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Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
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And it's enough knowing you are calling to me while we're dreaming beneath the same moon
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@julian carlyle
· prince flynn of nighon · #litdop


Voilà quelques heures que Flynn se tordait dans sa chambre et que personne, pas même sa propre gardienne, n’était parvenu à briser l’enchantement qui gardait cette porte résolument fermée. Delilah avait misé sur un aller-retour, pas un séjour entre ces murs, pourtant sous prétexte de préparations idiotes et d’une hésitation qu’elle exécrait plus qu’elle ne comprenait, ils étaient encore là tergiverser pendant que son mentor et ami se mourrait dans un sommeil de lamentation. Entourée d’une poignée de royaux, gardiens et d’incapables, elle garda pour elle ses mauvais commentaires et toutes les menaces qui tournoyaient en elle et menaçaient de briser sa volonté de bien faire.Ils avaient ici le moyen d’être débarrassé d’un fils de Nighon, et si sur le fond elle comprenait qu’il s’agissait là d’une opportunité en or de rendre un coup à Larkin, d’autres circonstances auraient dû influer en la faveur de Flynn. L’une d’entre elles s’en venait d’un pas pressé, la mine défaite et pourtant rayonnante sous les quelques éclats d’une lune argentée qui parvenaient à filtrer entre les murs de Neverwinter. Si elle l’avait à peine aperçue à quelques occasions, Lyla concédait volontiers qu’il n’était aucune beauté semblable à la sienne, et voyait en elle ce que Flynn avait appris à aimer, quand bien même personne ne semblait prêt à croire qu’il souffrait d’abord de l’avoir perdue avant d’avoir été blessé par son frère. Les murs tremblaient du sommeil d’aliéné de Flynn, et si elle s’y était accoutumée depuis, elle voulut bien concéder que cette fois était différente. Peut-être parce qu’ils se trouvaient dans une citadelle plutôt qu’un chapiteau, mais tout de même. Ses cauchemars étaient parvenus à réveiller un château entier, et si les servants avaient été conviés à retrouver leurs chambres, une partie des grandes figures était encore là, à tenter de forcer une serrure qui refusait de s’ouvrir. Elle jeta un regard à Aureen qui n’essayait même pas, planquée dans l’ombre de sa gardienne et aussi égarée qu’on puisse l’être par le chevrotement des chandeliers, les quelques fissures creusées ça et là et les détonations qui provenaient de l’intérieur. À force d’incertitudes et d’échecs, Lyla perdit patience.   “ Soignez-le maintenant, ou je vous tue tous,  ”  gronda-t-elle, comme un chat en colère. Penelope fit un pas dans sa direction, mais fut interrompue par la main protectrice de sa précieuse princesse. Les gardiennes se regardèrent longuement, droit dans les yeux, tendues des mains aux épaules, prêtes à se jeter l’une sur l’autre au moindre battement de cils. Évidemment aucune ne fit la fleur à l’autre de baisser les yeux, et s’il n’avait pas été question d’Elsa et Aureen tentant de calmer le jeu, elles auraient réduit la bâtisse à un tas de cendres et de flocons. Haletante d’une irritation mal contenue, Lyla pointa d’un doigt impérieux la poignée de la porte, et invita Aureen a tenter à son tour à se poussant légèrement sur la droite, persuadée qu’elle était que la clef se trouvait là.    “ Pretty please, ”  cracha-t-elle, aussi caustique qu’on puisse l’être, un faux sourire un rien menaçant et diablement lugubre sur les lèvres, et visiblement plus irritée qu’à la précédente minute.

  “ Bien, bien… ”  Sur une intuition, elle devina que Delilah ne voulait de mal à personne, mais était prête à commettre bien des horreurs s’il s’agissait de Flynn, et c’était au moins ça qu’elle avait de commun avec Penny. Aureen lui adressa un regard circonspect, et serra dans sa main celle de Penny avant de la diriger vers la poignée de porte. Elle aurait été incapable de deviner ce qu’il était supposé se produire, et davantage de déterminer une marche à suivre. Il n’y avait ici de place que pour l’instinct, et lorsqu’il s’agissait du prince, Aureen ne savait plus. Davantage depuis qu’il était dans cet état et qu’on tentait par tous les moyens de lui faire comprendre qu’elle avait devant elle un choix, à la morale certes discutable, mais un choix malgré tout. Que sous prétexte qu’ils étaient fondamentalement bons ne justifiaient pas qu’ils aient à porter secours à la nation qui avait tout pris, tout détruit, arrachée la moindre goutte de bonheur à son quotidien. Elle n’était pas comme ça, mais elle pouvait l’être et personne ne lui en tiendra rigueur. Jack tenta de la dissuader sans grande conviction en déposant une main sur la sienne avant qu’elle ne tourne la poignée de la porte, et ils échangèrent à leur tour un regard lourd de sens avant qu’elle ne décide, une bonne fois pour toute, qu’elle refusait d’être ce genre de personne. Elle pénétra ainsi dans un monde sombre et mélancolique, agrémenté de quelques touches de couleurs criardes ça et là, de tremblements dignes de la rencontre entre des montagnes. Elle manqua de glisser, de tomber, et trébucha à plusieurs reprise dans le noir avant de trouver Flynn noyé dans ses draps, haletant, confus, malade. Il marmonnait distraitement, hochait la tête de tous les cotés, remuait dans son lit comme frappé par une foudre imaginaire, et elle resta quelques secondes à le regarder, interdite, avant d’oser se pencher vers lui, animée de la crainte qu’il ne parvienne à la frapper ; ou bien avait-elle peur de savoir ce qui pouvait à ce point troubler son sommeil, au-delà de la coupure à son flanc et de sa magie capricieuse ? Elle tenta à plusieurs reprise de le réveiller par la voix, puis dirigea une main prudente dans sa direction qu’elle reprit au moins trois fois, ne sachant où la poser sur plus de peau que son coeur était capable de tolérer.   “ Flynn, réveille-toi, ”  finit-elle par dire, en déposant une main ferme sur la peau tendre entre son épaule et sa nuque. Le pauvre tremblait d’une sueur froide. Elle eut un mauvais mouvement de recul et son coeur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’il ouvrit les yeux sur elle. Ses lèvres pincées, elle fit distraitement glisser à l’arrière de son cou. Un malheureux réflexe tout droit venu d’un temps désormais révolu ; mais pas tant.   “ Ce n’est que moi,  ”  articula-t-elle, émue, profondément tourmentée par le moment. Compte tenu des circonstances, le que prêtait à sourire vaguement, quand bien même il avait tout de dramatique. Ce n’était qu’elle, mais n’était-elle pas tout et la raison pour laquelle ils se trouvaient tous ici ? Sa valeur n’était évidente que pour les autres, et Aureen s’était depuis longtemps convaincue qu’elle n’en avait aucune pour lui. Qu’elle n’était que elle, et son attitude lors de leur dernier tête-à-tête n’y avait rien changé. N’était-ce pas fou d’être tant estimée aux yeux de beaucoup, mais de se croire négligeable aux yeux de la seule personne qui comptait réellement.   “ Pardon, mais nous voulions nous assurer que tu allais bien. ”  Plutôt qu’ils voulaient tous aller dormir en paix, et qu’elle voulait s’assurer qu’il tenait le coup malgré tout. Quelle tragédie ce serait s’il succombait bêtement à une malédiction qu’elle était seule à pouvoir révoquer. Ah, mais s’il n’y avait que ça qu’elle puisse panser…   “ Je vais ouvrir la fenêtre. Peut-être qu’un peu d’air te fera du bien,  ”  fit-elle, plus tendre qu’elle n’aurait dû, avant de reprendre sa main à sa nuque, ici seule témoin de leur intimité toute particulière.
