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Ree Tragger
shattered dreams into rhapsodies
Ree Tragger
name : beckwith · julia
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· And it's enough knowing you are calling to me while you're dreaming beneath the same moon,
All it takes is imagining you so that I can get through one more long and lonely day ·
· · · · · · · · · · · · · · · ·
@JULIAN CARLYLE · prince flynn of nighon // CASTLE NEVERWINTER.


Ce soir inspirait bien des qualificatifs, mais il y en avait un qui s'ancrait dans l'opinion pour toujours rigide de la reine et dont elle ne saurait se défaire : trop. Encore qu'elle se douta que ceci n'était qu'un vague échantillon de ce qui se déroulait habituellement à Nighon, et remerciait le ciel que la troupe qui avait investi le lieu ait eu la décence d'aller à l'essentiel. Elle avait confié dans une lettre à Larkin que son fils avait voulu profiter de la présence d'amis pour célébrer son anniversaire à Rivareal, capitale erathienne de la débauche et contraire drastique à tout ce qu'incarnait Elsa. Elle avait certes menti sur le lieu, mais elle comptait sur la négligence du roi ténébreux pour ne s'y attarder que brièvement. Elsa et Jack offraient à Flynn ce moment, dans une volonté vulnérable de faire comprendre que les évènements n'avait en rien ternis l'impartialité de leur royaume, ni l'amitié qu'ils portaient tous deux, avec plus ou moins de conviction, à l'égard du prince de Nighon. Ils avaient néanmoins chargé ceux qui lui étaient plus proche d'organiser la réception, ou peu importe de quoi il s'agissait, avec la seule consigne de respecter les us et coutumes du royaumes. Donc pas d'orgie, ni quoi que ce soit de la sorte, même si chacun se douta que, contre toute attente, le prince Flynn n'avait plus les mêmes attentes, envies et projets.   “ Bon anniversaire, Flynn.  ” Toujours solennelle, Elsa gratifia l'homme du jour d'un fin sourire et d'un regard de connivence. Jusqu'à la dernière minute, ils avaient cru qu'il ne viendrait pas à sa propre fête d'anniversaire, pourtant il se trouvait là, et malgré les circonstances inédites et les quelques barrières dressées entre lui et eux, Elsa comptait bien lui faire comprendre qu'ils étaient aussi là pour lui, dans le cas où il se chercherait un soutien. “ Oui ! Un joyeux anniversaire !” claironna Jack , surgit de nulle part, un verre à la main et un sourire éclatant sur la bouche. Jack prospérait dans ces moments où il fallait planquer les écueils et désaccords sous un tapis de liesse. Poumon battant de toutes les fêtes, il irradiait et entrainait à ce point que même Lyla avait ri. Brièvement, mais juste assez pour satisfaire le régent de Frostväll.   “ Allons ! Tâche de t'amuser au moins un peu.  ” Deux légères frappes amicales sur l'épaule et un sourire de gosse braqué dans la direction de Flynn, Jack s'éclipsa aussi vite qu'il était arrivé, soucieux qu'il était de rencontrer le moindre des convives et de se nourrir de l'histoire de chacun. Un conseil simple à professer, pour Jack qui n'était rien si pas effroyablement optimiste. De quoi avait-il à se plaindre, après tout ? Son royaume prospérait, sa soeur se chargeait des affaires délicates, et son tempérament allègre lui garantissait l'adoration de ses paires, et de pouvoir côtoyer Aureen plus que n'importe qui, non seulement dans cette pièce, mais en ce monde. “ Il a pas tort. ” Lyla en profitait aussi, certes avec beaucoup moins d'entrain que Jack, mais juste assez pour ne pas gâcher l'effort d'avoir organisé ce foutoir. Elle jeta à Flynn un regard d'obligation et un soupir en réponse à un air tout sauf régalé. Ce soir incarnait tout ce qu'ils obtiendraient de Frostväll, et même si elle se douta que ce ne serait jamais assez, ils pouvaient au moins remercier la providence de se trouver entre les murs de Neverwinter, où une illustre princesse se cachait. Aucun n'avait misé sur sa venue, ce pourquoi les offres de compagnie avaient été massives, et toutes déclinées. Frostväll méritait de jouir d'une célébration, et Aureen n'avait de toute façon plus le coeur à la fête depuis fort longtemps. Elle espéra malgré tout que ses proches sauraient profiter d'une soirée malgré la sensibilité de certaines questions, certains sujets et d'égos prêt à se sauter à la gorge à la moindre allusion. Qu'ils puissent retrouver un semblant de normalité, ne serait-ce que le temps d'un soir, là où elle se sentait plus que jamais incapable de faire face au monde. À quelques lieux d'un prince qui fêtait son anniversaire, Aureen lisait sur le rebord de sa fenêtre ouverte. Elle pouvait entendre les tambours de la fête au loin, voir quelques lumières s'élever dans ce qu'elle devina être la grande cours. Les genoux ramenés contre sa poitrine et les pieds nus dans les coussins, elle poussa un long et douloureux soupir avant de se remettre à sa lecture. Leaf lui apporta un plateau de thé fumant et de petits gâteaux dont elle ne fit rien, et sous sa longue insistance à rester auprès d'elle, Aureen lui fit le cadeau de lire quelques pages à voix hautes. Pris dans le tourment d'une histoire de capes et d'épées, Leaf dégusta thé et gâteaux, et lorsqu'il n'y en eut plus assez, décréta qu'il fallait en rechercher. Sans demander un avis, elle l'attrapa à la main et l'entraina dans son sillage, bientôt hors de sa chambre et dans les couloirs de Neverwinter. Elle tenta de se débattre sans conviction, de persuader Leaf d'y aller seul, mais il avait décidé qu'une telle histoire méritait une part de gâteau plus que quelques biscuits. Coincées dans l'aile entre le coeur du palais et les quartiers royaux, les cuisines fonctionnaient à plein régime et puisqu'il en connaissait tous les méandres comme sa poche, Leaf  redoubla sa cadence. Dans l'excitation, il échappa tant sa main que toute rationalité et disparut au détour d'un couloir sombre. “ Oh...” souffla-t-elle, prenant conscience qu'ils s'étaient drastiquement éloignés de sa chambre, qu'elle n'avait aucune idée du chemin à prendre, d'où elle se trouvait, et surtout de l'absurdité de sa situation. Seule dans un couloir, reconnaissant à peine les jardins enneigés d'Elsa plongé dans le noir, mais divinement éclairés par l'éclat d'une lune à son zénith. Les pieds et les bras nus, dans sa robe légère d'un blanc bleuté, et complètement à la merci d'un froid auquel Elsa et Jack étaient les seuls à être habitués, elle prit son courage à deux mains et amorça une recherche. Celle, au mieux, de sa chambre, sinon d'un visage familier qui saurait lui donner une direction. D'un claquement de doigt, elle fit apparaitre une lueur dans le creux de sa main. “ Ramène-moi, ”  souffla-t-elle, sans grande conviction. À la maison. Cette magie-ci avait fonctionné à Erendieren, fut un temps, mais elle était convaincue que la lueur faisait des caprices puisque depuis que son foyer avait été détruit, Aureen ne s'en servait plus que pour éclairer un passage. Elle visita les boyaux de Neverwinter durant ce qui lui sembla être de trop longues minutes, un corridor après l'autre, se trompant à chaque fois qu'elle croyait avoir trouvé la bonne porte ou le bon détour ; jusqu'à tomber sur une ombre qui flânait et dont elle reconnut immédiatement les contours. Son coeur se mit à frapper immédiatement, réalisant qu'elle s'était égarée à ce point qu'elle avait traversé le palais jusqu'à Flynn. Faux. Ils se trouvaient au coeur des quartiers royaux. Chacun avait parcouru un chemin égal, et sans s'en rendre compte, avait fini par trouver l'autre.  La lueur, l'ayant effectivement ramenée à ce qui aurait dû être son foyer hors d'Erendieren, s'en alla mourir entre les mains du prince et elle dut se mordre les lèvres et l'intérieur de la joue pour en ignorer le message. “ Je – ” bafouilla-t-elle, ressentant le besoin urgent de justifier que Raiponce soit sortie de sa tour.   “ Leaf voulait une part de gâteau, et le cuisinier lui a – ” l'a renvoyé à Lyla pour obtenir une autorisation grotesque, et il l'avait laissée pour succomber à l'appel de la pâtisserie, et elle s'était perdue. Honteuse, elle baissa le regard. Ils ne s'étaient plus vu depuis leurs retrouvailles, et elle avait bêtement cru qu'ils ne se verraient jamais plus. Le sentiment de lui faire ses adieux à chaque fois persistait à prospérer dans le faux, puisqu'ils se trouvaient là, cette fois sans éprouver le regard et le jugement d'autres. Succombant au bon sens, elle aurait dû s'enfuir, essayer de toutes ses forces d'ignorer qu'elle l'avait aperçu se soir, réprimer ce moment fugace jusqu'à ce qu'il ne disparaisse, ou au moins se perde dans le flou de sa conscience. Mais l'intervention toute loyale, quoi qu'un rien injuste, d'une certaine djinn lui rappela qu'elle s'était promis de respecter sa promesse de prendre en considération tous les signes et un souvenir partagé si d'aventure le destin s'entêtait à les réunir. À repenser au souvenir de Lyla, elle se mordit les lèvres et son coeur fit une chute vertigineuse dans son estomac. Elle repensa aussi à la détresse évidente, aux milles excuses et tentatives de lui parler de la dernière fois. Son coeur crépitant gagna son combat contre le bon sens, et elle resta donc là, plantée dans un couloir, paralysée. “ Bon anniversaire, ”  souffla-t-elle, réalisant que c'était peut-être la première fois qu'elle avait l'occasion de le lui souhaiter en personne.
