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Ree Tragger
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rédigé Dim 4 Oct - 20:01

hell is loving you in my sleep
and waking up alone
· · · · · · · · · · ·
@julian carlyle
· prince flynn of nighon · #litdop


Respectée, fut la volonté du Prince Philip d’ouvrir non seulement les frontières, mais aussi d’étendre les invitations à ses noces aux souverains magiques du domaine d’Erathia. Il affirma ainsi son profond désir de casser les codes et d’unir Caerwyn, dont il deviendrait à terme souverain, à toute nation bien intentionnée qu’importe que ses sujets furent de sang magique ou non. Cela en dépit des diktats perpétués par son père à Kriegspire et la désapprobation de Tiana et Naveen à Caerwyn. Par cette union, chacun se devait d’embrasser et respecter la volonté du tout jeune prince et de sa future épouse, au moins le temps d’une semaine chargée en célébration, si pas après. Rois et Reines de toutes nations avaient alors convergés vers Cair Paravel afin d’assister à l’union de pouvoir du prince Philip de Kriegspire et de la princesse Aurore de Caerwyn, cela sur la promesse de chacun de se comporter admirablement envers ses ennemis et de profiter de la célébration plutôt que de chercher à l’entacher.  Tandis qu’elle attendait, ou hésitait selon, Hercule gratifia Aureen d’une main tendre autour de la taille et d’un sourire d’encouragement, signe s’il en fallait un de plus qu’il appuyait son choix angoissé d’accepter l’offre de Jack de faire une apparition évocatrice à ses côtés. Pas qu’il fut question de faire passer un message, mais tout de même. Avec la ferme conviction qu’elle méritait d’être heureuse au bras d’un homme tout disposé à l’aimer pleinement, justement, tendrement, leurs proches communs s’étaient liés dans le secret pour amener ce couple qui n’en était pas tout à fait un, et ne le serait probablement jamais complètement, à sortir à la lumière du jour. le Roi Jack de Frostväll avait alors tendu une main galante dans sa direction et annoncé sans donner de la voix sa volonté d’apporter son soutien à la Princesse Aureen du royaume tombé d’Erendieren, et par la présente, à ses survivants. Passé la stupeur affichée, le cortège se régala de la beauté indéniable d’un pareil duo, quand bien même Aureen s’obstina à ne rien voir de tout ce que sa seule présence inspirait à ses pairs. Notamment un profond dédain de la part d’une grande partie d’entre eux, et une compassion mal maitrisée de la part de tant d’autres. Elle assista en tout cas à un splendide mariage. À l’union montée de toutes pièces d’un couple si peu légitime que le pouvoir qui s’en dégageait criait de joie, laissant ainsi bien trop peu de place à ce qui aurait dû motiver ce mariage : l’amour. Peut-être était-elle vieux jeu, encore naïve à ce point que l’idée seule d’une union de circonstance lui paraissait hors du temps et de propos, pourtant à estimer sa propre situation, était-elle si loin de ce que la jolie Aurore était en train de promettre à Philip ? Distraite durant toute la cérémonie et davantage lors du grand bal, Aureen s’était contrainte à rester enfermée dans une bulle naïve afin de se soustraire aux jugements et aux desseins des convives alentours. À tout ce que leur présence ensemble impliquait, politiquement et personnellement, pour elle, ce qui restait de son peuple, lui, et pour tous ceux qu’une telle association touchaient de près ou de loin. Aux conséquences, aussi, et elle avait la conviction qu’elles seraient nombreuses, quand bien même Jack n’avait pas l’air de s’en préoccuper. Peut-être plus tard. Il avait cette chance insolente d’être capable de profiter de l’instant présent et de remettre les problèmes pour un moment où les conditions seraient plus propices à la réflexion. Un verre de bon vin à la main et formidablement entouré, il gravitait dans les hautes sphères, sans y être né, avec beaucoup plus d’aisance qu’elle qui se contentait de s’accrocher au bras qu’il était déterminé à lui tendre. Préoccupée par une toute autre mission, Penny avait accepté à contrecoeur de laisser son amie, cela contre la protection sacrée de la Princesse Blanche, avec qui elle conversait avec le peu d’enthousiasme dont elle était capable, ce depuis plusieurs minutes. D’abord pour se rassurer, ensuite pour éluder les regards qui pesaient sur sa peau ; à moins qu’il n’y en ait qu’un qui soit plus aiguisé que toutes les oeillades du monde. Parce qu’elle le savait ici, sans l’avoir vraiment croisé et qu’à chaque opportunité, elle s’était dérobée à son regard, lorsqu’on ne l’avait pas sciemment protégée de ce qu’un interlude avec le Prince Flynn de Nighon pourrait provoquer, tant pour ces noces que pour elle-même. Elle avait manqué de se trouver dans son sillage, et celui de Bianca, plusieurs fois, et au plus proche qu’elle avait été de lui, Jack avait vissés ses doigts autour des siens, ses lèvres froides sur son revers, affirmant sa pleine intention d’embrasser une décision controversée et de le faire bravement. Elle répondit à la tendresse d’un sourire immédiatement rendu. Quel don il avait pour l’apaiser dans les pires instant. Elle, et tous les autres. Pas étonnant qu’il fasse un roi grandiose, quand bien même il eut besoin de sa soeur jumelle pour agrémenter leur règne d’un sérieux bienvenue. Jumelle qui ordonna une conversation entre eux, sur son éternel ton solennel. Aureen proposa de les laisser à leurs petites manigances pour se chercher un verre, et pourquoi pas, trinquer avec son frère qu’elle soupçonnait être en pleine ébullition devant tel parterre d’assassins ; entre le Roi Pan de Nemeree et le convoi de Nighon. On lui souffla qu’elle le trouverait peut-être dans les jardins, où il était parti calmer son irrépressible envie de faire payer. Elle fit alors un pas, puis un second, sans savoir si elle allait réellement sortir, ou rejoindre Blanche au bout de la salle, ou se raviser et rester auprès de la garde de Frostväll…
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Julian Carlyle
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rédigé Ven 9 Oct - 13:29

Le mariage aurait dû être la seule motivation qui avait poussé le prince Flynn de Nighon a se joindre à la cérémonie. Depuis son départ de Frostväll, on le disait introuvable. Si le spectacle ambulant qu’était devenu Oqitara poursuivait ses prestations, il le devait uniquement grâce aux talents d’une certaine djinn. La seule qui, sans doute, savait où chercher le magicien. Il était à ce point resté tapis dans l’ombre que certaines rumeurs osaient affirmer qu’il avait succombé à ses blessures lors de son séjour au royaume blanc. La vérité, c’est que sa chambre fût retrouvée vide le lendemain d’une nuit que l’on disait agitée. En ce jour cérémonieux donc, et en dépit des regards indiscrets que l’on pouvait lui concéder, le prince Flynn se chargea d’écraser les  dernières spéculations à son sujet lorsqu’on annonça son arrivée imminente au bras de sa soeur. La tenue, à l’image de la cavalière, avaient évidemment été désignées par la reine de Nighon elle-même. Dans l’incapacité de se rendre sur place, Raisa avait choisi d’affirmer la présence de sa couronne par le biais de ses aînés qui, sans surprise, étaient loin de partager son engouement. Si Bianca nourrissait une rancoeur palpable à l’égard du Roi qui avait omis de l’inviter, ce qui justifiait la présence de son frère n’était un mystère pour personne. Au milieu des convives, il avait pu entrevoir avec stupeur celle qui motivait son coeur à sortir de l’ombre. Le mariage n’était qu’un bien piètre prétexte malgré toute la beauté de ce que Philip et Aurore formaient comme duo. Son regard tomba sur son visage, bien trop loin pour l’admirer convenablement, mais suffisamment près pour dissiper son sourire lorsqu’il aperçu l’homme qui avait vissé ses doigts autour des siens. Ainsi donc le Roi Jack avait choisi de venir accompagné, et formidablement entouré visiblement. Ses yeux d’ébène se voilèrent en même temps que ceux de Bianca. D’abord pour l’idée saugrenue de ce que ce couple formait, ensuite pour ce que leur présence ensemble au sein de cette cérémonie impliquait. La mâchoire du prince se serra à la simple vision d’un Jack embrassant le dos de sa main. L’image fût à ce point insupportable qu’il dû détourner un instant le visage en refermant les yeux, le coeur au bord des lèvres. Il était formidable de constater qu’il puisse aujourd’hui réussir à se contrôler pour ne pas fondre sur l’homme en question, quand sa soeur, elle, s’était éclipsée dans un voile de jurons. Le verre de vin qu’il tenait et menaçait de s’écraser sur le visage du Roi fût terminé d’une seule traite. Son chaperon s’étant volatilisé, Flynn écrasa toutes les belles promesses faites à sa reine la mère en se dirigeant vers le couple formé par les jumeaux de Frostväll. Le ton donné entre eux paraissait officiel, mais cela n’empêcha le prince de venir y glisser quelques propos à l’égard de Jack. — Il semblerait que nous ayons des goûts communs en matière de femmes. Difficile de résister n’est-ce pas ? Les accusations avaient presque été hurlées quand son visage se déchira d’un rictus amer et malavisé. Le souffle était trop peu maîtrisé, témoin de la rage qui menaçait de le faire céder à tout moment. Si quelques têtes se tournèrent en leur direction, Flynn termina son coup de théâtre sur une courbette négligée avant d’y ajouter quelques mots. — Excellente soirée Majestés. Le ton venimeux ne laissait aucun doute quant aux notes sarcastiques des mots qu’il venait de proférer. Il gratifia un court instant Elsa du regard, aussi glacial que la magie dont ils étaient doté, et s’éclipsa sous une poignée de visages horrifiés. Ses pas étaient devenus lourds sous le poids de l’amertume et son coeur battait à un rythme insoutenable. On pu le voir s’éloigner de la cérémonie en direction des jardins, sans doute à la recherche d’une brise qui calmerait ses nerfs consumés par le feu de la jalousie. Les deux mains posées contre son visage, Flynn tâchait de retrouver un semblant de calme une fois arrivé dehors. Sa course fût néanmoins écourtée lorsque ses yeux se posèrent sur la silhouette qui lui barrait la route. Celle-là même qui était à l’origine de tous ces maux. — Aureen. Ses bras retombèrent lentement le long de son corps. Elle se tenait là, à quelques mètres à peine devant lui, les pans de sa robe traînant encore sur les pavés qui longeaient le jardin. — T’es…  Les mots restèrent coincés au creux de sa gorge tandis que ses yeux redécouvraient avec émerveillement les courbes d’une femme dont la beauté était devenue légendaire. — T’es magnifique. Et il en frémissait, une décharge électrique lui parcourant l’échine et le rendant incapable de bouger. Le voile de colère qui avait pu couvrir ses traits la seconde précédente venait de s’envoler, remplacé par cet éternel sourire qu’elle était bien la seule à raviver chez lui. Le décor autour d’eux s’évapora un court instant pour s’embellir davantage si c’était possible. Le reste des convives