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Hayden Beckwith
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Hayden Beckwith
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You are a brick tied to me that's dragging me down,
Strike a match and I'll burn you to the ground.
Put on your war paint, here comes this rising tide,
Cross walks and crossed hearts and hope-to-dies,
silver clouds with grey linings
So we can take the world back from a heart attack,
one maniac at a time we will take it back
· · · · · · · · · · ·
@JACKSON CAVERLY · CAPTAIN JAMES FLINT #jollywalrus
pnjs : eric ' ric ' wenscombe · charles flint.


Transi d’inquiétude, Ric attendait depuis longtemps la venue toute secrète de la convive pour qui il s’était employé à préparer une décoction de plantes qui fumait doucement sur la table. Il concéda à la raison un souffle de soulagement lorsqu’il vit une ombre familière se détacher des autres et profiter du trouble habituel d’une nuit à Ravenshore pour bifurquer sur une venelle peu empruntée. Parce qu’ils collaboraient régulièrement et que le sens commun les qualifiaient d’amis, parfois-même de confidents, Viola n’avait pas compris ce besoin de confidentialité. Elle n’y avait d’ailleurs adhéré qu’à moitié, en se rendant à la petite auberge du coin, Ye Olde Goose Inn , bien peu réputée auprès des pirates puisque trop loin des quais d’amarrage ; cela sans chausser sa capuche plus haut que sur ses épaules, ni tenter de dissimuler son identité à qui dardait un regard sur la beauté de ses traits fins, trompés par un regard de profonde antipathie. Sa lourde chevelure ramenée en une longue queue de cheval, l’esquisse d’une moue à peine boudeuse sur une commissures et ses mains dans ses poches, Viola offrit un portrait saisissant de ce qu’elle avait un jour été : une lady flânant dans les rues. Ça s’il ne s’était pas agi de sa veste pourpre à épaulettes noires, du crochet sanglé autour de sa taille, voisin d’une longue épée et d’un pistolet chargé ; l’armure, s’il en est, d’un pirate sur ses gardes. Les bras croisés et le regard perdu dans le vague, Ric manqua de lui en faire le commentaire lorsque la porte s’ouvrit sur elle, mais Melodie se mit à babiller dans son couffin ; peut-être afin de lui rappeler qu’il y avait plus urgent que les sempiternelles taquineries qu’il réservait à une vieille amie. Ils conversèrent un moment sur le ton des banalités, cependant qu’elle était loin d’être dupe et perçut l’anxiété derrière chaque silence de ponctuation. Inévitablement, ils évoquèrent l’incontournable James Flint, dont le Walrus était amarré juste en bas de la rue, et de la probabilité qu’il se trouvait au Crimson Cutlass, armé de ses plus grandes prétentions et du verre de rhum qu’un tavernier s’épuisait à remplir. Comme à chaque fois, Melodie s’endormait sous une pluie de réflexions amères et de reproches. D’une nostalgie mal maitrisée, récits d’antan et perspectives d'avenir lugubre grossièrement fantasmé. Viola se pencha vers elle en se demandant combien de temps encore l’enfant pourrait bénéficier de ce sommeil de plomb et de l’insouciance de son tout jeune âge.
