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Hayden Beckwith
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Hayden Beckwith
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Sans s’annoncer, le souverain de Nemeree s’était présenté aux rues de Ravenshore sans une escorte, ni-même une arme. Le bon d’un magicien imbu et doué à ce point qu’il ne suffisait que de lui-même pour assurer sa propre protection, inspirant ainsi toujours plus de crainte dans les coeurs de ses sujets et dissuadant ses détracteurs de s’y frotter. Il avait laissé derrière lui son palais, sa couronne, quand bien même son accoutrement annonçait pour lui l’importance de ce qu’il renfermait : un roi. Et pas un roi de pacotille, un sire-clown auto-bouffon comme il s’en trouve tant à travers Erathia ; mais point à Nemeree où chacun savait que le maitre se nommait Pan. On n’osa à peine un regard dans sa direction. On s’écarta diligemment de son passage, et le bruit mat de ses pas sur les pavés occulta les messes-basses paniquées des quelques effrontés qui ne s’étaient pas précipités derrière leurs portes ou dans les jupons de leurs mères. Le port orgueilleux et le regard arrogant, il inspecta les venelles insalubres et les devantures souillées par la lie de Nemeree. Une bulle sordide et véreuse dans laquelle sa soeur semblait prospérer. Celle-là même trouvée au détour de ce qu’il considéra être une épave, et avec qui il conversait vaguement en poursuivant son inquisition méprisante de ce qui était aujourd’hui le fief de toutes les débauches, et donc, celui du Capitaine Crochet. Passé les banalités dont ils étaient tous deux peu friands et les sujets semi-délicats souvent sommairement commentés entre un frère et sa soeur, il osa enfin lancer une question ; celle qui l’avait amené à quitter le confort de son palais et des bras de sa femme.   “ And the boy ? ”  Si le ton se voulait plutôt serein, il avait une oreille particulière tendue et accrochée au coeur de Viola crépitant sous sa poitrine, et il l’entendit trébucher sur son interrogation. Si elle était excellente au jeu des apparences, Pan était capable de déceler une anomalie dans son acte.   “ Nowhere to be found. ”  Et elle fit l’erreur de mentir par-dessus le marché.   “ Mmmh. ”  Ils firent encore quelques pas avant qu’il ne reprenne, le ton frauduleusement badin :   “ You know — commença-t-il, avançant un coude brusque à sa gorge,   I hate it when you lie to me, sister.  ”  Repoussée contre le mur d’une auberge vide, elle échappa un grognement furieux, sans toutefois tenter de se débattre.   “ I’m not li—      Oh, Viola… We’re siblings, and when you lie, I can feel it in my bones.    Because you can’t feel it in your heart, you cunt. ”  L’insulte lui arracha au mieux un ricanement défiant. Quant à l’accusation qu’il n’avait aucun coeur, ils savaient tous deux qu’il en avait un et qu’il battait peut-être peu, mais qu’il lui en fallait un malgré tout pour aimer sa femme, sa couronne, et frissonner de tous les meurtres qu’il commettait impunément. Elle perdit son souffle à son bras forçant un passage sous sa gorge et il fit le choix de la relâcher uniquement où il entendit ses poumons se vider et son coeur s’enliser dans sa propre course. Alors qu’elle cherchait encore son souffle, un grognement derrière son épaule attira vaguement son attention, et il parvint à trouver le fil des pensées de l’ombre qui tenait malgré tout sa place dans l’angle de la rue après les quais. Un sourire cruel et satisfait ourla immédiatement ses lèvres, et puisque Viola eut le réflexe idiot de vouloir lui mettre son poing dans la figure, il attrapa son poignet tatoué en plein vol et décida de punir son indolence devant la tâche qui lui avait été confiée, son mensonge éhonté et le poing qu’elle avait bêtement envisagé de lui coller dans le nez.   “ If you want me to negociate with Larkin and deliver your goddamn husband from the cells of Nighon to the bridge of your stupid ship, you’re gonna have to work for me a little harder and a lot faster.  ”  Chaque mot détaché du précédent, et un ton toujours plus impérial. Sans la ménager, il relâcha son poignet après une dernière pression, puis se passa la main dans la nuque, avant d’échapper un ricanement caustique.    “  And did your mother never taught you how bad a habit it is to eavesdrop, Mister Flint ? ”  Capitaine Flint ? Peut-être ? I don’t think so. Il n’éprouvait pas ce genre de respect à l’égard de ce raté et il n’avait, à ses yeux, jamais rien fait pour mériter le grade. Tenir la barre ne faisait pas tout, voilà tout ce qu’il avait appris de son fieffé père. À l’unisson, ils se tournèrent vers Flint, posté droit à l’angle. Si accepter les menaces et nuisances de son frère lui était pénible au delà de tout entendement, qu’il se charge de révéler l’un de ses plus noirs, plus profonds secrets, lui parut immédiatement intolérable. Elle échappa un grognement rageur, d’abord pour exprimer ce qu’elle éprouvait à la seule mention de Drake, mais surtout tout ce que celle-ci impliquait maintenant que Jim avait entendu le mot tabou.   “ You knew he was there all along,  ”   gronda-t-elle, droite dans ses bottes et retenant, au prix de bien des efforts, d’exploser à la figure de son frère et donc, par définition, dans le vide.   “ Well,     dramatic pause   Yes, ”  rétorqua-t-il sur le ton de l’évidence, invoquant davantage de mépris sur sa carcasse.   “ In my defense, his thoughts are as loud as his heart beats in his chest.  Il se tourna vers le concerné, un rictus brutalement railleur sur la commissure.    “ Yes, James, she’s got herself a husband while you were goofing around in our father’s stolen big boat. You don’t need to be this mad about it, it’s not like they’re sleeping in the same bed every night.  ”   Il éclata d’un rire sinistre, pour tout ce qu’il savait qu’il provoquait ouvertement en eux, avant de ponctuer :   “ You two are hilarious. Anyway, speaking of wives, I must get back to mine. Now, maybe you can both fight this one out for a little bit, then join forces in order to bring me the lost prince, which I’m pretty sure jimbo jumbo right here knows about already, eh.”   Le rictus posé sur sa commissure s’effaça soudainement au profit de l’air grave, dangereux et habituel du roi Pan. Il laissa filtrer un maigre silence funeste, avant de reprendre, dénué désormais de toute envie de badiner ou taquiner, et habité du sérieux dont il avait besoin pour proférer les déclarations de mort dont il était un fervent amateur. Son regard aiguisé trouva celui de sa soeur.   “ The boy, Viola. Quick. Before, I lose the last bits of patience I have and I beat and burn the heart out of him.  ”   D’un signe de la tête il désigna Flint, à qu’il n’offrit pas le privilège de même un regard avant de disparaitre dans l’étau magique d’une nuit étoilée.    “ Merde,  ”    cracha-t-elle, le souffle coupé, le coeur bagarrant pour… quoi ? Quoi au juste ? Contre quoi ? Sans réponse, elle se mordit la lèvre à sang pour contenir le hurlement frustré qui grimpait le long de sa gorge, serra les poings à s’en blanchir les phalanges, et dut se convaincre de tenir debout sur ses deux jambes pour garder sur elle un semblant de dignité. Le souffle tonitruant, elle fit glisser une main frémissante sur ses joues, puis ses yeux avant de faire volte face, et mettre un pied devant elle.   “ Nous n’allons pas parler de ça, Jim. Ni ici, ni maintenant, ni jamais. ”   Le sujet lui appartenait, et si Pan paierait cher pour l’avoir doublée, et l’avoir fait sciemment, elle refusa catégoriquement de livrer cette histoire à quelqu’un à qui celle-ci ferait plus de mal qu’à n’importe qui.