disparu, remplacé par de superbes fleurs, des fontaines ruisselantes et quelques lanternes posés au sol pour éclairer l’allée dans laquelle ils se tenaient. Une petite bulle de paradis, à l’écart de tout regard indiscret. — J’ai pas vraiment eu l’occasion de te remercier pour m’avoir soigné l’autre jour, alors… Je me demandais si t’accepterais de passer un peu de temps avec moi. D’ordinaire, on connaissait le prince de Nighon pour l’aisance avec laquelle il s’adressait à un public, mais ce soir, l’homme de cérémonie avait troqué son chapeau pour celui d’un amoureux timide et bien trop naïf. Cette femme-là avait le pouvoir de bouleverser absolument tout chez lui. Du fonctionnement de ses organes vitaux qu’il s’agisse du coeur ou de ses poumons, à celui de sa magie qui devenait immanquablement plus belle lorsqu’elle se tenait devant lui. — Je ne te retiendrai pas si t’en as pas envie, ne t’en fais pas. Je doute simplement que ton cavalier accepte de me voir à tes côtés, alors je profite de… son absence. La phrase avait été prononcée avec un calme olympien, compte tenu de l’échange qu’il avait pu entretenir avec le concerné, mais n’en restait pas moins douloureuse. — Quand ma soeur m’a annoncé que le Roi Jack ne l’accompagnerait pas au mariage, j’imaginais qu’il lui avait préféré Elsa. J’ignorais qu’il avait jeté son dévolu sur toi. Le ton était partagé. Aucune agressivité, étrangement, mais une tristesse évidente mêlée à une pointe de reproche. Ses opales accrochées aux siennes, il se mordit la lèvre pour ne pas en ajouter davantage avant de regretter ses paroles. Sa réponse, il la connaissait déjà. Qui était-il finalement pour juger de l’homme qu’elle avait choisi de fréquenter. Il lui avait fait endurer bien pire lorsqu’il se pavanait autrefois avec Mira et le reste de ses conquêtes. Pourtant, il avait ce besoin impulsif de devoir justifier ses mots, ce qu’il fit en baissant le visage pour reconnaître l’évidence. — Difficile de ne pas le jalouser quand je vois qu’il parvient à t’offrir tout ce que je n’arrive plus à te donner. L’idée de la voir sourire devant un autre homme le rendait ivre de colère. Certains y verront de l’égoïsme, car c’en était, mais d’autres, plus cléments, y percevront simplement un amoureux repenti. — Avec lui tout à l'heure, tu souriais. Ça fait longtemps que je n'ai plus eu la chance de te voir comme ça. J'aurais simplement aimé que ce soit avec moi. Les aveux lui arrachèrent une grimace qu'il camoufla derrière des lèvres faussement courbées. Difficile d'envisager ce qui était tout simplement impossible à concevoir : une vie sans elle.
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Re: dancing on my own · w/ flynn
rédigé Mer 14 Oct - 0:13

Par cette incartade, elle voulait s’accorder le temps de réfléchir en marchant un peu et, surtout, elle avait décidé de retrouver le confort d’une présence familière, celle de son frère, au milieu de ces regards lourds de sens et de jugements hautains. Si Hercule aurait sans aucun doute un commentaire à faire sur sa venue et ce qu’il impliquait d’être le joyaux au bras d’un Roi célibataire, elle savait au moins que son frère ne ferait que ça : lui faire un commentaire. Perdue dans un dédale de haies et de rosiers taillés, Aureen s’arma de précaution, posant un pied prudent devant l’autre, ce pourquoi elle sursauta à peine à son prénom dans la bouche de quelqu’un dont la voix continuait de hanter ses jours et ses nuits. Anxieuse, quoi que curieusement apaisée par l’apparition de Flynn, elle croisa les bras dans son dos et retint un pas dans sa direction, mais se mordit la lèvre pour se faire.   “ Merci,  ”  répondit-elle, mi-gênée, mi-flattée. Pour poursuivre sur une habitude dont elle douta pouvoir se séparer un jour, son coeur fit un bon dans sa poitrine à la contemplation, même abrégée, de cet homme qu’elle avait aimé malgré elle durant ce qui lui sembla être une éternité. Dans un soupir et un sourire d’embarras, elle répondit :   “ Je te retourne le compliment, ”  avant de se détourner de lui, pour leur propre bien. Flynn avait toujours été d’une beauté sensationnelle, c’était au moins ça qu’on ne pouvait lui enlever, pourtant il portait sur ses traits et ses épaules quelque chose de différent. Cette différence, sans qu’elle puisse mettre le doigt dessus, l’intrigua plus qu’elle ne daignerait jamais l’admettre, mais ça ne changea pas le fait qu’il avait quelque chose de changé ; un côté tragique latent, peut-être.  Pour les quelques pas effectués vers une fontaine fraichement érigée, sa robe glissa derrière elle, emportant avec elle les quelques fleurs, elles aussi fruits de magie, qui avaient eu l’audace de se tenir dans son chemin. Chacune d’elle se glissa dans la soie et les broderies, entre les coutures, pour faire corps avec la robe et embellir ce que l’on croyait jusque-là d’une beauté idéale. À le remarquer, un rire bref, mais mélodieux, s’échappa d’entre ses lèvres et fendit l’atmosphère juste assez pour l’alléger. De trois fois rien, mais tout de même.   “ Je vois que tu es de nouveau en parfaite harmonie avec ta magie,  ”  commenta-t-elle distraitement, occupée qu’elle était à absorber la beauté tout autour d’elle, alors même qu’un regard restait rivé sur le spectacle qu’elle offrait. La requête du prince raviva l’anxiété que sa magie d’apparat avait apaisé, et elle se tourna de nouveau vers lui, ne sachant que faire de ses mains, ou même d’elle-même. Un instant interdite, elle prit une bonne bolée d’air frais avant de trouver une réponse à lui fournir.    “ Ne me remercie pas. Dans le monde dans lequel j’ai choisi de vivre, c’est ce qui se fait. ”   Le monde dans lequel elle avait été élevée, fait de bienveillance, de bonté, d’indulgence et de charité. Même si ce monde s’était effondré, et sa vie toute entière avec, Aureen faisait le choix délibéré de lui rendre hommage en continuant de diffuser les principes qui faisaient d’Erendieren le royaume de lumière bien au-delà de sa magie. Réalisant qu’elle n’avait ni refusé, ni accepté sa demande, elle illustra plutôt en s’asseyant contre les rebords de la fontaine, les doigts d’une main effleurant l’eau glacée qui y coulait.  La mention seule de Jack la fit tressaillir, et elle repensa à Jack, à tout ce qu’il avait mis en oeuvre pour elle ce soir, de la robe à la mise à en scène. Tout ce qu’il avait l’air de vouloir sacrifier, pour elle, mais aussi au nom de principes moraux que Elsa se tuait à lui rappeler à chaque fois qu’il revenait d’un tête-à-tête en compagnie de la princesse de Nighon, qu’on imaginait aujourd’hui profondément trahie.   “ C’est donc de ça dont tu as envie de parler, ”   commenta-t-elle, sans le regarder. Cette histoire de dévolu lui inspira un rien de dérision exprimé par le biais d’un soupir à mi-déguisé derrière un sourire songeur.    “ Oh, je crois que Jack aurait mille fois préféré s’accompagner de Bianca plutôt que de venir avec Elsa, ”   fit-elle, détournant délibérément l’attention d’elle pour la diriger vers un tout autre débat ; et un qui n’intéressait ici personne. Puisqu’il n’y avait rien, ou rien de plus que des rumeurs qui venaient de naitre ici, ce soir, de leur apparition commune, Aureen ne savait que dire à propos d’elle, et Jack. Il n’ y avait pas grand chose à dire, à part qu’elle se sentait à l’aise avec lui, confiante, bien, mais que leur relation trouvait sa racine dans une amitié, certes maladroite, mais pas moins forte, et un semblant d’attirance dont elle ne savait que faire. Jack et elle ne se parlaient pas de ces choses-là. Il était plutôt du genre à dire à voix hautes et faire passer ses envies pour des plaisanteries, à rire de ce qu’il voulait pourtant dire avec le plus grand sérieux. Il demeurait indéchiffrable dans ses intentions, à part peut-être depuis ce soir où au moins Elsa avait l’air d’y voir on ne peut plus clair.   “ Je crois qu’il aurait épargné quelques déconvenues à bien du monde si ça avait été le cas, mais que veux-tu…  ”  finit-elle par reprendre, toujours aussi songeuse.  Elle-même ne comprenait pas une telle décision de vouloir s’afficher avec elle plutôt que Bianca, et peut-être était-elle la seule à refuser de lire entre les lignes ; n’était-ce pas, après tout, son plus grand défaut ? Puis la jalousie arriva sur le tapis, sans s’annoncer, sans enrober, sans aucun coussin pour amortir le choc. Elle fronça immédiatement les sourcils, et se redressa, puisque le sujet était devenu bien trop intense pour qu’elle puisse prétendre être captivée par l’eau claire plus longtemps.   “ Je ne te croyais pas capable de jalousie,  ”  souffla-t-elle, interloquée. Surtout, la jalousie était un privilège dont il s’était privé en s’affichant avec toutes les femmes du royaume devant elle, et en pavanant ses fiançailles, sa Mira, pour le seul plaisir de la faire souffrir et de voir, dans le bleu profond de ses yeux, le reflet de son coeur se fêler davantage ; jusqu’à l’irréparable. Tout ce que tu m’as donné, c’est une succession de crèves-coeur dont je me serais bien passée. Elle le pensa si fort qu’elle eut le sentiment qu’il avait entendu. Jack lui offrait une perspective  d’avenir. S’agissait bien de la première fois où quelqu’un décidait de lui en offrir une,  et de le faire ouvertement, quand bien même une large partie du tout Erathia se serait damné pour partager sa vie, au moins fut un temps, et pour toutes les mauvaises raisons ; allant d’un héritage à un physique. Jack ne voyait qu’elle, simplement elle, et si ça avait été un jour le cas de Flynn, il avait tout fait pour la persuader du contraire. Las des sempiternels reproches, Aureen poussa un soupir, avant de répondre simplement :   “ Je ne sais pas quoi te dire, Flynn”  La confession lui arracha un battement douloureux, et son regard dévia de nouveau.   “ Ça fait longtemps pour moi aussi. D’autres se réjouiraient de seulement me voir sourire après tout ce temps. ”  Qu’importe qui ou quoi serait à l’origine de ce sourire. Mais Flynn était de ces enfants gâtés. Quand bien même ses intentions étaient ici louables et son comportement prudent, il y avait toujours ce lui un rien égoïste qui voulait avoir la lumière sur lui ; maitre de cérémonie, toujours. Elle le connaissait assez, et l’avait aimé aussi pour ses défauts.   “ Je sais que ce n’est pas ce que tu as voulu dire,  ne t’en fais pas. ”  reprit-elle, le ton plus égal.   “ Si ce n’est qu’une histoire de jalousie, j’imagine que, comme tout le reste, tu finiras pas te lasser,  ”  souffla-t-elle, en haussant le épaules, dans une tentative médiocre de faux badinage. L’histoire était plus profonde que ça, tout comme la plaie qu’ils avaient de commun à la poitrine.   “ Pourquoi tu n'as pas épousé Mira, finalement ?  ”  osa-t-elle, le ton doux, et plus par curiosité malsaine que par vraie volonté d'obtenir une réponse. N'était-ce pas évident ? Voulait-elle vraiment savoir ? Incertaine et face à tant d’audace de sa part, son coeur fit un bond puis s’arrêta net. Elle jura qu’il était tombé dans le fond de son estomac et refusait tout net de retrouver sa place.