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Julian Carlyle
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Julian Carlyle
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Fût un temps, cette journée toute particulière était synonyme de bien des déboires au sein de Nighon. Tout le royaume se gorgeait pour l’occasion d’une liesse extravagante et se plaisait à fêter l’anniversaire du prince en respectant soigneusement la seule consigne qui était ordonnée : aucune règle, et aucune limite. L’événement en l’honneur du maître des illusions était aussi grandiose que l’on pouvait se l’imaginer. Et comme toute bonne figure royale qui se respectait, Flynn n’avait jamais à lever le petit doigt pour faire du jour de sa naissance une date clé réunissant tout un panel de festivités au sein de la capitale des ombres. Il était roi au milieu des convives, portant sur sa tête une couronne d’allégresse en se satisfaisant d’alcool et de femmes. Aussi, difficile d’imaginer que cette tradition avait perdu de sa superbe depuis la triste chute du royaume des lumières. Les évènements récents avait poussé le prince à oublier jusqu’à sa propre date d’anniversaire. Qu’y avait-il après tout qu’il puisse vouloir célébrer ? Son existence toute entière avait pris une tournure que lui-même avait été incapable d’anticiper. N’y avait rien qui puisse lui redonner goût aux horreurs commises par le passé. Le vin ne serait jamais distribué en quantité suffisante pour réussir ne serait-ce qu’à noyer partiellement sa tristesse et son chagrin. La compagnie des femmes, elle, était tout bonnement impensable s’il ne s’agissait pas d’une certaine princesse aux cheveux blonds. Pourtant, Elsa, Jack et l’intégralité de la troupe d’Oqitara avaient tenus à respecter cette tradition en organisant une réception en gage de leur soutien pour l’amoureux en peine.  Ne s’agissait pas d’une orgie à l’image de celles de Nighon, mais plutôt d’un grand bal orchestré par nul autre que ses camarades. A contre coeur donc, l’homme du jour avait quitté sa chambre pour regagner le lieu où l’on s’apprêtait à célébrer son anniversaire. Peu enjoué à l’idée de passer la soirée à devoir se farder d’un sourire de politesse, l’illusionniste avait conservé au moins suffisamment de magie pour habiller son visage d’un air presque radieux. L’effort avait été miraculeusement fourni de revêtir des vêtements propres et élégants, au même titre que celui d’entretenir au moins un peu cette barbe devenue beaucoup trop longue. La seule et unique motivation qui justifiait de tels attentions de sa part reposait encore et toujours sur l’espoir fou que, peut-être, elle serait présente. Naïfs dirons certains, complètement fous penseront d’autres. Jusqu’à la dernière minute, on redouta qu’il puisse ne pas venir, et sans doute aurait-il mieux fait de rester cloitrer entre ses quatre murs. Pourtant, à la surprise générale, Flynn les gratifia tous d’un charmant et fictif sourire à son arrivée. Les voeux souhaités à son égard furent accueillis de remerciements et de regards chaleureux, de hochements de tête ou de légères révérences. Au fond, l’acte le touchait bien trop pour qu’il ne puisse avoir le courage d’en verbaliser toute sa gratitude. A l’attention des souverains de Frostväll, il laissa planer un regard qui parlait pour tout ce qu’il n’aurait pas le courage de prononcer en public.  — Merci.  Fût la seule et unique parole qui réussi à se frayer un chemin jusqu’à la barrière de ses lèvres. Il sursauta brièvement aux tapes d’un Jack vraisemblablement ravi des festivités, et lui rendit son sourire en pinçant néanmoins les lèvres face à la requête formulée. S’amuser. Comme s’il suffisait de le dire pour l’accomplir. Si seulement. Loin du tempérament allègre qu’il le caractérisait il y a encore quelques mois, Flynn avait tout l’air de n’être ici qu’un enfant trop grand au milieu d’une foule dont il ne connaissait qu’une poignée d’invités. Un long et douloureux soupire s’échappa de sa bouche au commentaire apporté par Lyla. Bien sûr que Jack n’avait pas tort : s’il le pouvait, il s’amuserait, oublierait partiellement sa douleur pour se plaire à festoyer aux côtés des siens. Ses prunelles se posèrent sur sa djinn et il haussa les épaules tel un gamin en quête d’une réponse à lui apporter.  — Je m’amuse.  Menteur en plus de ça. Mais comme il lui avait juré, Flynn tenta désespérément de se convaincre de ce mensonge. Il bu quelques verres, échangea ici et là avec ceux dont il tolérait la présence. Souriait en façade. Tenta même quelques pas de danse auprès d’un ami bien trop enjoué pour qu’il ne parvienne à le supporter plus de quelques minutes. Et parce que ce numéro-là lui demandait bien plus d’énergie que n’importe quel autre, le prince de Nighon profita d’un court instant pour se faufiler à l’extérieur de la salle de réception à la recherche d’un peu d’air frais. Lyla lui avait indiqué brièvement un chemin à suivre qui menait jusqu’à une petite cour… Que bien évidemment il ne trouva jamais. Pris dans les couloirs frais de Neverwinter, Flynn parcouru un nombre considérable de portes et de recoins dans l’espoir de retrouver son chemin. A croire que ce château était un véritable labyrinthe. Et oui, il maudissait sa gardienne d’avoir refusé de l’accompagner, se connaissant un bien piètre sens de l’orientation. Il aurait pourtant juré être déjà passé devant ce tableau… Un soupire agacé se fit entendre de sa part, et il passa une main frémissante dans ses cheveux avant d’entendre des pas se rapprocher derrière lui. C’aurait été Lyla qu’il l’aurait probablement incendiée pour avoir voulu se satisfaire d’une plaisanterie de bien mauvais goût. Mais ce n’était pas elle. Ses yeux se posèrent sur une silhouette dont la vision lui écrasa presque aussitôt la cage thoracique. Son souffle se coupa, les battements de son coeur s’emballèrent et sa bouche s’entrouvrit maladroitement. Aureen se tenait là, devant lui, apparemment aussi surprise qu’il l’était de la trouver ici. La petite lueur qui vola jusque dans ses mains ne fut pas suffisante pour lui faire baisser les yeux, mais au moins assez forte pour le faire reculer d’un pas. D’aucuns auraient pu affirmer qu’il paru effrayé l’espace de quelques secondes, comme s’il craignait qu’il ne s’agisse encore d’un fantôme. Pas cette fois. Sa voix s’éleva, bafouillant quelques paroles qui furent suffisantes pour lui décrocher un regard criant de soulagement. Sans le réaliser, il esquissa même un pitoyable sourire à son adresse avant de sentir la boule au creux de sa gorge se desserrer légèrement.  — Toi aussi tu t’es perdue n’est-ce pas ? Nous sommes deux alors.  Souffla-t-il le plus calmement du monde. Elle avait baissé les yeux, sans surprise, mais cela ne l’empêcha pas de poursuivre sa contemplation. Ses yeux dévorants avec une admiration infaillible toute la beauté dont elle était faite, et plus encore ce soir. Durant leur précédente rencontre, il n’avait pu apercevoir que l’épaisse cape qui la protégeait du froid. Mais là, cette nuit, la robe qu’elle portait laissait aisément deviner des contours qu’il avait appris à aimer comme un fou. Aureen et son inqualifiable pouvoir sur les hommes qui avaient le bonheur de croiser sa route, et encore davantage sur celui qui nourrissait à son égard un amour enfin assumé. Il se serait attendu à ce qu’elle lui échappe en empruntant le corridor voisin, mais la voir demeurer immobile devant lui su combler son coeur d’une satisfaction étonnante. Pire encore lorsqu’elle lui souffla ses voeux.  — Merci.  Qu’il répondit à voix basse, absent mais gorgé d’une émotion palpable dans son timbre. Sa poitrine explosa devant des mots aussi simples, mais ô combien importants. Ce n’est qu’à cet instant qu’il réalisa à quel point elle était peu couverte, et devait probablement mourir du froid imposé ici. Se mordant la lèvre inférieure, il se risqua à une approche dans sa direction en retirant la veste qu’il portait.  — Tu dois être gelée… Laisse-moi faire.  Souffla-t-il en lui jetant un regard assurant ses bonnes intentions. Jamais il ne prendrait le risque d’en faire trop, mais au moins juste assez pour ne pas qu’elle tombe malade. Ses pas la contournèrent soigneusement pour qu’il puisse venir poser son manteau le long de ses épaules. L’instant ne dura pas plus de quelques secondes, pourtant, Flynn jura qu’il n’avait jamais autant souffert de cette proximité. Ses doigts s’attardèrent peut-être un peu trop longtemps le long de ses bras, et ses yeux accrochés au sien peinèrent à lui faire baisser le visage. Une poignée de secondes figées au milieu des glaces avant qu’il ne décide de reculer pour lui rendre la distance qu’elle avait appris à chérir.  — Je peux te raccompagner ? Ils ne peuvent pas entamer le gâteau sans moi de toute façon. Ils attendront, et tant pis pour les gourmands.  Il s’était raclé la gorge pour tenter de reprendre le peu de contenance que cette innocente scène venait de balayer. Toujours bienveillant, un rien paniqué, mais éternellement amoureux. Flynn se présenta à ses côtés, droit comme un piquet, fixant un point invisible sur le sol en craignant un refus et priant pour que son cadeau puisse être celui-ci. Le seul qui saurait importer à ses yeux.  — On n’est pas obligé de parler si t’en as pas envie. On peut juste… essayer de retrouver ton ami.  Qu’il s’était empressé de rajouter, maladroit comme toujours, et terriblement peu assuré pour un homme que l’on était habitué à voir dominer les foules. L’effet de princesse Raiponce sur ce minable coeur qui ne battait plus que pour elle.
