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Nash Richardson
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here comes the darkness (blanche/estë)
rédigé Lun 1 Juin - 13:03

Les lames s’entrechoquent sans qu’aucun des deux combattants ne soit évidemment enclin à céder du terrain devant l’autre. Les attaques sont parées, les ripostes déviées, le métal rebondit contre son opposé. Un duel au sommet : ceux qu’on observe avec attention pour apprendre, retenir la leçon. La poussière soulevée par cette danse teintée d’éclats métalliques commencerait à lui piquer les yeux s’il n’en avait pas déjà tant l’habitude. De tous les guerriers d’Erathia, le prince Hercule d’Erendieren affronte l’un des plus terribles. Agile et rapide, d’une solidité qu’on ne soupçonnerait pas, c’est pourtant bien la princesse Blanche qui se dresse face à lui dans un duel aussi amical que pris au sérieux : ils ont trop combattu ensemble, que ce soit avec ou contre en guise d’entrainement, pour ne pas se connaitre par cœur. Pour être parfaitement en mesure d’anticiper attaque ou riposte, surprise et coups fourrés. Lui sait trop qu’une femme est toute aussi capable qu’un homme en matière de combat, tout comme le fait que les guerrières de Patriona ont tenu brillamment leur promesse de démontrer qu’elles peuvent sans mal leur être supérieures. Mais Hercule n’est pas de ces combattants ordinaires prompt à se laisser trop facilement berner par un orgueil mal placé ; d’autant moins lorsqu’il s’agit de se battre contre Blanche. Un énième duel pour déterminer lequel des deux a l’ascendant sur l’autre alors même que cette question n’a pas la moindre importance : il faut comprendre qu’il s’agit avant tout d’un jeu. Un jeu débuté bien des années auparavant, alors qu’ils n’étaient encore que des enfants et qu’elle l’avait surpris à espionner Athena, cette légendaire demi-sœur, alors aussi impressionnante qu’intimidante pour ce gamin (pas si) ordinaire en quête d’extraordinaire. Blanche se lance dans un enchainement d’attaques rapides et parfaitement maitrisées ; ce genre d’enchainements qu’il a appris à parer notamment grâce à elle, et ce malgré que les plus grands précepteurs d’Erathia se soient chargés de son instruction militaire. C’est la connaissance du terrain qui lui fait finalement défaut : une racine qu’il n’avait pas repérée le fait trébucher, et son éternelle amie ne manque évidemment pas l’occasion de pousser son avantage pour provoquer sa chute. Mais parce qu’Hercule n’est rien si acharné, incapable de reconnaitre une défaite sans aller jusqu’au bout, le voilà qui fauche immédiatement les jambes de la redoutable guerrière pour conclure ce duel d’anthologie sur une énième égalité – et son éternel éclat de rire. Leurs faiblesses et leurs forces ont beau être différentes, elles leur permettent surtout de se compléter bien trop efficacement en mission – l’avenir leur démontrerait qu’il en serait tout autant sur des champs de bataille. L’entrainement des guerrières les ayant observés reprend tandis que lui reste allongé sur le sol poussiéreux, l’immense sourire barrant son visage tout entier. « Tu es de plus en plus vicieuse, c’est terrible, » se moque-t-il tout en se redressant enfin, rangeant Drainda et Dispelda dans son dos trempé de sueur. « Ca fait 52 victoires pour moi, 24 égalités et… 0 pour toi, c’est ça ? » demande-t-il tout en faisant semblant de compter sur ses doigts. On pourrait penser qu’il s’agit là d’une énième démonstration de mauvaise foi de sa part, mais il faut savoir que rien ne l’amuse plus en ce monde que leurs joutes verbales incessantes. Embêter Blanche comme un gamin : voilà bien une chose qui ne changerait jamais, et peu importe l’âge. L’héritier du royaume de lumières s’avance vers une Blanche toujours au sol pour lui tendre une main amicale : « Debout, feignasse. » Comme si. Il sait évidemment qu’elle n’a pas besoin de lui, comme elle ne doit avoir besoin de personne d’autre d’ailleurs ; pour cela, et pour bien d’autres choses encore. Pégase, en approche, l’ignore remarquablement pour mieux se tourner vers la princesse, espérer qu’elle flatte son encolure et lui offre une pomme ou deux qu’elle aurait de dissimulées sur elle. Quoiqu’il ne voie pas vraiment où elle aurait pu les mettre, si ce n’est à deux endroits particuliers – et il espère, pour James, que ce n’est pas le cas. « Hypocrite, » râle-t-il à l’intention de son éternel compagnon. Pour rien, vraiment. Si les âmes qu’il apprécie au premier regard se font bien trop rares, ce qui aura su ouvrir la porte à de nombreuses situations pour le moins cocasses, Blanche fait indubitablement partie des