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Julian Carlyle
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Julian Carlyle
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Les nuits étaient devenues insupportables. On l’avait traîné tant bien que mal jusqu’au palais de glace, lui peinant à masquer ses maux, Delilah se chargeant de faire tout son possible pour le maintenir debout. Les douleurs s’amplifiaient un peu plus chaque jour et sa magie était devenue incontrôlable. Les illusions venaient ici et là, s’imposaient à lui comme une cruelle punition pour ce qu’il avait osé commettre. Les souvenirs que Penelope avait pris soin de partager avec lui prenaient régulièrement forme sous ses yeux. Soit sous l’apparence d’un père désormais détesté, soit par le biais d’une princesse presque mourante sans qu’il ne parvienne à faire quoique ce soit. Quand bien même son coeur la savait en vie, Flynn continuait d’en gémir de douleur. Les visions se répétaient inlassablement sans qu’il ne puisse les stopper, se majoraient une fois la nuit tombée, et s’estompaient étrangement au matin. La fièvre se mêlait aujourd’hui à ces cauchemars, et voilà des jours qu’il n’avait plus été capable de dormir ou ne serait-ce que manger. Evidemment, il avait prié pour que sa gardienne et amie puisse le ramener à Oqitara. En vain. L’état précaire et lamentable dans lequel il se trouvait ne l’aurait, de toute évidence, pas permis. Lyla n’avait de cesse de lui répéter qu’il avait été fou de vouloir contrarier Hercule. Lui, ne regrettait aucune parole, et aucun coup subit, pas même la cicatrice béante qui longeait son flanc gauche et était aujourd’hui à l’origine de sa déchéance. La plaie avait été soignée en superficie, mais la lame magique qui avait transpercé sa chaire avait bien d’autres vertus que simplement celle de blesser physiquement sa victime. Chacun des guérisseurs envoyés par la Reine avaient pourtant été unanimes sur la question : le prince de Nighon était condamné. Il était voué à se vider petit à petit de sa magie, avant que son corps ne prenne le relais jusqu’à finir par y perdre la vie. Une conclusion également mentionnée par un certain elfe, mais qui cependant lui avait  laisser entendre qu’une seule forme de magie pourrait venir à bout de cette blessure. Un don devenu rarissime et introuvable, puisqu’uniquement octroyé à une très faible minorité d’habitants de l’ancien royaume des lumières. Un espoir auquel il aurait été particulièrement fou de s’accrocher. Et quand bien même, de quel droit pouvait-il prétendre en bénéficier. Il n’était rien d’autre que le fils du pyromane qui s’était chargé de réduire en cendres l’ensemble d’Erendieren. Et ce soir, plus que tous les autres, sa nuit était hantée par ces images-là. Chacun de ses membres en feu le dévorait, le gout du sang dans la bouche, et le coeur sur le point d’imploser. Son corps reposait sur un lit bien trop grand pour lui, les mains crispées accrochées sur un pan des draps qui le couvraient. Il était en sueurs, peinait à respirer correctement, et était bien incapable de retenir ses cris d’horreur. L’âme, elle, s’était égarée entre souvenirs réels et fictifs. La fièvre, malheureusement majorait ses symptômes. Voilà une éternité qu’il n’avait plus été capable de dormir sans faire trembler les murs qui l’entouraient. Mais ces secousses-là étaient bien plus réelles que le furent les précédentes. Des fissures naquirent le long des pierres. Des chandeliers dansaient sur les meubles, faisant vaciller les flammes dont la faible lueur reflétait toute la détresse de son visage inconscient. S’il fût bien incapable de déceler immédiatement la présence qui était parvenue à rompre sa bulle invisible, sa voix et la main posée contre sa nuque se chargèrent de l’extirper violemment de ses songes. — Aureen ? Il avait sursauté, tremblant des pieds à la tête en reculant dans un réflexe presque horrifié. A bout de souffle et de force, Flynn mit plusieurs secondes avant de relever ses deux billes noires vers elle. Sa main toujours suspendue le long de sa nuque le fit doucement soupirer. — Qu’est-ce que tu fais ici ? Le timbre était confus, incertain, et à peine murmuré. Il grelotait, assis désormais, le visage plongé dans une main. Etait-ce encore une illusion ou la réalité ? Tout était devenu si difficile à distinguer. Pourtant, elle était là. Devant lui. Au beau milieu de la nuit. Il déglutit tant bien que mal, sonné, mais surtout épuisé. Sa main retomba mollement le long de son corps pour se poser machinalement sur la cicatrice devenue brûlante. — Oh… je suis désolé pour ça. Il guetta un instant autour de lui, mais il n’y personne d’autre. Les dégâts matériaux de ses cauchemars en guise de témoins pour ce qu’il avait fait subir au palais. Flynn se mordit doucement les lèvres avant de s’échapper des draps pour s’asseoir bien difficilement à ses côtés. — Je vais bien. Tu pourras les rassurer. Pas froid, mais peu enjoué, une grimace de douleur lui déchira le visage avant qu’il ne pose une main ferme le long de son poignet. — Non attends, s’il te plait. Les yeux s’étaient levés vers elle avant qu’elle n’ait eu le temps de se diriger vers la fenêtre. La scène était surréaliste. Comment pouvait-elle se trouver ici, à ses côtés, quand leurs précédentes rencontres l’avaient poussées à le tenir hors de sa portée. — En fait non… Il hésita, poussa un nouveau soupire à s’en fendre l’âme, puis reprit dans une confidence : — La vérité c’est que je ne vais pas si bien que ça. Un mince sourire naquit le long de la commissure pour illustrer toute l’ironie de ce qu’il endurait à ce jour. Bien fait, pensait-il. — Je t’épargnerai les détails, mais j’ai sans doute un peu trop sous-estimé ton frère. Ou peut-être n’avait-il finalement que ce qu’il méritait. — Ce n’est que justice après-tout… Encore que le prix à payer reste relativement négligeable. Il se garda bien de s’étendre davantage sur un sujet qui, de toute évidence, avait tout sauf sa place parmi eux. Mais malgré ce dialogue improvisé, Flynn demeurait sceptique. Sa main s’était inconsciemment glissée dans la sienne, ses doigts entremêlés aux siens, et il frémit un instant lorsque ses yeux se posèrent sur cette vision. — Je suis encore entrain de rêver n’est-ce pas.  Comment tout cela aurait-il pu être réel. Il avait prononcé l’affirmation en esquissant un sourire triste, convaincu de cette vérité qui n’en était pas une. Le regard parlait pour lui. Ses opales sombres se posèrent cette fois-ci sur son visage, se régalèrent de chacun de ses traits qu’il connaissait par coeur. De la couleur de ses yeux aux reflets blonds de ses cheveux. Il inspira une bouffée d’air de ce parfum qui lui avait tant manqué, sa main quittant docilement la sienne pour venir se poser contre sa joue. La caresse était à la fois tendre et furtive, mais il en apprécia la moindre saveur en se perdant dans sa contemplation. — Mon Dieu, ce que tu peux être belle. Si seulement tu pouvais être là… Fit-il dans un aveu qui termina de lui briser ce qu’il lui restait de coeur. Difficile de distinguer rêve et réalité lorsqu’on s’est habitué à vivre entouré d’illusions. Et la plus belle et la plus réussie d’entre toute se trouvait justement devant lui ce soir-là. S’il savait comme il se trompait….
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Elle sursauta à l’unisson avec lui et son regard retomba immédiatement sur un emmêlement de draps. Son prénom dans sa bouche avait un quelque chose qu’elle n’aurait su parfaitement décrire, une familiarité doucereuse enrobée de nostalgie qui eut le mérite de la faire frissonner, quand bien même elle tenta par tous les moyens de n’en rien montrer. Ils avaient tous deux l’air d’animaux effrayés, chacun sur sa réserve, en équilibre précaire sur un socle de crainte qui avait tout l’air d’être insurmontable. Sur ses gardes, et certainement le serait-elle jusqu’à la fin de ses jours, elle hésita longuement, eut la plus grande peine à rassembler ses mots et sa raison, mais surtout à ignorer qu’il était à moitié-nu dans son lit, tremblait comme jamais elle ne l’avait vu trembler auparavant, et pour quelle raison ? Pourquoi se rendre malade à ce point, pour une plaie, certes magique, mais invisible à l’oeil nue ? Perplexe, mais attentive, elle croisa les bras autour de sa poitrine pour se défendre d’un tête-à-tête pourtant inévitable, et surtout de contempler tous les effets de la chute d’Erendieren sur Flynn que personne n’aurait pu soupçonner.   “ Les autres n’arrivaient pas à ouvrir la porte, alors Delilah…”  a suggéré à juste titre qu’elle essaye, et ça a fonctionné. La porte s’était ouverte puis refermée pour elle, par magie peut-être ou bien seulement parce que personne ne voulait être témoin des névroses nocturnes de Flynn. Ils échapperaient ainsi au regret d’avoir vu ce qui tourmentait un prince que l’on condamnait par défaut, et surtout d’éprouver une compassion dont personne ne voulait ici, au nom d’Erendieren. Elle baissa davantage les yeux à ses excuses, puis haussa les épaules. Peu importe les murs, les plafonds. Neverwinter, comme beaucoup des palais royaux, se nourrissait de la magie et souvent celle de ses souverains. Neverwinter survivrait à Flynn, mais le contraire était encore discutable. De nouveau, et toujours effroyablement silencieuse, elle lui jeta un regard à ce qu’elle devina être un premier mensonge. Un inoffensif, certes, et un dont elle ne lui tiendrait pas rigueur, mais un mensonge malgré tout. Plus que d’être capable de reconnaitre ses fables, Aureen avait appris à reconnaitre ses vérités, et sut immédiatement qu’il mentait, et n’allait pas si bien qu’il le prétendait. Quand bien même, leur alentour était témoin de tout ce qui le tourmentait ; même elle ne s’était jamais rendue malade à ce point, et elle douta que les épées d’Hercule avait un jour brisé un homme au-delà de sa magie et de sa chair. Flynn causait des dégâts puisque sa tête souffrait, et si elle n’était pas omnisciente au point de le deviner, certaines marques sur certaines tapisseries se chargeaient de raconter l’histoire, si au moins elle avait à coeur de les lire.  