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Elle aurait dû se douter que les chances de le croiser était accrue ce soir si jamais elle avait le malheur de franchir le seuil de sa chambre. Pourtant ce qui aurait pu la bouleverser les semaines passées fut accueilli avec distance et précaution, mais moindre crainte. Elle se fit l'impression d'une godiche prise sur le fait, d'une étrangère découverte au sein d'une troupe où elle n'avait pas sa place et où elle n'aurait pas dû se trouver. Alors même qu'elle avait tous les droits de se trouver là. On ne lui en voudrait pas d'avoir quitté sa chambre, mais plutôt de l'avoir fait sans s'offrir la sécurité d'un compagnon, quand bien même Leaf l'avait brutalement attirée dans ce que n'importe qui aurait aisément qualifié de piège, mais avait toutes les allures d'une heureuse circonstance, ou à défaut, un coup du destin. Après avoir bafouillé, elle le contempla  plus longuement qu'elle ne l'avait fait à leur précédente rencontre. Le chaos de la dernière fois avait dissimulé les détails dont elle s'inquiétait aujourd'hui. Combien il était fondamentalement le même, et en même temps brutalement différent. Sans s'attarder sur les cheveux et la barbe, qui faisaient désormais de lui un homme plutôt qu'un jeune prince, quelque chose d'inqualifiable errait sous les traits et tranchait avec le portrait pourtant crédible qu'on s'était buté à dresser de lui jadis. Bien trop naïve pour décrypter cette émotion particulière, davantage sa portée, ni de la voir dans son propre reflet, Aureen se questionna vaguement avant de laisser le secret de cette émotion à son propriétaire. Si elle avait droit à garder pour elle tout ce qui l'étreignait, Flynn avait droit à garder son mystère pour lui. Elle n'avait de toute façon plus les épaules pour supporter ses propres démons, et ne se sentait pas capable d'affronter ceux des autres, particulièrement les siens. À ses mots, elle ouvrit à peine la bouche, et la referma immédiatement faute d'avoir quelque chose de brillant à répondre. Elle s'était perdue dans ce qui était aujourd'hui un substitut de foyer, et avait visiblement honte de n'avoir jamais exploré Neverwinter. Ses balades se concentrait sur l'extérieur du palais, bien plus enchanteur, par manque d'intérêt presque révoltant pour le palais.   “  On n'a pas idée de faire un palais si grand,  ” souffla-t-elle, vaguement ennuyée. Pourtant elle avait vécu à Whitehaven, joyaux d'Erendieren et véritable dédale en lui-même.  Il ne fit aucun doute qu'il avait été aussi grand que le Neverwinter, et qu'y grandir lui avait été un avantage considérable dont elle ne jouissait plus entre ces murs. Que Flynn s'y soit lui aussi perdu ne lui apporta aucun réconfort. En échange de remerciements, elle lui accorda un air presque tendre et une commissure tirée en une piètre tentative de sourire. Sans savoir si elle devait s'en aller sur ce maigre échange sur une politesse ou seulement en lui tournant le dos, elle poussa un soupir. L'air se changea immédiatement en une nuée opaque, et elle se rappela combien l'hiver à Frostväll pouvait être rude. Flynn était parvenu à lui faire oublier la morsure du froid sur ses épaules, ses joues et ses bras. Que ses pieds nus sur la moquette finirait par devenir bleus si elle ne se pressait pas à retrouver le confort de sa chambre. Pourtant à sa proposition, elle retint sa respiration et fit un pas en arrière. Malgré le baume que Lyla avait offert et la curiosité de le savoir ça, Aureen était encore hantée par bien trop pour ne serait-ce qu'envisager de le laisser l'approcher. “ Oh! Non – ” commença-t-elle, plutôt navrée que véritablement effrayée. Le réflexe était à la fois logique et idiot. S'il lui avait fait bien du mal, les blessures étaient internes, plutôt morales ( les plus douloureuses ) , il n'avait en revanche jamais, jamais, jamais porté la main sur elle. Elle regretta d'être si craintive, alors même qu'on ne pourrait jamais enlever à Flynn qu'il n'avait jamais envisagé de la brutaliser de la sorte, et qu'elle n'avait donc aucune raison de craindre à ce point ses bras tendus dans sa direction. Surtout pas ce soir, où tout dans son attitude mettait en exergue une volonté de l'apaiser plutôt que de tourmenter. Le moindre muscle contracté et plus que jamais sur la défensive, elle le laissa malgré tout déposer sa veste sur ses épaules. L'effleurement aux bras éveilla une collection de rais de lumière au bout de ses doigts, et il fallut toute la volonté du monde pour les affaiblir et à terme, les réprimer complètement. Son coeur dans la gorge, elle se mordit les lèvres et s'empêcha de renifler son parfum le temps de quelques secondes d'entêtement, avant de finalement céder et prendre ce qu'elle considérait comme les effluves enivrant de son seul et unique amour en plein visage. “ Merci, ” fit-elle, à son tour, tout doucement. Elle détourna le regard, le coeur compressé. Une si grande veste sur une si jeune femme. De ses doigts frémissants, elle fit glisser la capuche sur la masse de cheveux blonds qui encadrait l'extraordinaire beauté de son visage. Le noir sur ses boucles blondes accentua davantage ses traits d'enfants, son petit nez et ses grands yeux bleus. Elle avait l'air d'une petite fille q'on aurait emballée précautionneusement dans une couverture bien trop grande. Si elle avait pu garder cette veste pour rappel de tout ce qu'ils avaient été, au moins dans ses yeux et dans son coeur, et garder sur elle le seul parfum capable de lui insuffler un certain réconfort et une envie de s'assoupir, elle se serait enfuie avec et jamais retournée. Troublée, elle releva brièvement les yeux vers lui et s'y attarda le temps de quelques secondes suspendues, avant que l'enfer de la réalité ne reprenne ses droits et la prenne à la gorge. “ Connaissant Jack, ils peuvent,  ”  fit-elle, encore troublée. Un anniversaire n'était qu'un prétexte, et lorsque le roi aurait faim et besoin d'éponger les quelques verres bu bien trop vite l'heure serait inévitablement au gâteau, que la véritable étoile de la soirée soit là ou non. Une fois lancé, rien n'arrêtait le Roi de Frostväll, pas même les convenances. “ Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, ” répondit-elle, une fois percutée par la proposition. Elle lui adressa un regard navré avant de le darder sur les larges vitres qui s'étendaient devant eux.   “ C'est ta fête d'anniversaire. Tout le monde est venu pour le fêter spécialement avec toi. Tu devrais y aller.  ” Pas tout le monde, mais au moins ceux qui comptaient, à l'exception d'elle qui ne se considérait pas le moins du monde comme un impératif à cette soirée ; après tout, elle n'y avait jamais été même conviée et ce soir ne faisait pas grande différence. Elle se cachait derrière quelques motifs, pourtant légitimes, alors qu'il y en avait d'autres plus lourds et dont elle était certaine qu'il avait conscience. Le simple fait qu'elle le craignait, lui et tout ce qu'il représentait. Qu'elle avait tous les droits de vouloir s'épargner sa présence, des fois qu'il lui viendrait l'envie de lui causer plus de mal, si c'était même possible. Toutes ces raisons évidentes qui l'avait convaincue de garder la chambre plutôt que de faire l'effort de se mêler au cortège. Malheureusement, la seule année où elle aurait pu fêter son anniversaire avec lui, et elle n'en ressentait ni le besoin impérieux, ni l'envie. “ Allons,   ” reprit-elle, d'une inégalable tendresse, ça après quelques secondes plongée dans un silence lourd de sens. “ Ça va être l'heure d'ouvrir tes cadeaux. ” Elle ne pouvait que se l'imaginer. Jack n'attendrait pas pour le gâteau, mais elle était certaine que Flynn trouverait des présents de la part de tous. Quelques paquets étaient arrivés de Nighon dans la journée, et au détour de conversations, elle avait cru comprendre qu'à défaut de pouvoir célébrer, la Reine Raisa de Nighon avait envoyé quelques douceurs et babioles à son fils. Nulle doute qu'il prendrait plaisir à les ouvrir, à moins que ... “ Leaf finira par revenir, si je n'ai pas retrouvé mon chemin avant, et je te souhaite vraiment de profiter de ta soirée.  ”  Et elle ne voudrait pas que Seren se sente obligé de lui tirer à nouveau dessus, ou que Penny ne prenne cet interlude interdit comme un énième motif d'aliénation.
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Julian Carlyle
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Julian Carlyle
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Etrangement, le coeur du prince était partagé entre deux émotions drastiquement opposées : d’un côté il y avait la crainte, celle de faire fuir le petit oiseau sauvage qui se tenait juste devant lui ; et de l’autre il y avait le soulagement, celui de constater qu’elle était encore là après chaque battements de cils qu’il pouvait faire. La moindre seconde qu’elle accepterait de lui céder était déjà un cadeau amplement suffisant, et, pour une fois, il était pleinement conscient de l’honneur  qu’elle lui faisait en lui accordant ce privilège. L’impression de n’être qu’un petit garçon sous ces deux grandes billes bleues qui le regardaient, Flynn se mordit la lèvre pour ne pas baisser le visage et poursuivre dans sa contemplation. Combien les années avaient pu les changer tous les deux. Pas en mal, évidemment, mais le charme que dégageait dorénavant sa princesse lumière semblait avoir une saveur toute différente de celle qu’il avait appris à aimer autrefois. Une qui bien sûr savait très exactement comment piétiner son âme pour la rendre encore plus jolie et désirable à ses yeux. Sa remarque concernant le château lui arracha un sourire un peu trop précipité pour paraître naturel, mais regorgeait pourtant d’une étonnante sincérité. Peut-être ne faisaient-ils que meubler vaguement la conversation pour éviter tout malaise, mais si les mots prononcés n’avaient que peu d’intérêt, les regards, eux, trouvaient de quoi parler. — Quelle drôle d’idée. A croire que le but recherché était d’y faire s’égarer les invités qui s’y aventureraient. Qu’il répondit distraitement à voix basse, haussant les épaules en baissant la tête comme l’aurait fait un enfant. L’apparence et le corps d’un homme, certes, mais le caractère et le charisme d’un tout jeune garçon. L’explication reposait sur le fait que pour de trop rares fois, l’illustre et prodigieux homme de spectacle se trouvait être tout simplement intimidé devant celle qu’il estimait comme étant la reine légitime de sa propre existence. Au maigre sourire qu’elle lui renvoya, il se sentit frémir et dû faire tous les efforts du monde pour ne pas laisser ses jambes flageoler. Ça, juste ce tout petit instant suspendu dans le temps, valait absolument toutes les tortures du monde. Sa bouche s’entrouvrit comme pour prononcer des mots, mais il se mordit bien rapidement la langue pour ne pas céder à ces pulsions maladroites de trop en dire. Puis il y eut le retour à la réalité, brutal et intransigeant. Le réflexe du pas en arrière, et la peur qui fit muer la tendresse qu’elle portait sur son visage en une expression presque terrifiée. A la voir ainsi hantée par une simple approche de sa part, Flynn regretta aussitôt son geste en refermant les yeux pour se maudire silencieusement. La volonté de bien faire n’effacerait pas des années de souffrance. Elle l’avait prévenue. Lyla aussi. Mais il oubliait à chaque fois, cet idiot. Ne s’agissait ici que d’une réaction parfaitement logique, mais qu’il n’avait malheureusement pas anticipée. Il n’aurait jamais le coeur à pouvoir la blâmer de faire preuve d’une telle réticence devant le moindre contact physique, encore plus le sien, compte tenu de l’horreur de la scène qui s’était jouée sous ses yeux lorsque son propre père avait intenté à sa vie. Un réflexe de survie tristement d’actualité. Au remerciement dont elle le gratifia, il hocha vaguement la tête sans pour autant prendre le risque de la regarder de nouveau. Troublé à ce point qu’il désirerait la préserver de toutes les manières possibles… Sans pour autant parvenir à se soustraire à elle. — Si Jack n’a pas déjà mis le nez dedans, ce serait un miracle. Qu’il siffla d’une voix faussement intéressée. Il en aurait presque oublié la soirée à son effigie si elle ne l’avait pas mentionnée. Là où ses deux opales sombres eurent enfin le courage d’affronter les siennes, ce fût à l’entente du refus qu’elle formula à son intention… Ou ce qu’il entreprit de considérer comme tel. — Pourquoi ? Qu’il s’entendit demander alors que sa gorge se nouait subitement sous cette nouvelle désillusion. Un autre mécanisme de défense, bien sûr, mais qu’il appréhendait cette fois-ci avec bien plus de mal que le précédent. Flynn porta une main fiévreuse contre son cou, puis son front avant de lâcher un nouveau soupire pour toute respiration. — Oh cet anniversaire… Ça ne devrait pas te surprendre de savoir que je n’avais pas tellement envie d’y aller… jusqu’à ce que Lyla intervienne bien sûr. Navré d’une telle réponse, il essayait au moins d’adopter un rôle de bonne compagnie en tentant l’esquisse d’un sourire dans sa direction. Pathétique, certes, mais bel et bien présent. Pour une fois, il aurait mieux fait de s’enterrer au milieu des convives en jouant un rôle d’acteur qu’une savante illusion était parvenue à lui faire porter. Son regard se posa brièvement sur elle, sur ce visage et ses cheveux dorés qu’elle avait couvert d’une capuche. Belle partout, tout le temps, mais resplendissante