heureux élus. L’alarme de Patriona coupe court à leurs enfantillages. Estë les rejoint au même moment ; une coïncidence qui n’en est sûrement pas une. Un sérieux trop rarement perçu chez l’émissaire d’Erendieren prend le pas sur tout ce qu’il peut avoir de gamin en lui. « Que se passe-t-il ? » demande-t-il à son plus grand ami, au même titre que Blanche, en guide d’accueil. Les guerrières de Patriona ont toutes cessé l’entrainement pour se rassembler sur les défenses à l’occasion d’une attaque visiblement imminente. Et parce qu’Hercule est avant tout doté d’une nature proprement héroïque, il ne peut que prendre part à ce combat pour défendre le domaine, ignorant encore qu’il s’agit avant tout du sien. Que c’est lui qu’on vient chercher pour ce qu’il représente l’avenir d’un royaume qu’on massacre déjà. Sans que lui n’en sache rien. Drainda et Dispelda, ses épées anti-magiques, ont déjà retrouvé leur place entre ses mains. Un examen attentif de l’expression d’Estë ne tarde pas à lui montrer que les choses sont bien plus graves que ce à quoi il pourrait s’attendre ; son regard insistant le prépare à appréhender le pire. « Que se passe-t-il ? » répète-t-il encore, chaque syllabe articulée distinctement. Parce que son ami est de ceux qui savent tout, ou en tout cas trop, il pressent que rien ne va. Que le chaos frappe à leurs portes, prêt à tout emporter sur son passage. Et parce que le temps est indubitablement compté : « Allons-y. »
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Re: here comes the darkness (blanche/estë)
rédigé Mar 2 Juin - 16:21

  “ Je l’ai toujours été,  ”  Vicieuse,   “ Tu étais trop occupé à essayer de parer pour en prendre la pleine mesure. ”  Elle échappa un rire goguenard, mais essoufflé. Au moins Hercule avait le mérite de proposer un challenge à la hauteur. De quoi réveiller son besoin viscéral de l’emporter, une compétitivité qu’elle tentait péniblement de dissimuler à toute heure du jour et de la nuit sous le masque finement ciselé de la princesse de Kriegspire. Une étiquette qu’elle exécrait, malgré qu’il n’y ait aucun bonheur comparable à celui d’être l’épouse du Prince James. À part peut-être celui de mettre une raclée et d’en recevoir une de la part de son ami le meilleur, et de trouver moyen de rire des blessures, débattre de leurs techniques, apprendre.   “ Ou à faire le beau avec tes deux épées magiques. ”   À faire le beau tout court. Voilà qu’il se trouvait devant un parterre de femmes, pour la plupart intéressées par un tel guerrier, un prince qui plus est, cela sans chercher l’attache d’une relation, mais plutôt le plaisir d’un coup que l’on devinait glorieux. Les femmes de Patriona n’ont guère le temps pour l’amour, mais une friandise telle qu’Hercule, une fois de temps en temps, on ne se la refuse pas. Qu’il ne prenne pas l’opportunité pour bien se faire voir aurait été étonnant. Quant à l’idée que les guerrières de Patriona puissent autant profiter du fabuleux exemple à suivre en terme de joute que de la vue que Hercule offrait, Blanche préféra la remiser très loin, non sans y laisser une grimace. Quant aux épées, Blanche était ouverte à toutes les armes, toutes les techniques, et convenait ouvertement que la magie était un autre moyen de défense, quand bien même elle n’aurait voulu pour rien au monde en être douée.   “ Tu rêves, dresseur de canasson, ”  rétorqua-t-elle, certaine qu’elle aurait pu le tuer au moins huit fois aujourd’hui si elle l’avait vraiment voulu. Justement, le canasson de référence se présenta à eux, ignorant superbement son maitre pour se tourner vers celle des deux qui avait toujours les poches pleines de gourmandises pour le plus fier des destriers. Si elle était ici vêtue de sa tenue de générale, laissant ainsi peu de place pour une pomme ou une carotte, elle était pourtant parvenue à glisser un sucre dans le fourreau de son épée, faisant ainsi le bonheur du pégase.   “ Ne l’écoute pas, il est jaloux. ”  Elle le gratta à l’encolure, gagna un hennissement d’accord qui valut à Hercule un regard de satisfaction et d’arrogance taquine. Mais avant qu’elle puisse laisser la remarque acerbe qui lui démangeait la gorge s’échapper, la vigie signala une arrivée. Immédiatement tendue et sur ses gardes, elle dégaina son épée au nez du visiteur qui s’extirpa de l’ombre, le pas lent et la mine grave. Un regard d’incompréhension vers Hercule, et elle se précipita à sa suite, pour venir cueillir la raison de cette venue inédite.    “ Estë ! ”  Elle l’aurait habituellement accueilli d’un large sourire, pourtant le simple fait qu’Estë ait perdu le sien, de sourire, annonça toute la gravité de sa venue.