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Jackson Caverly
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Jackson Caverly
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Il avait été entendu que le Walrus devait lever les voiles à l’aube. Son capitaine ayant traité les affaires et les déconvenues qui avaient pu réclamer son attention, il avait accordé à son équipage le bol d’air qu’ils méritaient tous à distance de Ravenshore et de ses cadavres. Bien loin d’être dupes cependant, ses hommes, John tout particulièrement, auront noté l’étrange habitude qu’avait pris Flint de vouloir s’isoler loin de leur compagnie. Ce loup des mers n’avait jamais été connu pour participer à la liesse de ses camarades, mais trouvait toujours habituellement une place de choix dans l’ombre de ce qu’il lui restait de famille. Le deuil d’Eric Wescombe était l’excuse idéale pour s’autoriser des absences de plus en plus remarquées. Plus récemment, on l’imaginait traîner au Crimson Cutlass à se soûler de quelques bouteilles, ou si pas à cet endroit, au moins au Lanisran en bonne compagnie. La vérité était pourtant toute différente. Après des jours entiers à tolérer ce qui était une nouvelle perte insupportable, Flint s’était adonné à ce qu’il faisait malheureusement le mieux en de pareilles circonstances : traquer son ennemi. A grands renforts d’or et d’argent, il demeurait hanté par ce goût à la fois dangereux et séduisant qu’était celui du sang. Son frère lui avait arraché tout, ou presque. Et l’homme, malin et bien plus créatif qu’il ne laissait imaginer, se chargeait continuellement d’effacer ses traces de manière à ne pas être retrouvé. Charles était de ce gibier que même un chasseur aussi affuté que Jim peinait à retrouver. Après des jours entiers à rencontrer de parfaits inconnus, il détenait enfin une piste. Pour la première fois depuis ce qu’il lui sembla être une éternité, il avait donc décidé de regagner le Walrus et annoncer leur nouveau cap à ses hommes. Pourtant, au détour de l’une des rues qui donnait sur les quais, une voix familière l’empêcha de poursuivre son chemin. Son regard se posa avec effroi sur une scène à laquelle il n’aurait jamais dû assister. Pour le peu de fois où leurs routes s’étaient croisées, Flint n’avait jamais été friand de ses échanges auprès de ce prétendu roi. Pan n’était à ses yeux qu’un adolescent trop bien gâté par les pouvoirs que la magie lui octroyait. S’il avait toujours été contraint de plier genou face à son souverain, il connaissait la nature de leur relation et la savait parfaitement réciproque. Ce qui se déroulait ici entre un frère et une soeur n’aurait jamais dû attiser son attention, mais aller savoir quel réflexe idiot l’avait piqué lorsque sa main trouva son pistolet qu’il braqua en direction du magicien. Un geste bien naïf et vain compte-tenu de tout ce que Pan représentait, mais instinctif lorsque ses yeux trouvèrent une capitaine à bout de souffle et prisonnière de son autorité. Flint, que l’on connaissait comme un homme qui ne ratait jamais sa cible, vit pourtant sa main frémir à l’entente d’un seul mot. Une phrase prononcée volontairement par son détracteur, mais dont la simple mention de deux syllabes suffit à lui faire baisser le canon de son arme. Sa mâchoire se serra furieusement lorsque sa présence fût dévoilée, sans un regard pour le roi, mais les yeux fixés sur le visage de celle que l’on disait mariée. Le sang qui s’écoulait le long de ses veines devint subitement aussi brûlant que de la lave en fusion. Son coeur se mit à battre à un rythme difficilement soutenable, si bien que ce fût à son tour de commencer à chercher son souffle. A l’unisson, Pan venait de faire imploser le peu de barrières qui parvenaient encore à contenir la rage de ces deux coeurs en friche. Un amalgame de pensées confuses se traînèrent jusqu’à lui tandis qu’on leur accordait enfin un peu d’intimité. Sans jamais baisser le visage, Jim bredouilla quelques mots incohérents pour ne pas hurler, mais rien de plus. Horrifié, il l’était. Pour toute réaction, il tourna d’abord les talons, une main nerveuse posée sur le front, quelques paroles grommelées à voix basse. Ereinté par un exquis mélange de rage et d’incompréhension, il décida cependant de rattraper celle qui chercha presqu’aussitôt à le fuir. — Détrompe-toi. D’une main ferme, il s’empressa d’attraper l’un de ses bras pour l’arrêter dans sa course et la forcer à se tourner vers lui. — Nous allons en parler ici, maintenant, tout de suite. Et ce timbre-là ne laissait place à aucune négociation. Il avait dans le regard quelque chose de changé, ce petit grain de folie à glacer le sang. Etonnement calme dans ses propos, Flint s’étranglait toutefois sous les battements enragés d’un coeur qui ne cessait de se répéter un seul et même mot : mari. Il aurait probablement dû la relâcher, mais peinait à contrôler le moindre de ses muscles, qu’il s'agisse de la pression de ses doigts contre son poignet ou des lèvres qu’il se pinçait à sang. — C’est la vérité ? Etait-il sûr de vouloir connaître la réponse finalement ? Qu’en obtiendrait-il si ce n’est une blessure supplémentaire sur cette âme déjà en miettes ? Il tremblait. Des pieds à la tête jusqu’au bout de ses doigts toujours logés contre sa peau tatouée. On connaissait le capitaine Flint pour le don qu’il avait à mesurer ses propos