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Julian Carlyle
goin' down the bayou, takin' you all the way
Julian Carlyle
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The noblest art is that of making others happy.
@ree tragger


⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅ ⋅

Shadowspire, Nighon ;

Le retour du fils du roi au sein des terres de Nighon fût loin de passer inaperçu. Si jusqu’à présent Flynn était parvenu à se défaire de ses obligations auprès de Larkin, ce dernier avait fait comprendre que sa présence à Shadowspire ne relevait désormais plus de sa volonté. Elle était exigée et ne laissait place à aucune forme de contestation. La lettre signée de la main de son père était évidement accompagnée de menaces que l’illusionniste aurait eu tort d’ignorer. A contre-coeur donc, on avait pu l’apercevoir quitter les neiges éternelles de Frostväll  en laissant derrière lui une princesse à peine retrouvée pour regagner les ténèbres de ses origines. Raisa, sans surprise, fût celle qui su accueillir son fils aîné de la plus douce des manières. Le seul visage peut-être qui manquait à la vie qu’il avait choisi de mener loin de son bourreau de père. Le regard de la reine demeurait tendre et bienveillant, mais c’est avec prudence qu’elle prit soin d’avertir son garçon quant à la raison pour laquelle il avait été appelé à regagner le château noir. De toute évidence, Larkin ne prendrait jamais la peine d’imposer une telle rencontre si son désir se résumait simplement à prendre des nouvelles de son fils. Lorsqu’enfin on escorta Flynn jusqu’à la salle du trône où il siégeait, ses intentions ne se firent pas attendre plus longtemps. L’échange ne dura pas plus d’une heure mais fût animé au point d’avoir réussi à être perçu par tout le royaume. On entendit voler les cruches de vin qui reposaient sur la grande table, s’effondrer les armures qui ornaient vaillamment les marches de la salle et on devina même les insultes proférées par le plus jeune à l’égard de son géniteur. Et lorsqu’enfin le roi se décida à dégainer l’épée Vorpaline de son fourreau, ce fût pour aller à la rencontre de la gorge du fils déshérité. L’orage qui grondait à ce moment-là sur Nighon paru être d’une douceur incomparable face à celui qui dansait dans les yeux d’un prince qui n’en était plus un. Banni de la cour royale, on venait de le priver de son titre et donc, par le fait, de sa place au sein du château. Si en soit la nouvelle ne trouvait que peu d’intérêt à l’égard du concerné, la promesse de la part du souverain de terminer ce qu’il n’avait pas été en mesure d’achever raisonna comme une ultime provocation à l’oreille de son garçon. Le sous-entendu était évidemment dirigé vers celle qui avait survécu à la boucherie d’Erendieren. Cette idée-là, plus qu’une autre, n’eut aucun mal à se frayer un chemin jusqu’à sa poitrine et le faire imploser d’une rage absolument terrible. La pointe de la lame alla jusqu’à entailler la peau du cou que Flynn lui présentait volontairement pour y dessiner ce qui marquerait une promesse sanglante de vengeance. La cicatrice serait bien moins impressionnante que celle qui déchirait la peau d’Aureen, mais tout aussi symbolique. Quant au reste, c’est la reine qui se chargea de mettre fin au calvaire auquel elle avait assisté dans l’ombre. L’ordre fût donné à Flynn de s’en aller pour ne jamais plus revenir. Une main ferme mais se voulant suppliante posée sur son épaule, Raisa était parvenue à l’arracher à son époux avant de l’accompagner jusqu’aux portes du château. Arrivé en tant que prince, et expulsé comme un vulgaire pantin. Le maître d’Oqitara emportait avec lui le bannissement de toute sa troupe jugée ridicule par celui qui fût jadis leur roi. L’avait-il seulement été un jour.