x x x


  “ Majestés. ”  Il s’inclina brièvement, et concéda à Blanche quelques secondes de plus afin de marquer davantage l’honneur qu’il ressentait d’être autorisé à pénétrer dans l’enceinte de Patriona. Cela même s’il aurait pris le droit de force s’il lui avait été refusée par les gardiennes de la porte. Sans savoir par où, ni comment débuter, et surtout comment affronter, avec toutes les nouvelles funestes qu’il apportait, celui qu’il considérait comme un membre de sa famille bien au-delà des liens du sang, Estë laissa trainer une attention inutile sur Blanche et sur la vigie qui appelait les guerrières de Patriona à prendre les armes.    “ Je conseille que tu demandes à tes soeurs d’ignorer l’alarme. Vous devriez pouvoir faire face à deux, et je m’engage à procurer une aide, le cas échéant. ”  Il se garda de préciser que les magiciens de la troupe qui marchait vers eux avaient déjà été réclamé par le sommeil, par mesure de précaution et pour faciliter ce qui devait être fait ce soir.    “ Face à quoi ? ”  Blanche ne perdait pas de temps, et son insistance, couronnant les demandes répétées d’Hercule parvint à le pousser à la confession ignoble dont il était le gardien.   “ Hercule… ”  commença-t-il, glissant une main tendre sur l’épaule du concerné    “ Je suis venu m’assurer que tu — ”  étais bien vivant. Il avait repéré le fil de ses pensées à bien des kilomètres et s’était immédiatement rassuré de savoir Hercule en vie. Pourtant face au doute, aux évènements tragiques de la nuit, et aux conséquences qu’ils entrainaient, il s’était obligé de venir en personne. Sortir de son silence, son énième planque, ses combines à Kozakura, pour Erendieren, et son prince héritier désormais voué à la plus douloureuse, la plus pesante des solitudes.   “ Erendieren a subi une attaque surprise de Nighon, possiblement poussée par Nemeree. ”  Il se mordit les lèvres, lui-même consternée par un tel carnage, en plus instigué sans le moindre le motif - y en avait-il seulement un qui puisse justifier le génocide ? - si ce n’est celui de la haine pour un peuple pourtant irréprochable. Estë avait senti la balance entre le bien et le mal s’écrouler violemment, et toutes ces âmes se presser, dans l’affolement, la tristesse et l’incompréhension, aux portes des limbes. Il s’était fermé à la cohue, pour ce que le mieux restait encore de laisser ces âmes passer dans l’autre monde sans les perturber. Comment aurait-il pu tous les apaiser, de toute façon ?   “ Ton foyer est tombé. ”  Il planta un regard se voulant fort, un regard de soutien infaillible dans celui de ce frère qu’il s’était choisi. La main qui se trouvait sur son épaule se referma dans l’angle de sa nuque, parce que ce n’était pas tout.   “ Je crains qu’il n’y ait que peu de survivants. ”  Il devina la question qui flottait sur ses lèvres, et y répondit d’une négation penaude de la tête. Selwyn, Dreena. Il était certain pour eux. Aureen, pas tant, mais il refusa de donner à Hercule de l’espoir si Aureen avait elle aussi succombé. Le lien était trouble, il se trouvait trop de peine, trop de douleur. Lui-même ne parvenait plus à penser correctement ou à faire la part des choses, entre ce qui était, et n’était plus. Toutes ces morts s’entrechoquaient, lui causant une migraine qu’il était incapable de repousser.   “ Je voulais t’apporter la nouvelle moi-même, plutôt que tu l’apprennes de la troupe de soldats qui se dirige à ce moment-même vers Patriona. ”  Avant qu’Hercule ne se fasse une mission d’assassiner les hommes de celui qui avait emporté toute sa nation, et sa famille, Estë s’interposa.   “ Prends le temps. Parle-moi. Dis-moi ce que tu veux faire. Laisse Blanche s’en occuper.  ” 