et sa tenue en toute circonstance, mais la légende était loin d’ignorer la virulence dont il pouvait faire preuve en de rares occasions. Celle-ci en ferait certainement partie. — Tu avais tes "propres problèmes à gérer", c’est ce que t’as dit l’autre jour sans vouloir en mentionner davantage. Drôle de manière d’évoquer un mari. Le mot interdit ponctua sa phrase, et un sur lequel il insista tout particulièrement en armant son visage d'un rictus amer. Des images s’immiscèrent dans son esprit, et il poussa un grognement furieux avant de la repousser sans ménagement. — Nous étions fiancés quand je suis parti, mais ça t’as pas empêché de sauter dans le lit d’un autre pour ensuite l’épouser. Très élégant pour une lady. Sa colère était insatiable, sa jalousie pire encore. On pu y déceler cependant une pointe de douleur là où on ne l’attendait pas. Il avait reculé d’un pas en fuyant brusquement son regard. Les émotions piquées à vif et le coeur saignant d’un mal inqualifiable. Il faisait les cents pas devant elle, le menton dans une main, parfois le long de sa nuque, l’autre s’agitant furieusement dans l’espoir d’apaiser ce qui ne pouvait l’être. Un lion en cage. La lucidité viendrait plus tard. Pour l’heure, le soupire de désespoir qu’il poussa en se retournant vers elle eu raison de toute sa rage. L’attitude était uniquement guidée par les images qui ne cessaient d’éreinter son esprit. Une main puissante contre son épaule, il la repoussa jusqu’au mur derrière elle, à bout de souffle et de patience. — Sois tu te décides à me parler, sois tu préfères prendre la fuite en me collant le poing que tu réservais à ton frère dans la figure. Son visage s’était penché vers elle, ses lèvres aux côtés de son oreille pour lui souffler une menace invisible. — Mais un conseil Viola : assure-toi que je ne puisse pas me relever cette fois-ci. Le ton restait froid, mais plus doux, plus triste. Lorsqu’il se recula, non sans frissonner un court instant de cette proximité, ses yeux sombres tombèrent machinalement sur les armes qu’elle portait à sa ceinture. Nul doute qu’elle saurait les utiliser le cas échéant, et il la laisserait faire. Puisque finalement, rien n’était plus douloureux que le coup qu’elle venait tout juste de lui asséner en pleine poitrine. Comme à chaque fois qu’il se retrouvait devant elle, un rien suffisait en fin de compte à lui faire perdre la tête. Un jour il s’agissait de son parfum, le lendemain de sa main dans la sienne, et ici de la bague qu'il lui avait offerte autrefois et qu’il manquait aujourd'hui à son doigt.
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Hayden Beckwith
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Elle se sentit perdre les pédales, s’abandonner à une rage totale, à la furie de ces moments terribles où le point de non-retour est non seulement atteint, mais pulvérisé. Où le boulet de canon explose la frontière de ce qui était autrefois le moins décent, pour établir une autre limite, et une qu’elle ne voyait pas venir à l’horizon. Debout, elle frémissait d’une colère péniblement contenue, et continua de fulminer à l’égard de Pan, quand bien même ne se trouvait-il plus là. Comme à de nombreuses reprises, elle se retrouva à regretter de l’avoir épargné, toutes ces fois dans l’enfance où il s’était trouvé à sa merci et où elle aurait pu amputer cette époque de l’ignoble pourriture qu’était son frère, puis plus tard, lorsqu’il n’y avait qu’eux, et que personne, pas même elle, n’aurait pu prédire une lame dans la gorge du despote qui jouait avec elle comme avec ses sujets. Ses yeux chargés d’animosité et d’aversion mêlées se posèrent sur ses poings crispés autour du fourreau de son pistolet, les phalanges blanchies, les poignets frémissants. Elle s’entendit hurler, malgré qu’aucun son n’échappa à ses lèvres scellées. Elle hurla pour elle-même toute la frustration qu’avait délibérément éveillé Pan, pour la seule mention de celui qui avait d’époux que le titre et pas un tout à fait légitime. Tout ce que l’idée de lui provoquait et bousculait en elle, toute l’aversion qu’il inspirait à la moindre fibre de son être. Mais aussi pour un secret qu’elle avait cru bien gardé, tant qu’il l’était de l’homme qui se tenait dans son dos et demandait des explications qu’elle n’était pas disposée à délivrer faute d’y être préparée, ou seulement de le vouloir.   “ J’ai pas l’temps pour tes états d’âme, Flint.  ”  Ni l’énergie, ni la patience, ni la volonté. Rien de ce qui était nécessaire pour mener de front un sujet délicat, dangereux, si pas mortel entre deux âmes trop fières et irrationnelles au point de flirter régulièrement avec la démence. À le regarder, elle bouillonna d’une impatience furieuse et lui reprit immédiatement son bras.   “ Qu’est-ce que ça peut t’foutre ? ”   aboya-t-elle, sans se rendre compte qu’en détournant, elle affirmait. Elle n’aurait pas menti de toute manière. À quoi bon ? Pan avait vendu la mèche pour elle, et s’il était bien des choses, il était de notoriété que son frère n’était pas un menteur. Un manipulateur, certes, mais il égrenait les vérités pour les cultiver et les faire plier à son seul avantage. Les plus abominables étant tout naturellement ses favorites.   “ T’es parti. T’aimais davantage ton rafiot, ta poursuite de l’horizon et ton orgueil froissé. J’ai aucun compte à te rendre.   ”  L’intonation abrupte donna à ses mots toujours plus de mordant. Elle ne pesait plus rien, ni ses gestes, ni ses mots, et si Flint tenait plus que tout à la confronter, il était loin de se douter de combien sa fiancée avait changée dans sa plus profonde composition. Elle échappa un grognement furieux au mot mari, la seule idée de Drake à ses côtés parvenant à provoquer une nausée. Et elle aurait pu simplement contenir. Puiser dans ses dernières réserves, performer un miracle et simplement sans aller en le laissant bête, les bras et le coeur chargés de questions pour lesquelles il ne méritait aucune réponse. Aussi parce que l’ordre de ses priorités étaient désormais bouleversés. Pan s’était ramené armé d’une offre qu’elle était incapable de refuser, même pour tout l’or, toutes les âmes et tous les coeurs du monde. Elle avait besoin de revoir des plans, changer ses stratégies, briser des pactes, parer aux représailles. Dans aucun des scénarios qu’elle envisageait désormais, Drake lui échappait. Se savoir si près du but la laissa pantelante, avide. Une fraction de seconde, tout au plus, où ses yeux se voilèrent, avant que Flint ne reprenne pour lui son attention et provoque en elle un nouvel ouragan, cette fois-ci bien plus cruel et bien plus dévastateur. Et le voilà, le mot de trop. La cascade de mots de trop. Flint était un maitre dans l’art d’excéder, transcender pernicieusement, donner dans l’excessif, l’abusif, l’infiniment enrageant. N’en pouvant plus, elle poussa un rugissement à rompre la quiétude d’une nuit depuis longtemps tombée sur Ravenshore.   “ Qu’est-ce que tu viens de—   ”  commença-t-elle péniblement.  Son coeur gronda dans sa chair, sous ses os fragilisés par un tempo de chien détraqué. Une pulsion prodigieuse et involontaire poussa ses lèvres à se ourler en une fine ligne qui retint un sanglot furieux, et il lui fallut toute sa force de conviction pour ravaler les parles qui stagnèrent dans les angles de ses yeux, avant de fondre sous ses paupières.    “ J’ai gardé ta bague jusqu’au dernier moment et on l’a enlevée sur ma carcasse inconsciente, espèce de chien ignorant. Comment tu peux — ”  Elle réalisa après que malgré elle, elle avait livré. Presque rien, mais déjà trop. Elle se pinça de nouveaux les lèvres, frustrée d’avoir cédée à la pulsion et de s’être justifiée alors qu’elle n’avait pas à le faire. Elle avait encore son départ dans la peau, et son absence dans les veines, et n’avait pas supporté des accusations injustes et idiotes. Cela alors qu’elle avait attendu durant trop longtemps, toléré l’incertitude, espéré un retour, bataillé seule face à un père aux desseins  toujours plus sombres  lorsqu’il s’agissait de sceller le destin de ses enfants. Ça, et tout le reste.   “ Tu sais rien, et t’as aucun droit de me juger. Ric avait raison, tu mérites pas de savoir.”  trancha-t-elle, hors d’haleine.   “ Mais sache une chose, James Flint. J’suis la pute de personne, tu m’entends ? Pas la sienne, surtout pas la tienne, ni celle d’un autre. ”  Comme son frère, elle portait bien des étiquettes, mais jamais celle-ci. Surtout, en souvenir de la jeune femme qu’elle avait été un jour, celle qui avait attendu le retour de son amour, en regardant chaque jour l’horizon par sa fenêtre dans l’espoir d’y voir apparaitre des voiles familières, et qui avait refusé obstinément d’abandonner tout espoir de le voir rentrer, Viola refusait catégoriquement de le laisser lui en particulier dire à voix haute ce qu’elle n’était pas, ou même le penser : la putain d’un autre.   “ Va crever, ”  fit-elle, sans rien dissimuler de la grogne qu’elle ressentait à être coincée par ses bras, et le mur dans son dos. Son conseil fit entrée fracassante dans son esprit, lequel ne laissa à son coeur que le temps d’une embardée avant qu’elle ne dégaine un poing et le balance de toutes ses forces dans l’estomac du fou qui venait de la vexer.   “ Bien, bien,  ”  souffla-t-elle, en envoyant le genou, puis le coude sur l’épaule, le fameux poing dans la figure, puis le second à revers, la semelle au palpitant, et enfin, le flingue au front.   “ J’ai besoin de ce deal, Flint. J’ai viscéralement besoin de ce deal. Je suis prête à tout. Tu te rends pas compte de tout ce que je suis capable de donner et faire pour foutre la main sur lui. Alors je te l'annonce, l’accord pour John est mort. Je vais le pourchasser et le livrer à Pan, et si tu te tiens entre lui et moi, je te bute sans sourciller, sans hésiter, à mains nues s’il le faut. Je m’en tape. Y a rien, ni personne qui pourra se dresser entre moi et ce que je compte faire de — ”   Drake. Le nom resta coincé dans sa gorge, et elle ne le donnerait pas ; pas si facilement. S’il levait les yeux vers elle, il pourrait constater combien un seul nom l’étranglait, et lire dans ses yeux toute l’épouvante qu’une seule personne pouvait inspirer en quelqu’un qui n’avait d’ordinaire rien à afficher sur ses traits et était capable du plus grand des calmes dans les pires instants. Il se trouvait peu de chose dans ce monde qui puisse atteindre le Capitaine Crochet, mais il y avait ce nom, et tout ce qui venait avec.    “ Si tu m’aimais autant que tu le prétendais à l’époque, je te jure que tu laisseras faire. Si pas, he bien, ça expliquera ta facilité à te tirer et ton jemenfoutisme à ton retour,  ”  fit-elle, puisqu’il fallait appuyer là où le bât blesse vraiment.