Elle garda pour elle que son frère lui avait rapporté les détails de leur affrontement le jour-même et qu’elle avait toujours su. Pas qu’il était malade, mais qu’il avait subi les foudres du fils de Zeus, comme beaucoup avant lui, et bien d’autres après. Comment auraient-ils pu deviner, tous, qu’ils en arriveraient là et que la seule cure à ce mal-ci se trouvait être son don ? Que si son frère possédait le pouvoir de faire justice, Aureen était douée de celui de panser.   “ Ne t’en fais pas, je vais essayer de pratiquer l’enchantement demain à la première heure, ”  promit-elle, de son habituelle voix douce. Mais elle n’était pas certaine que ça fonctionne. D’abord parce que l’enchantement en question était particulièrement compliqué, mais aussi parce qu’il nécessitait une entière dévotion et puisqu’elle était si influencée par son entourage par l’idée de laisser à Larkin le soin de venir chercher un corps plutôt qu’un fils, Aureen ne parvenait pas à se concentrer assez pour étudier les premiers mouvements. Sa seule certitude était que malgré tout, elle ferait tout son possible pour l’aider. Il n’était à ses yeux pas question de justice. Elle avait été élevée autrement, dans un monde où la bonté l’emportait, et même si ce monde était tombé sous le sabre de la cruauté, Aureen désirait plus que tout être digne de l’héritage de ses parents et refusait catégoriquement de se donner au jeu vicieux dont Nighon était maitresse.   “ Tu n’as pas à payer pour ton père, et certainement pas au prix de ta vie.  ”  Elle ne le permettrait pas, même s’il n’était pas réellement question de Larkin ici, et qu’elle se voilait partiellement la face. Elle sentit ses doigts tièdes glisser entre les siens, plus frais, et sans lui refuser le contact, se raidit de la tête aux pieds, soudainement la boule au ventre à la gorge. Puis elle darda un regard terrifié sur lui, et surgit de sa bouche à peine ouverte un   “ Mais… ”  hésitant, presque timide.   “ Est-ce que c’est moi ton cauchemar ? ”  demanda-t-elle sans y réfléchir, effarée à l’idée de n’être que ça pour lui : un esprit frappeur, bon à le tourmenter dans son sommeil. Une amoureuse vexée, uniquement bonne à se rappeler à lui sous prétexte d’un coeur brisé ; une énième. Au delà d’être devenue bien trop terre-à-terre, elle restait braquée devant la seule idée qu’il l’ait ne serait-ce qu’estimée un jour, au point de l’inviter dans ses songes, ses rêves, et parfois ses illusions. Impossible, alors même que tous les signes étaient rassemblé là pour prouver le contraire. Elle ignora superbement l’idée qu’un ersatz d’elle avait été un moyen de s’accrocher à son souvenir plus que tout ; cette théorie-ci relevait de la pure fantaisie. Celle qui trottait encore en elle, malgré qu’elle mette tous les efforts du monde à l’ignorer, puisque Flynn avait été clair, qu’il ne l’aimait pas, et qu’il s’agissait là du souvenir auquel elle se raccrochait à son tour. Chacun le sien. Toutefois son coeur se mit à battre si fort qu’il se mutila sous sa poitrine en cherchant à se frayer un chemin vers son propriétaire tout désigné sans parvenir à creuser la peau. Elle suffoqua à sa main sur sa joue, ses yeux sur ses traits, et aurait voulu détourner le regard et lui refuser un tel contact, mais elle trouva uniquement la force de plisser les lèvres et retenir la pauvre larme qui menaçait d’ouvrir la porte à toutes les autres. Elle se demanda depuis combien de temps il se voilait la face ? Depuis combien de temps il se complaisait dans ces instants factices, ces illusions toutes plus hypocrites les unes que les autres, tant et si bien qu’il était devenu incapable de reconnaître son parfum, sa chaleur, et sa peau du simulacre d’elle qu’il avait gardé en lui, et qui avait tout l’air de le hanter au-delà de toute raison. Elle aurait dû lui dire qu’il s’agissait d’elle et se soustraire immédiatement à sa caresse, mais s’entendit plutôt demander :   “ Si j’étais là, qu’est-ce que tu dirais ? ”  Elle regretta immédiatement sa question, certaine qu’elle ne voulait pas enfoncer le couteau qu’il avait planté dans son coeur et qui y était resté depuis. Puis ce jardin secret lui appartenait, et il était libre de garder toutes les réponses pour lui seul. Pourtant elle ne trouva ni le courage, ni la présence d’esprit de lui signifier qu’il s’agissait bien d’elle, en chair, en os, son coeur rompu à l’exercice de l’aimer, mais fracassé sous sa poitrine, ne demandant qu’à recoller les morceaux et vite, avant que la raison vienne s’y mêler de nouveau. Et comme pour faire comprendre qu’elle n’avait pas la force d’entendre quoique ce soit de sa part, elle tenta de se lever, et repoussa tendrement sa main nichée sur sa joue.  D’une main ballante, elle invita les chandeliers qui tremblaient quelques minutes auparavant à éclairer la pièce. Juste assez pour y discerner leurs deux silhouettes, mais pas pour trahir la quiétude retrouvée d’une nuit froide à Frostväll. Élégante dans sa robe de nuit de satin blanc, elle se dirigea vers la fenêtre et ouvrit les portes sur les rives de Moonshae étincelantes sous un ciel particulièrement étoilé, laissant ainsi l’air frais s’engouffrer dans la pièce et ses poumons.
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Un mince sourire naquit sur ses lèvres à l’évocation de Delilah. Etonnant qu’elle ne soit pas parvenue à venir à bout de cette porte close, et en même temps tellement logique. La magie avait encore bien des vertus inexplorées, uniquement dictées par un coeur agonisant. Si Flynn n’était plus maître de son don, ce dernier prenait un malin plaisir à tisser ses propres règles dans ce qu’il lui restait de vie. Les illusions étaient devenues inévitables, aléatoires, et ô combien cruelles. Elles s’imposaient à lui sans qu’il ne puisse rien y faire, prenant chaque fois les traits d’une Aureen mourante ou terrassée par sa propre main. Larkin avait été à ce point rigoureux dans son extermination qu’il avait pris soin de faire en sorte de détruire tout ce qu’il restait de son fils au passage. Sinon quel autre but aurait-il pu avoir en condamnant celle qu’il savait essentielle aux yeux de son garçon ? Le roi, en plus de s’être octroyé la victoire de Nighon sur Erendieren, était également parvenu à devenir un monstre plutôt qu’un père pour son fils. Flynn serra doucement la mâchoire à la simple évocation de celui-ci. Certes, il n’avait joué aucun rôle dans la bataille, mais occupait finalement celui de sa progéniture et d’un prince. Chacun possédait sa part de responsabilité. Larkin pour le sang versé, Flynn pour les larmes.  — Mon père paiera pour ses crimes, et moi pour les miens. C’est ainsi. Qu’il répondit doucement sans oser un regard dans sa direction. Par crainte de l’effrayer sans doute, il était resté prostré à ses côtés, le visage dans les mains. Au delà d’espérer sa présence, il avait appris douloureusement à accepter ses absences. L’idée était aussi inconcevable qu’intolérable, mais voilà des mois qu’il survivait en se remémorant une silhouette d’un passé révolu. C’est en tout cas l’état d’esprit dans lequel il demeurait cette nuit-là. Il poussa un soupire à sa promesse, un mince sourire sur la commissure.  — Ce n’est pas l’enchantement que je désire. J’ai brisé la vie de la seule femme capable de me sauver. Je mérite ce qu’il m’arrive, ne prétend pas le contraire. Delilah finira par l’entendre elle aussi. Ses opales sombres s’étaient reposées sur elle, le coeur dans un étau à chaque fois qu’elle apparaissait. Il ne le permettrait pas, à aucun moment. Le temps et la douleur avaient fait leur oeuvre sur cet homme qui autrefois n’aurait jamais tolérer devoir se remettre en question. Aujourd’hui, c’est la culpabilité qui le dévorait de l’intérieur. Un poids qu’il portait sur ses épaules et que sa gardienne s’acharnait à soutenir afin de l’aider à rester debout. En vain. D’aucuns diraient que ce prince-là n’était qu’un faible, un avorton loin d’être digne de son géniteur. Et en un sens, c’était pour le mieux. Sa question eut le mérite de lui arracher un frisson. Ses yeux cherchèrent les siens pendant que sa bouche peinait à prononcer sa réponse.  — Non.. Bien sûr que non. Mon cauchemar, c’est lorsque tu n’es pas là. Lâcha-t-il sans réfléchir, presque instinctivement. Certes, ses nuits étaient loin d’être douces ces derniers temps. Voilà presque une éternité qu’il n’avait plus été capable de s’endormir, et sans doute que la fatigue commençait à se faire ressentir dans ses gestes, ses mots, et son apparence. Mais fort heureusement, il continuait de rêver. D’elle, de lui, d’eux surtout, et tout simplement. Et l’idée que ce soir puisse être fictif lui avait traversé l’esprit, évidemment. Aussi confus qu’il pouvait l’être, il était incapable de concevoir comment et pour quelle raison Aureen se serait bénévolement rendu à son chevet pour le voir. Lui. Alors sa seconde question le fit tout naturellement frémir. Son coeur loupa un battement, peut-être deux, mais peina à ne pas imploser. Une lame en pleine poitrine.  — Tellement de choses… La réponse fût soufflée dans un murmure étouffé tandis qu’elle se relevait pour regagner la fenêtre. Sans jamais la quitter des yeux, il l’observait en silence, les lèvres pincées presque à sang. Le discours, il le connaissait sur le bout des doigts pour l’avoir hurlé à de multiples reprises. Qu’y avait-il à dire qu’il puisse avoir la force de prononcer sans s’effondrer une nouvelle fois devant elle. Ses jambes se mirent à le porter sans qu’il ne le réalise, se rapprochant d’une démarche lente, difficile, mais surmontable.  — Je te dirais à quel point tu as eu tord de croire tout ce que je t’ai dis ce soir-là. Qu’il commença à voix basse, rompant peu à peu la distance qui les séparait. Et si elle était là ?  — Je te dirais à quel point je regrette, que je suis désolé et que je m’en veux de t’avoir fait subir tout cela. Le timbre était léger, mais laissait perler l’émotion qui s’en dégageait. Elle n’était plus qu’à un pas de lui. Ce dernier pas qu’il franchi pour venir se poster juste derrière elle. Et si elle était là ?  — Evidemment, je te dirais à quel point je t’aime, que je n’ai jamais cessé de le faire. Son souffle, devenu haletant sous la pression, s’écrasait dorénavant le long de sa nuque. Les yeux, eux, s’étaient égarés quelque part sur la courbe de ses épaules puis de son dos. Il avait approché une main dans un stupide réflexe pour l’étreindre, mais se ravisa au dernier moment. Lèvres pincées de nouveau à en saigner. Et si, pour une fois, tout cela était vrai ?  — Et je t’aurais embrassée… si je ne te savais pas aussi effrayée par ma présence. Le voilà qui s’était glissé à ses côtés désormais, à bout de souffle, mais le coeur noyé d’un trop plein d’émotions. Aureen était d’une beauté renversante, à chaque instant, mais plus encore ce soir. Sa main retrouva sa place : le long de sa joue, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Son parfum était une drogue. Sa peau, un appel aux caresses. Et parce qu’il n’était pas apte à réfléchir sur ce qui était bien ou mal, Flynn se pencha vers elle pour ne s’arrêter qu’à proximité de ses lèvres. Un baiser, seulement un… Mais de quel droit. Le coeur s’arracha littéralement de sa poitrine lorsqu’il détourna le visage pour embrasser sa joue dans un soupire avant de reculer. Un baiser furtif puisqu’hésitant, mais qui parvenait pourtant à le faire frémir de la tête aux pieds.  — Excuse-moi… Je ne sais même plus distinguer les rêves de la réalité. C’en est devenu pitoyable n’est-ce pas ? Qu’il lança sur un ton étrangement brusque, presque contrarié. Il n’avait pas à le faire. Pas maintenant. Pas ce soir. Pas sans son consentement. Flynn referma les yeux avant de s’accouder à la fenêtre. Si elle était là, l’aurait-elle repoussée ? Ou se serait-elle simplement évanouie comme tout le reste de ses illusions ? La question trotta en lui durant quelques minutes, ses doigts pianotant nerveusement contre la fenêtre. Quoiqu’il en soit, il désirait avant-tout sa présence avant d’envier ses baisers. Si seulement elle pouvait cesser de le hanter de cette façon… Tout serait tellement plus simple. Mais la vie, d’un seul coup, deviendrait soudainement plus fade. Invivable donc.  — J’aurais tellement aimé que cet instant soit réel. Le regret dans la voix, et l’hésitation dans les yeux. Il ne guetta l’horizon qu’une poignée de secondes avant que son âme ne lui dicte de revenir vers elle. Encore un peu… Jusqu’à ce qu’elle s’en aille, encore une fois. Les yeux fixés sur cette femme, la seule qu’il ait jamais aimé de cette façon. Et pour toujours.
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La mention de son père fit sursauter son estomac, mais elle fit tous les efforts nécessaires pour n’en rien montrer, et assourdir le déferlement de terreur qui s’était soudainement propagé en elle et tentait de nuire à son coeur qui n’en pouvait déjà plus de ce soir. Elle aurait aussi voulu être capable de repousser le simple fait que Larkin devait effectivement payer pour ses crimes, ne pas être amère au point de lui souhaiter tout le malheur qu’il avait causé et rester dans le carcan certes trop serrés, mais juste, de la bonne princesse d’Erendieren ; en vain. Les lèvres pincées, elle détourna le regard un moment, ne sachant plus où se mettre dans cette chambre où elle n’aurait jamais dû se trouver s’il avait un jour été question d’être pleinement lucide devant cet homme qu’elle avait tant aimé ; et encore en dépit de tout. Ses yeux ne revinrent pas à lui même lorsqu’il refusa l’idée qu’elle tente au moins de panser son sommeil troublé et ce qu’avait causé les épées de son frère.   “ Donc tu voudrais continuer de subir ? ”  Elle trouva l’idée absolument absurde, quand bien même les secondes donnèrent à lui rappeler qu’elle ne faisait pas beaucoup mieux que lui en s’accrochant au souvenir de ses parents et de son peuple qu’elle avait été incapable de libérer du sort que Nighon leur réservait. Elle-même subissait volontiers les affres de ces moments terribles, ressassait en permanence et laissait le calvaire s’éterniser et corrompre, des fois qu’elle aurait l’audace de vivre heureuse sans eux.   “ Parfois ce que nous croyons être un crime est simplement une erreur de jugement, ”  reprit-elle, habitée de son habituelle grâce. La différence était peut-être dérisoire pour certains, mais était colossale à ses yeux. Toutefois cela ne signifiait pas qu’elle pardonnait, loin de là, mais elle essayait au moins d’adoucir ce qui avait l’air de le tourmenter de jour comme de nuit. Pour lui, d’abord, mais aussi peut-être parce qu’elle était naïve à ce point qu’elle avait toujours essayé, malgré elle, de lui trouver un motif valable là où il n’y en avait pas.   “ Et tu n’as pas brisé ma vie, ”  ajouta-t-elle, les lèvres davantage pincées. Seulement le coeur, avec une force telle qu’elle en était aujourd’hui réduite à se refuser à tout homme, ne serait-ce que pour une étreinte ; le gâchis d’une princesse qui n’avait demandé que ça : être aimée et aimer encore plus en retour.   “ Je ne suis pas si faible, ”  osa-t-elle, faisant écho à une nuit dont elle croyait jusqu’ici être incapable de se remémorer, et pourtant. Elle sentit tout le poids de ses mots, les entendit tomber dans la pièce dans un vacarme assourdissant. Elle n’était pas si faible, pour preuve : elle était ici à son chevet envers et contre tout, et pouvait encore se tenir debout, et digne malgré qu’elle ait été dépouillée de tout. Flynn l’avait malmenée puis rafistolée tout au long de leur relation et elle s’était accrochée à lui jusqu’à ce soir à Aerendyl, où il avait pulvérisé son amour propre et ses illusions naïves d’un amour aussi dur que le diamant.   “ Et je crois que nous devrions tous tourner la page, ”  souffla-t-elle, pour lui, et pour elle. Son regard trouva de nouveau le sien, alors même que l’idée de tourner la page virevoltait autour d’eux et plutôt que de les effleurer, tentait de les perforer aux palpitants pour les décider enfin à, effectivement, tourner la page. L’idée était aussi grotesque que celle de subir volontairement, mais elle jugea que Flynn ne pouvait pas rester plus longtemps dans cet entre-deux volontairement tourmenté. Elle resta un moment à le regarder distraitement, son coeur battant moins, mais plus fort, à se demander pourquoi? Pourquoi tout ça ? Tous ces mots doux qu’elle prenait pour d’autres mensonges, d’autres mises en scène. Cette attitude inexplicable, profondément déroutante ; Aureen voyait, sans voir. Consciente des signes qui ne trompent pas, mais aveugle malgré tout. Elle aurait voulu dire qu’elle était bien là, et qu’il ne s’agissait plus d’un cauchemar, mais la volonté de dire mourut dans sa gorge. Après une question tout sauf innocente, elle se leva pour échapper à des réponses dont elle ne voulait déjà plus, et retrouva le confort de la distance et la morsure du froid de Frostväll à la porte fenêtre. Elle laissa son regard trainer sur les flocons qui trainaient sur le balcon, la chair de poule disgracieuse sur sa peau encore tiède, et alors qu’elle le croyait trop faible pour quitter ses draps, Flynn créait encore la surprise de son souffle chaud flânant dans sa nuque. Son coeur se souleva une première fois, porté par ce qu’il avait dis ce soir-là, et elle aurait voulu hurler de tout ce qu’il avait effectivement dit, de combien il l’avait brisée. Elle n’était pas celle qui avait tort ce soir-là, et même si elle savait pertinemment que ce n’était pas ce qu’il voulait dire, elle lui reprocha en silence de mettre ce blâme-ci sur elle.   “ C’est ce que tu voulais, ”  fit-elle, dans un murmure, alors même qu’il poursuivait.  “ Ne regrette pas ton honnêteté. ”  Elle poursuivit sur le même ton, les yeux rivés sur un horizon qui n’existait qu’à peine tant cette nuit était sombre. Aucun flocon ne tombait, la privant ainsi de les contempler virevolter paresseusement autour d’eux et de la préoccuper davantage que le souffle qui pesait juste assez sur sa peau pour la faire frémir, mais pas assez pour la satisfaire ; il n’y avait qu’un baiser de ses lèvres dans sa nuque qui y parviendrait, mais elle chassa l’idée pour une question d’honneur. Elle ferma les yeux le temps de savourer la caresse légère de son regard qui glissait dans son cou, puis sur les courbes évidentes sous sa chemise de soie, et les rouvrit aux mots qu’elle n’avait que rêvé et dont il avait brisé toute la portée, toute la signification, jadis à Aerendyl. Elle dut se mordre les lèvres pour retenir les larmes, retenir les reproches, retenir les impulsions idiotes et les envies qui l’étaient autant, avant de laisser son coeur prendre le relai sur une conscience qui lui hurlait de s’en aller. Voilà qu’elle cédait une once de répit au palpitant qui ne réclamait que lui, au mépris de tout le reste.   “ Eh bien dis-le, ”  s’entendit-elle dire, comme un faible écho sur la montagne.   “ Dis-le, même si personne ne veut te croire, même si ça ne changera rien, même si tu mens. ”  Elle se crispa à sa main sur sa joue, dut combattre le réflexe qui voulait qu’elle lui aurait refusé ce simple geste en reculant d’un pas.   “ Peut-être que moi aussi, j’ai envie de vivre de nouveau dans une illusion où tu fais semblant de m’appartenir, comme avant, juste pendant quelques infimes secondes. ”  Elle le contempla avec avidité et terreur mêlée, incapable qu’elle était de combattre la véritable nature de ses sentiments à son égard, et tout le mal être que ce rapprochement suscitait en elle. Sa poitrine se souleva de nouveau, à un rythme régulier cette fois, et elle se pencha sur sa droite pour éluder un baiser qui trouva malgré tout sa joue, et laissa sur ses lèvres une absence amère. Est-ce que ce serait toujours comme ça ? Vouloir à tout prix, mais repousser, éviter, sous prétexte de heurts, de codes, de moralité. Pendant qu’il s’accoudait, elle expira un long et douloureux soupir, et fit un pas en arrière, puis un autre, s’apprêta à partir ou plutôt à fuir ce qu’ils venaient de lancer et ce qui ne pouvait être que dangereux. Lui faisant dos, mais dans l’encadrement de la porte, elle hésita longuement avant de lancer par-dessus son épaule :   “ À toi de choisir si tu veux que celui-ci le soit pour toi, ou qu’il reste l’une de tes nombreuses illusions, mais sache qu’ils l’ont tous été pour moi. Les bons, comme les mauvais.”  Tout avait été incroyablement réel pour elle. Parfois même trop. D’une vague de la main, elle invita le chandelier qui se trouvait sur la table à éclairer faiblement la pièce. À peine assez pour chasser les mauvais rêves, et l’inciter à croire qu’elle était on ne peut plus réelle, et on ne peut plus présente.