Pourtant ce soir, la conversation prit une tournure inédite. Si peu persuadé par le rôle que Jim pourrait jouer, ils inversèrent malgré eux le rôle du plaignant et du défendant à la cause du Capitaine Flint.   “ Il a bien des défauts, mais on ne peut pas lui enlever qu’il ferait un protecteur …  ”   Elle hésita sur le terme approprié.   “ Hargneux  —    Hargneux. ”   Ils échangèrent un vague sourire de concession, quand bien même celui de Ric était beaucoup plus large et avenant.   “ Considère au moins de lui annoncer la naissance de ta fille. Tu n’as pas à lui dire —      Qu’elle est peut-être l’enfant d’un viol de son frère sur la femme que j’aime, commis pendant qu’il était occupé à courir le monde pour rien ?   Elle ressentit de sa part une pointe d’aigreur familière, et n’y répondit que d’un  “ Ric ”   faussement réprobateur, quand bien même elle comprenait mieux que quiconque ses réticences. Si elle prônait la tolérance zéro et plus particulièrement lorsqu’il était question de Flint, qu’elle refusait d’admettre de nouveau dans le moindre cercle la concernant, elle concédait pourtant volontiers que Flint ferait un gardien formidable et une assistance non négligeable maintenant que son propre frère, convaincu d’être le père de Melodie, trainait dans les rues à la recherche de la fillette.   “ Je trouve formidable de t’entendre le défendre. ”   Pour ne pas s’embourber, elle ne fit pas cas du sourire goguenard sur ses lèvres.    “ Ce n’est pas le cas. Si je pouvais l’enfoncer davantage, je le ferais, mais il faut tout de même admettre que son attention sur Melodie ne nous causerait aucun tort —     “ Il est bien assez occupé à broyer du noir lorsqu’il te regarde, soit en permanence. Que veux-tu qu’il fasse de Melodie ? Parfois j’ai le sentiment qu’il ne pense qu’à lui— ”   Elle concéda à la remarque un ronflement caustique, pour toutes les réflexions amères qu’elle avait à dégobiller, mais qu’elle retenait faute de temps, d’envie, et puisqu’il ne s’agissait pas là d’un priorité.   “ Je suis capable de me défendre seule, et tu sais très bien qu’il prétend ne penser qu’à lui parce que notre attention n’est pas braquée en permanence sur lui, et il déteste ça. On sait tous comment il fonctionne et justement. Si tu lui donnes un but, il fera tout ce dont il est capable pour — ”   On ouvrit la porte sans s’annoncer, dans une volée si violente que le feu perdit de son panache et que Ric échappa le samovar sur le parquet poisseux. Ils se redressèrent d’un bond, dégainant épées et pistolets, cela sans même connaitre l’identité de leur visiteur qui s’inclina par réflexe de dédain avant de fondre sur eux, cimeterre droit devant. Elle contra en premier à l’épée de la sienne, Ric en embuscade envoyant un coup de pied dans le cage à poumons. Ce n’est que lorsqu'il se remit debout qu’ils purent pleinement exécrer l’identité de leur agresseur. Submergée par le ressac d’une aversion longtemps négligée, mais jamais oubliée, Viola se laissa convaincre d’engager la première, Ric sur les talons. Dans un ballet expert, mais saccadé, ils échangèrent sans autre but que de se tuer avant qu’elle n’ait la présence d’esprit de s’assurer qu’à défaut de vivre, Charles n’obtiendrait pas ce soir l’objet de tous ses désirs. Alors qu’il concentrait tous ses efforts a anéantir l’homme que Arie avait véritablement aimé, Viola se glissa dans la pièce voisine, enveloppa Melodie, profondément endormie, dans une couverture de velours, puis dans sa veste, avant de la mettre dans une panière à linges à peine vidée, puis de la cacher au sommet d’un large buffet à vaisselle presque vide, fermer la porte, mettre la clef dans son décolleté. À la va-vite, elle se précipita vers la fenêtre, appela à prendre les armes dans l’espoir que sa voix soit reconnue par toutes les oreilles attentives, ou au moins Skyler qu’elle savait trainer sur les toits. Puis interpellée par un silence de mort, elle quitta la pièce d’un pas décidé, déterminée qu’elle était à mettre son compte à Charles une bonne fois pour toute et arrêter de faire les frais de cette saloperie qui avait gâché bien des vies, à commencer par la sienne. Elle trouva alors le corps sans vie de Ric, Charles penché sur lui, un sourire d’entière satisfaction sur les lèvres et le regard dément. Elle n’eut pas le temps d’intégrer l’information que son tour venait. Pourtant sa propre détermination ne fit rien, n’eut aucune sorte de poids, si ce n’est à l’entailler ça et là et à renforcer toute la volonté de l'ainé Flint de trouver la petite fille qu'il croyait sienne.   “ Le bébé ”  gronda-t-il, alors qu’il se penchait vers elle, après l’avoir ouverte à la hanche, trainée dans son propre sang, tirée par les cheveux, ça parce qu’elle refusait de laisser tomber et d’offrir la vie de Melodie en échange d’une once de répit ; elle ne se fourvoyait pas assez pour s’imaginer un seul instant qu’il lui laisserait la vie sauve. Infernale jusqu’au bout, elle répondit d’un ricanement acide.   “ Brûle en enfer. ”   Le claquement sordide de ses chaussures sur ses joues, de sa semelle dans sa bouche, et pourtant c’était comme battre des pieds dans un mur. Charles vacillait à peine, trouvait moyen d’esquiver la plupart des coups, un véritable golem d’argile capable d’encaisser le moindre heurt. C’était incroyable d’assister à cette échauffourée qui n’en était plus tellement une. Chaque mouvement paré avant d’asséner le coup, chaque ambition de cogner défendue avec une dextérité remarquable, alors même qu’elle était d’ordinaire redoutable dans la moindre de ses assauts et aurait été capable de briser un autre de son genre sans même s’essouffler. Elle s’impatienta à hurler, frapper dans tous les sens, jusqu’à ce qu’il en ait assez de se débattre avec cette boule de nerfs à vif et ne presse la pointe de son cimeterre contre son flanc droit. Vaincue, mais pas encore vidée de toute sa vitalité, elle se laissa trainer de nouveau à l’écart et dans une flaque de son propre sang, assista au déferlement Flint dans l'appartement de fortune. Et pas seulement celui qui venait d’assassiner son ami et présumait avoir infligé le même sort à la Capitaine du Jolly Roger, mais aussi son frère, son salut, dont elle reconnut à peine les contours avant de sombrer.