*  *  *  *


Le retour au sein de Frostväll fût bien plus rude que tout ce qu’il aurait pu imaginer. Les nouvelles se répandaient bien trop vite et c’est donc sans la moindre surprise que Flynn confronta une Elsa d’ores-et-déjà informée du statut qu’était le sien dorénavant. Egale à elle-même, comme toujours, la reine lui ne servit aucun jugement ni aucune remarque désobligeante quant à sa toute récente déchéance. Leur conversation tourna brièvement autour de la requête qu’il eut un mal fou à formuler. Le sentiment de honte était bel et bien réel. De prince fortuné, il était dorénavant réduit à quémander un foyer pour ceux qui, par son unique faute, n’en possédaient plus. Aussi, et dans sa grande générosité, Elsa lui avait offert à lui et ses camarades de quoi trouver à se loger au sein d’un petit village du royaume réputé pour ses alcools et ses esprits fêtards. Un antre finalement idéal pour cette troupe littéralement mise à la porte par leur souverain. Une proposition qui fût accueillie comme un soulagement éphémère de la part du magicien avant qu’il n’aille regagner ceux qui l’attendaient de pied ferme au sein d’une petite taverne isolée. Ils se tenaient tous là, pintes à la main et prêts à accueillir leur maître enfin de retour à leurs côtés. N’y avait peut-être que Lyla qui ne partageait pas l’effervescence de ses camarades, debout et les bras croisés au dessus de la poitrine. Bien sûr. Elle savait. Si pas, elle saurait s’en douter rien qu’en posant un oeil avisé sur son ami. Elle était là toute la magie de leur relation : pas besoin de mots pour s’exprimer, la plupart du temps de simples regards suffisaient amplement. Flynn s’était installé sur l’un des tabourets près du comptoir, aussi amer qu’on puisse l’être et les lèvres pincées. Le vacarme autour d’eux cessa subitement, et c’est peut-être à ce moment-là qu’ils comprirent tous que quelque chose n’allait pas. — Certains d’entre-vous s’en seront probablement doutés, ou auront peut-être tout simplement entendu des bruits de couloir… Peu importe. Quoiqu’il en soit, pour une fois les rumeurs disent vraies : le roi a pris la décision de me déshériter et de me bannir du royaume. La prise de parole en public ne l’avait jamais effrayé. Au contraire : Flynn était roi au milieu de la foule. Pourtant ce soir, il pouvait sentir son coeur s’emballer à chaque mot prononcé. — Moi ainsi que toute la troupe. Poursuivit-il doucement, la voix rauque et une grimace le long de ses traits. Il n’avait même pas le courage de lever les yeux vers sa petite assemblée qui avait visiblement la politesse de ne pas vouloir l’interrompre. — La reine Elsa a accepté de nous recueillir à Frostväll, mais bien entendu sous certaines conditions qui devront impérativement être respectées. Ce royaume n’a strictement rien à voir avec le nôtre. Il fît une pause, se mordit la lèvre avant de reprendre la maladresse prononcée dans un soupire. — Ce qui fût le nôtre. Son regard trouva finalement la force de se lever vers leurs visages avant de venir se poser sur celui de sa djinn un court instant. Il inspira une bouffée d’air en posant une main fiévreuse contre son front. — Bref. En tout cas, je ne suis plus votre prince désormais, ni quoique ce soit d’autre d’ailleurs. Vous êtes libres de partir pour ceux qui le souhaitent. Je n’ai absolument rien à vous offrir pour vous faire rester, et croyez bien que j’en suis navré. La défaite était cuisante et horriblement honteuse. Il avait pleinement conscience du poids de ses mots, et s’en voulait terriblement de faire subir une telle chose à ces hommes et à ces femmes qui, en fin de compte, était tout ce qu’il lui restait ou presque. — Ce n’est pas tout à fait la fin que j’imaginais pour Oqitara. Ponctua-t-il dans un soupire en refermant les yeux. Ce spectacle  et ce jeu grandiose qui avait pu faire rêver des milliers de fanatiques, réduit à devoir se séparer faute de pouvoir continuer l’aventure. Il avait lamentablement échoué sur tous les points, avec Aureen plus que tout. Et voilà qu’en plus de récolter tout le mal qu’il avait semé auparavant, Flynn avait emporté dans sa descente aux enfers les quelques rares âmes qui avaient été suffisamment folles pour accepter de la suivre. — Oqitara n’est pas seulement un lieu Flynn.  La voix grave de Nigel s’était élevée, l’arrachant à ses démons pour lui faire arquer un sourcil pendant qu’il prenait enfin le temps de les regarder un par un. A sa grande surprise, aucun n’avait bougé. Ils étaient tous là, assis, silencieux et méditant sur les annonces qui venaient d’être faites. Pas de colère ni d’indignation, seulement quelques hochements de têtes pour soutenir les propos très justes de leur confrère. — C’est vrai. Ils pourront toujours essayer de nous remplacer ces idiots, z’y arriveront pas ! C’est nous qui formons le spectacle et les faisons rêver. C’est nous Oqitara. Tant pis pour eux, ‘le regretteront. Marcus, le plus jeune illusionniste du groupe, venait de se relever en levant sa pinte presque vide et en saluant l’assemblée d’une courbette maladroite, un clin d’oeil à l’adresse de son mentor. Le mouvement était inattendu et pour ainsi dire inespéré. Un baume sur l’âme atrophiée de celui qui se présentait aujourd’hui devant eux. Flynn n’en montra rien évidemment. Il demeura les lèvres pincées et le regard vrillant ici et là à la recherche d’une pique à éviter. Mais rien ne vint troubler ce soudain élan d’espoir qui se dessinait brièvement sous ses yeux. — Puisque Nighon ne veut plus de nous, rien ne nous empêche de continuer le show ici. On a seulement besoin de toi pour nous guider. Tous ensemble ou rien du tout. Il y avait dans la voix du magicien tout le respect que ce prince déshérité jugeait ne pas mériter. Touché et plus encore par les dizaines de voix qui s’élevèrent à l’unisson pour l’appuyer, Flynn sentit son coeur se soulever. Pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité, il laissa un sourire vrai et sincère venir courber la commissure de ses lèvres. Un sourire de ceux qui présageaient de grandes choses, les yeux brillants d’émotion et d’où venait de naître la petite flamme d’une toute nouvelle ambition. — J’imagine dans ce cas que le spectacle ne peut et ne doit que continuer. Enonça-t-il le plus calmement du monde en se relevant lentement, le regard braqué en direction de Lyla. Ainsi soit-il.