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Julian Carlyle
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Re: dancing on my own · w/ flynn
rédigé Mer 14 Oct - 20:51

L’atmosphère qui régnait au sein du jardin imaginaire était étonnamment calme et sereine. Le reste des convives semblaient s’être dissipés, emportés par le voile fictif que l’illusionniste s’était chargé de tirer pour un bref moment d’intimité. Il n’y avait qu’eux au milieu de décor magique. A chaque pas qu’ils réalisaient s’envolaient de minuscules poussières étincelantes. Les rosiers, taillés élégamment, présentaient des fleurs somptueuses au parfum délicieux. Ce petit fragment de paradis que Flynn venait de concevoir reflétait curieusement ce que son coeur agité pouvait ressentir. Il frappait si fort qu’il aurait pu s’échapper sans peine de sa poitrine pour venir se loger dans les mains de celle à qui, finalement, il avait toujours appartenu. Ses yeux sombres toujours soumis à leur contemplation, il répondit à son compliment du même sourire embarrassé dont elle venait de le gratifier. L’un et l’autre avaient toujours été élégants, mais là où ils embrasaient littéralement de beauté restait en fin de compte ces instants, devenus rares et irréels, où ils parvenaient à se retrouver. Le fossé entre eux, s’il semblait doucement se réduire, demeurait encore des plus imposants. Pourtant elle se tenait là, devant lui, sans chercher à fuir et sans craindre sa présence. Il s’agissait au moins d’un détail dont il saurait se satisferait ce soir. Son regard glissa en même temps que ses pas l’accompagnèrent jusqu’à la fontaine. Un doux et léger sourire le long de la commissure, il aurait pu jurer que son coeur venait de s’arrêter lorsqu’il réalisa à quelle point le tableau qu’elle lui offrait était magnifique. La fontaine, la robe, les fleurs qui s’étaient glissées le long de la soie, et son regard rêveur contemplant l’oeuvre dont il était à l’origine. La remarque concernant sa magie le laissa un instant interdit. — Pas exactement. Qu’il répondit distraitement à voix basse, incapable d’admirer autre chose que ce spectacle qu’elle lui offrait inconsciemment. — Je peux de nouveau la contrôler, c’est vrai, mais elle se manifeste différemment désormais. Volontairement ou non, j’imagine que ta magie y est pour quelque chose. Et elle l'était. Ses illusions avaient toujours été guidées par ses émotions, mais depuis cette nuit-là, elles étaient exacerbées. Si certaines apparitions étaient volontaires, d'autres, en revanche, provenaient uniquement de ce qu'Aureen était capable de faire naître en lui : la lumière. Il s’était rapproché jusqu’à venir poser ses mains contre la fontaine, quelques centimètres à peine les séparant. Trop proches diront certains, mais il ne suffirait que d’une minuscule impulsion pour loger ses doigts dans les siens et ainsi combler ce coeur à l’agonie. Il hésita, ses yeux fixant leurs mains séparées, si proches et en même temps si éloignées, mais se ravisa au dernier moment en détournant le regard, les lèvres pincées. Pendant ce temps, la discussion avait pris une tournure bien différente en abordant un sujet inévitable : Jack. A l’entente de ses réponses, Flynn fonça les sourcils en serrant la mâchoire. Dans un sens, il regrettait d’avoir abordé une question aussi épineuse que celle-ci, mais la raison n’avait jamais eu sa place lorsqu’il était sujet d’Aureen. — Jack est loin d’être un idiot. S’il t’a demandé de l’accompagner à un évènement aussi officiel qu’un mariage, ce n’est pas une simple coïncidence. Les déconvenues étaient prévisibles face à ce qu’un tel acte tend à annoncer. Ils le savent tous, ma soeur, Elsa, toi… Souffla-t-il dans un soupire, le coeur au bord des lèvres et les yeux clos. L’invitation avait été murement réfléchie, et ne demeurerait pas sans conséquence de la part de Bianca. Si on ne connaissait pas encore le prince de Nighon capable de jalouser un autre homme, sa soeur, elle, risquait de surprendre malheureusement par sa susceptibilité dès lors qu’on osait toucher à ce qui lui était dû. La remarque soufflée à son égard lui arracha un nouveau soupire mi-espiègle, mi-agacé.  — Peut-être parce que jusqu’à présent je n’avais jamais eu à l’être. Jaloux. Il ne démentirait pas l’évidence frappante. Aureen aurait eu mille raisons de l’être à l’époque, autant de le quitter en se réfugiant dans les bras d’un autre. Contre toute attente, et sans doute avec l’espoir au ventre, elle était restée. Jamais un mot de travers, jamais une réflexion acide à son sujet, quand lui ne s’était jamais dérangé de la briser en profitant aveuglement de sa naïveté. Flynn n’avait aucun droit de faire preuve du moindre sentiment de jalousie à son encontre, mais il en était bien là. S’agissait de la première femme capable de lui arracher autant de peine en un mot, et autant de bonheur en un sourire. Sa dernière confession néanmoins fût aussi douloureuse que les coups portés par les lames de son frère. Touché en plein coeur. — Comment tu peux dire ça… Il avait relevé le visage vers elle, déchiré et l’âme en miettes.  — Arrête de croire ou d’espérer qu’un jour je puisse me lasser de toi. Je sais que c’est difficile à envisager compte tenu de tout ce qu’il s’est passé, mais ce que j’ai pu te dire l’autre nuit à Frostväll était sincère. Alors s’il te plait… Arrête. Si tu n’es pas capable d’entendre ce que je ressens, évite  au moins de prétendre qu’il s’agit de caprices de ma part. Il avait prononcé ses mots d’une voix enrouée, comme étranglé. Pour la première fois depuis leurs retrouvailles, Flynn recula d’un pas en hochant le visage de gauche à droite, le regard désormais rivé au sol et les mains crispées. — Je ne suis pas aussi bienveillant que toi et que le monde si indulgent dans lequel tu as choisi de vivre, et je suis conscient d’être égoïste en te confiant tout ça, mais c’est la vérité Aureen. Ce sourire-là, celui que tu lui as offert, je l’ai tellement rêvé ces derniers mois… Et je suis profondément heureux que tu sois encore capable de trouver cette force-là, c’est juste que… Chaque phrase était plus difficile à prononcer que la précédente, et il devait faire un effort surhumain pour ne pas terminer sa tirade en hurlant. Son comportement avait soudainement perdu de sa superbe, mais ses intentions restaient pourtant adorables. Cette souffrance-là était inépuisable et si forte qu’elle parvenait à lui en couper le souffle lorsqu’il reposa ses yeux sur elle. Prince, illusionniste, maître de cérémonie. On l’avait affublé de bien des titres, mais il en manquait un qui écrasait tous les autres : amoureux. — Tu me manques. Reprit-il à voix basse, à peine murmuré. Dans une tentative médiocre de reprendre le peu de contenance qu’il lui restait, Flynn se détourna volontairement d’elle en prenant une bouffée d’air. Sa dernière question lui arracha un triste sourire tandis qu’il croisait les mains dans son dos pour se diriger vers l’étang qui venait de faire son apparition à leurs côtés. — La réponse n’est donc pas évidente ? Le ton n’avait rien de moqueur, mais restait plat de toute émotion. Il avait incliné le visage sur le côté, observant sans grand intérêt des lucioles qui volaient au dessus de l’étendue d’eau. — Je n’ai jamais aimé Mira. La confession fût lâchée négligemment, puisqu’elle n’avait jamais vraiment compté pour lui. On disait d’ailleurs de la jeune fiancée qu’elle avait perdu la raison peu de temps après la chute du royaume des lumières. Sujette à d’étranges et soudaines crises d’hallucinations, la pauvre femme était devenue folle en hurlant à qui voulait l’entendre qu’elle voyait des monstres à chaque coin de rue. La rumeur disait qu’elle s’était pendue, n’en pouvant plus de vivre en compagnie d’horribles illusions… — Et toi ? Il avait tourné légèrement le visage dans sa direction sans toutefois la regarder. Les yeux rivés au sol, la boule au creux du ventre, il hésita une dernière seconde avant de jouer son dernier coup. — Jack, est-ce que tu l’aimes ? Rien au monde ne faisait plus mal que d’avoir prononcé ces mots dans la même phrase. Sans doute que la réponse ne lui apporterait rien qui puisse désengorger son palpitant de toute sa douleur, mais il se savait au bord du gouffre. A quoi bon, si tous ses efforts étaient finalement vains et que le coeur qu’il convoitait appartenait dorénavant à un autre. L'interlude délicate dans laquelle ils baignaient quelques minutes plus tôt était déjà si loin... Etrangement, le décor lui, n'avait pas vrillé d'un pouce mais bien au contraire : les faibles lueurs, qu'elles puissent provenir des lucioles ou des quelques lanternes dispersées sur le chemin, brillaient encore plus fort. S'agissait-là de cet espoir qu'il continuait de garder précieusement.