ce soir malgré le vêtement qu’il lui avait prêté. — Je n’ai pas besoin de plus de cadeaux, j’ai déjà tout ce qu’il me faut ici. En d’autres termes : il l’avait elle. Pas comme il l’aurait désiré, bien trop loin malgré qu’ils puissent partager le même oxygène, mais il se satisferait de ce trop peu et des conséquences que cela engendrerait plus tard sur son coeur au bord de l’implosion. Et parce que la question restait inévitablement suspendue à ses lèvres, il ne pu la contenir plus longtemps : — Aureen… Tu as peur de moi ? La mâchoire serrée, il s’était inconsciemment rapproché d’un pas sans le vouloir, confrontant l’interrogation à la pratique. Le simple fait qu’elle puisse le craindre à ce point l’ébranlait plus qu’il ne l’aurait cru, malade même à l’idée qu’elle soit contrainte de vivre dans une telle frayeur permanente. — Je ne veux pas te forcer, mais j’aimerais beaucoup pouvoir marcher un peu avec toi. Je resterai à bonne distance si tu préfères, ou je peux juste me taire si t’estimes que je parle de trop. N’importe quoi pour que tu dises ‘oui’…. S’il te plait ? L’inquiétude voilée par une légère courbe de sa commissure en guise d’invitation. Il en faudrait plus pour la convaincre, mais s’agissait au moins d’un début. Aureen était devenu le trésor de sa vie, un peu tard sans doute, mais la prise de conscience était réelle. Aussi, il s’appliquait à prononcer chaque mot avec les meilleures volontés du monde, priant pour ne pas défaire le peu qui semblait encore les lier. — Je suis désolé pour la réaction que j’ai pu avoir l’autre jour en me précipitant sur toi, c’était stupide… Je ne voulais pas t’effrayer. Ça ne se reproduira plus. Puisqu’il estimait lui devoir - encore - de nouvelles excuses, Flynn avait cherché ses mots avant de les prononcer en appréhendant l’impact qu’ils pourraient avoir. Si tout était à refaire, il était évident que les choses seraient mille fois différentes. C’est ce qu’il aurait aimé lui avouer, mais se pinça les lèvres pour ne pas y succomber. Ces paroles n’avaient pas leur place ici, pas ce soir, pas maintenant. Il n’apportait aucun intérêt à la soirée qui l’attendait et aux probables invités qui devaient se soucier de son absence, mais peu lui importait. Les pieds vissés au sol, le prince n’avait nullement l’intention de bouger si ce n’est aux côtés de celle qui occupait ses songes, son coeur, et son champ de vision. — T’es vraiment splendide dans cette robe. Qu’il souffla à voix basse sans le réaliser. La langue qui trahissait ses pensées, trop épuisé qu’il était pour pleinement contrôler ce dont il était capable. La vérité, c’est qu’elle lui manquait terriblement, peut-être encore plus que lorsqu’il la pensait morte. Avoir sa bien aimée sous les yeux sans avoir le droit de pouvoir la toucher, l’effleurer, ou ne serait-ce que l’embrasser… Une torture bien réelle, délicate à endurer, mais il était prêt à sacrifier bien des choses pour se satisfaire de la simple présence qu’elle lui allouerait. — Sinon… Tu peux toujours m’aider à retrouver mon chemin ? Ô oui, il insistait. Gentiment, naïvement, et pouvait-on le blâmer d’offrir tout ce qu’il avait pour essayer ? Une faible lueur d’espoir dans le creux des prunelles, il se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas en rajouter, et tendit une main dans sa direction. Au fond, il doutait qu’elle puisse avoir la force et l’envie de la prendre, et tant pis si elle ne le faisait pas. Mais qu’au moins ses pas puissent se joindre aux siens l’espace d’une poignée de minutes supplémentaires.
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Ree Tragger
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Plutôt que d'avoir fomenté un piège pour des invités peu attentifs, Aureen voyait en Whitehaven une tentative de compenser pour une enfance pauvre passée à quatre dans une toute petite cabane. Jack avait longtemps rêvé à l'opulence et au rêve, même dérisoire, d'avoir ne serait-ce que sa propre chambre.  Lorsqu'il avait obtenu sa couronne, il s'était empressé d'emménager et faire croitre, de crainte qu'il n'y ait jamais assez de place pour ses grands rêves et ceux, plus modeste, de sa soeur. Et pour cela, Aureen ne lui en tiendrait pas rigueur d'être réduite à n'être qu'une fourmi dans un vaste labyrinthe.  Blottie, sans le vouloir, comme une proie sous la cap de son prédateur, elle renifla le parfum de Flynn en serrant les dents. Des fois qu'elle ne tombe de nouveau amoureuse de son bourreau, encore qu'il n'en avait ici, et plus que jamais, que les allures. Elle aurait voulu donner raison au monde en avouant que ça ne lui faisait aucun effet. De l'avoir à sa portée, visiblement et indiscutablement à fleur de peau, prêt à tout s'il s'agissait de la protéger, alors même qu'il avait tout mis en oeuvre pour faire d'elle sa victime plutôt que sa protégée. Qu'il ne faisait que faire croitre l'amertume, alors même que son coeur se gonflait du plus innocent des amours à chaque fois qu'elle avait l'audace de jeter un regard dans sa direction. Mais puisqu'elle n'était pas si bonne actrice, alors elle préféra donner peu, si pas rien. Participer vaguement, en surface, opiner en silence plutôt que d'oser les mots, et attendre que la rencontre ne se passe ; alors même qu'elle aurait pu faire simple et s'en aller. La raison avait foutu le camp depuis quelques minutes déjà.  Elle espéra qu'il s'engouffre par la première porte de sortie qu'elle ouvrait, mais ne fut guère surprise de le voir insister et questionner. Pour toutes les raisons du monde, s'entendit-elle penser, sans trouver le courage de le lui dire. Ils n'avaient plus à se trouver dans la même pièce, par logique politique, d'abord, mais aussi parce que tous les ponts avaient été violemment coupé ; la faute à qui ? Qu'ils se faisaient plus de mal que de bien, et qu'elle n'avait plus ni les nerfs, ni le coeur pour souffrir davantage d'un mot de trop ou d'une allusion évocatrice ; il était, après tout, connu pour ça. Alors elle détourna le regard et haussa les épaules, jugeant qu'il savait et qu'elle n'avait pas à tout dire. Qu'ils souffraient déjà bien assez sans qu'elle ait à poser des mots sur des émotions dont elle aurait le plus grand mal à parler à voix hautes.   “ Mais tu y es maintenant, et il serait dommage de priver les convives de ta présence,  ” répondit-elle, si peu certaine de s'il fallait continuer à insister de la sorte en sachant pertinemment qu'il n'aurait cure de ses faux prétextes. Elle n'avait pas tout à fait tort, cela dit, et elle se douta que certains s'inquiéteraient de savoir Flynn dans les couloirs du palais, seul à faire dieu seul sait quoi, pour le compte de dieu seul sait qui. On ne pourrait reprocher à personne une certaine forme de psychose ; pas depuis la chute d'Erendieren. Ça, malgré qu'il ait été invité. “ Qu'est-ce qu'un poil plus d'effort en faveur de Lyla, après tout ?  ” ajouta-t-elle, persuadée, mais pas tant, que la mention de Lyla pèserait son poids. Elle aurait voulu tenter un vague sourire pour le convaincre davantage, mais n'en trouva pas la force. En détournant le regard, elle croisa son propre reflet dan une vitre, et se fit l'effet d'un spectre. Et peut-être était-ce qu'elle était devenue. Une image d'elle, triste et froide, un rien sinistre en comparaison à l'avant. Le coeur gonflé de crainte, et les mains frémissantes, elle se mordit la lèvre, et plus fort encore à sa question. Il fit un pas dans sa direction, et elle recula davantage ; une danse craintive et bouleversante à laquelle elle aurait voulu se soustraite, mais en était parfaitement incapable. Elle ouvrit la bouche une première fois, et incapable de lui répondre, la referma de nouveau, habillant son visage d'un air pensif.  Bien sûr qu'elle le craignait. Autrement aurait été incroyable. Elle le craignait même plus que tout. Elle était, certes, terrifiée à l'idée que son père se trouvait quelque part, dans ce monde, prospère alors qu'il avait intenté à la vie de ses proches, de son peuple, et la sienne. Qu'il pourrait un jour décider de venir pour elle de nouveau, guidé par le besoin mécanique et viscéral de la tuer. Mais l'épreuve lui avait au moins appris à ne plus craindre la mort, mais plutôt la douleur. Flynn était à l'origine de celles qui continuaient encore à entraver le moindre pan de son existence. Plus que de l'envelopper de sa veste, il l'enveloppait de craintes sourdes dont elle se sentait incapable de se défaire, et douta qu'un jour elle y parvienne même avec la meilleure volonté du monde. Son père l'avait peut-être égorgée, mais Flynn avait plongé dans sa main dans sa poitrine et y avait retiré son coeur pour l'écraser de son talon. Qu'est-ce qu'une coupure à la gorge contre un coeur piétiné ?   “ J'ai peur de tout,  ” avoua-t-elle à voix basse. Elle voulut donner un accent badin à ses mots en haussant les épaules et en se donnant un faux air détaché, croyant à tort qu'il n'y verrait que du feu ; en vain. Elle craignait les claquement de portes, les verres qui s'entrechoquaient, le craquement de branches trop larges, le cliquetis métallique d'une clef dans une serrure, la clameur inhérente à une foule. Tout. Le moindre bruit lui en rappelait un autre tout droit venu de ce soir-là. Et que dire de ces mains, souvent calleuses, qu'une volonté de bien faire amenait dans sa direction et lui donnait à croire, même brièvement, à une inévitable brutalité. Les séquelles étaient nombreuses. Trop, selon beaucoup. Il y avait celle que l'on pouvait aisément lire sur elle, les cicatrices visibles, gravées sur sa peau. Les palpables, souvent passablement planquées dans son regard ou lourdes sur ses épaules. Et enfin : les perceptibles, dans ses sursauts, mais aussi ses absences. Elle aurait dû lui dire que oui, elle le craignait plus que tout. Que ses démons prenaient son apparence, s'habillaient de la suffisance dont il n'avait plus l'air de vouloir s'appesantir, et de la veste de velours noir qu'il portait, ce soir sacré à Aerendyl. Mais une volonté courtoise l'empêcha de faire tomber ce poids, qui serait peut-être de trop, sur lui. Elle écouta à peine ses raisons, perdue qu'elle était dans ses propres réflexions. Elle s'entendit seulement demander “ Pourquoi ? ” Pourquoi ce besoin de marcher avec elle ? Surtout à bonne distance, et davantage dans le silence ? Pourquoi chercher son approbation ? Lui, le Prince qui ne demandait rien, mais prenait de gré ou de force. Pourquoi vouloir de quelques minutes de silence douloureux, alors qu'il aurait pu se perdre dans tous les vices qu'il avait largement préféré à sa compagnie fut un temps ? Malgré tous les signes, tous les témoignages, elle peinait plus que tout à comprendre qu'il voulait de nouveau d'elle, sous prétexte qu'il avait été très clair sur ses intentions, ou manque de, à l'époque. Malgré elle, Aureen associait leur rupture à la tragédie d'Erendieren. L'amalgame était regrettable, redoutable, mais elle se sentait incapable de se détacher de ce Flynn qu'elle craignait par-dessus tout, malgré qu'il ne soit plus là. La gorge nouée, elle se renfrogna davantage au souvenir de la dernière fois. Elle avait tant pleuré, dans son lit, s'attirant la pitié de tous, mais par-dessus tout de Penny qui était venue dormir avec elle. Et elle avait pleuré sans comprendre, sans parvenir à lui trouver une raison d'avoir été là et navré au point d'en être visiblement et ouvertement malade de chagrin. Elle avait éludé involontairement la raison pourtant la plus criarde, sous prétexte qu'elle ne faisait pas sens. “ N'en parlons plus, ” concéda-t-elle, sans chaleur, et elle ajouta un “ Merci, ” sur le même ton à un compliment qui aurait dû la ravir, mais ne trouva pas pourtant pas son public. Elle ne s'était plus trouvée jolie depuis fort longtemps, pas seulement parce qu'elle était encore un peu maigre, ou que son éclat d'antan avait fané sous le poids d'une implacable dépression. Aussi parce qu'elle ne se sentait plus aimée comme elle l'aurait voulu, et ni digne d'un compliment de la bouche de son grand amour. Plongée dans une réflexion lugubre, elle sursauta vaguement à sa demande, et releva un regard perplexe dans sa direction, un sourcil froncé pour l'accentuer. “ Ça n'a aucun sens, ” répondit-elle, boudeuse et à court de motifs pour se défaire de cette rencontre accidentelle. “ Donne moi une bonne raison,   ” demanda-t-elle sous le coup d'une impulsion, elle-même surprise par un tel élan. Les lèvres pincés et les mains croisées le long de sa colonne sous sa veste, elle darda sur lui un regard précautionneux, avant de renchérir : “ Donne m'en une qui soit logique, mais surtout sincère. Si tu arrives à être sincère, peut-être que nous marcherons ensemble quelques minutes,  ”  convint-elle, sans attendre de miracle de sa part. Elle savait par avance que, comme toujours, elle lui céderait une marche, mais elle voulait une raison valable de le faire. Quelque chose qui pourrait lui servir de pourquoi, lorsqu'elle y repenserait. Si elle regrettait plus tard, ou si elle avait à se justifier auprès d'autres ; et ce serait inévitablement le cas, quand bien même Flynn n'aurait jamais de quoi satisfaire les inquiétudes d'une Penny, ou d'un Jack. S'il mettait sa requête sur le compte de son anniversaire, d'un cadeau qu'elle pourrait lui faire, elle serait inévitablement déçue, mais pas surprise. Elle lui concèderait ces quelques minutes, et s'en irait sur le sentiment amer d'avoir été encore trompée et qu'il n'avait pas changé.