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Julian Carlyle
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Julian Carlyle
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La question lui arracha un long soupir. Le coeur avait déjà suffisamment souffert ce soir, et continuait pourtant à saigner un peu plus à chaque parole qu’elle osait lui accorder. Les paupières étaient venues couvrir ses opales sombres, et ses muscles se raidissaient à mesure qu’elle s’éloignait de lui. La vérité, c’est qu’il n’en pouvait plus. Les douleurs lancinantes ne cessaient de le faire souffrir, au même titre que ses illusions qui allaient et venaient dans le seul but de le hanter davantage chaque jour. Le froid mordant de l’extérieur parvenait encore miraculeusement à le faire tenir, mais pour combien de temps encore. Il se pinça un moment les lèvres avant de reprendre doucement la parole.   — C’est bien plus supportable que de te savoir morte. La réponse fût soufflée dans un murmure sur le ton de l’évidence. Comme si tout cela était normal, mérité. La vérité, c’est que la plus béante des plaies ne se trouvait non pas le long de son flanc, mais bien au creux de sa poitrine. Une blessure qu’aucun ne pourrait panser si ce n’est elle. Il éluda le reste des mots en grimaçant. Il aurait été inutile de préciser qu’il ne partageait pas son avis, mais qu’en aurait-il récolté ? Flynn se contenta d’hocher la tête de gauche à droite sans rien dire. Non, il ne s’agissait pas que d’une erreur de jugement. Quand bien même il la connaissait suffisamment pour savoir qu’elle ferait tout pour alléger ce pourquoi il était coupable, les remords resteraient inchangés. Le reste de ses affirmations lui arrachèrent cependant un grognement furieux.  — Mon père s’est chargé de ta vie, moi de ton coeur. Et tu voudrais me soigner ? Ça n’a pas de sens. Tu devrais au contraire souhaité ma mort plus que n’importe qui d’autre. Qu’il gronda entre ses dents sans pour autant hausser le ton. Il n’était aucun Homme sur Erathia qui puisse à ce jour prétendre le détester plus qu’il ne se détestait lui-même.   — Si tu es incapable de me haïr pour ce que je t’ai fais, laisse-moi le faire à ta place. Reprit-il, le visage enfoui dans la paume d’une main. Evidemment, s’il n’y avait pas eu Lyla pour se charger de sa carcasse, il se serait volontiers donné la mort. Mais on le rappelait à l’ordre sans cesse, prétextant qu’Oqitara ne pourrait vivre sans lui.  Que le spectacle devait continuer. C’était en tout cas ce qui avait suffit à le faire tenir tout ce temps passé en croyant avoir perdu l’amour d’une vie. Aujourd’hui pourtant, alors qu’elle se tenait bel et bien à ses côtés, celui que l’on disait sans coeur autrefois déposait lentement les armes.   — Tu ne l’as jamais été. Faible. Contrairement à lui. Il n’y avait qu’à le voir reposer ses opales d’ébènes sur elle, sans aucun sourire, sans aucun souffle de vie. Il lui aurait pourtant suffit de tendre la main pour attraper la sienne et ne plus la lâcher, d’entrelacer ses doigts autour des siens et sentir sa peau venir réchauffer son coeur prisonnier de la glace. Mais à trop vivre dans un monde façonné par des illusions, Flynn en avait oublié le goût et les saveurs de la réalité. Il se persuadait qu’elle n’était, encore ici, que le fruit de son imagination perturbée. Une de plus. Mais une étrangement réelle…   — Je tournerai la page le jour où justice aura été rendue. Fit-il à voix basse sans cligner des yeux. Leurs regards se trouvèrent un court instant, juste assez pour le faire frémir, pas suffisamment pour calmer son palpitant à l’agonie. Ce discours était de loin le plus perturbant qu’il ait eu à échanger avec elle, à ce point qu’il commençait à douter de ce qui était vrai et ne l’était pas. Un cauchemar aurait été plus simple à endurer. Pourtant, une petite voix lui murmurait qu’il était bel et bien éveillé. Le reste de ses paroles se perdirent dans le silence pesant de la pièce. Son sang se figea dans ses veines tandis qu’il dardait d’un oeil avisé les traits de son visage.   — Aureen… Il n’a jamais été question de faire semblant. Je suis… J’étais illusionniste, pas menteur. La correction lui arracha une grimace, mais les mots employés furent prononcés sans réfléchir.   — J’ai commis beaucoup d’erreurs, fais bien plus de mal que tu ne pourras jamais l’imaginer… Mais je n’ai à aucun moment cessé de t’aimer. C’est la vérité. Il avait récité ses paroles comme un discours maladroit et précipité, ne faisant qu’une courte pause pour reprendre son souffle.   — J’ai cru que je pourrais t’oublier, qu’en te chassant de la pire des manières ce serait plus simple de passer à autre chose… Je me suis trompé. Sa poitrine se souleva lorsqu’elle se mit à le contempler aussi avidement qu’il le faisait. L’instant ne dura pas plus d’une poignée de secondes, mais fût suffisant pour lui arracher un gémissement lorsqu’elle brisa le contact pour se détourner de lui. Dans un réflexe idiot, il avait avancé la main pour s’emparer de la sienne, mais se ravisa au dernier moment. Il ne pourrait pas l’obliger. Et sans la quitter des yeux, il réalisa tout le poids de sa naïveté lorsqu’elle prit la peine de faire surgir la lumière au milieu des ténèbres. Le chandelier s’illumina faiblement en même temps que les opales noires du prince. Il inspira une bouffée d’air avant d’entrer en apnée. Elle était donc bien réelle. Le tempo qui se jouait dans sa poitrine s’accéléra bien trop vite, l’invitant à avancer d’un pas, puis deux, jusqu’à la rejoindre au milieu de la chambre. Ses boucles dorées brillaient d’une lueur magnifique sous les reflets de la petite flamme. Les mots lui manquaient cruellement, mais les yeux parlaient pour lui. Sans la toucher, il la contourna lentement jusqu’à se retrouver une nouvelle fois devant elle. Le regard ancré sur le sien, il contemplait chaque détail, s’attardait sur ce qu’elle lui offrait ce soir.   — Pardonne-moi. S’entendit-il souffler à voix basse. Les mains tremblaient encore, mais cessèrent de fourmiller lorsqu’elles se posèrent le long de ses bras. Le coeur, lui, cognait de plus en plus fort, hurlant pour s’échapper de cette cage qui le contenait tant bien que mal.   — Je ne te retiendrai pas si tu veux partir, mais s’il te plait… reste encore un peu. La confidence fût prononcée presque machinalement. Ses doigts glissaient le long de ses épaules pour venir retrouver ces joues si douces. Le contact brûlant de sa peau sous la sienne lui coupa le souffle. Et ces yeux… Le désir se mêla subitement à la terreur. Savourer l’instant ne suffisait pas à combler ce vide qui s’était formé au creux de sa poitrine. Il dû se mordre les lèvres en réalisant qu’il fixait une nouvelle fois les siennes. Mais chasser ses envies, il le savait, était peine perdue.   — J’ai tellement besoin de toi… et je veux que tout ça soit réel. Tout avait été incroyablement vite. Sous la lueur pâle du chandelier, il s’était penché vers elle pour rompre la distance qui les séparait et ainsi venir embrasser ses lèvres dans un baiser impulsif mais affamé. Il manqua d’échapper un souffle de plainte lorsque ce qui aurait dû n’être qu’un seul baiser innocent en devint un second, puis un troisième. Peu convainquant dans sa tentative de rester à l’écart, il se savait faible dès lors qu’elle se dressait devant lui. Ses lèvres avaient conservé cette même saveur sucrée, celle-là même qui était parvenue à briser sa malédiction. Flynn se perdit un court instant, allant jusqu’à oublier ce qu’étaient devenues leurs vies. Un simple petit écart pour se rappeler à quel point ils s’étaient aimé… Une touche de nostalgie parmi les flocons qui continuaient de tomber à l’extérieur. Et une flamme qui, subitement, se mit à brûler bien plus fort sur ce chandelier, seul témoin de leurs baisers, et des conséquences qu’ils engendreraient.