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rédigé Mer 21 Oct - 23:50

Elle aurait voulu le contredire, puisque la magie ne fonctionnait pas de cette manière. Lui expliquer ce qu’elle avait lu dans les livres, et vu en application : la magie était une expression du coeur. Ses inclinations nouvelles, ou ne serait-ce que sa vision des choses désormais différente, donnaient donc des allures différentes à son oeuvre. Cela n’avait qu’un maigre rapport avec elle, l’équation était drastiquement différente. Ou bien, comme souvent, Aureen se fourvoyait en refusant de faire le lien avec sa seule existence. Sourde et aveugle devant l’évidence criarde, vibrante. Pourtant elle était consciente du moindre de ses gestes, du battement de cils à la main téméraire qui flânait non loin de la sienne. Elle scruta vaguement les contours familiers de ses doigts, de son poignet fin, jusqu’aux coutures adroites de sa manche où son regard bifurqua vers l’eau qui coulait dans le creux de la fontaine. Chacun de ses doigts déposa d’élégantes perles de lumières sur le miroir d’eau, puisqu’il était bien plus simple de se consacrer aux détails insignifiants plutôt qu’à la conversation qui tournait. À la mention de Jack, et à tout ce que ses intentions professaient, Aureen poussa un long et douloureux soupir et ne chercha pas à le retenir ou à minimiser tout le tracas que lui inspirait le sujet. Pas que Jack ait quoi que ce soit à se reprocher ; le problème venait absolument d’eux. D’elle, et de l’homme qui se tenait à ses côtés et dont elle ne pouvait nier que son coeur battait injustement pour lui, non pour le Roi du pôle.   “ Jack est libre de faire ce qu’il veut avec qui il veut et je ne vois pas ce qu’il y a de mal au fait qu’il veuille profiter de ma compagnie plutôt que celle d’une autre.  ”  Surtout lorsque l’autre s’avérait être Bianca. Pas qu’elle l’ait fréquentée beaucoup, mais le peu couplé aux ont-dit ainsi qu’aux propos d’une Elsa intransigeante, certes, mais juste, l’avaient encouragée à affubler l’héritière du trône de Nighon d’une étiquette bien peu flatteuse. Quand bien même… Elle hésita à ajouter qu’il aille droit au but, cesse de tourner autour d’un reproche évident posé sur un socle de jalousie inédite. Pour se faire, elle dut se mordre la lèvre. Pour ça, mais aussi pour relever qu’il aurait pu et du être jaloux. Qu’il n’avait pas idée de nombre de prétendants qui s’étaient pressé à la cours de Selwyn. Combien avait promis de combler sa fille, de richesses et de bonheur. Certains nobles, d’autres moins nobles, mais aux faits d’armes d’exceptions. Parfois des royaux, dont ont taisaient les noms pour satisfaire des égos. Flynn n’avait jamais vu plus loin que son propre seuil, au-delà de son orgueil, et elle avait été assez bête pour lui assurer la primeur de ses sentiments, créant ainsi pour lui un siège confortable de roi à son coeur sur lequel il ne s’était plus assis depuis des lustres et autour duquel Jack prenait plaisir à rôder. Et elle le laissait, faute d’un motif valable pour l’empêcher de s’y asseoir. Elle sentit le regard de Flynn glisser sur sa peau et refusa de confronter ses yeux aux siens, déjà bouleversée par le ton de sa voix et la véhémence dans sa réaction.   “ Ne commence pas, ”  tenta-t-elle de le couper, sans succès. Il continua à délivrer, en laissant un peine et bien malgré lui un interstice ou deux dans lesquels elle tenta péniblement de se glisser, en vain.   “ Tu hallucinais l’autre soir, ”   rétorqua-t-elle. Un argument valable, quoi que médiocre. Tous comme les regards ne trompent pas, le coeur sait. Mais tout de même, puisqu’il était plus simple de se cacher derrière des prétextes et temporiser tout ce qu’il tentait maladroitement de lui faire comprendre, Aureen se cachait derrière les réponses faciles. Vrai qu’il hallucinait.  Pour cela, il n’avait pas plus de crédit que d’ordinaire. Encore une fois, il s’était embourbé dans ses illusions,  et elle ? Elle ne croyait toujours à rien.    “ Toi, arrête. J’ai attendu toute ma vie d’entendre ce que tu ressentais. Ton moment a passé, ”  s’entendit-elle dire, plus brutale que jamais. Plus spontanée, aussi. Comprenant la portée dramatique de ses mots, elle hoqueta et releva enfin un regard vers lui, et tenta de reprendre ce qui venait d’être dit ; s’ils avaient pu reprendre tout depuis le début…   “ Flynn… ”  glissa-t-elle à voix basse, les lèvres serrées et avançant une main dans sa direction, dont elle le priva avant même qu’elle ne le touche. Et pourquoi devrait-elle tenter de l’apaiser ? Lui n’avait jamais cherché à adoucir, à enrober pour elle à l’époque, et s’était même régalé à l’enfoncer. Elle détourna de nouveau le regard à la mention d’une vérité dont elle ne voyait pas même les contours.   “ Et qu’est-ce que c’est, la vérité ?  ”  demanda-t-elle, tentant de reprendre de sa contenance à son tour et de garder pour elle toute aigreur qui ne lui ressemblait pas. Flynn s’entêtait, à chaque fois, à placer le mot vérité dans le moindre de ses laïus, mais cette vérité en question, elle n’en voyait que les contours puisqu’il tournait autour du pot, ne disait rien clairement, contournait en utilisant les reproches, en se perdant dans des explications dont elle ne tenait plus le fil. Son hésitation lui fit froncer les sourcils, mais elle suffoqua dans une moitié de sanglot à un aveu qu’elle n’attendait pas, mais qui n’était pas sans être familier. Immédiatement, elle sentit ses joues s’empourprer et lui réchauffer le visage, et un fin lit de larmes qui ne couleraient pas, pas tout de suite , aller et venir derrière ses paupières. Elle se passa une main fébrile sur les lèvres, essuyant les mots qui voulaient s’échapper, mais n’y parvenaient pas.   “ Je sais, ”  fit-elle, à voix basse. Je sais, je te crois. . Elle savait. Au moins pour ça, elle avait ouvert grand les yeux sur lui, et pouvait lire sur ses traits. Elle comptait aussi sur le témoignage arraché à la liseuse d’esprit Penny, et aux récits rapportés par une certaine djinn avide d’offrir tous les éléments, afin d’adoucir le portrait cruel d’un ami. Elle n’en dirait rien, à moins qu’il ne pose la question, mais au fond elle savait que de la perdre l’avait changé. Elle ne mesurait seulement pas l’étendue de tout ce que sa disparition avait altéré, pour ne pas dire irrémédiablement brisé. Si elle avait l’air d’avoir retrouvé un calme olympien et d’avoir retrouvé son inénarrable regard de bienveillance, son coeur battait toujours à tout rompre ; comme il le ferait à chaque fois qu’ils partageraient le même air.  Elle fixa son regard sur ses mains, plutôt que de se régaler d’un spectacle qu’elle avait l’impression de ne pas mériter : la ribambelle de lucioles, le parterre de fleurs, l’eau clair proposant un interlude agréable entre les confessions douloureuses, et l’amour, debout au centre. Un formidable tableau dont elle refusait de se repaitre, craignant que le voile ne se lève et qu’il s’agisse encore d’une autre illusion.   “ Depuis quand l’amour est-il un motif de mariage chez les couronnés ?  ”  répondit-elle simplement, le ton las. Depuis le Prince James et Blanche-Neige, qui faisaient encore figure de rare exception, sinon ils savaient tous deux que les royaux s’unissaient par intérêt, cela presque exclusivement.  Ses parents eux-mêmes étaient fruits d’une union de pouvoir, mais ils avaient appris à s’aimer avec le temps, ou au moins à s’habituer à la compagnie de l’autre puisque c’est ce que les rois et les reines font pour le bien de leurs royaumes. Pour cet exemple, elle s’était résignée à épouser pour l’intérêt de son royaume depuis enfant, quand bien même sa mère s’était entêtée à la faire s’accrocher à son coeur et à l’idée d’un possible mariage d’amour, qu’elle avait fait la bêtise d’envisager et d’espérer avec l’homme qui se tenait devant elle. Bien sûr, elle voyait aussi dans ses mots l’écho de ce soir. De Jack, et elle, ensemble ici, prétendant ne rien voir, ni comprendre de ce qui serait annoncé plus formellement dans le futur proche, à moins d’un énième retournement de situation. Piquée par sa question, elle se leva à son tour et fit un pas à la direction opposée, puis un autre, en se frictionnant les bras. Son coeur battait si fort qu’elle eut le sentiment qu’il allait la transpercer, ou au moins qu’on pouvait le voir pulser violemment sous sa peau. Un silence de tension absolument bouleversant traina longuement, avant qu’elle ne réponde :   “ D’une certaine façon, oui.  ”  Lui faisant dos, elle se mordit la langue en s’imaginant ce que sa réponse provoquait. Mais elle était incapable de mentir, et ne le voulait de toute façon pas. Quand bien même, sa relation avec Jack et celle qu’elle avait eu avec Flynn n’avait rien de comparable. Jack était un choix avisé, si tant est qu’il soit vraiment un choix. Flynn serait à jamais son grand amour, et s’il s’en était longtemps défendu, elle n’avait jamais douté.    “ C’est différent, ”  ajouta-t-elle, en croyant naïvement adoucir une confession dont elle refusait qu’elle puisse être un crève-coeur.    “ Lyla, tu l’aimes ? ”  La question était inoffensive, et justifiait d’une comparaison qu’elle jugeait nécessaire. Elle était certaine qu’il comprendrait, si pas, elle aurait au moins essayé.   “ Tu pourrais te satisfaire d’une vie avec elle, n’est-ce pas ?  ”    Là encore, ne s’agissait pas d’un piège. Ce serait différent. Il trouverait à rire, à pleurer, à construire, à tout. La compagnie serait bonne, le futur rassurant. Finalement elle s’était retournée vers lui, et avait avancé d’un pas dans sa direction. Puis un autre, jusqu’à se planter devant lui.    “ Ce ne serait pas ce que tu voulais, ce n’est pas le même amour, mais tu t’y résignerais. Tu parviendrais à t’en contenter et même à être heureux, malgré tout.  ”   Jack était un ami. Comme Lyla était une amie pour lui. Et il n’y avait aucun mal à les aimer tous les deux, puisque cela n’entachait pas toute l’affection qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre… et qui, à cause de Nighon et Erendieren, ne pouvait que vivre entre leurs amours passionnés, mais brisés et passés.   “ Je t’ai toujours aimé,  ”  avoua-t-elle, la voix enrouée. Par trop de chagrin amené par le passé et les regrets de ce qu’ils auraient pu être, mais ne seront jamais, à cause d’une série de mauvaises décisions et une guerre d’égos grotesque. Elle voulut lui sourire, mais sa tentative regorgeait d’une tristesse lancinante. Puis vint l’inévitable :   “ Mais…  ” 