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Julian Carlyle
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Le coeur dansait d’un rythme effréné sous sa cage thoracique, emportant absolument tout dans son ballet désordonné et fou. N’y existait bien sûr aucune raison plus valable à ce chaos que celle qui se tenait sous ses yeux ce soir, éblouissante de beauté et touchante dans la moindre de ses paroles. L’avoir à sa portée était un privilège dont Flynn était pleinement conscient, mais il demeurait indéniablement biaisé par tout ce que sa présence parvenait à éveiller chez lui.  Une légion de réflexes stupides et insensés assaillait son esprit en permanence dès lors qu’elle osait se tenir auprès de lui. Passer ses bras autour de sa taille pour l’enlacer, déposer un baiser furtif contre sa joue, replacer une de ces nombreuses mèches dorées qui se baladait le long de son visage. Toutes ces petites attentions appartenaient au passé et malgré la douleur que cela pouvait susciter, le prince de Nighon savait qu’il ne pourrait plus prétendre à un tel droit dorénavant. Il avait donné raison aux dires de sa djinn et à tous ceux qui avaient tant bien que mal essayé de lui faire comprendre quelle place était désormais la sienne. Difficile à entendre, certes, mais bien plus encore à appliquer. L’innocent petit jeu d’actrice dont le gratifia Aureen termina de le convaincre qu’effectivement, rien ne serait jamais plus comme avant. Maître dans l’art de feindre les choses, il baissa doucement les yeux devant les faux sourires et les semblants de politesse qu’elle trouvait la force de lui adresser. Maintenant il comprenait ce qu’elle avait pu éprouver devant l’indéniable talent qu’il possédait autrefois pour s’être habillé du rôle du parfait petit ami. Et grand dieu que cela pouvait être douloureux. A moindre échelle sans doute en comparaison à ce qu’il lui avait fait subir, mais tout de même. Personne ne devrait endurer pareille torture. A ses réponses, il leva un oeil avisé dans sa direction sans avoir le courage de lui sourire cependant.  — Ô je ne me fais pas d’illusions… Si je n’y retourne pas, Lyla serait bien capable de m’étouffer dans mon sommeil donc… Même si j’imagine qu’ils seraient nombreux à célébrer la nouvelle, j’aimerais encore pouvoir souffler une bougie supplémentaire l’année prochaine. Les mots étaient peut-être empreints d’une certaine forme d’humour, mais les traits de son visage n’eurent pas la force d’en illustrer l’esprit. Pire encore lorsqu’elle lui confia son nouvel aveu et le fait que, sans surprise, tout parvenait à l’effrayer. Il avait ouvert la bouche pour lui répondre qu’elle n’avait rien à craindre, en tout cas pas ce soir, mais se ravisa à la dernière minute devant l’absurdité de ses intentions. Comment pouvait-il être capable de lui offrir le moindre réconfort là-dessus alors qu’il était sans doute lui-même l’objet de bien des frayeurs à son égard. Les paroles ne seraient jamais suffisantes, et les gestes malheureusement lui étaient devenus parfaitement interdits. Pour ça, et pour toute la peine que cette confession engendra chez lui, Flynn se mordit la lèvre en baissant le visage dans l’espoir de fuir un regard devenu insoutenable.  — Je vois… Furent les seuls mots que sa bouche daigna prononcer, faute d’avoir autre chose à dire. Il aurait dû le savoir. Rien qu’à la voir, n’importe qui serait touché de constater à quel point la princesse d’Erendieren était devenue une petite chose fragile prête à se fissurer au moindre contact. Elle tenait, tant bien que mal,  debout sur ses deux jambes malgré les innombrables épreuves endurées et tous les traumatismes qui la suivraient probablement le reste de sa vie. En d’autres termes, ce petit bout de femme était bien plus courageuse que le prétendu prince qui se tenait devant elle. Le silence s’installa entre eux à sa question formulée qui, bizarrement, ne saurait obtenir aucune réponse de la part de son bourreau. Flynn était vide, presque absent, songeur quant aux derniers mots et à tout ce qu’ils étaient capables de traduire. Rien n’irait jamais dans son sens, il le savait, mais ne semblait pas encore prêt à l’assumer. Une boule d’angoisse perchée dans le creux de sa gorge, il ne parvenait même plus à déglutir et sentait ses jambes s’alourdir à mesure qu’elle s’adressait à lui. Le jeu d’actrice s’était envolé, perdant la chaleur de son timbre pour une voix peut-être un peu plus ferme quand bien même toujours imbibé de cette égale douceur. Le seul petit signe qui témoigna qu’il respirait encore fût l’étrange et curieux rictus qui étira la courbe de ses lèvres sans qu’il n’ose cependant relever le visage vers elle. Bien sûr que sa précédente réplique n’avait aucun sens. Ils s’étaient perdus, s’étaient trouvés, et n’iraient sans doute nul part ailleurs ensemble.  — Aucun, effectivement. Mais je suis à court de propositions stupides pour essayer de te faire rester… alors je prend la première qui vient, même si elle est complètement idiote et dénuée de sens. Il avait haussé les épaules, faussement amusé par sa propre réponse quand elle n’avait strictement rien de drôle. La main tendue, sans surprise, ne trouva pas la sienne, et Flynn se contenta de croiser les bras dans le dos pour s’empêcher de la lui prendre contre sa volonté. Mine défaite, lèvres pincées et coeur en miettes. Sa requête, il l’entendit bien sûr, mais il prit son temps avant d’oser formuler la moindre réponse. Une poignée de secondes plus tard, il ferma les yeux en retenant sa respiration.  — Je t’aime ? Fit-il le plus naturellement du monde, mais le ton trahissant toute l’angoisse que savait susciter un tel aveu. Plus que d’être sincère, il étalait devant elle des sentiments qui n’avaient plus de secret pour personne, et exposait au jour le coeur qu’il avait fermement tenu cloitrer derrière des tissus de mensonges. Son regard chercha le sien un instant et, lorsqu’il le trouva, inspira une bouffée d’air pour se donner le courage dont il manquait cruellement.  — Je t’aime Aureen. Y a pas trente-six raisons si j’ai envie et besoin de rester encore un peu avec toi. Je sais, ou plutôt je me doute que tu restes là parce que tu es trop gentille et trop polie pour oser me laisser. Et même si je ne suis pas sûr que ce soit une bonne  chose pour toi, je t’en suis reconnaissant. Convint-il en pesant soigneusement chaque syllabe comme s’il jouait sa propre vie dans cette déclaration. Elle voulait une raison, il lui en offrait une sur un plateau d’argent. La seule qu’il avait à lui présenter, et la plus évidente selon lui. Aussi, et parce qu’il se maudissait intérieurement d’être aussi entêté, Flynn se sermonna silencieusement de vouloir lui imposer sa présence de cette manière. Bien sûr il l’aimait, mais sortir cette carte-là pour tenter de passer un peu de temps auprès d’elle était encore un gage de son égoïsme. C’est pourquoi il se détourna d’elle, les deux mains posées contre ses joues pour calmer le flot d’émotions qui venaient une nouvelle fois entailler sa poitrine. — Je pensais ne plus jamais te revoir… Je devrais déjà m’estimer heureux d’être tombé sur toi par hasard. C’est le seul cadeau dont j’avais besoin, et tu me l’as offert. Qu’il commença à voix basse.  — J’ai tort d’insister comme ça, mais c’est plus fort que moi. Je crois que je suis juste effrayé à l’idée de pouvoir te dire au revoir maintenant. Un regard par dessus son épaule, et il laissa un long et douloureux soupire venir ponctuer sa phrase. Ses propos et ses intentions semblaient entrer perpétuellement en conflit ces temps-ci. Il l’aimait, voulait plus que tout être à ses côtés, mais en même temps se devait de respecter ses choix le concernant. Qui était-il pour prétendre utiliser sa bonté dans le but de satisfaire son envie toute égoïste de passer un morceau de soirée auprès d’elle ? Aureen souffrait de ces rencontres. N’y avait qu’à observer son teint, ses traits et la manière qu’elle avait de reculer chaque fois qu’il initiait un pas dans sa direction. Ce n’est pas de cette manière qu’il concevait vouloir tenter de la récupérer. Jamais. Et si, effectivement, il était bel et bien terrorisé à l’idée de lui-même prendre la décision de partir, c’est qu’inconsciemment leur rupture avait eu bien plus de conséquences sur lui-même qu’il ne l’aurait cru. Cette nuit-là, il l’avait abandonnée. Et plus jamais il ne referait cette erreur, quand bien même cela signifiait devoir la regarder lui tourner le dos pour qu’elle puisse de son plein gré s’enfuir.  — Je n’en ai pas l’air comme ça, mais je comprends tu sais. Lentement, peut-être pas toujours correctement, mais je fais de mon mieux. Il avait tourné le visage vers elle, timidement. Bien sûr qu’il espérait qu’elle accepte de rester, encore un peu, juste quelques minutes au moins. Bien que cela ne serait jamais suffisant pour combler ce manque qui lui grignotait le coeur, il saurait s’en satisfaire jusqu’à leur prochaine rencontre… Si d’ordinaire elle venait encore à lui en concéder. Et ça, pour ce prince aux mille requêtes, était de loin le plus beau et le plus somptueux des cadeaux qu’elle pourrait lui accorder.