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Ree Tragger
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Pour la première fois, le plus grand tabou de ce qui restait de leur relation fendit l’air et Aureen manqua de s’étouffer à son coeur qui loupa, non pas un, mais une série de battements. Soudainement, elle se redressa, cependant sans se lever, et fit glisser une main moite dans sa nuque. Les détails de ce qui aurait dû être sa mort lui revinrent comme un boulet de canon en pleine figure, et la plaie qui s’était depuis péniblement refermée à sa gorge et son épaule lui fit l’effet de s’ouvrir à nouveau dans un foudroiement. L’inconfort dura plusieurs secondes, avant qu’elle ne trouve de nouveau la force de remiser ses malheurs dans un recoin et de les sceller. Pas pour de bon, jamais, mais pour cette fois au moins. Si elle ne voyait pas bien où il voulait en venir, ni-même ce que sa prétendue fin avait provoqué en lui, Aureen savait ce qui se trouvait à sa propre porte. Plus que tout, elle souffrait d’avoir survécu. S’il confiait qu’il n’avait pas supporté de la savoir morte, elle, en revanche, ne supportait pas d’avoir été épargnée. Elle endurait ce qui aurait dû être un miracle, mais tenait bien plus du fardeau, et surtout la honte qu’elle éprouvait de vouloir, chaque jour depuis la chute, être morte plutôt que de vivre cette vie-là. Les lèvres pincées en une fine ligne, puisqu’elle se battait de toute ses forces pour ne pas fondre en larmes devant l’homme qui lui avait causé, si pas le plus, au moins autant de mal, Aureen s’entortilla sur le rebord du lit avant de se lever et de frictionner de ses deux paumes tièdes un peau dans laquelle elle ne se sentait plus bien depuis fort longtemps.    “ Je ne le suis pas, ”  s’entendit-elle répondre, sans la moindre conviction. Pour ce qui restait de leur histoire, c’était tout comme. Elle aurait pu être morte que ça n’aurait fait aucune différence, n’aurait rien changé à ce à quoi leur relation, s’il en est, était réduite aujourd’hui, et, presque rien à la vie du prince ; naïveté, toujours. Elle espéra que le sujet était aussi difficile pour lui que pour elle et qu’il ne trouverait donc rien à redire, passerait diligemment sur des détails qu’elle ne se voyait pas explorer, moins encore avec lui. Plus rien ne faisait sens, et en cela, il avait au moins raison. Incapable d’expliquer qu’elle ait encore en elle la bonté de lui vouloir le plus grand bien malgré tout ce que son sang avait causé à sa vie, Aureen laissa un regard triste trainer sur les sommets enneigés illuminant péniblement l’horizon devant elle. Si tout à Frosgard lui sembla être vêtu d’un manteau de calme glacé, son coeur battait au plus fort, quitte à faire trembler même ses tempes. Elle ne tenta pas de réprimer le sursaut provoqué par ses grognements et détourna davantage le regard, puis le corps, de crainte que … Quoi ? Flynn avait été bien des choses avec elle, mais violent ? Jamais. Pas comme ça. Pour autant s’il était ne serait-ce qu’une once de l’ombre de son père, il était alors désormais ancré dans sa nature qu’elle devait s’en méfier plus que tout. Cette volonté tenace qu’il éprouvait de s’infliger tous les malheurs du monde n’inspira en elle qu’une incompréhension exacerbée. Se détester ? Pourquoi faire ? Elle pensa la question, mais décida de n’en faire rien, afin de ne pas causer plus de douleur qu’elle n’était capable d’encaisser.    “ Ta justice ne me rendra jamais ce que j’ai perdu, pas plus qu’elle n’effacera tes choix, tes erreurs et tes prétendus malheurs. ”  Il devrait seulement vivre avec, tout comme elle vivait péniblement dans ce monde qui ne ressemblait plus à celui dans lequel elle avait été élevée et dans lequel elle ne trouvait plus sa place, ni ne cherchait à s’en faire une nouvelle. Peu importe quelle forme avait la justice, celle-ci ne serait jamais suffisante à ses yeux, ni ne ferait d’elle la délicate princesse Aureen d’Erendieren d’antan dont il avait l’air de se languir ; une fable, selon elle qui n’était plus capable de lire correctement les émotions après tant de désillusions. Ses yeux désormais rivés dans les siens, elle se mordit la lèvre pour se convaincre de les détourner, mais son coeur refusa tout net de se détacher des deux billes sombres qui détaillaient la délicatesse de ses traits fins. Elle retint sa respiration avant de trouver la force de se détourner, son corps frêle et sa peau glacée enfermés dans sa propre étreinte.  Malgré elle, elle échappa un soupir de douleur et de dépit mêlés.   “ Tu es un menteur,  ”  affirma-t-elle, le coeur dans la gorge, mais sans véhémence.   “ À un moment ou un autre, tu as menti. ”  Amour ou non, jeu ou non. Il avait choisi ses moments, ses mots, mais surtout ses facettes. Parfois celui qu’elle croyait être le véritable Flynn, d’autres fils de, souvent maitre de cérémonie. Et il avait tout mis en oeuvre pour qu’elle ne soit pas capable de les dissocier, et de savoir lequel d’entre eux l’avait un jour vraiment aimée ; à moins que ce ne soit aucun d’eux. Elle tiqua sur les mots aimer et vérité dans la même phrase, et davantage de sa bouche, lui qui avait effectivement tout donné pour la repousser et démolir un amour qu’elle croyait à l’époque réciproque ; plus maintenant.   “ Je n’ai aucune raison de te croire,  ”  confia-t-elle, profondément navrée et bien incapable de le cacher. Il y avait veillé lui-même ;  le sens du détail était après tout une qualité chez tout illusionniste. Il  voulait se débarrasser d’elle, et y était parvenu de bien des manières. Une première fois par ses propres moyens, une seconde par le biais d’un père à qui il ressemblait de plus en plus à chaque nouvelle aube. Et même s’il s’était peut-être pris les pieds dans son propre petit jeu de séduction, elle ne restait pas moins un nom, certes prestigieux, dans la liste banale des conquêtes du prince. C’est au moins comme ça qu’elle avait décidé de le voir, et c’était là la voie sur laquelle il l’avait mise. Le reste : l’attitude, le regret lisible, et l’amour brûlant qui flottait entre eux, Aureen l’ignora sans s’en rendre compte, cantonnée qu’elle était dans ses petites certitudes et décidée à suivre un instinct vexé plutôt que son coeur, dont le pauvre jugement avait causé sa perte jadis. Elle s’en détourna en croyant naïvement qu’ils en resteraient là, quand bien même une partie d’elle devina qu’il ne la laisserait pas s’en tirer à si bon compte. Cependant elle attendait une remarque acide, pour toutes ces fois où elle avait osé lui tourner le dos et qu’il s’était obstiné à la décevoir en la provoquant plutôt qu’en la retenant. Et pourtant. Elle sentit son regard glisser sur ses boucles, son pas emboiter le sien, et son épaule frôler la sienne alors qu’ils rejoignaient presque la porte et qu’il se dressait désormais entre elle et la sortie. Elle recula d’un pas, d’abord terrifiée tant par ce qu’elle devina, à tort, être un traquenard, puis par tout ce que cette proximité provoquait ; éveillait .  Elle lui jeta ensuite un regard interdit : elle ne lui pardonnerait jamais. Pas vraiment. Pas complètement. Comment le pouvait-elle ? En vérité, le pardon n’avait jamais été envisagé puisqu’elle ne comptait pas se mettre dans son sillage jusqu’à la fin de ses jours pitoyables. Elle se raidit à ses mains qui glissaient sur sa peau, et sa tentative de se dérober à lui se solda par un faible gémissement d’une douleur feutrée. Sa poitrine se soulevait davantage à chaque centimètre qu’il avait l’audace de parcourir, jusqu’à ce que ses lèvres n’expulsent douloureusement son souffle saccadé.    “ Flynn,  ”   commença-t-elle, sa volonté médiocre de se refuser à lui balayée par son regard dans le sien, ses maigres confessions enrobées par un timbre doux, et la précipitation, le manque d’anticipation inhérent, et l’amour. Elle hoqueta vaguement de stupeur avant qu’il ne capture ce qui lui avait toujours appartenu : ses lèvres, sa nuque, ses mèches, elle. Chaque geste précis, automatique, tout le reste aux oubliettes. Des lèvres toujours plus gourmandes de celles de l’autres, des mains davantage avides. Elle pressa son corps contre le sien, ses bras noués autour de ses épaules, ses mains accrochées à ses cheveux, sa bouche à la sienne, ne laissant filtrer qu’un soupir ou deux pour les seuls fractions de secondes où ils daignaient se quitter pour reprendre un semblant de souffle. Puis elle sentit un éclair la traverser, la rappeler à l’ordre. Tout ce qui aurait dû être juste, inviolable, indiscutable, devint tout à coup désastreux, interdit, hostile. Elle étouffa un sanglot en se dérobant à son étreinte, détournant le visage pour éviter le baiser qui serait de trop.   “ Ne me touche pas, ”  demanda-t-elle, de nouveau mal dans sa propre peau.   “ Je sais ce que tu veux vraiment, ”   Ce qui était évident pour elle, ne l’était peut-être pas tout à fait pour lui, mais le souvenir en question avait laissé une marque désormais à vif. Cette chaleur entre eux ne pouvaient avoir qu’un but, un seul ; sinon quoi ?    “ Certaines qualités qu’on ne retrouve pas chez les femmes de Nighon, ”  Les mots étaient aussi directs, vicieux, et injustes qu’à l’époque. Si elle ne parviendrait jamais à reproduire le ton, la portée de ces paroles volées n’en restaient pas moins violente.  Elle se sentit sale de les répéter à son tour, même des mois après. Aussi souillée qu’à la seconde où ils avaient franchis la barrière moqueuse des lèvres de l’homme qu’elle aimait plus que tout ; et on ne devrait jamais aimer plus que tout, pour preuve.   “ Je mérite quelqu’un qui m’aime réellement. ”   Pas seulement que pour ça, ou pour le jeu. Elle écarta ses mains de ses propre joues, croyant qu’il ne suffirait que de ça pour lui faire comprendre qu’après toutes ces épreuves, trop de temps et de travail sur elle, elle avait enfin fini par comprendre, voire à accepter, qu’il n’était pas cette personne. Naïve.