*  *  *  *

Rivareal, Frostväll ;

Les invitations pour assister à la grande représentation qui aurait lieu ce soir avaient toutes été envoyées il y a de cela plusieurs semaines. Aucun royaume n’avait été oublié, pas même Nighon où la reine - et uniquement la reine - s’était naturellement vue adressée l’une ces convocations. Les rumeurs avaient largement dépassé les frontières du pays glacé et se répandaient dorénavant à travers tout Erathia. Le prince banni avait donc bel et bien refondé son équipe pour recréer à Rivareal ce qui avait autrefois été l’une des fiertés du pays des ombres. Un spectacle grandiose où les enfants de Frostväll avaient joué un rôle majeur en faisant promouvoir certains aspects censés être tenus secrets. Un simple et innocent coup de bluff volontairement lancé par le maître de cérémonie pour attiser et nourrir la curiosité du public à venir. La curiosité serait, entre autre, ce qui pousserait la foule à venir se presser au sein de l’énorme chapiteau qui se dressait dorénavant aux côtés du village enneigé. Et parce qu’à force de représentations il était devenu expert en la matière, Flynn avait visé juste en propageant volontairement de minces indices à propos de leurs innombrables numéros. Le bouche-à-oreille était une technique bien plus efficace que les pancartes et les mots sur une invitation. Les gens se questionnaient, mourraient d’impatience à l’idée de pouvoir assister à ce qui avait l’audace de se prétendre comme étant le plus grand des spectacles que le monde ait connu. Et puis enfin, arriva le grand soir. Les gens, attroupés devant l’entrée, s’émerveillaient devant la hauteur prodigieuse du chapiteau et les quelques petits tours mis à leur disposition pour les faire patienter. Des étincelles se mirent soudainement à scintiller dans la pénombre, s’envolant telles des étoiles pour se réunir et prendre la forme de différentes lettres. De minuscules petites lucioles qui devinrent rapidement un mot, puis un autre, jusqu’à former une phrase : Bienvenue à Oqitara. Dans la foule, certains échangèrent des sourires entendus pendant que d’autres continuaient d’observer avec admiration ou perplexité les lueurs dans le ciel. Puis les portes tremblèrent un instant avant de s’ouvrir et Flynn, perché dans l’ombre des gradins, sentit son coeur s’emballer d’excitation sous la vision d’un public qu’il avait hâte de pouvoir éblouir aux côtés des siens.

Il avait passé tellement de temps derrière son miroir, à corriger les plis de sa veste rouge de cérémonie, à remettre en place quelques mèches de ses cheveux noirs et à se tenir plus droit qu’il ne l’avait jamais été. Tout devait être absolument parfait. Dans la posture, la tenue et l’expression du visage. Des semaines qu’il ne dormait plus ou presque, hanté par l’oeuvre de sa vie et tout particulièrement par cette soirée. Bien loin de l’image du prince qu’il avait un jour été, Flynn irradiait aujourd’hui d’une toute nouvelle prestance nettement plus glorieuse que tout ce qu’il avait été jusque là. Lyla ne s’était évidemment pas privée d’un soupire et de quelques remarques sarcastiques à son égard en lui apportant le détail qui compléterait et sublimerait encore un peu plus sa tenue si c’était même possible : son haut de forme. Encore une fois, les regards suffiraient, et c’est le coeur gorgé de reconnaissance qu’il pris le chapeau pour le porter à sa tête, un sourire éblouissant traînant sur la commissure de ses lèvres. — Allons-y. La scène nous appartient de nouveau. Souffla-t-il d’un air enjoué en ponctuant ses dires d’un clin d’oeil pour se diriger ensuite vers ce qui allait être son plus beau terrain de jeu.