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rédigé Jeu 22 Oct - 15:06

Le coeur dansait à un rythme effréné au creux de sa poitrine, manquant à chaque fois de s’arrêter la seconde suivante. Chaque mot, chaque parole qu’elle prononçait était précédé d’une appréhension palpable de la part de celui qui n’osait plus la regarder. Flynn avait les yeux rivés vers un horizon invisible, noyé dans une pénombre dont il était inconsciemment à l’origine. La mention de Jack lui fit doucement serrer la mâchoire tandis que les muscles de ses mains se crispaient à mesure qu’elle parlait. Il se pinça les lèvres en fermant les yeux pour ne pas céder à la tentation de lui répondre. Le sort de Bianca finalement lui importait peu pour ne pas dire qu’il en demeurait indifférent, mais que le souverain de Frostväll ait choisi de jeter son dévolu sur la princesse d’Erendieren était tout bonnement inconcevable. Les intentions du jeune roi à son égard pouvaient bien êtres parfaitement louables, restait que le maître d’Oqitara ne tolèrerait jamais qu’un autre homme puisse poser les yeux sur elle. Pour ça, et pour toute la légèreté avec laquelle elle lui répondait, il inspira une bouffée d’air dans le but de contenir des propos qui auraient forcément été regrettables. La jalousie entremêlée à une pointe non négligeable d’égoïsme. Il le savait, méditait silencieusement à combattre ces démons qui ne demandaient qu’à être relâchés. Mais une tirade eut finalement raison de lui. — J’hallucinais ? Répéta-t-il à voix basse. Il regretta amèrement qu’elle ait choisi d’utiliser cette excuse pour justifier les confessions qu’il lui avait tenu cette nuit-là. L’argument lui arracha un faux rire en même temps qu’un soupire indigné dont il ne cacha rien. Aureen venait de balayer en une seule réplique tout ce qu’il s’était efforcé de lui confier à coeur ouvert. Ses yeux se posèrent un bref instant sur elle. Encore une fois, elle avait décidé de construire sa propre vérité. — Alors tu crois que j’aurais pu halluciner le baiser que nous avons échangé ce soir-là ? Que tes bras autour de ma nuque n’étaient qu’une illusion ? Que le coeur que j’ai pu sentir battre à tout rompre contre moi n’était qu’une chimère ? Rétorqua-t-il, vexé, mais dans une ultime tentative de vouloir lui faire réaliser qu’elle se trompait. Se disant, il eut évidemment le réflexe idiot de glisser son regard jusqu’aux lèvres dont il n’avait rien oublié de la saveur. Il pouvait encore sentir ses mains se nicher dans ses cheveux, son parfum dans ses narines, et son corps pressé contre le sien. Quelques secondes pris à rêver pour toute la souffrance que les suivantes allaient engendrer chez lui. Le reste de ses paroles le ramenèrent bien trop brutalement à la réalité. S’il ne fût pas immédiatement certain d’avoir bien saisi ce qu’elle venait de lui dire, le regard qui croisa le sien termina son oeuvre sur son coeur qui commença à s’émietter. Son visage se décomposa lentement sous la violence des mots, et l’air commença cruellement à lui manquer. Il baissa les yeux, vaincu, la bouche entrouverte et les jambes à deux doigts de céder. Au moins, voilà qu’elle se montrait enfin honnête et spontanée envers lui. A chaque phrase prononcée, ils se fuyaient mutuellement. Celle-ci ne ferait pas exception. Il lui avait tourné le dos en quête d’une force invisible pour ne pas craquer, pas maintenant, pas devant elle. Sa question, il ne l’entendit que d’une oreille et dû faire preuve de toute sa force de conviction pour parvenir à lui répondre. — Elle est juste là, sous tes yeux la vérité Aureen… Mais tu refuses de la voir ou de l’entendre. Le timbre était las, presque murmuré pour ne pas trahir toute l’émotion que suscitait encore sa précédente remarque. Admettre qu’elle venait de lui broyer le coeur était un fait difficile à accepter, et pourtant. Il n’y avait pas que lui qui était capable de blesser, bien qu’il puisse douter que dans son cas elle l’ait fait volontairement. Et peut-être était-ce finalement ce petit détail insignifiant qui faisait toute la différence. Lui, avait choisi de l’anéantir afin de se défaire de cet amour qu’il pensait inutile. Il avait choisi ses mots, les pires, dans l’unique but de l’atteindre. Là où Aureen venait simplement et naïvement de d’exprimer ce qu’elle éprouvait. Il échappa un soupire faussement amusé à la suite de ses aveux. Elle savait. — Et comment pourrais-tu savoir ? A t’écouter, rien de ce que je peux dire n’est vrai. Au moins pour cette fois, il l’affrontait avec toute l’amertume dont il était capable. A quoi bon, pensait-il. Elle n’aurait de cesse que de remettre en question chacun de ses propos, douter des moindres confessions qu’il serait amené à lui faire. Pourquoi le fait qu’elle puisse lui manquer serait différent ? Il était furieux, algique, et démoli de l’intérieur. Et le reste de ses réponses se chargea de creuser un peu plus la tombe dans laquelle il se terrait. Autour d’eux, les lucioles s’envolèrent soudainement, et le décor perdit de son charme angélique. Flynn avait le visage tourné vers l’une des lanternes se trouvant à proximité et dont la lueur dansait dangereusement au rythme de son palpitant. — Ça n’a absolument rien à voir, et tu le sais. Les mots étaient aussi tranchants que des lames affutées. La voix, elle, trahissait son mal. Mais le regard qu’il remporta brutalement sur elle, celui-ci tout particulièrement, parlait pour lui. Ses mains se serrèrent doucement, et il dû se mordre les lèvres pour ne pas répliquer à ces paroles jugées maladroites.  Comment pouvait-elle poursuivre aussi légèrement, elle qui lui reprochait la cruauté dont il avait fait preuve autrefois. La tension était à ce point palpable qu’il arriva à sentir le gout du sang couler dans sa gorge après s’être entaillé la lèvre inférieure. — Je ne suis pas idiot, je sais ce que tu cherches à me faire entendre. La différence ici, c’est que Lyla ne m’a jamais regardé comme lui te regarde. Il avait haussé le ton en s’avançant vers elle, tremblant des pieds à la tête sous l’ivresse des émotions contradictoire qui le traversaient. Il était à la fois furieux qu’elle puisse tenir une telle comparaison, et en même temps bien incapable de pouvoir se montrer indifférent une fois le regard plongé dans le sien. Là encore, elle l’emportait haut la main. Lyla avait bien essayé de reconstituer les morceaux de ce coeur par tout l’amour et l’amitié qu’elle lui portait, en vain. — Mais c’est ce que toi  tu veux n’est-ce pas ? Tu parles et fais les réponses à ma place, alors qu’en vérité, c’est de toi et Jack dont il est question dans cette vie par défaut. Reprit-il simplement, plus calme en apparence, démuni au fond. Essuyant d’un revers de main la minuscule plaie qui faisait saigner sa lèvre chaque fois qu’il parlait, Flynn poussa un long soupire avant de baisser une nouvelle fois le visage en se rapprochant encore un peu plus d’elle. — Alors tu penses sincèrement pouvoir être heureuse avec lui et t’en contenter en partageant un amour différent ? C’est une très jolie façon de me faire comprendre que tu souhaites mettre un point final à notre histoire. Puisqu’il devait forcément être là, le but de cette étrange conversation. Elle évoquait une vie formidable avec une autre, comme si la possibilité que cette alternative puisse être réelle. A croire que même dans ces moments les plus sombres, Aureen d’Erendieren tentait encore et toujours de dissimuler l’horreur sous la lumière. Son ultime aveu aurait pu cependant lui arracher un mince espoir, un sourire à peine volé, mais il y eut le mot de trop. Le chagrin ne demeurait jamais bien loin. Les mots eurent au moins le mérite d’éradiquer sa fureur pour ne laisser que l’amoureux en peine. Il déglutit bien difficilement, ne sachant trop s’il devait se réjouir ou au contraire s’effondrer. — Et moi je t’aimerai toujours. Il n’y aura jamais de "mais" qui puisse venir déchirer cette évidence. Avoua-t-il après plusieurs minutes de silence. Il s’était posté devant elle, hésitant un court instant avant d’amener une main contre sa joue. Le geste était