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Il n’était aucune place au monde qui puisse un jour égaler la douceur procurée par ses bras autour de sa nuque. Les soupires se chargèrent de masquer les gémissements qui menaçaient de franchir ses lèvres. A grand renfort de baisers, elle venait de mettre un terme à la souffrance, la peur, et tout le poids que l’univers avait pu déposer le long de ses épaules. Tout le reste ne comptait plus. Il n’y avait qu’eux, mais surtout elle. Chaque geste était un appel au suivant, à la manière d’une chorégraphie méticuleusement répétée. Son corps pressé contre le sien, leurs coeurs se retrouvaient timidement pour enfin entonner la seule mélodie qu’il leur était impossible d’oublier. Un instant durant elle fût de nouveau à lui, et lui à elle. Sans aucune illusion ni mensonge. Bien sûr, chaque seconde de bonheur avait un prix à payer. Elle se déroba à lui dans un sanglot, abandonnant la chaleur de sa main pour trouver le réconfort du froid mordant de Frostvall et la distance qui les séparait de nouveau. — Aureen… S’entendit-il supplier, à bout de souffle. Les lèvres engourdies et le coeur au bord de l’implosion, Flynn chercha tant bien que mal à planter son regard dans le sien. En vain. Ses yeux furent les premiers à venir se nicher vers le sol de la pièce. Le poids de la honte avait retrouvé sa place sur ses épaules et il se contenta de fermer les yeux devant des mots qu’il aurait préféré oublier. Le bonheur était donc à ce point éphémère désormais. Le souvenir de cette nuit-là, s’il était violent et insupportable pour elle, l’était d’autant plus pour lui. Qu’y avait-il à dire pour se faire pardonner de l’impardonnable ? De toute évidence, elle avait été claire sur son désir de ne plus croire un seul de ces mots. — Tu as raison… mais pas sur ce point-là. Je t’assure, tu refuses de voir ce que je veux vraiment. Il avait relevé le regard vers elle, sans un sourire, l’instinct le poussant à frémir en s’attardant sur la courbe de ses lèvres puis sur la toile de ses yeux. — J’espère qu’un jour tu le comprendras. Le timbre brisé du fait de sa gorge restée nouée, il ponctua sa phrase d’un long soupir. Il aurait été fou d’espérer pouvoir tout effacer à l’aide de quelques mots. Les actes commis, qu’ils l’aient été par lui ou par son père, laisseraient leur marque. Une cicatrice béante qu’aucun baiser, qu’aucune étreinte et qu’aucun mot ne pourrait un jour panser. Flynn était amoureux, probablement fou, mais pas encore naïf. Sa dernière phrase eut pourtant le mérite de lui couper le souffle. L’éventualité qu’un autre puisse l’aimer était inconcevable, et si son coeur menaçait de lui hurler cet aveu, il n’en fit rien. Etait-ce égoïste de sa part que de vouloir la garder pour lui et lui seul ? La réponse était à la fois évidente et incertaine. Sans même en prendre conscience, il s’était une nouvelle fois rapproché pour s’arrêter juste devant elle. Le regard avait changé, une lueur impossible à décrire dansant dans ses prunelles. De la rage ? Peut-être. De la jalousie ? A ne pas en douter. Aussi muet en cet instant que la seconde précédente, il avait instinctivement levé la main pour la poser contre sa joue, mais se ravisa au dernier moment. — Je doute que tu puisses trouver quelqu’un qui t’aimeras davantage. Mieux sans doute, mais pas autant. Les mots étaient prononcés avec amertume, presque arrachés de sa bouche tant ils étaient délicats à prononcer. Il aurait dû continuer en admettant que oui, évidemment elle méritait bien plus que ce qu’il avait à lui offrir. Là encore, le reste de ses aveux restèrent coincés au creux de sa gorge nouée. Ici, ce soir, l’homme de spectacle qui se plaisait à distraire autrefois les foules était devenu incapable d’admettre les vérités les plus simples devant une femme. Tout était tellement plus aisé lorsqu’elle lui apparaissait comme une ombre. Toutes ces heures passées à parler à un fantôme n’auront finalement servies à rien. Il se tenait là, immobile, les mains croisées devant lui en ne sachant où les poser, les prunelles cherchant tantôt le réconfort de son visage, tantôt l’obscurité du sol. Pourtant, chaque fois qu’il osait la regarder, c’est tout son être qui se mettait à trembler. Ces baisers n’avaient rien d’innocents, ni même ses mains dans ses cheveux, ni même ce coeur qui avait eu l’audace de danser dans sa poitrine. Et ces regards… — C’est encore là, quelque part, tu viens de me le prouver… Je ne te demande pas d’être d’accord, mais ne l’ignore pas s’il te plait. Je ne supporterais pas que tu puisses éprouver ça pour un autre. Son âme écorchée désirait peut-être le repousser, et à juste raison, mais ces signes-là ne trompaient pas. Il serait fou d’espérer qu’elle lui appartienne toujours. Seulement, une autre alternative était impossible à envisager. Si pas lui, personne. Une dernière fois, il se pinça les lèvres avant de céder pour reposer une main tendre contre sa joue. — Tu n’as rien à craindre de moi… Etait-ce vrai cette fois ? Il s’interrompit volontairement avant de se corriger bien maladroitement. — Plus maintenant en tout cas. Puisqu’elle semblait effrayée, si pas par lui directement, par ce qu’il était capable d’éveiller chez elle. Le goût du passé et de leurs souvenirs ensemble hantait encore leurs lèvres et l’étreinte qu’ils venaient d’échanger. Là où elle aurait dû le repousser et lui échapper, elle se tenait  pourtant encore là, devant lui, le souffle court. Le mince sourire triste qui courba sa commissure fut à peine visible puisqu’il se déroba enfin à elle en la contournant pour regagner le lit. Si son corps lui avait brièvement accordé un peu de répit ce soir, les maux et la douleur revinrent au galop lorsque la distance qui les séparait fût raisonnable. Il poussa un gémissement en s’asseyant sur le bord du lit, une main contre la plaie invisible. De toute évidence, il existait au moins une certaine poésie dans sa blessure infligée par Hercule. Son seul remède n’était en rien une potion ou une quelconque incantation, mais simplement la plus belle magie que ce monde connaisse : l’amour. Naïf ? Il l’était probablement, ou simplement à bout de force. Allez savoir. La douleur au ventre et le coeur battant la chamade, il aurait souhaité se relever pour la retenir une dernière fois, mais ses jambes ne répondaient déjà plus. A la place, il l’observa sans un mot, impuissant, tandis qu’elle se tenait aux côtés d’une porte qui menaçait de se refermer sur elle sans jamais qu’il ne puisse la revoir. Ses cheveux  dorés brillaient d’une lueur magnifique sous les maigres flammes du chandelier qui se mourrait doucement. L’image lui arracha un dernier soupire avant qu’il ne rassemble ses forces et son courage pour la retenir encore un peu. — Je peux te demander une dernière chose ? Le ton était précipité, bien trop pour paraître innocent et réfléchit. Mais il était incapable de la laisser partir. Pas encore. Elle ne lui devait absolument rien si ce n’est une éternité de souffrance. Pourtant, l’espoir qu’elle daigne lui offrir encore une poignée de son temps lui effleura l’esprit. — Tu es libre de partir bien sûr, mais avant est-ce que… Il se reprit, étouffant un nouveau gémissement mêlé cette fois à une rage difficilement contenue. Pourquoi devait-il être si faible quand elle était devenue si forte. — Est-ce que tu pourrais chanter pour moi ? Demanda-t-il, les yeux à la recherche des siens. La demande était bien plus une faveur qu’une banale question. Elle pourrait l’ignorer, bien sûr. Se défaire enfin et pour de bon de son insupportable présence. Mais était-ce finalement ce qu’elle souhaitait réellement ? En tout cas, en cela reposait tout son espoir. — Tu sais laquelle. Notre chanson. Cette fois-ci, le discret sourire qui se fraya un chemin le long de ses traits fut sincère. Impossible de ne pas voir ses yeux briller sous le souvenir d’une chanson qui fût un jour la leur. Celle-là même qu’elle se plaisait de temps à autre à lui entonner au creux de l’oreille lorsqu’ils se retrouvaient. Quel que soit l’instant, il avait besoin d’elle. Qu’il s’agisse de sa main au creux de la sienne, de ses bras autour de sa nuque ou encore simplement du timbre de sa voix balayant le silence. Aureen était essentielle à son existence. Et si cela avait un jour été difficile à admettre, il s’agissait dorénavant d’une évidence. Et ce n’est certainement pas son palpitant à l’agonie qui aura la force et le désir d’affirmer le contraire ce soir.