Lorsque les invités eurent pris place et que les lueurs s’éteignirent soudainement, le show démarra presque immédiatement. On pu entendre les premières notes d’une musique entrainante suivi de peu par les voix des artistes qui se mirent à chanter au milieu de la pénombre. Et sous une explosion de lueurs différentes, la foule pu accueillir l’ensemble des interprètes s’avancer tels des rois sur la piste qu’était la leur. Ils dansaient, volaient presque en réalisant leurs figures irréelles et embrasaient littéralement leurs spectateurs avec une entrée aussi phénoménale que prodigieuse. En l’espace de quelques minutes, ils étaient parvenus à faire tomber le voile de la réalité pour emporter avec eux l’intégralité du chapiteau dans un décor somptueux et fantastique. Sans interruption ni le moindre faux-pas, ils souhaitaient la bienvenue à tout ce beau monde qui s’était déplacé pour venir à leur rencontre, donnaient tout pour rendre l’instant encore plus magique qu’il ne l’était déjà. La série de gestes était précise, et leur synchronisation parfaite. Flynn, grand maître d’orchestre au milieu de tous, ne fit son entrée qu’à la toute fin de ce premier numéro. Les bras écartés, accueillant et se joignant volontiers au reste de la troupe, il échangea des regards entendus aux visages autour de lui en se plaça au milieu de cette minuscule armée qu’il était parvenu à fonder. Cette nouvelle famille était devenue la sienne, et une à laquelle il était tout particulière fier d’appartenir. Ladies and Gentlemen, au nom de toute l’équipe qui m’accompagne ce soir, je suis heureux de vous accueillir pour célébrer la renaissance du plus beau spectacle de votre vie. L’homme de scène avait reprit le masque qu’il portait divinement bien. L’appréhension du spectacle s’était évaporée pour laisser apparaître un personnage bourré d’une exquise assurance, les mouvements élégants et les yeux brillants de malice. Il était aller au devant de la scène, grimpant des marches imaginaires pour se hisser à la hauteur des regards braqués sur lui. — Ne vous fiez surtout pas aux apparences et soyez tout ouïe, il se pourrait bien que vous soyez surpris par les incontournables talents des artistes que vous verrez défiler sous vos yeux. Laissez-vous emporter, lâchez prise pour une fois, et oubliez ce que vous pensiez savoir de tout ce qui vous entoure. Rien de ce vous pourrez voir à l’intérieur de ce chapiteau n’est réel… Ou presque. A vous d’en juger. Le ton employé demeurait aussi mystérieux que joueur. C’est après tout ce qu’il désirait instaurer ici comme climat : arracher ces gens à leur quotidien, leur faire oublier la guerre et les enjeux politiques du monde extérieur pour savourer un bref instant d’une trêve éphémère. Pour cette raison d’ailleurs, la troupe s’était élargie et avait accueilli de nouveaux artistes. Des magiciens issus de tous les royaumes et plus seulement de Nighon. Leaf en témoignait en ayant regagner leur petite famille et prenait son rôle bien plus à coeur que n’importe quel autre interprète. — Maintenant, je vais clôturer ce discours en vous confiant un dernier petit secret. Les habitués ne seront pas étonnés d’entendre qu’ici, à Oqitara, nous aimons entamer nos représentations par un show plus vrai que nature. Dans le numéro qui va suivre, pas de magie, pas d’illusions. La voilà, notre petite touche de réalité pour vous faire rêver les yeux ouverts. Alors sur ces confidences chers amis, je vous souhaite de passer une belle soirée et un bon spectacle. Et bienvenue au cirque où absolument tout est possible. C’est à cet instant que le temps sembla soudainement se figer. Son regard d’ébène gravitant à travers les visages qui l’entouraient, le maître de cérémonie sentit son coeur louper un battement en s’arrêtant sur les deux perles bleues qui l’observaient au loin. Aureen. Elle était venue. Lui qui avait douté de sa présence ce soir venait de sentir sa poitrine se gorger d’une immense joie et, étonnamment, d’une certaine fierté. Malheureusement, il ne pu s’attarder plus longtemps à sa contemplation et fût contraint de détourner le visage non sans afficher un doux et tendre sourire à son égard. Puis il reprit le flambeau du magicien et disparu avec l’ensemble de l’équipe dans un nuage de fumée blanche pour que puissent retentir les notes de la prochaine musique et ses paroles. You know i want you, it’s not a secret i try to hide (…)

Sous les regards émerveillés suspendus à eux, Lyla et Flynn donnèrent absolument tout ce qu’ils avaient pour ce numéro si particulier. Ils enchaînaient des figures, volaient autour du public sans jamais cesser de se quitter des yeux. Ici, aucune magie ne venait embellir leur show. Ils n’étaient qu’une femme et un homme ordinaires, se donnant à un ballet dangereux et répété maintes et maintes fois jusqu’à obtenir la perfection désirée. Difficile pour ces illusionnistes ne pas avoir recours à des tours pour rendre la chose encore plus belle, mais Flynn avait insisté sur ce point-là. Et le résultat, à en croire les acclamations et les hoquets impressionnés du public, en valait largement la peine. Le binôme irradiait, tournant autour de la foule en étant suspendu au dessus du vide par de simples cordes. A ce stade, la moindre erreur pourrait leur être fatale, mais puisqu’ils étaient à ce point parfaits et méticuleux et partageaient ensemble une confiance infaillible, ils ne récoltèrent que les applaudissements et les cris de spectateurs comblés. Le reste des numéros s’enchaînèrent sans interruption. Les scènes, les musiques et la magie reprirent leur place de droit. Les illusions étaient absolument éblouissantes et chaque personnage incarné se faisait un plaisir de jouer avec une assistance captivée et aussi enjouée qu’on puisse l’être. Ils frappaient des mains, dansaient, faisaient apparaître sous des yeux ébahis des flammes de toutes les couleurs et d’étranges bulles qui se transformaient en une pluie d’étoiles filantes. Tout pour les arracher à un quotidien trop cruel et représenter ce que dont finalement les mélanges de magies étaient capables. D’Erendieren à Nighon en passant par bien d’autres royaumes, à Oqitara les origines ne comptaient pas. Ils étaient frères et soeurs, des magiciens comblés et talentueux réunis pour vendre le plus délicieux des spectacles. Ici, les rêves étaient devenus leur réalité. Et une dont le maître de cérémonie ne saurait jamais se lasser. Et tandis que résonnaient les dernières notes de leur plus beau moment, Flynn et tout le reste de ses camarades saluèrent les acclamations dont on les gratifia en leur servant une belle et splendide révérence en se penchant en avant. Main dans la main, ils formaient une chaîne que même un roi fou n’avait été capable de briser. Personne ne pourrait jamais les empêcher de vendre de la joie autour d’eux, et ce soir, le pari était pleinement réussi.
