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Noor Kashyap
goin' down the bayou, takin' you all the way
Noor Kashyap
name : labonairs (jordane).
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let me down slowly. (jules)
rédigé Jeu 10 Juin - 23:36

Quarante-huit heures qu'elle ne dort plus, Noor, son téléphone greffé à sa main comme une extension de son propre bras, seule dans un appartement soudainement devenu trop grand sans la présence de Jules. La même rengaine, à chaque fois que son téléphone vibre pour annoncer une notification ou qu'elle entend des bruits dans la cage d'escalier, le coeur qui se serre, l'attention qui s'aiguise, l'espoir d'enfin le revoir revenir. Mais Jules, il n'est pas revenu, malgré ses dizaines de messages restés sans réponse, malgré les appels tombés sur la boîte vocale, malgré la traque intense de ses réseaux sociaux pour savoir où il est, ce qu'il fait et avec qui. Elle ne se reconnaît plus Noor, avec ses traits tirés, ses yeux bouffis et cernés, le teint gris et morne de celle qui ne trouve pas le sommeil, se perd dans ses sanglots de gamine au coeur morcelé à attendre, encore et encore qu'il lui revienne. Et quand elle n'est pas occupée à espérer, elle est occupée à ressasser leur dernière discussion dont les mots sont encore gravés à vif dans sa mémoire alors même qu'elle a toujours été de celles qui disent le fond de leur pensée avant de passer à autre chose. Elle se rappelle de sa voix qui monte, pour tenter de s'imposer dans l'engueulade, du calme froid de Jules tentant de calmer le jeu avant de perdre lui aussi son sang-froid face à ses reproches. Et puis il est parti. Aussi brutalement que ça. Elle l'a vu quitter le salon pour rejoindre leur chambre, s'emparer d'un sac et y foutre quelques affaires avant de se tirer sans qu'elle ait trouvé le moyen de l'en empêcher. C'était pas faute d'avoir essayé pourtant : elle s'était mise devant la porte pour le bloquer, l'avait supplié de pas partir comme ça, pas avant qu'ils aient pu s'expliquer, pas avant qu'ils se soient calmés, mais rien n'y a fait. Il n'a rien répondu, le visage froid et tendu de Jules a suffi à faire passer son message avant de disparaître à travers l'embrasure de la porte. Elle se demande s'il sait à quel point elle s'en veut, à quel point elle regrette, s'il prend sérieusement les innombrables messages dans lesquels elle essaie de faire malgré tout valoir sa cause, pas prête à admettre tous ses torts. Certains sont faciles à reconnaître, comme cette façon qu'elle a de s'emporter sans savoir s'arrêter, dépassant trop souvent les limites. Mais il y a aussi l'injustice de Jules, qui ne voit pas, qui ne comprend pas pourquoi elle vrille si facilement, qui n'a pas l'air de saisir qu'elle n'est pas dans son état normal. Il y a ses angoisses qui la dévorent parce qu'elle est en terrain inconnu et doit composer avec trop de changements à la fois. Puis il y a Chani, cette ex qui revient dans le décor l'air de rien et dont il semble ignorer que sa présence dans sa quotidien n'a rien d'anodine. A croire que y a que Noor qui n'est pas aveuglée, obligée de passer pour la copine jalouse et hystérique qu'elle n'a jamais voulu être, qu'elle n'a jamais vraiment été non plus. Elle se perd dans ses ruminations, une tasse de café dans une main et une énième clope dans l'autre quand elle entend enfin la clé tourner dans la serrure. Elle tourne brusquement la tête, renverse une partie de son café sur le sol et accueille la vision d'un Jules qui n'a pas l'air particulièrement plus en forme qu'elle non plus. « T'es revenu » elle souffle, une pointe d'espoir dans la voix. Elle n'y croyait plus. Noor repose sa tasse, cale sa clope dans le cendrier et s'approche de lui, prête à se jeter dans ses bras et effacer ces derniers jours de ce simple geste. Mais Jules, il reste parfaitement stoïque, le regard distant, si bien qu'elle interrompt son geste à mi-parcours, ses bras retombent misérablement le long de son corps. « Je veux pas te perdre » elle amorce, histoire d'ouvrir une discussion plus apaisée que la précédente et peut-être panser ses plaies.
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