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Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
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L’émoi laissa soudainement sa place brûlante à une confusion rugissante. Perdue entre ce que son coeur claironnait et ce que toute morale exigeait, Aureen se précipita près de la fenêtre. D’abord pour échapper à l’étreinte incitatrice de Flynn, et ensuite pour retrouver ce souffle qu’il lui avait enlevé. Elle s’appliqua à redresser tous les remparts en elle et autour d’elle, et regretta immédiatement de lui avoir laissé même l’opportunité de l’en dépouiller, quand bien même la délicieuse saveur de ses baisers trainait encore sur ses lèvres. La nuance de température, aussi violence qu’elle puisse être, lui apporta une certaine forme de sérénité qui ne suffirait jamais, mais ferait bien l’affaire pour le moment. Le coeur se démenant dans sa poitrine, elle laissa son regard vagabonder longuement sur les contours du château, cherchant une silhouette familière qui aurait à coeur de regarder dans sa direction par une fenêtre voisine pour la délivrer d’un tête-à-tête aux conséquences à la fois inattendues et inévitables. Elle s’obstina davantage à ses premiers mots, ses mains appuyées sur la rambarde saupoudrée d’une neige vicieuse, puisque mordante ; qu’importe la morsure du froid.  Elle hocha la tête de droite à gauche, si peu convaincue par de bien pauvres explications que c’en devenait fatiguant même pour elle. Elle n’avait jamais su ce qu’il voulait réellement. D’elle, des autres, de cette vie. Elle s’était imaginé, avait douté, mais toutes ses fantaisies étaient mortes avec elle, non pas le soir de l’attaque, mais celui d’avant, dont la seule mention parvenait encore à la briser dans la moelle. Elle avait très bien compris, ce depuis longtemps. Ce qu’il désirait d’elle ne pouvait être plus clair, quand bien même il semblait s’obstiner à la faire rentrer dans une nouvelle partie d’un jeu qu’elle avait depuis longtemps délaissé : le sien.  Elle refusait ? Elle devrait comprendre ?  Elle se frustra juste assez, soudainement prise à la gorge par le sentiment d’être celle en tort. Incroyable. Elle s’écarta davantage de lui. D’un pas à peine, mais un de trop, et poussa un long soupir en se frictionnant les bras. Puis un autre, en réponse à d’autres mots qui ne firent pas grand chose de plus en la faveur de prince. Les lèvres pincées, elle jura pour elle-même qu’elle prendrait mieux au-delà de davantage mille fois, et encore après. Il se rapprocha de nouveau, et elle tenta de reculer encore, mais elle ne le pouvait plus à moins de risquer une chute. Les mains croisées dans la naissance de ses reins, ses doigts jouaient nerveusement avec la bague de sa défunte mère accrochée à son doigt, et elle détourna le regard pour ne pas se confronter à la tentation qu’était Flynn, et à toutes les certitudes qui s’échappaient d’entre ses lèvres et venaient se glisser sous sa peau comme des échardes. Elle échappa un faible soupir, un autre, consternée qu’elle était de constater qu’ils ne verraient jamais rien de la même manière, et qu’il ne se rendait toujours pas compte de la portée de ses mots.   “ Je ne suis pas celle qui a cherché à se voiler la face à tout prix, Flynn,  ”  souffla-t-elle, sur le ton de l’évidence. Elle avait vécu ses sentiments au grand jour, pleinement, au moins devant lui ; là où ils importaient vraiment. Ça, pendant que Flynn oscillait entre la volonté de l’aimer et celle de prétendre que leur histoire ne le touchait pas plus qu’une plume dans ses cheveux. Ça, pendant qu’il se pavanait volontiers, sûr de ses charmes, sûr de ses atouts, prêt à tout pour embobiner la prochaine idiote du cortège dont Aureen faisait partie.   “ Tu as fait le choix de me perdre. Aujourd’hui tu n’as pas ton mot à dire sur ce que je peux ressentir à l’égard d’un autre,   ”  fit-elle, le coeur chargé d’une fermeté peu commune, mais les mains tremblantes. Si l’amour devait arriver de nouveau, il arriverait. C’est au moins tout ce que son entourage restreint lui souhaitait désormais, et même si elle prétendait auprès de quiconque qu’elle avait gâché sa chance auprès du mauvais homme, Aureen espérait aussi, au fond, que sa vie ne se résumerait pas pour toujours qu’à ce quotidien triste et fade. Inévitablement, elle eut une pensée furtive, mais évocatrice, pour Jack. Jack qui devait toujours faire les cent pas devant la porte, ou au moins attendre au bout du couloir. Jack, vers qui tout et tout le monde voulait la voir aller. Jack qui avait tous les arguments en sa faveur, et pourtant.  Portée par la pensée seule du roi des glaces, elle répondit à Flynn distraitement :   “ Parce que nous ne nous verrons plus.   ”  Elle ne l’avait pas regardé, et se racla la gorge.  Il ne restait que très peu, trop peu de survivants d’Erendieren, et le voeux de chacun était de rester à l’écart de Nighon, ses citoyens, ses soldats, ses héritiers, son souverain. Ils resteraient ensemble, tenteraient péniblement de reconstruire ce qui avait été emporté en un soir, d’élever main dans la main les rares éclats encore capables de donner naissance à une future civilisation de lumière. Parce qu’ils n’avaient pas à connaitre ses projets, elle garda tout pour elle, mais au moins, elle avait osé dire l’évidence la plus terrible. Elle n’avait rien à craindre de Flynn, pourtant elle aurait voulu s’enfoncer davantage dans un mur qu’elle n’aurait pas pu. Elle craignait la moindre de ses inflexions, et jusque dans son souffle qui flânait sur la peau de ses joues ; avant qu’il ne se détourne et qu’elle ne craigne désormais plus son absence, que sa présence. Une main frémissante dans la porte, elle ne se retourna pas à sa première question, et à peine à la suite. Sa requête eut au moins le mérite de la faire hésiter, sa main s’arrêtant sur la poignée de la porte.   “ Je —   ”  commença-t-elle, hésitante. Chanter venait avec son lot de complication depuis qu’un certain elfe musicien avait croisé son chemin et posé un charme de possession sur la moindre intonation chantante qu’elle aurait l’audace de prononcer. Si elle était à peine consciente du charme, Aureen savait au moins que dans sa voix dormait un danger, ce pourquoi elle avait arrêté de chanter depuis sa fuite de la tour.   “ Je ne crois pas que ce soit une bonne idée,   ”  avoua-t-elle, le coeur battant. Mais elle chanterait malgré tout. Pas tant pour Flynn, mais plutôt pour la chanson, chère à son coeur, qui méritait le même miracle dont elle avait bénéficié et de renaître dans le cou de cette nuit noire, mais suave. Elle se demanda longuement pourquoi une partie d’elle-même refusait catégoriquement qu’elle chante ; un motif qui n’avait rien à voir avec Flynn, qui ne méritait pas plus qu’un autre de l’entendre chanter. Elle se frotta les yeux un moment, incapable de remettre en ordre toutes les émotions qui étaient en train d’entraver son bon jugement. Elle avait oublié Lome, et son charme, ses enchantements, et sa façon si particulière d’utiliser la magie. Il parviendrait à la retrouver à la voix au moment où elle chanterait les premières notes ; mais elle avait oublié, occulté. Pas par choix, mais encore, par magie. Malgré tout, le miracle débuta après un soupir de lassitude. Combien chanter lui avait manqué …


So bring the night, tell me it’s near
Give me the chance to pretend that you're here
Darken the sky and light up the moon, please bring it soon


Au troisième couplet, elle remarqua qu’il s’endormait enfin et elle poussa le vice en déposant deux grains de lumière sur chaque tempe, apaisant ainsi les maux qui tourmentaient son sommeil.   “ Bonne nuit,  ”  souffla-t-elle, habitée de son habituelle tendresse. Elle fit glisser sa main de sa tempe à son front, dégagea une mèche noire tombée là, puis s’en alla par la grande porte. Sur le rebord du balcon en face de sa chambre, un rossignol fit une apparition discrète.
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