emprunt d’une terrible douceur, déchirante compte tenu des propos échangés, mais aussi élégante que chaque caresse qu’il avait pu lui adresser jusqu’à présent. — Je ne sais plus quoi te dire Aureen. J’ai essayé, de toutes mes forces je te le jure, et à chaque fois que je pense déceler un petit signe, un petit quelque chose qui peut me laisser croire que tu veux encore de moi, la réalité refait surface. Il souriait tristement, un étrange air de résolution gravé sur des traits épuisés. Les regrets n’y changeraient plus rien désormais, elle venait de lui faire comprendre. — J’aurais fait et donné n’importe quoi pour avoir le droit à une dernière chance. La voix était enrouée, la gorge sèche, et chaque mot devenait de plus en plus difficile à prononcer. Pourtant, même dans ces moments-là, il trouvait encore le temps d’admirer chaque contour de son visage. Un peu comme si son désir était de ne jamais en oublier le moindre détail. Il replaça une mèche blonde derrière son oreille, les yeux rivés bien malgré lui sur une bouche qu’il n’aspirait qu’à embrasser. L’instinct aurait voulu qu’il le fasse une dernière fois, le coeur tout autant, mais le corps mutilé l’obligea à se pencher pour lui faire déposer ses lèvres contre son front. Un baiser lourd de sens au goût de la défaite. Et pourtant, lorsque son parfum irradia une nouvelle fois ses poumons, il étouffa un gémissement en refermant les yeux. Ses mains posées contre ses joues, son front contre le sien, elle était là sa place. Nul part ailleurs. — Je suis désolé, mais je n’arrêterai jamais. Il faudra que tu fasses mieux que de me briser le coeur si tu souhaites ne plus me voir. Qu’il s’entendit prononcer avant de reculer d’un pas, lui rendre une liberté qu’elle semblait avidement rechercher, et se perdre dans une contemplation dont il ne se lasserait jamais. Elle était là, la vérité : cette femme était l’amour de sa vie, le resterait à jamais, qu’il puisse être réciproque ou non. Pour le meilleur et pour le pire.
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Re: dancing on my own · w/ flynn
rédigé Mer 28 Oct - 14:28

Cette fois, comme lors de tant d’autres, ils ne se comprenaient plus et Aureen le réalisa bien trop tard. Lorsque le ton était monté, que la lassitude simulée et la volonté de discuter paisiblement s’étaient noyées dans tout ce qu’ils voulaient faire comprendre à l’autre, sans y  parvenir. Pas même un peu. Les arguments passaient à côté, les tentatives d’expliquer se mourraient dans un trop plein d’ego pour l’un et une crédulité maladive pour l’autre. Pour toutes les émotions contradictoires qu’elle ressentait, Aureen échappa un soupir douloureusement saccadé et fit glisser une main frémissante sur ses lèvres tièdes. Ainsi, elle garda pour elle une autre réponse dont elle était certaine qu’elle n’aurait pas plu à Flynn. Alors qu’ils avaient l’occasion et la volonté de tout se dire, elle gardait afin de ne pas froisser davantage ; ou peut-être était-ce dû à un besoin inavouable de ne pas l’écarter complètement, ouvertement, et le décevoir jusqu’au point de non retour. Elle osa un regard dans sa direction, et vit qu’il cherchait encore à détourner ce qui ne pouvait l’être. Elle se crispa à la seule mention d’un baiser qu’ils avaient partagé à deux, mais dont il se défendait à jetant ses lèvres, ses bras, et son coeur dans la fournaise. Et lui, dans tout ça ?    “ Mon coeur n’a jamais été le problème,   ”  osa-t-elle, le ton las. Ni son coeur, ni ses bras autour de sa nuque, ni tout l’amour qu’elle cachait dans ses baisers et qu’il était seul à pouvoir cueillir et goûter à sa guise. Pas qu’elle se cachait derrière des prétextes et des excuses, renvoyait la faute par facilité, mais parce que Flynn n’essayait pas même de se mettre à sa place, ils ne parvenaient plus à se comprendre. Depuis longtemps, mais ici le constat lui fit l’effet d’un coup de poing dans l’estomac, et elle resta un moment silencieuse, contemplative des trésors de magie qu’il avait déployé autour d’eux pour adoucir au moins la scène, à défaut de pouvoir le faire sur leur relation.   “  Oui, tout est de ma faute.  ”  convint-elle finalement, résignée, ne trouvant plus la force de se battre contre lui, et tout ce qu’elle ressentait à son encontre, mais ne trouvant malgré tout pas la force de pardonner non plus. Pas pardonner, mais plutôt oublier. Si elle était assez forte, ou assez naïve selon, pour envisager le pardon, cela ne signifiait pas pour autant qu’ils se retrouveraient, et jamais qu’elle parviendrait à oublier les horreurs.   “  Tu as raison, je ne sais rien,  ”  enchaina-t-elle, toujours sur le même ton, refusant d’admettre la tentative de Lyla d’expliquer ou son entretien arraché à Penny qui n’avait rien voulu dire et avait fini par céder à une question, une seule : m’a-t-il seulement un jour aimée ? et à laquelle Penny avait répondu, en s’arrachant la bouche et maudissant ses pouvoirs, que oui. Pour en parler ? Enfoncer davantage un clou rouillé dans une plaie qui refusait obstinément de cicatriser ? Sa tentative d’expliquer l’ombre d’une relation avec Jack, déjà assassinée avant d’avoir vue le jour, accueillie sans surprise par une aigreur véhémente, Aureen se pinça les lèvres. Plus par véritable frustration que par besoin de retenir tous les mots qui défilaient dans son esprit et lui irritait la gorge. Elle hoqueta uniquement à la mention de son bonheur. Être heureuse dans les bras de Jack n’avait pas l’air aussi saugrenu qu’il le prétendait, mais elle savait au fond qu’elle ne serait jamais vraiment heureuse. Pas en étant hantée par les fantômes du passé, les regrets qu’elle trainait à sa cheville comme un boulot.   “ Ce que je veux n’a pas l’air d’avoir la moindre importance,   ”  finit-elle par dire. Pour lui, pour Jack, pour tout le monde. Elle était juste une jolie poupée, rare sur le marchée, qu’on habillait pour faire bien au bras d’un roi, dont on disposait pour affirmer une position ou une autre. Elle était un martyr et un symbole pour une poignée de survivants. Un trésor à protéger pour quelques-uns. Mais elle était avant tout fatiguée de devoir impérativement trouver sa place dans ce monde, alors même qu’elle n’en avait plus envie.   “ Tu ne te rends pas compte. Tu veux juste que j’aille dans ton sens, comme tout le monde, mais ce n’est pas si simple et je ne peux pas juste —   Elle fit une pause et se mordit la lèvre afin de convaincre les larmes qui lui montaient aux yeux d’y rester.     Il ne s’agit pas que de toi et moi, Flynn,   ”  reprit-elle, d’un calme triste. Elle ne pourrait pas faire ça aux quelques survivants de son peuple. Elle, et le prince de Nighon, la nation meurtrière. Ils ne comprendraient jamais, et comment leur en vouloir.  Il y avait aussi Jack et tout ce qu’il mettait en péril pour elle et le peu qu’il restait d’Erendieren, sur lequel ils devraient construire de nouvelles fondations solides sur un cimetière d’étoiles.. Surtout, que le fait qu’il l’aime maintenant ne lui enlèverait pas l’appréhension injuste qu’il avait glissé en elle, la laissant noyée dans le sentiment d’être profondément mal aimée. Ces choses-là n’en s’enlèvent pas à grands renforts de regrets et de jolies intentions.    “ C’est toi qui a mis un point final à notre histoire,  ”  fit-elle, dévastée dans le regard, mais simple dans le ton. Elle garda pour elle qu’il serait passé à autre chose s’il n’y avait pas eu Erendieren, et son présumé meurtre. Que parfois, elle préfèrerait être morte plutôt que de vivre cette vie-là, et qu’à le regarder, il était tout de suite plus évident qu’elle aurait mieux fait de l’être plutôt que de le hanter de cette manière. Qu’ils se faisaient aujourd’hui plus de mal que de bien. Qu’il l’avait brisée, humiliée, insultée. Que son père avait assassiné le sien, puis sa mère, et tous ses proches, et l’avait isolée. Une larme filtra dans sa joue à la pensée offerte en offrande à ses parents, une autre à son coeur rafistolé crépitant péniblement dans sa poitrine comme du bois rougis sur un coussin de cendres. Elle se laissa doucement traiter, comme un chiffon entre des mains expertes. Sa confession lui arracha un sanglot, et elle fit glisser une main fébrile sous ses yeux pour y faire disparaitre les larmes étincelantes qui gâchait son teint d’albâtre.    “ Flynn… ”  commença-t-elle, consciente qu’elle aussi, ne savait plus quoi dire. Qu’ils étaient au bout de leurs arguments, mais ne parvenaient plus à se trouver dans ce monde qui n’avait de cesse de vouloir les séparer et avait fini par l’emporter par une succession de traumas insurmontables. Ses doigts trouvèrent sa veste, qu’elle chiffonna lorsque ses lèvres touchèrent sur son front et par réflexe venu d’un autre temps, elle fit glisser ses deux mains, puis ses deux bras autour de sa taille, en oubliant tout ce qui n’allait pas entre eux et à Erathia. Le passé cruel, le futur qui se refusait à eux, pour voir uniquement le présent. Son visage dans sa nuque, elle n’aurait su dire combien de temps, mais lorsqu’elle trouva toute la force de se départir de son étreinte, sa joue frôla la sienne, son nez le sien, et encore par réflexe, elle tendit les lèvres vers les siennes pour un baiser insensé mais une toux feinte s’éleva et brisa la bulle dans laquelle ils s’était enfermé.
