peut pas faire autrement que se demander, s’interroger, et mettre en doute ses plus grandes certitudes. « Je… » qu’il commence, mais la main chaude d’Elise vient se poser délicatement, tendrement sur sa joue, et Nash est comme paralysé, plus capable de soutenir ce regard, ces beaux yeux dans lesquels, malgré tous les efforts de la belle, il ne lit que de la tristesse. Et vraiment, de plus en plus, la sensation de n’être qu’un gamin capricieux et en colère s’impose, et il regrette, et ce sont des larmes qui naissent dans son regard à lui. Elise respectera sa décision, il n'a plus qu’à dire les choses. Ce qu’il veut. Ce qu’il veut vraiment. « T’as pas à être désolée, c’est moi qui devrais l’être. » Il souffle un grand coup avant d’oser affronter ses deux yeux droit dans les siens. « Et je le suis, vraiment. Pour tout. » Des excuses ; s’il fallait en présenter aux autres, Elise est en tête de liste. Et finalement, ça ne lui arrache pas tant la gueule. Bien sûr, le poids de sa culpabilité lui fait un peu plus voûter les épaules ; bien sûr, son ventre, sa gorge, son cœur, sa tête, tout son être se noue, mais quelque part, ça lui fait du bien. « Pour la chance que je nous ai jamais donnée, pour toutes ces fois où j’ai été infect avec toi, pour tout le mal que je t’ai fait et ce gros con que je suis devenu. » La main d’Elise quitte son visage alors que ses yeux restent rivés dans les siens. Et il y a cette part de lui, cette grande part de lui qui la regrette déjà. « Je sais même plus ce que je veux maintenant. Tu fais chier Elise, vraiment. » Il passe rapidement une main sur ses yeux pour ne laisser à personne la chance de voir des larmes couler sur ses traits. Son regard – sec donc – retrouve celui de cette seule personne au monde capable de lui retourner le cerveau de cette façon. Et d’un coup, plus de place au doute. « 'Fin… » Enfin il sait, oui, et cette fois-ci d’une clarté infinie, certainement illusoire, idiote et tout ce qu’on peut lui trouver. Mais il sait, il est sûr en cet instant. Alors, sans que rien dans cette soirée puisse laisser présager qu’il ose, enfin, ses lèvres vont trouver celles d’Elise. Nash Richardson ne fait jamais rien comme il faut.
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