Elle ne savait pas où elle se trouvait, sinon qu’elle était enveloppée entre de confortables draps, qu’on lui avait enveloppé ses bottes, et que son tribord lui faisait un mal de tous les enfers. En voulant se tourner, elle exulta un grognement à la fois furieux et peiné, le souffle haletant, les yeux dans le vague. Faisant fi de son entourage, elle tenta de se trainer hors du lit, mais n’eut pas même le temps de se débarrasser de l’étoffe qui l’emprisonnait que deux bras ferment virent la trouver.
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Jackson Caverly
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— Capitaine ! Il était de coutume d’apercevoir John Silver emboiter le pas à son ami et supérieur, mais cette fois-ci, il le faisait en s’armant de sa béquille. La jambe amputée au dessous du genou restait douloureuse, rafistolée par quelques soins magiques mais pas encore suffisamment stable pour que le bois puis soutenir l’homme. On pouvait l’entendre arriver de sa démarche lourde et pour l’heure maladroite, pas assez rapide pour suivre le pas sûr et assuré d’un James Flint assez peu compréhensif. — Capitaine attendez, vous avez oubli… — John, boucle-là. Lâche-moi, et va traîner ta foutue guibole sur le Walrus. On lève l’ancre à l’aube. Le ton était ferme, et Jim avait ponctué sa phrase en stoppant sa course pour dévisager son second d’un regard lourd de sens. John préféra s’enterrer dans un profond mutisme plutôt que de rechigner les ordres formulés, mais, égal à lui-même, demeura fidèle au poste en se tenant difficilement droit devant cet homme qu’il avait appris à aimer malgré l’image du tyran qu’il projetait ici et là. Sous les yeux glacés de son aîné, Silver demeura impassible aux menaces silencieuses et se contenta de lui rendre la balle argentée que son Capitaine conservait d’habitude précieusement au creux d’une poche. Celle-là même que le jeune Flint avait retiré du flanc de sa mère. Il grogna, s’empara avec virulence de ce qu’on lui présentait. — J’ai pas été suffisamment clair ? Le regard était mordant, le ton, menaçant. Si d’ordinaire le favori du Walrus tenait une place de choix auprès de son Capitaine, depuis peu, il semblerait qu’il ait été recalé et mis à l’écart volontairement. La jambe de bois, sûrement. John baissa la tête, refusant catégoriquement de bouger en essayant sa position de fidèle chien auprès de son maître. Cependant, leur brève querelle fût de courte durée puisqu’interrompue par plusieurs coups de feu et une voix familière appelant aux armes. Jim leva instinctivement les yeux pour y découvrir sur les toits une silhouette bien connue du Roger. Skyler. Il fronça les sourcils, l’air grave, tandis qu’il repoussa violemment John d’une main. — Reste là. Indiscutable cette fois-ci, il n’attendit aucune réponse pour se précipiter vers l’auberge d’où émanait les tirs. Un nouveau coup retenti une dernière fois tandis qu’il se frayait un passage, bousculant chaises et forbans pour parvenir devant la porte d’une chambre entrouverte. Ce qu’il aperçu lui ôta un hoquet de surprise et d’horreur. La dépouille inanimée qu’il reconnue comme étant celle de Ric, baignant dans son propre sang, le regard vide et étrangement tourné dans sa direction. Un frisson lui parcouru l’échine tandis qu’il tentait d’intégrer l’information en posant une main sur le cadran de la porte.  — Aye Jimbo. Je commençais à m’impatienter. Cette voix. Ce timbre. L’aîné et le cadet réunis. Jim leva les yeux pour y trouver ceux de son frère, les vêtements maculés et un sourire absolument abominable étirant sa commissure. Le hurlement qui fût poussé aurait au moins le mérite d’être entendu jusqu’aux frontières de Nemeree. Jim s’enfonça dans la pièce, l’arme dégainée et fendant l’air à une vitesse si rapide qu’elle eut le mérite de surprendre son adversaire. Le pouls s’accéléra sensiblement au rythme du ballet qui se jouait entre eux. Des coups de poing, de pieds, habilement associés à leurs épées qui virevoltaient ensemble. L’un avait l’avantage de dominer l’autre par sa taille et son imposante carrure, là où le plus jeune possédait la rapidité et se battait avec le coeur et non l’esprit. Charles, lui, continuait inlassablement de garder ce même sourire sordide sur le visage, arrachant à Jim une poignée d’insultes qu’il gronda tout en écrasant une seconde lame dans le genou de son adversaire. Premier coup. Le second fût le revers de son épée qui vint rencontrer sa mâchoire jusqu’à l’envoyer au sol dans un gémissement rauque. Troisième coup : Jim à cheval sur son frère, le regard fou, et la lame de son épée pointée contre sa gorge. Haletant, il était terrifiant de colère, mais brûlait d’une satisfaction malsaine et à peine lisible. Pourtant, quelque chose n’allait pas. Plutôt que d’implorer pour sa vie, Charles continuait de se satisfaire de la situation dans un rire à glacer le sang. Il ne lui ferait pas ce plaisir de lui poser la question, mais découvrit sans mal la réponse à ses regards sarcastiques et animés d’une dangereuse folie. Son index dirigé négligemment à leur côté indiquait une ombre demeurée invisible jusqu’à présent. Sans ôter son épée de la peau crasseuse qu’elle menaçait, Jim jeta un coup d’oeil par dessus son épaule.  Ce qu’il vit, cette fois-ci, lui fit littéralement perdre pied. Sa poigne se desserra sur la fusée de sa lame et se mit doucement à trembler. Cette vision proche de l’enfer sonnait le glas du peu de raison qu’il lui restait jusqu’ici. Dans une marre de sang et sous son regard animé se tenait la Capitaine du Jolly Roger. Inconsciente, ou pire. — Eh ben v’là seulement que tu remarques la dépouille de ta femme. Elle s’est battue comme une chienne si ça peut te consoler. Charles se délectait du spectacle, et n’attendit pas la fin de son sarcasme pour reprendre le dessus. Il retourna l’épée contre son propriétaire, plantant l’aiguille dans l’épaule d’un Flint qui hurla en se dérobant sous le coup. La lame traversa la chaire jusqu’à se planter dans le parquet, coinçant celui qui jusqu’ici avait le dessus. — Oops, la cavalerie se pointe, il est l’heure que j’y aille. On se revoit bientôt Jimmy. Charles s’échappa dans un ricanement en traînant sa jambe blessée, laissant son oeuvre derrière lui. Jim, lui, avait à peine intégrer ses propos et gardait les yeux rivés vers une Viola qui perdait toujours plus de sang. Une lueur de panique dans les yeux. Il l’appela. Une fois. Deux fois. Sans réponse. C’est au bout d’une poignée de minute que John déferla dans la pièce en ôtant l’épée pour en libérer son Capitaine. Dans la précipitation, Jim se traîna jusqu’à elle. La douleur de son épaule était bien superficielle en rapport à celle qui se jouait au creux de son estomac. La peur. Une main plaquée contre la plaie béante sur son flanc, l’autre contre sa joue, il continuait à appeler. En vain. La balle n’était pas ressortie. Silver se chargea de lui fournir de quoi fabriquer un garrot de fortune, et il entoura sa taille de gestes précipités mais étonnamment assurés. L’adrénaline. — Elle va s’en sortir ? Evidemment. Le contraire était impensable, et Jim fusilla son partenaire d’un oeil suffisamment piquant pour ne pas qu’il réitère sa question. Le frère inquiet pour sa soeur. Touchant, et à la fois exaspérant. — Va les prévenir, que la sorcière soit prête. Cette fois-ci, le second s’exécuta sans rechigné pendant qu’il se chargeait de soulever le corps inconscient d’une Hook bien trop vulnérable. Son sang imprégnait déjà sa chemise, mais il demeura impassible. Chaque seconde était comptée, il le savait. — Reste avec moi. Qu’il souffla bien naïvement à son adresse, ses bras fermement enroulés autour d’elle.