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Au laïus d'humour précaire, elle baissa les yeux et lui offrit un silence lourd de pensées un rien aigre en guise de réponse. Ils n'était désormais plus que ça : des tentatives médiocres de converser, des mots en bordures de lèvres gardés par pudeur et crainte, et des envies fouettées et refoulées par la gravité de leur situation. Dans une tentative de garder sa contenance, Aureen canalisa toute son attention sur ses doigts qui frémissaient sous la lourde cape. Ses grands yeux bleus, concentrés sur ses ongles et la peau de ses doigts qu'elle s'entêtait à arracher dans un malheureux réflexe et témoin de l'agitation qu'il provoquait à elle. Elle n'avait aucune raison de se tenir là et de subir cette rencontre accidentelle, pourtant ses pieds s'obstinaient sur le tapis, ses jambes à demeurer immobiles et à la planter dans un couloir trop grand, mais jamais assez pour contenir tout ce qu'lls avaient à se dire, se reprocher, s'aimer. Et si elle comptait sur Flynn pour donner une raison à sa paralysie, et une bonne, elle se frustra davantage à un autre laïus dénué de sens, et pire, à un motif qui était tout sauf légal de sa part. Si les mots pouvaient tuer. Ses lèvres laissèrent volontairement s'échapper le premier d'une longue lignée de soupirs lourds de douleur. Ses joues se fardèrent d'une gravité inédite, ses épaules s'affaissèrent sous le poids du mal. Victime des pulsions grotesques nées de l'attaque d'Erendieren, elle fit un pas en arrière, un autre, et trouva un mur. Si elle avait longtemps cru qu'il ne pourrait plus la surprendre, qu'il n'en aurait pas l'occasion, ni les outils adéquats, elle s'étonna de saisir une honnêteté vibrante dans sa voix et d'être capable d'éveiller le bénéfice du doute. La confession d'amour trouva son coeur comme une lame acérée, et elle suffoqua un instant pendant qu'il continuait. Il n'était pas capable d'amour, sinon ils n'en seraient pas là. La certitude s'était brutalement glissée en elle à l'époque, et était aujourd'hui solidement arrimée à son coeur, qui palpitait à cette rencontre malgré ses malheureuses convictions. Si elle avait ouvertement hésité à le croire voilà quelques secondes, la névrose toute naturelle était de retour, et elle refusa de tomber dans les filets du prince aussi facilement. “ Et ? ” finit-elle par demander, aussi doucement et tendrement qu'elle le puisse. Il l'aimait, et maintenant ? Qu'était-elle sensée faire de l'aveu ? Faire table rase de toutes les atrocités, toutes les peines, opiner du chef, prendre sa main et marcher ? Pour la première fois, elle réalisa combien elle s'était trompée jadis. L'amour n'était en aucun cas une solution à tous les problèmes, ni un motif impérieux d'aller à l'encontre de toute décence. “ J'ai déjà entendu ces mots avant. ” Des Je t'aime désinvoltes, donnés en pâture afin de servir un but peu, si pas du tout, honorable. Des déclarations légères, un sourire goguenard en coin, et une capacité regrettable à déshabiller les mots les plus forts, les plus importants, pour se dépêtrer des espoirs d'une Aureen naïve ; et le faire avec panache. Au moins, on savait que rien ne pourrait jamais lui enlever son culot. Pour faire honneur à son amour, elle repensa malgré tout aux conseils, et à l'opinion toujours honnête et juste de Seren. Elle accorda à Flynn un regard afin de cueillir une authenticité sur ses traits, plutôt que de laisser son passé desservir davantage ses intentions toutes actuelles. Les dents et les lèvres pincées, elle le détailla longuement, de son regard d'un bleu profond, grisant.   “ C'est peut-être la première fois que j'ai l'impression que tu ... pourrais, peut-être, les penser. ” Et elle ne savait qu'en faire. Comment les aborder, les porter, ou seulement si elle en voulait. S'il ne dissimulait pas un complot, un autre. S'il ne lui ferait pas l'affront de se raviser, de moquer sa crédulité ; ce ne serait pas la première fois. Il avait désacralisé leur amour, ou ce qu'elle avait cru être de l'amour, petit à petit, puis une bonne fois pour toute ; et elle était incapable de se détacher de ces anecdotes douloureuses. De toutes ces fois où il s'était régalé des petites dagues plantés ça et là, de la douleur tolérable de chacune, jusqu'à ce qu'il n'y en ait trop et qu'elle ne supporte plus.  Fallait au moins lui concéder qu'il avait eu raison à une époque, et qu'ils n'étaient voués à n'être que la vitrine de deux nations ennemies. Qu'ils n'avaient aucun avenir ensemble, quand bien même s'était-elle fourvoyée et espéré que la providence ne soit de leur côté. En un sens et bien plus tard, elle avait fini par comprendre ce que Flynn avait l'air de rejeter aujourd'hui. Ils n'étaient pas voué ; pour les motifs les plus dérisoires du monde, et pourtant les plus fermes. Se trouverait-il un moment, un jour, où ils finiraient par s'accorder ? Doutant que ça se produise, Aureen se pinça davantage les lèvres, et trébucha sur d'autres mots douloureux. “ Tu m'as déjà fait tes au-revoir, avec l'intention de ne plus me voir, et je crois que nous devrions nous en tenir à ce moment et passer à autre chose, comme ç'aurait dû être le cas si... ”  S'il n'y avait pas eu la chute Erendieren. Elle avait assez d'instinct pour croire que la vie aurait, à terme, repris son cours. Après davantage de temps et d'efforts de son côté, à n'en pas douter. Qu'ils ne se tiendraient pas là, en face à face, à souffrir plus qu'il devrait être permis de souffrir. Que Flynn serait toujours effroyablement Flynn, et elle serait toujours, he bien, elle-même. Une famille en plus. Mais ils se trouvaient là, des regrets  et la douleur inhérente dans les bras, plus seuls que jamais, la porte grande ouverte vers un futur dont ils ne voulaient tous deux pas, mais qui était pourtant leur seule alternative viable compte tenu des circonstances. Était-elle en train de lui conseiller de laisser leur histoire à ce qui aurait dû être leur point final, celui qu'il avait fixé, et de passer à autre chose comme il aurait dû le faire ? Comme si c'était aussi simple que de le dire...   “ Je vois bien que mon ...” décès. Le mot lui resta dans la gorge, et par refus de donner un motif de chute à l'épée de Damoclès flottant péniblement entre eux, elle chercha le terme adéquat durant quelques secondes supplémentaires. “ Ma disparition t'a affecté, d'une manière ou d'une autre,  ” convint-elle, s'armant de tout le courage dont elle était faite pour faire un pas dans sa direction, et peindre ses traits d'une bonne volonté toute suave. Convaincue qu'il ne s'agissait que de regrets et d'une douleur circonstanciels, Aureen en voyait pas qu'il l'aimait vraiment, mais plutôt qu'il regrettait d'avoir mal agi avec elle, et de l'avoir fait à la veille d'une tragédie. Circonstances, donc. “ Mais je vais bien, Flynn. ” Elle allait vivante, mais bien était s'avancer. Elle tenait sur ses deux jambes, était capable de converser et de se parer d'un rôle afin de donner à croire qu'elle allait, effectivement, relativement bien. Elle vivait désormais de cette façon, sans espérer plus de cette vie par défaut.  “ J'ai compris, à mon tour, que nous ne serions jamais ensemble et que je n'étais pas la bonne pour toi.  Tu l'as su bien avant moi, et si je déplore la manière dont tu as cherché à me le faire comprendre, he bien, dans le fond, tu avais ... raison. ” Voilà où tous ses mensonges avaient amené sa précieuse Aureen. Et elle y croyait, à son baratin, par-dessus le marché. Ça parce que son coeur refusait de voir ou d'entendre les évidences que Flynn s'entêtait à balancer dans son sentier ; pouvait-on réellement l'en blâmer ? Admettre qu'elle n'était pas élue lui arracha un battement de coeur furieux, hautement douloureux, et un début de sanglot qu'elle retint in extremis. Afin de s'en remettre, elle garda le silence un moment, la mine basse, avant de reprendre : “ Je sais que tu fais de ton mieux, et même si je ne comprends pas où tu veux que ces efforts te mènent, je peux te dire que ça ne vaut pas le coup.  ” Elle, dans son état, ne valait pas le coup. Pas plus que de remuer le couteau dans la plaie, ou chercher une solution là où il n'y en avait pas, ou une cure à l'incurable. Rien ne valait de se battre. Pas pour pour un ersatz, un fantôme fade et résigné.