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Re: here comes the darkness (blanche/estë)
rédigé Dim 7 Juin - 14:31

Outre le fait que l’alarme de Patriona retentisse toujours, quelque chose ne va pas. Il a beau ne pas être ni le plus intelligent, ni le plus perspicace des êtres ayant foulés cette terre, loin de là, Hercule le sent. Le voit dans l’attitude d’Estë, dans l’usage d’un ‘majestés’ qu’il n’utilise jamais pour lui puisque les titres n’ont jamais eu leur place entre eux. Dans ce regard qui ne vient pas immédiatement rencontrer le sien, qui traine ailleurs pour retarder… Quoi ? Son plus grand ami annonce que des ennemis sont bien à leur porte, ennemis dont il pourrait faire face avec son homonyme au féminin et avec, si besoin, l’aide précieuse du redoutable magicien. Blanche réagit plus vite que lui : contre qui doivent-ils se battre ? Contre qui doivent-ils prendre les armes ? Et pourquoi ? Les mains du prince héritier d’Erendieren tiennent fermement ses deux épées, et il sent l’énergie anti-magique circuler dans tout son corps. Estë, enfin, se tourne franchement vers lui. Les sourcils d’Hercule se froncent, sa mâchoire se crispe alors qu’il se prépare à une terrible révélation. Mais rien ne saurait le préparer à ce qu’il s’apprête à entendre. Son ami prend mille précautions ; trop, vraiment, et il préférerait qu’on lui annonce tout de but en blanc plutôt que de lui laisser tout le temps d’imaginer le pire. Estë pose une main sur son épaule et malgré la plus que solide constitution du prince guerrier, celle-ci ne lui a jamais parue aussi lourde qu’en cet instant. Je suis venu m’assurer que tu… La phrase, toutefois, ne trouve pas sa fin, et c’est une frustration immense qui s’empare d’Hercule d’Erendieren. « Que je quoi ? » Quelque part, il sait. Il devine sans que son ami n’ait à le prononcer à haute voix, sans qu’il n’ait besoin de lire dans les pensées comme lui sait si bien le faire. Estë est venu s’assurer qu’il est bien en vie. Pourquoi ? La réponse ne tarde pas, tombe comme la sentence d’un crime qu’il n’a pourtant pas commis. Son pays a subi une attaque, et lui est parfaitement interdit devant cette révélation. Stupéfait. Sonné. « Quoi ? » La fureur grandit en lui, dressée contre Nighon et Nemeree. Les questions se bousculent dans une tête incapable d’assimiler, tout du moins de le vouloir, une telle information. Quelles raisons ? Comment sa patrie s’en est-elle sortie ? Qu’en est-il de sa famille ? De ses amis ? Aurait-il le temps de tous les rejoindre pour tenter de sauver ce qui est déjà perdu ? L’urgence de la situation, la colère, la peur terrible d’affronter la disparition de ce qui lui est le plus cher prennent le pas. Il faut faire quelque chose. Mais avant même qu’il n’ait le temps de prononcer le moindre mot, Estë lui assène le coup de grâce. Son foyer est tombé. Peu de survivants. Ses yeux rendus fous par une colère grondante et un chagrin insoutenable se perdent dans ceux du messager, et puisque le déni est encore la seule chose qui puisse maintenir sa raison, Hercule recule, se libère de la main de son ami, lance un regard à Blanche avant de prononcer : « Impossible. C’est faux. C’EST FAUX. » La douleur déchire son âme, la culpabilité étreint son cœur prêt à exploser. Lui plus que quiconque aurait dû être là. Lui plus