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Jackson Caverly
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— Attends.. Quoi ? C’est tout ce qui parvint à sortir de sa bouche lorsqu’elle lui cracha en pleine figure un minuscule fragment de ce qu’avait pu être son passé. Il aurait voulu y déceler un mensonge, une intonation sarcastique, n’importe quoi qui puisse lui faire comprendre que tout cela était faux. En vain. Ses yeux plantés sur son visage, l’expression qu’elle lui offrit en cet instant parlait pour ce qu’elle n’avait pas eu le coeur à prononcer. S’il pu sentir sa prise contre son poignet se desserrer lentement, Jim détourna brièvement son attention en refermant les yeux. La mâchoire serrée, il tressaillit sous un nouveau poids qui venait de s’ajouter à tous les autres. Difficile de ne pas être hanté par une image aussi horrible que celle dont elle venait de peindre le portrait avec seulement une poignée de mots. Incapable d’affronter son regard, il se mit à fixer un point invisible à l’horizon. Comme toujours, il avait eu tort, et payait son jugement corrompu par un sentiment de honte inédit. Les mots qu’il aurait voulu prononcer restèrent coincés au creux de sa gorge, au même titre que sa bouffée d’oxygène. Les poumons gonflés d’une culpabilité dévorante, son coeur se fissura un peu plus au reste de ces paroles mais n’atténua en rien cette rage qui le consumait lentement de l’intérieur. Il était incapable de voir autre chose que le fantôme d’une lady Viola allongée au sol, le corps meurtri à l’image de son palpitant espérant jusqu’au bout le retour de son fiancé. En choisissant de partir assouvir son désir insatiable de vengeance, Jim n’avait pas réalisé à l’époque qu’il laissait derrière lui sa femme, seule face à d’éventuels démons. Et à entendre toute la véhémence avec laquelle elle hurlait son venin, le diable s’était empressé de faire son oeuvre sur elle. Il grommela quelques mots incompréhensibles à son égard sans pour autant parvenir à relever le visage. Lorsqu’enfin il trouva assez de courage pour le faire, ses yeux cherchèrent à se poser sur les siens.  — Viola… Le reste des excuses qu’il aurait souhaité prononcer se perdit dans un grognement de douleur. Les coups fusèrent les uns après les autres, rapides et puissants, sans qu’il ne cherche à aucun moment à s’en défendre. Il se déroba à elle dans un soupir avant de s’effondrer à genoux, le canon d’un pistolet pointé contre son front. Il étouffa un gémissement furieux en crachant tout le sang qui venait s’écouler dans sa bouche. La lèvre inférieure fendue, il l’essuya d’un revers de manche avant de retenir le cris de rage que ses tripes rêvaient de pousser. A l’entente du reste de ses mots, Jim senti ses mains se remettre à trembler sous l’intensité de sa colère. Le point de non-retour avait largement été franchi. On aurait pu y déceler dans son regard une étincelle de panique que sa frénésie s’empressa d’effacer. Malgré toutes les images qui pouvaient encore s’immiscer dans sa tête, le nom de John et du sort qu’elle lui réservait le fit s’étouffer un peu plus.  — Ne fais pas ça. S’entendit-il prononcer machinalement, la gorge nouée et le coeur au bord des lèvres. L’esprit n’était plus en phase de réfléchir, encore sonné par les confessions et les coups qui lui avaient été porté. Aucun argument supplémentaire ne trouva toutefois le chemin de sa bouche, et Jim demeura aussi pathétique que bouleversé, les yeux rivés sur les pavés qui se trouvaient au sol. La force de se relever, il la trouva uniquement en l’entendant tirer sa dernière balle. A son tour, le hurlement qu’il avait jusqu’ici contenu s’échappa de ses lèvres lorsqu’il attrapa le poignet qui  tenait l’arme, et repoussa avec bien plus de fermeté son corps contre le mur qu’elle venait de quitter. Sa main libre s’était emparée d’un poignard dissimulé à sa ceinture, et dont la lame jouait désormais contre sa gorge. Les mots avaient été cruellement bien choisis, et avaient obtenus l’effet escompté.  — Je n’ai jamais cessé de t’aimer, à aucun des putains moments de ma vie. Qu’il vociféra à son adresse, bien plus affecté qu’il ne l’aurait cru. Son visage à quelques centimètres à peine du sien, il goutait à une proximité bien différente de celle qu’ils avaient partagée quelques semaines auparavant. Et pourtant, elle était encore capable de le surprendre en lui faisant retrouver juste assez de contenance pour se reculer.  — Je ne suis pas le seul à avoir eu un jugement biaisé il semblerait, alors applique donc tes foutus conseils avant de me les cracher en pleine figure. Tu ne sais rien de ce qu’a été mon retour ici, tout comme je n’ai aucune idée de ce qu’a été ta vie sans moi. Le ton était aussi intense et ferme que la scène qui se déroulait ici. Ses membres tremblaient, des pieds à la tête, et ce n’est que lorsqu’il le constata que Jim fini par baisser la lame dirigée vers sa gorge pour la jeter au sol.  — Parle-moi. Qu’il commença, plus calme, mais toujours grave dans son expression. Il avait vu ce regard terrifié s’imprimer sur ses yeux sombres, et toute la détresse que la simple évocation de cet homme pouvait faire naître. Malgré la douleur que cette simple idée suffisait à créer chez lui, il désirait en connaître davantage. Pas que les détails puissent lui tenir à coeur, mais il estimait devoir endurer la vérité en gage de punition.  — Tu ne peux pas porter ce fardeau toute seule Viola. Je suis là, et je t’aiderai à le retrouver quoiqu’il en coûte. Il s’interrompit en se pinçant les lèvres, cherchant tant bien que mal à lui apporter la réponse qu’elle espérait de sa part.  — Mais il est absolument hors de question de livrer John à ton crétin de frère pour obtenir ta vengeance. Avec toi, il est tout ce qu’il me reste. Je ne l’abandonnerai pas. L’intonation était abrupte, bien trop pour une confession de cette ampleur. Il échappa un grognement, encore un, et se surpris à baisser une nouvelle fois le visage en se passant une main fébrile le long d’une nuque encore douloureuse. Un choix était à faire, et auquel il était bien incapable d’en formuler la décision. Le dialogue aurait sans doute pu se terminer là, ils auraient ainsi probablement dégainé leurs épées de leur fourreau pour s’affronter une fois encore. Laisser crier leurs coeurs ébréchés pour assouvir deux passés séparés au lieu de profiter d’un avenir ensemble. Tout se bousculait dans son esprit. Qu’il s’agisse de sa promesse faite au gamin de le protéger, à celle d’une lady Viola abandonnée sur les quais. L’âme déchirée, un peu plus encore, Jim dû se soumettre à sa réponse lorsque ses yeux retrouvèrent le chemin qui menait aux siens. Débarqua un regard plus sombre, plus amer, et bien plus éprouvé qu’il ne l’aurait cru. Mais devant lui, sous ses yeux, s’agissait-là de sa femme. Et cette simple évidence chemina jusqu’à son palpitant qui lui intima ce qu’il devrait faire. Les épaules s’effondrèrent en même temps que la montagne de rage qui avait cheminée jusqu’au plus profond de ses veines. Il étouffa un soupire, puis un second, avant de déglutir et cracher une réponse dont il endurerait les désastreuses conséquences plus tard.  — Mais je refuse de t’affronter pour ça. Il s’était dérobé à leur échange en tournant le visage. Son attention tomba tristement sur les contours du Walrus qui se tenait bien plus loin, le long des quais. Là où John s’affairait probablement à respecter l’ordre donné par son capitaine, à savoir de réunir les hommes pour lever l’ancre au soleil levant. Ainsi, il serait donc complice et livrerait au diable celui qui avait choisi de lui sauver la vie. Et si Flint préféra chasser cette idée qui le tourmentait, ce n’est que lorsqu’il reposa ses iris sur la femme qui se tenait devant lui qu’il se persuada qu’il s’agissait de la bonne décision.
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Hayden Beckwith
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Hayden Beckwith
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Elle se battait contre l’idée, mais Pan et elle avait bien plus en commun qu’elle ne daignerait l’admettre. Pan se voyait en elle et trouvait un certain réconfort dans l’idée qu’il y ait une autre de lui. Que le démon qui grognait à lui trouvait une place aussi confortable dans le ventre de sa soeur que dans le sien, quand bien même Viola tentait par tous les moyens de prétendre qu’il ne se trouvait rien en ce monde qui puisse ne serait-ce que l’ébranler. Pourtant tôt ou tard, une vieille cicatrice s’ouvre. La sienne menaçait de recracher coeur et poumons aboyants dans sa poitrine. Cette fureur impossible, fruit d’une enfance épouvantable et d’un crescendo d’injustices, il n’y avait qu’eux pour la comprendre, à la différence que Pan la cultivait et Viola la combattait férocement par principe ; et peut-être par fierté. Pas ce soir. Et parce que la colère était toujours diablement criarde, elle avait échappé un rien qui lui était pourtant précieux et se morigéna en se mordant l’intérieur de la joue à sang. Si elle aurait préféré garder tout pour elle, le visage de Flint lui apporta un espèce de sentiment de satisfaction douteuse mêlée à une pointe d’amertume. Elle décela dans son incompréhension l’idée qu’elle ait pu lâcher prise facilement. Qu’elle avait seulement arrêté d’attendre après l’horizon et s’était tournée vers un futur qui lui serait garanti, par facilité et peut-être pour se conformer à la volonté de son roi de père. Ça, en oubliant qu’il s’était confronté à une disparition à son retour. Elle s’étouffa sur l’idée folle qu’ils se trompaient lourdement tous les deux, sous bien des aspects si pas à tous les niveaux, mais elle rejeta violemment l’opportunité de révéler toutes ses propres vérités au grand jour, à l’air libre, et d’écouter les siennes. Le grand amour perdu à ses pieds, ses sentiments dans la bouche, elle se mordit la lèvre pour ne rien montrer de ce que ses mots tendaient à provoquer en elle, mais elle échappa un   “ Tais-toi, ”  grondé, comme un orage surprenant une nuit paisible. Quant à la lame à sa gorge, elle lui inspira le plus grand des dédains et provoqua un rire narquois qu’elle ne tenta pas même de réprimer.   “ Allez, vas-y, mon grand. Un mouvement sec sur la droite suffira. ”  Par provocation, elle souleva le menton, laissant le rasoir inciser sa peau juste assez pour délivrer quelques larmes de sang qu’elle n’essuierait pas. Pas pour le poids des années d’abus, de deuil, affliction, et d’angoisse. Elle fit ce qu’elle savait faire de mieux : ajuster sa carapace, se blinder, cracher sur une possible trêve et ravaler toute miséricorde, si tant est qu’elle en soit encore capable. Si proche du but, elle ne ferait aucun cadeau, puisque personne ne lui en avait fait. Comme toujours depuis qu’elle était Capitaine, elle obtiendrait gain de cause et tout ce qui va avec, qu’importe que le prix fixé soit celui de son humanité et que Flint se tienne entre elle de l’objet de sa convoitise. Délivrée de sa poigne, mais jamais totalement de son emprise, elle lui fit face, le coeur battant et planta ses yeux dans les siens malgré qu’il l’évite plus que tout.   “ Oh boo-hoo !  Je vais pas chialer parce que t’as pas retrouvé ton jouet préféré à l’endroit où tu l’avais laissé. ”   À chaque fois, elle crachait sur la légitimité des sentiments qu’il tentait maladroitement d’exprimer. Sur ce qu’il avait pu traverser en apprenant sa disparition, quand bien même était-elle bien là, droite dans ses bottes, plus véhémente que jamais. Dans sa jeunesse, elle lui aurait tout pardonné, peut-être même de l’avoir trompée. Mais aujourd’hui, elle ne laissait rien passer, ne cherchait pas à comprendre, moins encore à compatir. Certainement pas maintenant qu’une opportunité de mettre la main sur Drake était à sa portée et qu’il n’y avait que lui pour s’interposer entre la destinée et elle.   “ Va t’faire foutre,  ”  répondit-elle, dans un tac au tac violent.   “ J’ai porté ce fardeau seule pendant longtemps, et suis à rien de pouvoir lui coller une balle dans la tête. J’ai besoin de personne. ”  Elle avait au moins ça de commun avec le portrait de sa propre jeunesse : elle faisait tout par elle-même, ne nécessitait l’aide de personne. Capitaine. Battante. Grande, forte, ferme, indépendante. Pas besoin d’un homme. Pas besoin de lui. Personne ne pourrait jamais alléger son fardeau, et elle ne voudrait de toute façon jamais s’en délester, à moins de l’étouffer dans son propre étau et provoquer sa mort. Son fardeau faisait d’elle qui elle était aujourd’hui et elle ne voudrait jamais redevenir la femme qu’il avait aimé. Cette femme ne survivrait jamais dans ce monde vicieux ; pas sans les bras de son Flint. Même s’ils s’étaient trouvés voilà quelques jours, le secret de son mariage au grand jour brisait une nouvelle fois ce qui aurait pu être rafistolé. Devant son refus de concéder son jeune frère, elle échappa un grognement furieux, mais rien de comparable au grognement guttural qui fendit l’air à la fin de sa maxime. D’un réflexe prodigieux, elle dégaina une main ferme qui s’abattit sur la joue du Walrus.   “ Tu l’abandonneras pas ? Tu l’abandonneras pas ?! Alors tu peux nous foutre en l’air, mais John, c’est impensable ?! Tu manques vraiment pas de cran, espèce de salopard.  ”  Elle avait hurlé le moindre mot, comme elle ne l’avait pas fait au jour où il l’avait quittée. Parce que c’est ce qu’il avait fait ce jour-là : la quitter. Les promesses restent des promesses si elles ne sont pas réalisées, et dans les faits, il l’avait simplement quittée, abandonnée. De nouveau face à cette certitude idiote, elle se mit à trembler et tenta péniblement de ravaler sa bile , tout en lui jetant un regard noir.   “ Tu vas l’abandonner. C’est tout ce que tu sais faire,  ”  fit-elle, d’une voix rauque, mais dorénavant dépouillée de toute ardeur. À son tour, elle s’en détourna et fit face au mur, sa main sur le fourreau de son épée, l’autre grattant nerveusement la base de sa nuque. Elle resta un moment là, front contre la pierre, à rassembler les morceaux d’elle-même éparpillés ça et là, tentant de rafistoler le masque du Capitaine Crochet pour le remettre correctement ; en vain. Au terme d’un moment de silence, elle se tourna de nouveau, les bras le long du corps, dont un pressé contre son pistolet.    “ Je ne te déteste pas, Jim. Je t’en ai voulu, et c’est encore le cas aujourd’hui, mais je ne te déteste pas. C’est pas toi le grand ennemi de mon existence… Mais t’es parti sans me donner le choix, sans me donner un mot à dire ou l’opportunité de te convaincre de rester, et j’ai essuyé toutes les conséquences de ta décision. T’es parti courir après ta vengeance et je t’ai laissé faire, même si je voulais pas et si je savais que t’avais tort. Maintenant c’est ton tour.   ”  Le ton était simple, quand bien même la tension restait palpable et visible dans ses mains qui tremblaient de traquer enfin Drake à la gorge. La bouche serrée, elle le jaugea une dernière fois avant de lui faire dos, et de jeter par-dessus son épaule :   “ Tu as une heure. Je te laisse imaginer les énièmes conséquences qu’entrainerait un autre mauvais choix de ta part, mais sache que si John n’est pas là dans une heure, je donne son identité à Pan et il ira le chercher lui-même.  ”  Quoi qu’il advienne, elle obtiendrait ce qu’elle désirait ardemment. Flint n’avait qu’à choisir la place qu’il désirait occuper dans ce superbe tableau : à ses côtés, entre elle et son plus grand désir, ou étouffé dans son propre sang, la gorge ouverte dans le caniveau.