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Julian Carlyle
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Les multiples silences qui rythmaient leur conversation savaient étrangement trouver leur place au milieu de ce couple qui n’en était plus un. Les mots prononcés étaient maladroits, parfois entrecoupés par des hésitations ou quelques soupirs, mais la tension, elle, se trouvait être à son apogée. Flynn ne savait plus où poser les yeux. Tantôt sur Aureen qui le surveillait de ses deux grandes billes bleues avec ce même sentiment de malaise, tantôt sur le sol ou les murs qui les entouraient, ça le but de fixer un point invisible et trouver un semblant de refuge. Qu’il était malheureux de constater à quel point leur relation se réduisait désormais à une poignée de paroles et une montagne de méfiance. S’il avait cru un instant que sa confession puisse offrir à sa princesse de quoi apaiser la souffrance des torts qu’il avait lui-même commis, ses espoirs furent vains. Les yeux plongés sur ses bottes, honteux de s’être si naïvement livré à elle quand ce n’était ni le lieu, ni le moment, le prince se mordit l’intérieur des joues pour contenir d’autres flots de paroles qui n’auraient pas leur place. Et ? Qu’y avait-il à ajouter si ce n’est ce qu’il venait de lui livrer le plus sincèrement du monde tout ce qu’il avait sur le coeur ? Sans même réellement chercher quoi répondre, Flynn acquiesça d’un signe de tête en fermant les yeux. Cette question toute innocente et les mots qu’elle prononça à sa suite furent semblables à des dizaines de dagues envoyées en pleine poitrine. Sans le vouloir, Aureen venait d’avancer un pion imprévu sur la partie d’échecs qui se jouait entre eux, balayant d’un coup net et précis tout ce qu’il pensait être parvenu à accomplir jusque là. S’il n’y avait eut cette barbe présente le long de ses joues, on aurait sans doute pu les voir se teinter d’un léger rouge sous le poids de la honte qu’il éprouvait dorénavant.  — Je dois reconnaître que c’est la première fois que je les prononce sans aucun filtre… Il n’y a plus d’illusions Aureen, je te le promet. De toute façon, je ne contrôle plus ma magie alors ça ne risque pas de se reproduire tu vois. Et je ne suis pas là pour te mentir à nouveau, même si c’est parfaitement légitime que tu ne veuilles pas me croire. Les dents serrées de peur de trop en dire, il avait pris son temps pour reprendre la parole. Son regard ancré péniblement dans le sien pour appuyer sur la véracité de ses propos. Bien sûr elle avait raison, comme toujours. Il avait eut l’audace de croire qu’en la quittant il ne connaitrait aucune conséquence, quand c’est précisément ces au-revoir qui auront joué par la suite un rôle majeur dans le reste de sa vie. Le prince de coeur était un personnage qu’il avait façonné jadis de toute pièce, se plaisant à entretenir sa macabre et grandiose réputation à coup de « je t’aime » désinvoltes et de manipulations grossières. A ses yeux autrefois, les femmes n’avaient rien de compliqué et il suffisait de paraître bon et gentil pour satisfaire le moindre de ses vicieux désirs. Une pensée immonde de cet être qu’il avait été et qui le fit frémir rien qu’à y songer. Comment une perle aussi pur qu’Aureen avait-elle pu tomber amoureuse d’un monstre tel que lui… Encore que la véritable question reposait plutôt sur comment ledit monstre était-il parvenu à être assez cruel pour réussir à briser volontairement la plus belle âme d’Erathia. Personne ne méritait de connaître un tel châtiment, et surtout pas cette princesse lumière.  — J’ai essayé de passer à autre chose pendant plus d’un an. Tu vois où ça m’a mené… J’ai pas l’intention de réessayer. Qu’il murmura timidement pour toute réponse, fuyant à présent son regard plutôt qu’affronter un jugement qu’il n’avait plus le courage d’endurer. Pour son bien, sans doute aurait-il mieux fait d’obéir en la laissant là, tourner les talons et partir rejoindre les autres. C’est précisément ce qu’il entreprit à faire en tout cas en reculant d’un pas avant qu’elle ne le retienne à nouveau par des mots, tirant sur les ficelles harponnées à son coeur. Les paroles prononcées lui arrachèrent un soupir silencieux avant qu’il ne prenne la peine de relever le visage vers elle en s’armant du peu de forces dont il était encore fait. Son affirmation sonna comme une curieuse tentative de vouloir le rassurer, et une qui fût accueillie d’un sourire sans joie de la part du prince.  — C’est ce que tu essayes de faire croire aux autres, que tu vas bien ? Flynn était peut-être idiot et aveugle sur biens des choses qui pourraient paraître évidentes, mais était loin d’être dupe lorsque cela devait concerner sa blonde. Il se mordit la lèvre pour ne pas en prononcer davantage, et se sermonna intérieurement d’avoir osé une telle remarque. Et parce que le reste de sa confession lui arracha cette fois-ci un grognement agacé, la raison et les remords ne furent pas suffisants pour contenir ce qui pesait sur ce palpitant broyé.  — Et moi je déplore que tu sois capable de croire aussi facilement à de vieux mensonges tout en refusant d’entendre des vérités qui devraient pourtant être évidentes. Le ton était un peu plus ferme et un peu trop brutal pour une telle conversation, et visiblement il le regretta aussitôt en posant une main contre son front. A bout de nerfs, il tremblait doucement sous la frustration de se retrouver aussi impuissant devant elle. Difficile de subir sans ne rien pouvoir faire pour se défendre. Elle le rendait fou. Si pas d’amour, alors de manque, de honte, de regrets, et d’absolument tout.  — Tu vaux largement chacun de ces efforts. Qu’il reprit, plus calmement cette fois et en glissant un oeil avisé dans sa direction.  — Je peux entendre tout ce que tu dis, et tu as parfaitement le droit de ne plus vouloir de moi. Mais il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre malgré tout. Sans qu’il n’en prenne véritablement conscience, il s’était approché d’elle. Trop, certainement, puisque se tenait derrière elle un mur et qu’elle ne pouvait lui échapper. Et cette proximité-là, quand bien même se refusait-il de la toucher sans sa permission, le rendait complètement ivre. Il pouvait se délecter de son parfum et se perdre dans l’océan de ses yeux comme il n’avait plus eu l’occasion de le faire depuis longtemps. Ô bien sûr, sa main tel un réflexe se leva brièvement dans l’espoir d’effleurer la sienne, mais il serra le poing à la dernière minute en reculant d’un pas sous le prix d’un effort colossale.  — Tu es toujours là. Ne vas pas me faire croire que tu attends ma bénédiction pour partir et mettre de la distance entre nous, tu sais que tu ne l’obtiendras jamais. Alors… Pourquoi es-tu toujours là ? La mine basse, il inspira une bouffée d’air sous la pression d’avoir osé une telle question. Plein d’espoir, encore une fois. Et il y croyait, fermement. Que si elle se tenait encore devant lui à cet instant, c’est parce qu’il y avait toujours cette petite chose entre eux. Qu’elle n’y était pas indifférente. Qu’elle ne pouvait y être. Il s’entêtait, et la chute n’en serait que plus fatale s’il devait se tromper.  — Je fais de mon mieux, et pourtant ce n’est pas encore assez. Considère dans ce cas que je vais redoubler d’efforts, et on verra où tout ça nous mènera. Je suis désolé de ne pas vouloir laisser tomber, et même si ce serait certainement plus simple pour nous deux… J’y arriverai pas. C'est plus facile de se prendre une flèche ou un poignard désormais que de te laisser derrière moi. Il avait haussé les épaules comme un enfant en se détachant d’elle pour retrouver une distance raisonnable. Les mains croisées dans le dos, pour ne pas céder à cette pulsion idiote de vouloir l’embarquer dans ses bras pour l’enlacer et la tenir au plus près de lui. Là où finalement, sa place aurait dû demeurer : auprès de son coeur qui ne battait plus que la chaleur réconfortante de sa lumière.
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Ree Tragger
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Si pas pour mentir, alors s'entêter ? Sa présence ne justifiait plus la sienne depuis bien des lunes maintenant, et elle ne croyait pas un seul instant qu'il puisse insister pour un motif désintéressé ; moins encore dans l'espoir de la conquérir de nouveau. Il n'avait jamais été de ces gens-là, et elle douta férocement qu'aujourd'hui amènerait une grande différence. Pourtant Flynn n'était plus que ça : des différences. Il allait à l'encontre de ce qui avait autrefois été sa norme, luttait et contrecarrait ses standards révoltants sous prétexte d'avoir changé ; ou plutôt d'avoir été changé par les mêmes évènements qu'elle. Il se tenait devant elle, aussi vouté qu'on puisse l'être par ce qui pouvait être qualifié de deuil compté en année plutôt qu'en mois. Les bras chargés de tout ce qu'elle avait quémandé de lui par le passé, tentant désespérément de tout lui donner maintenant qu'il était trop tard et que son compte à rebours s'était fait la malle. Légitimement sceptique, Aureen lui ferait l'honneur de considérer des efforts, mais il ne pourrait pas lui reprocher de se dérober à sa moindre tentative de grappiller ne serait-ce qu'un moment, une émotion, une attention ou une preuve qu'il y avait encore un espoir pour eux là où sa raison avait décidé du contraire. Mais ils savaient tous que la princesse d'Erendieren n'était que jugement de coeur, et que sa raison ne l'emporterait pas pour toujours ; lui le premier. Quant au gouffre entre ce qu'elle voulait bien dire et ce qu'elle vivait, celui-ci se creusait davantage à la minute. Elle avait au moins le courage de prétendre pour ceux qui lui étaient proches, quand bien même son piètre jeu d'actrice ne trompait personne. Chacun se contentait d'observer cet état stationnaire lamentable, où elle survivait coincée sur un fil, en équilibre permanent et précaire entre une dépression devenue trop familière et un mieux qu'elle se persuadait ne pas mériter. “ C'est ce qu'ils ont besoin d'entendre, et peut-être qu'à force de le répéter, un miracle se produira de nouveau et l'illusion deviendra vérité. Ça ne me fait aucun mal de le dire, en tout cas. ” Et elle avait besoin de savoir que son cercle, tout à fait restreint, de proches parvenait à trouver une place dans ce nouveau monde ; là où elle peinait ouvertement à ne serait-ce qu'envisager d'essayer. Aureen faisait tout pour les autres, comme toujours, excepté qu'elle subsistait aujourd'hui dans leur bonheur plutôt que dans le sien. Accorder une pensée à Penny, par exemple, lui apporta une once de réconfort bienvenue alors que la conversation prenait un autre tournant ; et un plus rude. Elle dut se mordre la lèvre pour ne pas rentrer dans son jeu de soupirs et d'amertume, mais fit malgré tout un pas de côté à un grognement qui vint la frapper en plein visage. Tes vieux mensonges. Ceux que tu as brutalement essayé de faire passer pour tes vérités parce que c'était plus simple et plus attrayant pour toi. Et regarde, ça à fonctionné. Est-ce que tu peux nous blâmer ? Me blâmer de te refuser le bénéfice du doute ? Nous savons tous quel fabuleux acteur tu peux être. ” Le ton n'était pas monté, ni n'avait