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Ilhsara Nyus
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rédigé Mer 28 Oct - 14:29

Elle ne pourrait jamais tout à fait comprendre. Pourrait éventuellement envisager de s’y intéresser, sans grande conviction, mais elle avait au coeur et en tête des affaires bien trop impérieuses pour ne serait-ce que s’attarder sur les amours tragiques de ce qu’elle considérait comme des héritiers capricieux. C’est au moins pour cela qu’elle ne ressentit aucune gêne à interrompre une discussion aux allures graves et un baiser dont elle refusait d’entrevoir les conséquences. Altière, Elsa leva vers eux un regard de jugement, rapportant ainsi par les yeux tout ce que sa bouche ne voulait pas dire par simple politesse. Un long soupir de lassitude filtra entre ses lèvres et fendit l’atmosphère alourdie de sa seule présence ; si c’était même possible. Elle s’attarda vaguement sur Flynn, fronça un sourcil à ses mains sur une princesse qui, par la grâce ou à cause d’un mouvement de pions sur l’échiquier politique d’Erathia, n’avait plus à se trouver entre ses griffes ; qu’importe les sentiments et les histoires de coeur. Puis son regard rencontra celui d’Aureen , que son bref et innocent exil avait amené dans les jardins. Une escapade dont Elsa, comme tant d’autres, s’était doutée qu’un certain Prince tenterait au moins de profiter.   “ Jack s’inquiète, ”  souligna-t-elle froidement. Elle, aussi. Hercule, bien au-delà de toute raison. Penelope perdrait les pédales si elle savait, ou plutôt lorsqu’elle saurait. Blanche dégainerait cette dague stupide qu’elle s’entêtait à planquer sous son jupon, et son prince ne ferait pas beaucoup mieux. La providence avait amenée la souveraine des terres glacées à les découvrir la première, et Elsa ne faisait rien, si pas dans le calme placide et redoutable, bien au contraire d’autres qui se seraient déjà insurgés de trouver ces deux opposés dans les bras d’une nuit tiède, et de l’un l’autre. Aureen fit un pas dans sa direction,   “ Elsa — , tenta-t-elle d’argumenter, Je crois savoir qu’il souhaite danser avec toi. ”  Sa langue claqua dans sa bouche, et elle trancha toute volonté de ne serait-ce que répondre d’un regard qui ne souffrait, ni ici, ni ailleurs, ni jamais, d’aucune forme de contestation. Elles auraient quelques mots plus tard, où Elsa promettrait de garder pour elle ce moment contre la promesse d’Aureen de respecter la volonté, mais surtout les sentiments de son jumeau, malgré qu’ils ne vaillent visiblement rien en comparaison à ceux qui semblaient étreindre Flynn, qui regardait la femme chère à son coeur s’en aller sur un dernier regard.   “ Tu nous excuseras de craindre le pire d’un tête-à-tête entre un héritier de Nighon et une altesse d’ Erendieren. ”  Au nom de toutes les évidences que ce monde injuste, gouverné par des souverains qui avaient la large tendance à l’être davantage, avait donné. History has spoken. Pourtant elle se douta, en goutant l’atmosphère et par le renfort bienvenue d’une poignée d’anecdotes, que s’il y avait un sujet de Larkin qui n’intenterait plus rien qui puisse heurter Aureen, il s’agissait bien de l’homme qui se tenait devant elle.   “ Je peux entendre que tu ne lui veuilles aucun mal, mais par la force des choses et en partie contre ton gré, tu ne pourras malheureusement jamais dissiper les doutes. ”  Les siens, ceux des autres, ceux d’Aureen. Il était la victime d’un héritage, d’un conflit ancestrale et désuet, et des pulsions d’un père. Aussi de ses décisions pauvres de sens et d’une réputation qu’il avait lui-même forgée, entretenue, et qui avait raison de tout ce qu’il tentait de faire comprendre aujourd’hui.   “ Il y a des enjeux plus importants, si pas vitaux, que ton besoin viscéral de flirter. ”  Et surtout, il y a d’autres femmes, mais elle se garda bien de le lui signifier à voix haute, certaine qu’elle était qu’il saurait saisir l’allusion au vol.   “ Nous —  Jack,   “ prendrons soin d’elle. ”  Que cela plaise ou non. À l’évidence des faits, Frostväll n’avait plus à dessein de plaire, ni à Nighon, ni à Nemeree, ni à aucun autre de ses détracteurs. Elsa ne ferait donc pas grand cas de ce qu’elle considérait médiocre, à savoir les amourettes futiles et absurdes entre royaux.
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Julian Carlyle
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rédigé Jeu 5 Nov - 13:40

La petite bulle de quiétude qu’ils eurent le temps et le coeur de bâtir les enveloppa l’espace d’un court instant. De brèves minutes d’un confort inédit qu’il avait été incapable d’éprouver ces derniers mois. Flynn pu sentir son souffle se couper lorsqu’elle passa ses bras autour de sa taille, lui rendant une étreinte inespérée. Son soupire, long et déchiré, se perdit dans ses cheveux lorsqu’il y nicha son visage en y déposant sa main. La plainte poussée se fit à peine entendre, mais son palpitant lui, frappait une mélodie assourdissante. Le passé fût oublié le temps d’une courte éternité. Ce minuscule fragment de bonheur perdu au milieu du champ de bataille qui se dressait autour d’eux. Il aurait voulu dire quelque chose lorsqu’elle se déroba à lui, mais la délicieuse proximité qu’ils conservèrent l’en empêcha. Ces gestes-là ne s’oubliaient pas. Les yeux ne se quittaient plus, les coeurs battaient à l’unisson, et ces deux âmes soeurs s’effleuraient ce soir en dépit de tout ce qui devrait les séparer. S’il n’y avait eu cette ombre qui s’était dressée derrière eux pour les interrompre, il l’aurait embrassée. De ce même baiser parfaitement insensé et interdit, mais essentiel si pas vital. Les paroles prononcées par la reine les ramena bien trop brutalement à réalité insupportable qu’étaient devenues leurs vies. Encore une fois, la chute emporta ces vagues secondes de tendresse dans les abysses pour n’épargner que deux coeurs à fleur de peau. Encore une fois, on lui arrachait cruellement sa princesse sans qu’il n’ait le moindre mot à dire. La gorge sèche et nouée, Flynn n’accorda pas la moindre intention à celle qui venait de briser leur douce illusion. Il pu sentir ses épaules s’affaisser sous le poids amer d’une nouvelle séparation, et son regard ivre d’amour se perdre sur la silhouette de sa bien aimée. La douleur lui broya une fois encore les entrailles, lui arrachant une grimace éphémère lorsqu’il laissa enfin le voile tomber et sa belle illusion s’envoler en même temps que disparaissait Aureen. Les lèvres scellées sous l’amertume, il pu sentir ses ongles gratter les paumes de ses mains jusqu’à l’en faire saigner. Il aurait voulu hurler qu’il aurait été incapable d’en trouver la force, ses muscles rongés par la rage qui cheminait lentement le long de ses veines jusqu’à venir entièrement corrompre son coeur d’une animosité folle. Les mots prononcés par Elsa ne lui firent pas davantage lever les yeux vers elle. — Tu devrais plutôt craindre le pire d’avoir interrompu ce tête-à-tête. Qu’il s’entendit cracher à coeur ouvert malgré ses lèvres pincées et sa mâchoire qu’il tentait de garder serrée. L’effort était colossal pour celui qui peinait d’ordinaire à masquer sa folie et conserver son calme. Les éternels jugements dont elle lui fit part ne lui arrachèrent qu’un ricanement mauvais pour toute réponse. Il avait enfin choisi de se tourner vers elle, gratifiant sa Majesté d’un regard sombre et particulièrement agressif. — Je me passerai de tes commentaires Elsa. Tu ne sais rien et tu n’as pas ton mot à dire. Et si le ton était dangereusement monté, les derniers mots à son égard furent presque hurlés. Elle pourrait sans aucun mal y découvrir une détresse qu’il avait fini par ne plus masquer. A quoi bon. Personne ne le croyait capable d’éprouver un tel sentiment. C’est après tout ce que chacun continuait à voir chez lui : l’un des héritiers de Nighon, un boucher parmi les autres, incapable de se repentir. — Dissiper les doutes ? Parce que je suis le fils du souverain qui a assassiné ses parents et son royaume ? Le rire qui ponctua sa maxime fût glacial, presque fou avant qu’il ne choisisse une nouvelle fois de lui tourner le dos. Là, ses traits s’effondrèrent doucement en réalisant le tribut qu’il continuerait à payer pour des crimes orchestrés par son roi. Ses propos, aussi blessants pouvaient-ils êtres, reflétaient la triste vérité. Flynn poussa un long et douloureux soupire en enfouissant son visage dans la paume d’une main rougie sous la pression. — On ne choisi pas son père. Murmura-t-il d’une voix plus calme mais éreintée. Tout comme il n’avait pas choisi d’éprouver ces sentiments auprès de l’altesse du royaume déchu. Le coeur avait choisi, et le moindre de ses efforts pour rester sourd à ses appels s’était soldé de tragiques conséquences. — Discours étonnant de la part de la reine au coeur de glace. As-tu déjà seulement su ce que c’était de… comment tu dis déjà ? Flirter ?  Un rictus amer pris place le long de la commissure de ses lèvres lorsqu’il posa la question. Ses deux billes sombres se posèrent brièvement sur la reine qu’il dévisagea un court instant avant de reposer son attention sur un horizon obscure. — J’en doute, ou tu serais entrain de danser avec l’heureux élu plutôt que de venir me priver de la mienne. Les mots n’auraient sans  doute pas l’effet escompté, mais ses piètres tentatives dans le but de la blesser étaient évidentes. Il avait ce mal de chien qui l’empêchait de bouger, de réfléchir, ou même de réaliser à quel point il bafouait le respect avec lequel il aurait dû s’adresser à une reine. Peu importait finalement, puisqu’elle se chargea de remettre l’accent sur un « nous » qui incluait immanquablement Jack, et donc ce qui serait inévitable dans les jours ou semaines à venir. Les paroles d’Aureen à son sujet lui revinrent comme un boulet de canon en pleine poitrine. Il referma les yeux et se remémora un court instant ce sourire qu’elle lui avait adressé lorsque le roi s’était penché pour offrir à sa main un baiser. Et l’image, accompagné de ses mots précédents, terminèrent de l’achever en lui portant un coup de grâce. — Vous essayerez. La voix brisée par une jalousie dévorante, il n’admettrait jamais que oui, évidement, elle aurait une chance d’être à nouveau heureuse et en sécurité auprès d’eux. Pas la vie qu’elle avait rêvée, mais au moins un semblant de bonheur sans qu’il ne soit présent pour lui ôter égoïstement. Pourtant, elle était encore là, cette minuscule petite étincelle d’espoir au creux de sa poitrine. Celle-là même qui s’enflammait dès que son regard trouvait le chemin du sien, et le persuadait que oui, elle l’aimait encore. Il fallait être insensé pour s’accrocher à ce point à ce qui était brisé… Mais ne l’était-il pas un peu, insensé ? Et surtout, ce qui était brisé ne pouvait-il pas par définition être réparé ? — Tu peux tenter ce que tu veux pour m'en dissuader, je ne renoncerai jamais à elle Elsa. Même si elle accepte d'épouser ton frère, je continuerai à l'aimer. Tu ne pourras rien y faire. Il n’y eut aucune menace dans sa dernière affirmation. Juste la vérité, telle qu’elle était : évidente.