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Ree Tragger
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“ Ce n'est pas comme si tu pouvais rebrousser chemin, de toute façon.  ”  Non, c'est vrai. Aureen inclina la tête pour en convenir, les lèvres armées d'une moue d'embarras. Le palais se trouvait fort loin, et elle serait seule à se dérober à une soirée qui promettait bien des prodiges. “ Toujours le bon argument.   ” Le nez presque collé contre la vitre, elle y souffla un grand coup, créant ainsi une buée née d'une angoisse passagère. Jack, curieusement silencieux depuis, échappa un rire coquin. Elsa, qui n'était jamais à court d'argument et dont la répartie était inégalée, lui accorda un rictus de joie moyennement contenue. Elle-même avait exprimé un enthousiasme infini quant à la perspective d'une soirée de spectacle. Ils en avaient tous rudement besoin après avoir subi les affres de trop de batailles perdues et essuyé d'inestimables pertes. Fou, que le réformé prince du Royaume qui causait encore tant de mal soit à l'origine de l'initiative. Qu'il soit celui à qui on avait volontiers confié la lourde tâche d'appliquer un baume, même éphémère, même dérisoire, à tous les coeurs perdus, brisés, hantés. Dont le sien. D'aucuns diraient particulièrement le sien, mais Aureen voyait là surtout une tentative de la part de Flynn d'affirmer ses intentions les meilleures maintenant qu'il était lui aussi un rejet de cette guerre. Ça auprès d'un monde perplexe, sur ses gardes, voire hermétique. Nulle doute qu'il parviendrait à ravir et réchauffer quelques coeurs ce soir, si pas un grand nombre. Flynn était un séducteur né. Elle, mieux que quiconque, était en mesure de l'affirmer. Un don qu'il avait l'opportunité ici de mettre au service du bien commun, après une vie à n'en faire qu'une arme de plus au service de Nighon, de sa couronne, et de seule personne.
Son effort de sérénité précaire était régulièrement entrecoupé par une réticence mêlée de crainte. Chaque pas amenait un doute, une inquiétude. Elle ne s'était pas trouvée au sein de pareille foule depuis bien des lunes, et même s'il ne se trouvait aucune princesse plus jalousement surveillée que celle-ci, Aureen craignait plus que tout les attroupements. Elle sursautait à toutes les mains tendues, se sentait déshabillée par le moindre regard, et dieu seul sait combien on s'attardait sur la petite impératrice de la défunte Erendieren. Enfin sur son siège, elle se laissa convaincre de profiter de l'instant comme s'il s'agissait du dernier. De laisser les couleurs la charmer, les effluves l'envouter, et de trépigner de langueur à son tour.  Avant que les lumières ne se tamisent, il ne restait que la crainte de tomber de nouveau sous le charme de Flynn pour l'empêcher de profiter pleinement du spectacle, mais celle-ci comme toutes les autres, périt à l'instant même où le maestro grandiloquent

Lui, devant son miroir, à contempler un reflet qui avait dramatiquement changé et qui restait pourtant on ne peut plus reconnaissable. Les habitudes étaient revenues, pour ceux pour qui elles n'étaient pas profondément ancrées, gravées à la plume impérieuse et à l'encre d'une fascinante routine. Poussée par instinct moqueur, Lyla ricana dans son coin à le voir se coiffer et se recoiffer, ça pour gâcher en coiffant l'illustre et inévitable haut de forme. “ Crétin, ” grommela-t-elle entre ses lèvres tirée en un semblant de sourire mesquin. Une façon bien à elle de lui faire comprendre que tu nous gonfles avec tes cheveux et ta gonzesse, mais surtout l'équivalant d'un souhait de chance qu'on ne formule jamais à voix hautes par crainte de provoquer la malchance ; pouvaient-ils seulement être plus malchanceux qu'ils n'étaient déjà ? Après tout, ils étaient désormais les parias auprès de bien des royaumes, mais surtout de leur propre patrie. Pas que leur exil forcé ait causé une quelconque émotion en elle, à part peut-être la satisfaction de s'enjoindre à une cause bien plus noble que celle revendiquée par le roi démodé et inapte. Ainsi donc, le spectacle avait une chance de prospérer, voire de croitre, et pouvait enfin retrouver le droit chemin sur lequel il aurait toujours dû être. Oqitara, depuis bien des années, s'étaient perdues entre les névroses de Flynn. Le spectacle de couleurs et de fanfares s'était mué en une cacophonie bruyante dégobillant toutes les teintes de noirs. Mais ici, il n'y avait que rouge pour la passion, de l'or pour l'espoir. Née prête, Lyla, convint d'un regard qu'il était temps, ça sans se presser. Sifflotant distraitement dans la jupe du chapiteau comme ci tout ça n'avait aucune espèce d'importance, elle glissa un dernier deal à Flynn avant qu'il ne se lance. “ 100 pièces pour celui qui reçoit le plus de compliments.  ” Pour sa soirée d'après, pleine de promesses et de débauche. Si le froid ne l'avait pas convaincue de trainer à Frostväll, Rivareal offrait des arguments non négligeables.