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Jackson Caverly
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Un silence de plomb. C’est la seule réponse que Jim fût capable d’apporter à chaque insulte, menace et ordre craché à son égard. Son sang était devenu un poison virulent, prêt à déchainer une rage qu’il s’évertuait à ne pas dévoiler. Ses yeux, accrochés sur les pavés des docks, parlaient pour ce qu’il était incapable de dire. Certaines vérités l’avaient peut-être atteint bien plus qu’il ne l’aurait cru et, les poings serrés, Flint livrait bataille à ses vieux démons qui menaçaient de refaire surface à tout moment. Une part non négligeable de son existence avait été rythmée par une seule mauvaise décision, et on lui proposait à ce jour un nouveau choix impossible. La capitaine du Jolly Roger venait d’entamer le long et douloureux décompte d’une vie qu’il n’était pas prêt à sacrifier. Il prétendra se préoccuper du sort de son second par pur intérêt, ou pour une promesse faite il y a des années, quand la vérité reposait tout simplement sur l’affection qu’il portait au seul compagnon vivant qu’il lui restait à ce jour. A son tour, il poussa un hurlement rauque lorsqu’elle l’abandonna au bord des quais. Un cris pour tout ce qu’il avait été incapable de faire il y a des années, et ce que cette triste décision promettait d’avoir comme funestes conséquences aujourd’hui. Ses phalanges s’écrasèrent dans un bruit sourd contre le mur de pierres qui lui faisait face, et même si la douleur lui arracha une légère grimace, elle n’atténua aucunement celle qui se chargeait de broyer son coeur en pleine agonie. Il y en eu d’autres des coups, de plus en plus virulents et gorgés d’une fureur inédite, chaque fois accompagnés de cris étouffés. Ils ne lui apportèrent pas plus de consolation mais simplement une main couverte de son propre sang. Dépouillé de toute ardeur après plusieurs minutes à avoir saccagé ses os et sa chair, Flint releva le visage en direction du Walrus. Encore une fois, il se mordait les lèvres d’avoir succombé à ces maudits sentiments. Cette femme, il l’avait aimée dans une autre vie au point de ne jamais parvenir à laisser mourir cette minuscule étincelle éprouvée à son égard. Et si Viola était morte du jour où il avait choisi de la quitter, celle qui restait et se dressait dorénavant face à lui n’avait pas amoindri la violence de ses sentiments mais au contraire. Tout était à la fois si différent et familier. Le goût était étranger, mais les saveurs demeuraient tout aussi délicieuses. La différence reposait sur le fait que chaque mot, chaque geste et chaque regard étaient d’une intensité particulièrement accrue par des années de chaos. Il avait pourtant été séduit un court instant par un fragment de bonheur, voilà quelques jours. Une interlude éphémère qui avait su ramener à la surface une foule d’émotions longtemps négligées. L’évidence jusqu’ici enterrée avait désormais atteint son apogée : cette femme, il l’avait dans la peau, les tripes et le coeur. Personne ne saurait le défaire de cette vérité, pas même le gamin qui l’avait arraché à la mort il y a de cela des années. Lorsqu’il trouva enfin le courage de se hisser à bord de son bâtiment, on redécouvrit le capitaine et son éternel masque d’indifférence. On pu entendre distinctement John Silver se traîner avec sa jambe de bois et sa béquille en direction son ami, coupé cruellement dans son élan par un regard à glacer le sang. — Capitaine… tout va bien ? Qu’il avait sifflé naïvement sans oser toutefois un pas de plus dans sa direction. Aucun homme ne connaissait davantage James Flint que celui qui lui faisait face en cet instant. Et parce que les mots étaient impossibles à prononcer, que les explications et les ordres restèrent coincés dans sa gorge, ce fût le canon de son arme qu’il présenta au front de son second. Le visage parfaitement impassible, mais une main qui tremblait doucement sous le rythme infernal d’un coeur qui frappait bien trop vite.  — Je suis désolé Silver. Furent les seuls mots qui franchir la barrière de ses lèvres lorsque d’une poigne abrupte, il attrapa le garçon par le col pour le forcer à le suivre.

Aucune parole ne fût échangée, quand bien même les yeux du plus jeune ne se détachaient de son aîné que pour appréhender le chemin qu’ils suivaient dans l’obscurité. Sa gorge se noua cependant lorsque les voiles du Jolly Roger se dessinèrent quelques centaines de mètres plus loin et que tout un cortège mené par Viola s’avançait dans leur direction. — Jim je… Le coup parti en un éclair, l’empêchant de terminer sa phrase lorsqu’il se retourna vers Flint, la peur au ventre. La balle avait atteint le bâton qui lui servait à se cramponner, faisant s’effondrer au sol le gamin dans un hoquet de surprise. Il tremblait, du seul pied qu’il lui restait à la tête, incapable de prononcer le moindre mot supplémentaire. Allongé au sol, il avait simplement eu le réflexe stupide et désespéré de lever les deux paumes de ses mains en gage de reddition. Sa propre arme, dont il avait été dépouillé un peu plus tôt, dirigée une nouvelle fois en direction de sa tête, John déglutit difficilement en bredouillant quelques paroles incompréhensible. — Capitaine… Avait-il fini par cracher, le timbre trahissant une incompréhension légitime. Il connaissait suffisamment son capitaine pour savoir que celui-ci n’aurait jamais laissé l’un de ses hommes derrière lui sans bonne raison. Quelle était-elle seulement ? Et pourquoi semblait-il curieusement aussi effrayé que lui ?  — Je l’ai abandonnée une fois John. Je ne referai pas cette erreur. La voix grave, il avait soufflé ses paroles sans n’apporter aucune autre explications, ses yeux évitants soigneusement de se poser sur l’estropié qui se tenait désormais à genoux devant lui. La crosse de son pistolet termina sa course contre la tempe du jeune Silver, achevant une fois pour toute une discussion qu’il n’avait pas le coeur à tenir.  — Le gamin est à toi. Jim n’avait pas pris la peine de relever les yeux vers elle lorsque son ombre se présenta une nouvelle fois à lui. Incapable de bouger, il observait avec amertume celui qui venait de perdre connaissance devant eux.  — Je n’ai qu’une seule condition. Le ton laissait présager qu’un refus de sa part serait inconcevable. D’un geste nonchalant, il envoya le pistolet voler à proximité de celui que l’on aurait pu croire endormi, et son regard se leva enfin jusqu’à trouver le sien, perçant et avide d'une vengeance commune.  — Lorsque tu auras retrouvé cet enfoiré, fais-le moi savoir. Pour la première fois ce soir, il laissa un mince rictus venir se frayer un bref chemin le long de sa commissure, le regard fou d’une rage qu’il partagerait volontiers avec elle ce jour-là. Un ricanement sordide et sans joie se fit entendre avant qu’il n’entreprenne de tourner les talons pour disparaître et quitter les lieux sans attendre de réponse. John comprendrait. C’est en tout cas la phrase qu’il se répétait en boucle pour s'en persuader à mesure qu’il s’éloignait de lui. Quelle triste ironie pour celui qui rêvait d'être réuni avec les siens. Un abandon de plus. Silver lui avait épargné une mort amplement méritée, et pour tout remerciement, lui s’autorisait à lui arracher une vie à peine entamée…à l’instar finalement de tous ceux qui osaient croiser sa route. Flint traînait derrière lui une montagne de regrets et de cadavres dont le poids devenait peu à peu insupportable. Celui-ci n'en ferait pas exception, quand bien même le prochain être qu'il désirait voir mourir sous ses yeux méritait toutes les peines de ce monde.
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