que quiconque aurait dû protéger son pays. Son corps entier tremble sous une violente poussée d’adrénaline, et Drainda finit lancée de toute sa force, plantée dans un arbre en même temps qu’il tente d’expulser bêtement, dans un hurlement terrible, toute la douleur, toute la peine et la culpabilité qui l’assaillent. Rien ne fonctionnera. Une énergie noire émane de lui – la même émanant de ses épées anti-magiques, alors qu’il gronde en guise de réponse : « Ce que je vais faire ? Je vais tous les tuer. » A commencer par ceux qui ont eu l’audace de venir jusqu’ici. Le prince récupère Drainda, Dispelda toujours dans sa main gauche. « Blanche ? » Ca sonne comme une question, mais ça n’en est pas une. Il compte sur elle autant que sur lui. Autant que sur Estë, à qui il lance un regard qui ne laisse aucune place au doute : il se vengera, et dans un premier temps, ce sont les intrus aux portes de Patriona qui subiront son courroux. Le voilà qui se dirige tout droit vers les défenses du domaine des guerrières sans plus s’inquiéter de savoir si ses deux piliers sont derrière lui ou non. L’énergie noire émane de son corps entier, laissant entrevoir tout le potentiel de cette anti-magie trop peu connue, si lente à se dévoiler. Mais rien ne saurait plus la révéler que les terribles aveux d’Estë, la colère et la haine, le besoin viscéral de faire payer. La puissance qui le gagne vient tout droit de la force de ces sentiments qui n’ont jamais été si violents qu’en cet instant. Arrivés au sommet des défenses, Blanche et Estë à ses côtés, la troupe des soldats de Nighon restants après le passage du maitre magicien se rassemble devant les portes de Patriona, et Hercule ne peut que regretter qu’ils soient si peu nombreux tant il éprouve la nécessité de se déchainer. Une voix s’élève parmi les hommes sitôt la tête blonde au sommet des murs apparue. « Prince Hercule d’Erendieren, nous sommes venus te chercher ! Ta nation est tombée : rends-toi, ou nous prendrons Patriona. » Les guerrières, sûres d’elles et à raison, lancent moqueries et provocation tandis que la défense s’organise derrière le mur. Mais puisqu’il ne s’agit pas de leur combat et que Drainda et Dispelda vibrent de savoir qu’elles se gorgeront bientôt du sang et de la magie de ses ennemis, le prince d’Erendieren saute au pied des défenses, à l’extérieur de celles-ci, pour mieux faire face à ceux ayant contribué à la chute de son pays. Un saut qu'il n'aurait jamais pu faire en temps normal, mais rien n'est plus normal, et l'énergie qui parcourt son corps renforce tout ce qui fait du prince déchu un adversaire redoutable. Lui qui, d’ordinaire, est tout aussi prompt à la moquerie et à la provocation que les guerrières si ce n’est plus, ne s’embarrasse pas de paroles inutiles : aucun mot ne saurait décrire ce qu’il ressent. Sitôt atterri qu’une pluie de sorts lui tombe dessus, contrée par Dispelda et sa lame d’une largeur suffisante pour lui servir de bouclier. Draindra, pointée sur elle, absorbe la magie que sa sœur disperse, et une fois les soldats de Nighon contraints de préparer de nouveaux sorts tandis que d’autres fondent sur lui, Hercule assène un coup dans les airs pour leur renvoyer toute la puissance qu’ils ont stupidement déversée contre ce prince au potentiel si peu connu, y compris par lui. Un carnage dans les rangs adverses. Pour ce qui est de ses alliés, il n’a pas besoin de regarder pour savoir que Blanche se tient à ses côtés et qu’Estë est prêt à intervenir à la première difficulté.