Elle avait applaudi avec joie, ri, souri, s'était laissée malmener par l'angoisse et l'audace de certains numéros, conquérir par la beauté d'autres. Aureen avait la chance d'avoir assisté à bien des spectacles dans sa vie, mais convint volontiers que celui-ci affirmait son illustre réputation. Formidable, à quel point le public était pendu aux lèvres d'un merveilleux orateur qu'elle avait été incapable de quitter des yeux, moins encore de ne pas admirer. Flynn ne lui avait jamais semblé si à l'aise, si prompt à danser avec la vie, le pas déterminé et galant, les bras grands ouverts. L'on s'était copieusement régalé des effets, des mises en scènes, de la magie sublimée dans toutes ses tenues, surtout les plus extravagantes, en entre les mains expertes de chaque joyau de magicien illusionniste. Le temps de ce soir, elle s'était laissée emporter volontiers dans un moment d'insouciance, hors du temps et de l'assaut des vagues. Le coeur gonflé et les yeux brillants, elle se laissa guider parmi les derniers, discuta avec un rare enthousiasme les quelques détails de ce qu'elle venait de voir avec Penny, qui semblait s'être elle aussi déridée. Elles arrivèrent toutes deux bien après Jack et Elsa, bras-dessus bras-dessous, et on arrêta pour elle une cohue pour en démarrer une autre. Immédiatement, on se tourna vers elle. Une troupe entière, composée d'artistes de toutes les formes, de tous les genres, à l'arrêt et le souffle court, pour honorer solennellement la survivante d'un déplorable massacre auquel ils ne voulaient pas être mêlés. “ Bonsoir tous, ” fit-elle timidement, après quelques trop longues secondes d'un silence oppressant. Inévitablement, son regard trouva Flynn, à qui elle adressa un sourire hésitant, ne sachant par où commencer, ou même si la troupe avait à coeur de recueillir ses impressions. Ils étaient, après tout, nés de nations ennemies. Mais il ne restait qu'elle, et eux, loin de leurs foyers respectifs, loin des conflits, loins des tyrans et des despotes. Les lèvres pincées, elle voulut dire quelque chose d'autre, quoi que ce soit, pour tromper les murmures qui s'élevèrent autour d'elle. La troupe la considéra longuement, plus impressionnée et peut-être fascinée par la splendide image qu'elle offrait. C'était, après tout, la première fois qu'ils découvraient la fameuse Aureen.   “ Mes amis, avons-nous déjà été gracié par pareille beauté ?! Princesse Aureen, je –  ” Armando tenta de se présenter, et parvint à lui ravir un baisemain avant qu'une voix plus familière ne s'élève et tranche. “ Couché, Mando.  ” Dans son coin, Lyla leva les yeux au ciel. Ces hommes, eeerrgh. Elle ne fit rien du commentaire, mais on devina aisément sa pensée.   “ Mes félicitations à tous, nous avons adoré. J'ai adoré. ” L'enthousiasme était encore timide, mais existait malgré tout. Elle couronna ses mots d'un sourire tendre, à faire fondre le coeur de quiconque. Voilà là la pauvre offrande qu'elle avait à offrir à cette merveilleuse cohorte ; et une dont on se contenterait volontiers. “ Mais j'ai tout particulièrement aimé ton numéro, Lyla, ” précisa-t-elle, en penchant la tête vers la concernée. Lyla se redressa d'un bond, régalée, fière au-delà de tout entendement. Surprise, Aureen se demanda si ce n'était pas la première fois qu'elle voyait un sourire sur ses lèvres. Le pas ferme, Lyla se planta devant Flynn et osa une main dans la poche intérieur de sa veste. “ Ah-ah ! Je gagne ! Mange mon incontestable supériorité, loser !   ” L'emballement général débuta alors qu'elle extirpait de sa poche un sac de pièces. Nigel, Marcus, Jovan, tous entrèrent dans une liesse communicative. Lyla avait gagné bien des compliments ce soir, mais il avait été convenu, peut-être dans le dos de Flynn, que les royaux compteraient pour plusieurs. Alors Aureen... Un compliment d' Aureen comptait aux yeux de Lyla bien plus que tous les autres, et elle était assez confiante pour s'imaginer qu'il en serait de même pour Flynn. Elle avait aimé, et parce qu'elle avait souffert plus que tout, on l'avait considérée comme une cible primordiale. “ En vous remerciant et en vous souhaitant une excellente fin de soirée, votre majesté. ”  Elle se pencha avec respect et diligence auprès de la princesse, et s'excusa avant de s'en aller.  