essuyé un sursaut. Elle était d'un calme déroutant, toujours, à la différence cette fois-ci qu'elle avait osé un regard dans le sien. Nuances de bleu dans le brun profond des siens. En lisant davantage son attitude, elle réalisa qu'il arrivait au bout de ce qu'il était capable de tolérer. Un enfant capricieux, encore et toujours en recherche d'un moyen d'obtenir, qu'importe le prix à payer. Il avait ces vices lattent, évident et incontournable au vu de son éducation et des dogmes de la nation dont il était prince. Au moins lui faisait-il l'honneur de ne pas s'emporter et de la respecter, ici peut-être plus que jamais, quand bien même l'effort lui coûtait. Elle se mordit la lèvre du bas lorsqu'enfin, son regard quitta le sien pour trouver le marbre blanc sous ses pieds. Elle refusa de lui dire que ses efforts étaient condamnés. D'abord parce qu'elle n'en valait pas la peine, contrairement à ce qu'il clamait, mais aussi et surtout parce qu'il n'y avait aucune issue ici. Leur moment avait passé, et ils n'avaient pas saisi leur chance ; il n'avait pas saisi son opportunité. Les dents serrées et la crainte d'un mouvement trop brusque sur la peau, elle retint sa respiration à cette proximité aussi savoureuse que lancinante. Les épaules au plus près du mur, elle aurait voulu s'y enfoncer plutôt que de lui laisser l'opportunité de l'effleurer, mais une partie d'elle regretta malgré tout qu'il ne s'y risque pas. Sa question lui fit l'impression dans poing dans l'estomac, et au nom du peu de dignité qui lui restait, elle releva le visage et planta de nouveau son regard dans le sien. “ Si ce n'est que ça, ” riposta-t-elle, avant de faire un pas de côté et de s'écarter de son sillage. Un pas, puis un autre. Partir sans dire au revoir, sous prétexte de prendre une question comme une suggestion et de ne vouloir céder aucune espèce de faveur à l'homme qui l'avait brisée ; céder plus qu'elle n'avait déjà donné, et qui était déjà largement trop. Elle eut le temps de faire quelques pas, le coeur plus gonflé que les poumons, les yeux inévitablement noyés, avant d'être happée par d'autres mots de trop. “ Ce ne sera jamais assez, Flynn, bon sang ! Est-ce que tu – ” Elle se stoppa brutalement en réalisant qu'elle avait haussé le ton et s'apprêtait à fondre en larmes. Refusant de s'abandonner à cette parade de nouveau, elle inspira un grand coup, puis expira immédiatement. Se souvenait-il de ne serait-ce qu'une infime partie de tout ce qu'il lui avait fait subir ? Toutes ces fois où il savait pertinemment qu'il allait la blesser, et avait malgré tout décidé de poursuivre joyeusement sur sa belle lancée. Parfois, elle en était certaine, la perspective de la torturer davantage avait été un motif supplémentaire de se pavaner, et ainsi moquer tout l'amour qu'elle éprouvait pour lui. Il n'y avait aucun effort qu'il puisse faire pour panser tout ça, et même si elle parvenait à pardonner, alors quoi ? Elle vivrait dans la crainte vicieuse de le savoir avec une autre, d'imaginer qu'il ne l'aimait pas assez, voire pas du tout. Qu'elle ne lui suffirait jamais, qu'il préférait à leur couple une série d'amusements et le bonheur éphémère d'autres étreintes. Il clamait le contraire aujourd'hui, mais demain apporterait son lot de nouveautés et elle savait mieux que quiconque combien il était changeant. “ Je sais que tu veux bien faire, réparer, mais on est au-delà de tout ça maintenant. Tu veux peut-être faire des efforts, mais je n'oublierais jamais. Considère ici que c'est de ma faute. L'effort doit être commun, et je ne peux pas... Je peux pas. J'ai plus le courage, ni le coeur assez accroché pour tout ça. ” Elle n'avait de toute façon plus le courage pour rien. “ Je vais retrouver mon chemin seule, ” ponctua-t-elle, en se délestant de sa veste et en la déposant sur un siège non loin de là, avant de se retourner.



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Julian Carlyle
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Il n’abandonnerait jamais. Ses deux perles noires accrochées aux siennes, si bleues, Flynn accusait ses défaites les unes après les autres, la tête légèrement inclinée quand ses épaules s’affaissaient à mesure qu’il entendait ses mots. Les bras étaient chargés de remords et la détresse dans son regard était devenue évidente. Il était si loin désormais, ce prince arrogant de Nighon. La rancune qu’Aureen éprouvait à son égard était plus que légitime, il le savait. Mais il avait malgré tout eu l’audace de vouloir conserver une toute petite part d’espoir. Cette étincelle un peu folle que peut-être ce soir elle accepterait de l’écouter. Le seul voeu valable qu’il aurait pu souhaiter en soufflant ses bougies. Pourtant les si jolis traits de la princesse demeuraient sceptiques, fermés à n’importe quelle tentative d’excuses qu’il pourrait mettre en avant. A croire que le gouffre formé entre eux s’élargissait chaque jour un peu plus. Il était néanmoins une chose qu’ils partageaient en commun tous les deux : ils souffraient en silence, chacun à leur façon. La douleur était palpable, aussi bien chez lui que chez elle. La réponse qu’elle lui souffla fût d’ailleurs suffisante pour confirmer l’évidence : elle souffrait, bien plus que lui à n’en pas douter. Mais Aureen avait cette faculté absolument admirable de faire passer les besoins des autres avant les siens. S’envelopper d’un ravissant sourire pour prétendre aux yeux du monde qu’elle continuerait à avancer. Là encore, elle venait de prouver à quel point elle lui était supérieure. Comme toujours, sa beauté n’avait d’égal que sa force de caractère. Si douce, mais si courageuse. Il sentit ses lèvres se courber légèrement en une moue attristée mais paradoxalement émerveillé.  — Les illusions deviennent rarement une réalité, crois-moi. S’il fallait une preuve à cette affirmation, il songeait inévitablement au fantôme qui avait suivi son ombre durant plus d’un an et qui, à ce jour, continuait de lui apparaître malgré sa volonté. A vivre leurs retrouvailles des centaines de fois, Flynn avait oublié la notion même de ce qu’était la réalité. Il avait façonné ses idées, prononcé mille fois à quel point il était désolé et confié ses regrets à la brève esquisse d’une Aureen tout droit sorti de son imagination. Un véritable jeu d’acteur dont la scène avait été inlassablement répétée encore et encore jusqu’à ce qu’il ne finisse par épouser l’heureuse vérité délivrée par Elsa. L’illusion s’était envolée, la princesse d’Erendieren avait survécu. Et parce qu’il n’avait jamais songé à cette alternative, le fait qu’elle puisse à ce point le repousser était une vérité à laquelle il n’avait pas été préparé. Se confronter à l’authentique en laissant derrière lui des rêves et des tours des magie était une épreuve bien plus difficile qu’il ne l’aurait cru. Aussi, Flynn sentit sa gorge et son ventre se nouer devant le reste de ses propos. Il gardait le silence, muet comme une tombe parce qu’il était enfin pleinement conscient qu’il n’avait pas le droit de la contredire sur ce point. Oui, il avait été odieux. Oui, il lui avait menti des dizaines de fois, trop pour être comptées. Le prince Flynn de Nighon avait aimé et apprécié entretenir une réputation des plus sordide à l’époque. Ses draps encore chaud de la présence de femmes différentes tous les soirs, et lui dans les bras d’Aureen le lendemain à verbaliser des confidences qu’il avait cru  autrefois n’être que des mensonges. Et elle était là sans doute la plus surprenante des vérités : chaque seconde passée avec elle avait été authentique. L’acteur n’était en fin de compte réservé que pour le reste du monde. Il avait aimé chaque baiser, avait éprouvé chacune des confidences faites à son intention. Des « je t’aime » aux « tu m’as manquée ». Ce qui aurait dû être beau entre eux avait été gâché par ses regrettables secrets et par la seconde vie qu’il entretenait dans l’ombre. Il se mordit la lèvre pour lui épargner de telles confidences. A quoi bon, elle ne l’entendrait pas de toute façon et il ne pourrait que lui donner raison. Il n’avait pas le droit d’enfoncer davantage le couteau qu’il avait lui-même planté dans sa poitrine. La seule exception faite fût la proximité qu’il leur imposa peut-être trop brutalement. Un réflexe. Le regard planté sur son visage, il serra les dents et sentit son coeur se déchirer devant la crainte qu’elle éprouvait visiblement à se trouver si proche de lui. La douleur était lancinante et vicieuse, et il referma doucement les yeux à la sentir se dérober à lui pour s’enfuir. Un réflexe venu tout droit du passé força sa main à venir retenir délicatement la sienne. Le contact ne dura pas plus de quelques secondes, mais fût suffisant pour laisser une empreinte brûlante le long de son épiderme. Les battements désordonnés de son coeur en bout de course le firent grimacer, et il releva les yeux vers elle un bref instant avant de lui rendre sa liberté. Elle lui avait déjà cédé tellement de choses ce soir… Il n’avait pas le droit d’en réclamer davantage. Pourtant, alors qu’il ne pensait pas que ce soit possible, Aureen surprenait encore en lui enfonçant une nouvelle flèche en pleine poitrine. Elle avait haussé le ton, elle qui ne le faisait jamais, et ses mots lui firent l’effet d’un poing dans le ventre. Un, sous lequel il se sentit vaciller un instant en reculant d’un pas.  — Aureen… Qu’il commença à voix basse avant de se mordre la langue et serrer les poings. Il n’y avait rien à dire, rien à ajouter. Ce ne serait jamais assez. Le coup de grâce était bien plus douloureux que tout ce qu’il avait pu éprouver jusqu’à présent. Mais ce n’était finalement que justice. Aussi, sans oser un regard dans sa direction, il acquiesça en silence au reste de ses paroles. Au prix d’un effort colossal, il la laisserait partir cette fois-ci. Pas parce qu’il abandonnait, mais parce qu’elle méritait tout le temps dont elle aurait besoin.  — Des fois que tu aurais des doutes à ce sujet, sache que je ne renoncerai pas. Je retrouverai mon chemin vers toi. Ponctua-t-il à son tour, un mince sourire sur les lèvres pendant qu’il la regardait s’éloigner en venant récupérer la veste qu’elle avait délestée. Seul au milieu d’un couloir devenu subitement bien trop grand, Flynn poussa un soupir en basculant la tête en arrière. Son vêtement de nouveau en place sur ses épaules, il s’immobilisa brièvement alors qu’il s’apprêtait à faire demi-tour. Ici encore, sa peau frissonna doucement lorsqu’il prit conscience du parfum qui se trouvait dorénavant tout autour de lui. Une senteur délicate et délicieuse, qu’il connaissait par coeur pour l’avoir trop souvent senti lorsqu’il embrassait la naissance de sa nuque. Le nez enfouit dans le col de sa veste, Flynn referma les yeux en savourant tristement le cadeau qu’elle lui avait offert bien malgré elle. Des effluves fruitées, agréables et dont il ne se lasserait jamais. Voilà de loin la plus belle offrande qu’elle pouvait lui faire. Au moins ainsi, il aurait un peu l’impression de l’avoir à ses côtés en permanence. Pas de fantôme, pas d’ombre ni d’illusion. Juste elle, son envoutant parfum et peut-être un beau jour sa main dans la sienne.
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