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Re: here comes the darkness (blanche/estë)
rédigé Jeu 11 Juin - 13:46

Sans être extatique à chaque moment du jour ou de la nuit, Estë était habituellement d’une bonhomie contagieuse. Son changement radical de comportement et la gravité qui semblait l’étreindre, couplés à l’inévitable impatience dont Hercule et Blanche faisaient tous deux preuves, semblèrent tous les amener au bord du précipice.   “ Qu’il quoi ? ”  La question claqua en même temps que celle d’Hercule, et s’ils se seraient d’ordinaire régalés de leur impeccable connexion, qui n’avait depuis plus rien de surprenante, ils n’en firent rien pour se concentrer sur l’essentiel. La vérité la laissa d’abord perplexe, interdite. Les bras croisés, et une chaussure frappant distraitement au sol, elle fit glisser sur leur messager un regard presque prétentieux, puisque la chute d’Erendieren lui paraissait être un acte de total blasphème. Impensable, jura-t-elle en secouant la tête. Pourtant à mesure que les détails venaient compléter le récit, elle ressentit le poids de la nouvelle tomber sur Patriona. Son coeur battant marqua un arrêt net sous sa poitrine et chuta ensuite dans le fond de son estomac comme une enclume. Tout de suite, la peine. Elle pensa immédiatement à ceux qu’elle avait côtoyé. Les visages de ces connaissances, parfois même de ces amis originaires de la nation de lumière, défilèrent en elle comme la plus injuste des rétrospectives. Elle repensa à l’impression glorieuse qu’elle s’était faite des souverains d’Erendieren, Et combien elle avait été envieuse de ce peuple de lumière, pour ce qu’il jouissait d’un cadre de vie idyllique mené et encadré par deux joyaux dignes de porter le titre de roi et reine ; ils étaient bien rares à leur époque. Silencieuse, incapable de trouver les bons mots, elle darda un regard de profonde tristesse sur son ami de toujours qui perdait ce soir l’essentiel de toute une vie. Pourtant par égoïsme, s’il en est, Blanche éprouva un sentiment de soulagement. Elle dirigea une main avide vers son épaule, la fit glisser son bras, pour trouver sa main et la presser dans la sienne afin s’assurer ainsi qu’il était bel et bien là. Hercule lui échappa immédiatement et elle ne chercha ni à le retenir, ni à le raisonner. Elle acquiesça à son prénom, alors même qu’elle aurait dû lui signifier de faire la part des choses, lui dire que l’essentiel était ailleurs, que le meurtre ne résoudrait rien. Le retenir de provoquer un conflit avec Nighon et Nemeree, un autre qui pourrait amener Kriegspire à souffrir du même destin qu’Erendieren. Mais elle le regarda se laisser submerger par les mêmes démons dont tous les hommes, tous les magiciens, toutes les créatures sont victimes. Se laisser consumer la colère, le sentiment d’injustice justifié, la haine et le besoin viscéral de tout prendre lorsqu’on a tout perdu. Estë serra les lèvres pour ne rien montrer de tout ce qu’il était en train de lire en hercule. Il se passa un main nerveuse sur le torse, puis dans les cheveux, visiblement pris d’assaut par le tumulte qui habitait Hercule.  Cette dose presque létal de colère, la maitre magicien tenta de la réprimer, mais elle grignotait ses propres frontières, pourtant draconiennes. Le fils d’Hadès, si prompt aux sautes d’humeurs et éternel martyr d’une magie noire absolue, se battait continuellement contre ses propres travers, sa magie héréditaire, et il refusait de perdre ce soir sous prétexte que son ami le plus proche souffrait de la plus grande injustice jamais assenée.   “ Pourquoi ? ”  demanda Blanche, sans réellement attendre de réponse.   “ Parce que. ”  Il citait directement les mots de Pan, une aigreur dans la bouche. Le bataillon arriva enfin, inspirant les gardiennes des lieux à former des rangs. Droit dans ses bottes et l’air anxieux, il ne fit rien. Pas un geste, ni un regard, moins encore une parole. Estë ne se mêlait jamais aux conflits, pour la simple et bonne raison qu’on est toujours l’ennemi de l’autre, et que les problèmes des hommes avaient depuis longtemps cessés de le toucher ; et n’aurait plus aucune espèce d’importance le siècle prochain. Lui survivrait à toutes ces batailles, ces ambitions démesurées et ces égos impossibles. À moins d’y trouver une véritable raison, un intérêt, Estë restait toujours en retrait et sa magie ne servait que lui. Hercule avait évidemment son soutien sans faille, et s’il le fallait, alors il interviendrait. L’éventuelle prise de Patriona donna à rire à toutes les formidables femmes qui se tenaient ici. En même temps qu’on s’esclaffait volontiers, le grincement caractéristique d’épées sorties de leurs fourreaux, donna à l’interlude une mélodie stimulante. Immédiatement, Blanche se détacha.   “ C’est quoi le mot magique ? ”  Si les circonstances n’avaient pas été si grave, ils auraient ri, pour tout ce que Blanche incarnait : une femme forte pleine d’esprit et acerbe juste assez pour que c’en soit charmant.   “ Nous sommes ici à Kriegspire, là où Nighon n’a pas plus de poids que d’autres royaumes, et en ma qualité d’épouse royale et d’autorité à Patriona, je décrète le prince Hercule d’Erendieren sous la protection de Kriegspire, Patriona, Harmondale, et par plus particulièrement, la mienne.  ”  Pour illustrer, elle dégaina à son tour son épée.    “ En d’autres mots, venez le chercher si vous osez franchir notre seuil, ou toi et ta saleté de nation pouvez toujours vous brosser.  ”  Quelle arrogance ils avaient, tout de même, de croire qu’une poignée d’hommes pouvaient ainsi prendre une citée entière sous prétexte que son siège était tenu par des femmes. Pourtant elle sut que malgré tout, Hercule se tenait dans son dos, animé par l’envie de faire goûter à Nighon l’arôme de ses épées ; puisque les lâches avaient attendu qu’il ne soit pas là pour se rendre à Erendieren. Elle se retourna à peine qu’il fendait la nuit à lui seul. On assista à la scène avec surprise, et peut-être un rien d’effroi. Parce que tout se déroulait incroyablement vite, personne n’osa interrompre le prince de la nation déchue. Malgré le carnage, elles convinrent toutes qu’il s’agissait du combat d’un homme seul, et de tout ce qui pouvait le traverser maintenant qu’il ne se trouvait plus un foyer vers lequel il puisse se tourner, mais uniquement se recueillir. Lorsqu’il ne resta plus personne à trucider, mais qu’Hercule continuait à se chercher des ennemis, son fer rencontra celui de Blanche et Estë s’occupa d’entraver un geste fou qu’il regretterait inévitablement plus tard.   “ Arrête, c’est terminé. ”    “ Ça suffit. ”  Estë ne s’infiltrait jamais dans ses pensées ni n’utilisait sa magie sur lui, des fois que ses pouvoirs exceptionnels lui causent des tourments inattendus, mais un coup de force majeur appelait inévitablement à une solution de même gamme.   “ Écoute, je comprends ta douleur et ta colère, ”   le pouvait-elle réellement ? Elle pouvait au moins essayer.   “ et je suis profondément désolée, mais nous sommes à Kriegspire et je ne peux pas risquer de faire subir le même sort qu’Erendieren à nos sujets en provoquant davantage Nighon.  ”  Elle était après tout gardienne, et princesse, et avait passé sa vie à mettre sa patrie avant tout le reste ; aujourd’hui ne serait pas différent.    “ Tu auras tout le temps du monde d’exécuter ta vengeance, si c’est ce qui te fait te sentir mieux, mais il reste des soldats à Erendieren, et j’ai le sentiment que — ”  Un éclair lui glissa dans la nuque, sous la peau, alors qu’il cherchait encore, et encore, et encore, et parvint à percevoir un battement de coeur isolé.   “ Je n’arrive pas à avoir Aureen. Ses pensées sont muettes et je ne suis pas sûr d’entendre son coeur battre, mais je suis en revanche certain qu’elle n’a pas encore rejoint les limbes. Alors tu peux t’insurger contre tous les bataillons de soldats du monde maintenant, tenter une prise désespérée de Nighon pour tenter vainement de t’apaiser… ou affronter la réalité et tenter d’accompagner ton peuple dans ses derniers instants. ”  Il pouvait entendre les gémissements des derniers survivants, les ricanements des derniers soldats sur place, en un écho lointain, mais pourtant clair.    “ Accompagne ta petite soeur, Hercule. Qui sait, peut-être que nous parviendrons à la sauver si nous partons maintenant. ”  Il tendit une main dans sa direction, prêt à prendre une carte dans le jeu du Roi Pan et à voyager. En même temps, Blanche ne se fit pas prier et glisser ses doigts entre ceux d’Hercule.   “ Je viens avec toi.  ”  Elle irait en son propre nom, en sa qualité de gardienne, et qu’importe Kriegspire. Elle avait déjà tant à justifier, puisqu’elle se battait constamment contre l’injustice, et n’était donc plus à sa près auprès de son propre roi. On voyait ici une différence entre le trio. Estë lui tendait sa main, Blanche prenait la sienne de force.
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