Ils avaient gagné... Gagné le droit d'aller se saouler sur le compte du patron. Son sac de pièces dans les mains, Lyla quitta le chapiteau sur les épaules de ses camarades, emportant Penny dans leur sillage et laissant ainsi une princesse et son prince profiter d'un moment. “ Je comprends pourquoi ça te passionne tant,  ” fit-elle, en jetant un regard au-dessus d'elle, se régalant du moindre détails qu'elle aurait loupé, avant de couler son prince sous un regard énamouré, mais malgré tout prudent. Toujours.   “ Je ne te garde pas plus longtemps, le reste de ton public t'attend, mais je voulais te féliciter dans les formes. J'ai passé une merveilleuse soirée,  ” acheva-t-elle, les mains dans le dos. Ils avaient provoqué un miracle ce soir. Ces moments de petits bonheurs étaient trop rares, ses sourires l'étaient davantage. Tout ça grâce à un peu de magie, un peu de passion, et peut-être un peu d'amour. Parce que si elle s'était régalée de ce spectacle, peut-être sa seule présence avait-elle inspiré un illusionniste à se surpasser, qui sait.
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Des joyaux à la place des yeux, il s’était régalé de la moindre petite seconde passée sous le tonner d’applaudissements conféré par leur public. Le temps d’un soir, Flynn et sa troupe redécouvraient avec allégresse les joies du spectacle et le bonheur de pouvoir distribuer du rêve et des sourires grâce à leur magie. N’y avait rien de plus audacieux que d’avoir fait croire au monde entier qu’ils délivraient le plus grand et le plus somptueux des shows qu’Erathia ait jamais connu. Un pari risqué mais qu’ils avaient visiblement remporté compte tenu de la horde de compliments que l’on déversa à leur adresse lorsque des dizaines, si pas des centaines de personnes se pressèrent devant eux pour les féliciter avant de rejoindre la sortie. Les artistes se tenaient là, regroupés et accueillaient avec joie la bonne humeur et les compliments adressés à l’égard de leurs prestations. A bout de force, le maître de cérémonie peut-être plus que les autres, chacun continuait malgré tout de sourire et plaisanter à la moindre opportunité. Voilà bien des lustres qu’on avait plus eu l’occasion de voir cette troupe partager un tel moment de complicité. Ça jusqu’à ce que l’élite royale ne décide de se présenter à eux, coupant les souffles et instaurant un silence presque religieux au milieu du vacarme et des rires.  Flynn sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine en même temps que son dos se détacha de la poutre sur laquelle il s’était appuyé. — Aureen. Souffla-t-il à voix basse, un sourire béat étirant sa commissure quand ses yeux se mirent soudainement à étinceler d’une curieuse lueur. Les murmures s’étaient élevés autour d’elle, et inévitablement il sentit le regard de ses camarades s’attarder tantôt sur la princesse, tantôt sur lui. Ils la découvraient enfin, cette femme qui avait fait perdre la raison à leur maître et ami. La réflexion arrachée par Mando eut pourtant raison de la tolérance de l’illusionniste, et força un grognement offusqué dans sa direction en le voyant s’emparer de la main de sa princesse pour y déposer un baiser. Son sang ne fit qu’un tour et il se mordit les lèvres presque à sang pour ne pas succomber à l’envie de venir agripper l’artiste par le col de sa chemise. Fort heureusement pour eux, Lyla se chargea de le renvoyer à sa place pendant que Flynn le toisait d’un oeil fou de rage. Pire encore lorsqu’il entendit la précision apportée par Aureen quant au numéro qu’elle avait tout particulièrement apprécié. — Tu… Quoi ? Non ! Outré, il l’était. Vexé, probablement aussi. Et parce que cet ancien prince orgueilleux ne pouvait réprimer une grimace affligée, il fusilla sa djinn des yeux avant de les lever au ciel et se résigner à sa douloureuse défaite. — A charge de revanche Lyla. On règle ça bientôt autour d'une partie d’échecs. Siffla-t-il, un peu trop amer pour paraître amusé ; ça, avant de se souvenir que leurs derniers jeux s’étaient soldés par de cuisantes défaites pour lui. — En fait, non, oublie. Il ponctua ses dires par un horrible sourire qui se voulait tout sauf ravissant, et la laissa prendre son dû en écartant les bras. S’il n’y avait pas eu la plus délicieuse des excuses devant lui, sans doute se serait-il