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Re: dancing on my own · w/ flynn
rédigé Jeu 5 Nov - 19:54

La menace fit naitre un rictus de suffisance sur ses lèvres fines.   “ Je serais davantage impressionnée si la menace venait de ton père, et je te déconseille vivement de t’aventurer sur ce chemin-là,  ”  fit-elle, placide. Elle lui faisait encore l’honneur de ses mains dans ses gants, mais une fine pellicule de givre enveloppa les haies qui bordaient leur chemin, laissant ainsi un aperçu de ce dont elle était capable sans même essayer annoncer ce dont elle serait capable s’il lui venait l’audace de mettre à exécution ses menaces. Si elle était capable d’une grande compassion, Elsa n’en demeurait pas moins une Reine un rien orgueilleuse, qui n’avait cure d’aucune tentative d’intimidation. Jack, de son côté, parvenait toujours à en rire et à en minimiser la portée jusqu’à réduire au ridicule. Les méthodes étaient drastiquement différentes, mais obtenaient un résultat commun à chaque fois : la dissuasion. Pourtant, elle ne se battrait pas. Pas contre lui, d’abord, et certainement pas pour un motif aussi trivial qu’une amourette ; ce qu’elle considérait être une amourette, tout le moins. Demain viendrait avec son lot de menaces, et il lui fallait profiter du répit d’aujourd’hui avant une inévitable guerre. Quand bien même, la souffrance qui animait Flynn se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle manqua d’intérêt pour le sujet, et compris surtout que la jolie Aureen d’Erendieren, dans son existence seule, l’impactait bien plus qu’ils l’auraient tous imaginé.   “ Mon roi et frère jumeau projette d’épouser cette fille. Je considère donc avoir mon mot à dire, ne serait-ce que pour l’avenir de mon royaume.  ”  répondit-elle doucement, refusant de rentrer dans son jeu, mais suffisamment consciente du poids de chacun de ses mots pour rester sur ses gardes. Mieux, la raffermir, devinant que la perspective de ce mariage susciterait une réaction encore plus vive, si c’était même possible. Le connaissant depuis des années, elle admit volontiers être déroutée par de telles proportions que prenaient cette histoire, notamment en l’homme qui se tenait devant elle. Elle lui jeta un long regard curieux, s’appliqua à lire, ou à essayer, chaque émotion peinte sur ses traits, et de se montrer plus attentive que jamais à la moindre inflexion dans son timbre, quand bien même rien de toute cela ne sembla l’atteindre qu’en surface.   “ Entre autres, ”  convint-elle, accordant une pensée tendre et respectueuse aux souverains tombés du royaume des lumières. Elle voulut lui souligner qu’il avait peut-être tendance à oublier que la gravité d’une relation entre lui et Aureen s’étendaient au-delà de seulement son point de vu. Qu’il y avait entre eux des rois et des reines, des peuples, beaucoup de défunts, et des plaies encore ouvertes que personne, pas même lui, ne devrait ignorer. Flynn se tournait et se détournait, mais Elsa restait parfaitement droite, à sa place. Les mains liées devant elle, elle se contentait de répondre simplement et honnêtement, sans enrober ni dépouiller à la vérité son sens.   “ Certes, mais la faute n’appartient qu’en partie à ton père. Tu as fait tes choix et c’est ici qu’ils t’ont conduit. ”  Elle ne savait évidemment pas tout, mais au soir où il avait quitté Neverwinter sur ses deux jambes, par la grâce de la lumière, Jack avait questionné cette même lumière et obtenu des réponses. Aureen n’avait pas tout confié de sa relation avec Flynn, mais assez pour se faire une idée et trouver le fil coupé de cet amour caché dans les mains de la concernée. Et ils avaient tous deux compris qu’il se trouvait dans la guerre une autre dimension. Un angle qui n’avait pas tout fait, mais dont l’influence était indiscutable. À repenser ces découvertes, Elsa poussa un soupir. Tant de complications qui s’en venaient sur son chemin et pour lesquelles elle n’avait aucun temps à sa disposition. Plongée dans ses pensées, elle leva néanmoins les yeux à une réflexion qui la concernait et se voulait ouvertement défiante. En réponse, elle fronça un sourcils impérieux et fit claquer sa langue dans sa bouche. Combien elle détestait l’amalgame entre elle, son sérieux de rigueur et sa magie.   “ Mon coeur n’est pas de glace, et crois-le ou non, mais oui. J’ai seulement d’autres priorités dans la vie et pour te citer, tu ne sais pas de quoi tu parles.  ”  Flirter, aimer, se donner, elle comprenait. Le souvenir d’une relation morte née vint l’étreindre et déposer sur ses lèvres un baiser acide. Ils n’étaient pas assez proches pour lui arracher cette confidence, personne ne l’était, mais il venait au moins de gagner un angle qui pourrait susciter une compassion ; qu’elle éprouvait peut-être déjà, malgré qu’elle s’en défendre, encore une fois, au nom du peuple.   “ La tienne… ”  Elle leva les yeux au ciel et ne retint rien de toute le dédain que provoquait la notion possession. La sienne, son élue. À en juger par la réputation de joli coeur qu’il trainait dans son sillage, les élues se comptaient par douzaines ; et non, elle ne lui ferait pas l’honneur de s’attarder sur un possible changement. Les gens ne changent pas.   “ Pour peu, tu parviendrais presque à faire croire que tes intentions sont louables,  ”  siffla-t-elle, curieuse de cueillir une autre réaction qui pourrait, cette fois, peut-être la convaincre. Si pas, elle pourrait se contenter de cette suite aussi épique qu’inattendue , délivrée avec conviction, mais entourée d’une fragilité palpable. Une partie d’elle trouva une étrange satisfaction dans la robustesse de son aveu, quand bien même tout cela n’allait pas dans son sens, ou celui de son peuple et de son frère. Elle l’examina un moment, plongée dans un silence de méditation, les traits à la fois perplexes et attendris, avant de se ressaisir juste assez pour oser une réponse :   “ Sur toutes les femmes d’Erathia, il a fallu que tu choisisses celle-ci…  ”  souffla-t-elle, las de ces histoires de coeur. Et des femmes, il en avait aux pieds, prête à donner corps et âme pour ne serait-ce qu’un regard de sa part. Flynn avait tout pour plaire, pour charmer, donnait tout à aimer, on s’accordait au moins là-dessus à travers tout Erathia. Tout comme Aureen. Ils auraient pu choisir n’importe qui en ce monde, de meilleure ou de moins bonne composition selon. Mais non…   “ Il n’y a pas que ce que tu veux qui compte, ”  ajouta-t-elle, en reprenant de son sérieux. Ça ne compte même pas du tout. Pas à ses yeux, et visiblement pas aux yeux de Larkin.   “ Personne ne compte te dissuader de quoi que ce soit. Tu es libre d’aimer qui tu veux,  ”   convint-elle précautionneusement,   “ mais fais-le de loin, veux-tu. Nous allons déjà devoir nous confronter à ton père, et je n’ai personnellement ni la force, ni la patience pour vous deux.  ”  Par la force des choses et un coup du destin vicieux. Elsa distribuait ses cartes et jonglait sur des paris hasardeux avec le destin . Sans rien dire au fils de son nouvel ennemi, Elsa se morigéna de sa curieuse réflexion, mais jugea qu’il était bien trop occupé par ses sentiments en friche pour relever. Ils l’étaient tous.   “ Ou aime-la bien, et décide quel rôle et quelle place tu veux occuper dans ce monde,   ”   conseilla-t-elle finalement, lui ouvrant plus grand une porte qu’elle s’appliquerait à fermer violemment aux sujets de Nighon dans les prochaines semaines.
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