joint au cortège d’artistes pour aller fêter cette nuit qui était la leur. Dans un soupir et un regard entendu, il remercia silencieusement sa partenaire pour avoir embarqué le reste de la troupe et enfin, laisser un peu d’intimité à ce semblant de couple abandonné sur place. Il les regarda partir, une boule d’appréhension à l’estomac avant de réunir tout le courage dont il était fait pour reporter ses deux billes noires vers le diamant qui se tenait à quelques pas de lui. Enfin, il pu prendre le temps et le soin de la détailler en s’approchant prudemment d’elle, les bras croisés dans le dos et la posture peut-être trop solennelle pour un moment supposé être privé. — Ils avaient dit que tu ne viendrais pas, que je ne devais pas me faire d’illusions à ce sujet… Et je dois bien admettre que je n’y croyais pas moi-même quand je t’ai vue. Mais t’es quand même là alors… Merci. Ça compte beaucoup. Confia-t-il, un adorable sourire d’enfant étirant les traits de sa commissure. Nul ne saurait dire s’il s’agissait de l’euphorie due au spectacle ou cet air particulièrement enjoué qu’elle lui offrait, mais Flynn détonnait d’une curieuse et douce assurance. Une qu’il n’avait plus montrée à son égard depuis leurs retrouvailles. L’homme affligé par les remords avait laissé place à un chef d’orchestre grandiose, un homme plus que l’adolescent capricieux et dépressif qu’il avait été durant tout ce temps. Ces moments étaient rares, pour ne pas dire uniques dorénavant. Aussi, sans réfléchir et peut-être bercé par toute la magie qui grouillait encore au sein de cet univers fictif, Flynn se risqua à avancer une main vers elle en effleurant à peine sa joue d’une caresse. Un geste bref, déjà probablement démesuré, mais qu’il corrigea bien vite sans pour autant se sentir gêné de l’avoir commis. Il s’était toujours montré faible dès lors qu'elle se trouvait dans son sillage, et cette vérité ne serait jamais amenée à changer. Là encore, sa spontanéité pris le dessus lorsqu’elle lui fit part de ses derniers mots. — Non ! Non tu peux rester. Qu’il répondit précipitamment à la fin de sa maxime. Cette fois-ci, et sans qu’il n’en prenne conscience, ses deux mains s’étaient emparées de l’une des siennes. Il la tenait là, aussi doucement que faire ce peut, sa paume au creux de ses doigts comme pour appuyer un peu plus son désir de faire durer l’instant. Le contact lui arracha un étrange  sentiment de nostalgie qu’il tenta de masquer à l’aide d’un nouveau sourire en se raclant la gorge, puis il s’y déroba lentement en reculant d’un pas. — Désolé, c’est plus fort que moi. Qu’il commença en échappant un léger rire, une main posée contre sa nuque. — C’est juste que je suis épuisé, alors je suppose que le reste du public devra se contenter d’aller féliciter Lyla et les autres. Je ne suis jamais que l’homme qui portait le chapeau et m’adressait au public. Ils ont fait tout le reste, ils méritent leur heure de gloire. Il avait haussé les épaules sans détacher son regard du sien, avant de réaliser la maladresse de ses premières paroles. — Quand je dis épuisé… Je veux dire par là que je comptais aller prendre un peu l’air dehors alors… Peut-être que tu accepterais de m’accompagner un peu ? A bout de force, il l’était. Mais parce qu’elle se tenait là, juste devant lui, avec ce mince et discret sourire planté sur sa commissure, il jouissait de la plus belle des motivations. — Ou on peut rester là aussi, et je peux te montrer les coulisses du spectacle ? Ce que tu veux, peu importe. J’ai pas l’intention de te retenir si tu as des choses de prévues ou si on t’attend mais… Se disant, il tournait en rond auprès d’elle et désignait ici et là les détails du décor qui habillaient les lieux. Son terrain de jeu favori. N’importe quoi qui puisse la faire rester encore un peu. Il se laissa aller à un nouveau soupir avant d’agripper machinalement une corde suspendue et se laisser pencher de nouveau vers elle. — Je suis juste content de voir que je peux être encore capable de faire ça. Cette petite chose, juste là, qui te va si bien. J’aimerais en profiter un peu. De sa main libre, il désigna du bout de l’index ledit sourire qu’elle était en mesure de lui adresser ce soir. Le premier depuis si longtemps.
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