On l’accueilli sur le Jolly Roger à la manière d’un parasite, mais aucun n’osa cependant le relayer pendant qu’il se chargeait d’accompagner Nyus jusqu’aux quartiers de leur Capitaine. L’imposant bureau sur lequel reposait une multitude de cartes vu ses affaires s’envoler tandis qu’il prenait soin d’installer la maîtresse des lieux dessus. — Fais ton truc. Soigne-là. Qu’il grogna à l’adresse de la sorcière. Evidemment, elle ne nécessitait aucun ordre pour agir. Evidemment, elle le fusilla du regard avant de se pencher vers Viola et entamer ses premiers soins en murmurant une poignée d’incantations. Jim poussa un soupire à s’en fendre l’âme avant de quitter la pièce, le regard s’attardant brièvement sur un poignet dont la manche imbibée de sang laissa entrevoir quelques reliefs. Détail anodin que cette mystérieuse marque noire sur sa peau. Il arqua un sourcil avant de détourner les yeux, par pudeur ou par crainte. Peut-être un peu des deux. Nyus le fit appeler une poignées d’heures plus tard, son oeuvre terminée. On les laissa seuls, pas qu’il l’ait demandé, mais l’avait exigé silencieusement. Lui à son chevet, les mains jointes et le front posé contre, il ne rouvrit les yeux que lorsqu’elle étouffa un grognement de douleur et tenta de se dérober de ses draps.  — On ne bouge pas. Ses bras, fermes et implacables, se posèrent contre ses épaules en lui imposant de rester allongée. Son coeur vrilla un instant. — T’as failli y rester. Siffla-t-il sur le ton du reproche. Il s’était redressé, surplombant de toute sa hauteur une Capitaine bien entamée et qu’il espérait trop faible pour oser s’opposer à lui. Sa main, contrairement à ses mots, fût nettement plus douce. Elle s’était glissée le long de sa joue en une caresse bien plus délicate que ce à quoi ils s’étaient habitués. Mais le répit ne fût que de courte durée puisque dès l’instant où il le réalisa, il se recula par réflexe. — Qu’est-ce tu pouvais bien foutre avec Ric pour qu’il vienne vous chercher là-bas. La mâchoire était serrée. Le ton, glacial. Le deuil viendrait plus tard, bien qu’il commençait doucement à en subir les frais. — N’essaye même pas. De se lever ? Comme s’il pourrait l’en empêcher.
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Hayden Beckwith
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La cabine était sombre, mais rien de comparable aux ténèbres qui l’enveloppaient assez férocement pour qu’elle s’extirpe de son sommeil de plomb magique avec la plus grande peine. Douloureuse d’un flanc à l’autre, comme si on l’avait traversée d’une côte à son opposée avec une barre de fer, elle exulta d’un grognement furibond en se réveillant, ne comprenant ni la douleur, ni comment elle était parvenue à son propre lit sans avoir été pleinement consciente de ses pas. Quelques secondes d’ignorance, et c’était là le seul moment de félicité de cette trop longue journée. La mémoire lui revint comme un boulet de canon transperçant la coque du Roger, et elle échappa un râle, ivre de colère et de douleur.   “ Nyus ! Bon sang ! C’est quoi c’travail de boucher ?!  ”  La sorcière avait fait avec les moyens du bord et composé avec une blessure trop profonde pour que même la magie s’y infiltre complètement. Pour une telle plaie, le repos n’était plus nécessaire, mais vital. La magie s’était occupée de la surface, de la laideur d’une telle balafre, mais il restait au temps de quoi se repaitre de la chair ouverte du Capitaine Crochet. Sous une légère chemise de lin et au-delà du bandage transperça une nappe de sang qu’elle fit le choix d’ignorer, mais qui était pourtant bien là, malgré les soins d’une sorcière hautement expérimentée. Et du sang, elle n’en avait plus à épargner. Le teint blême, elle poussa un long et douloureux soupir, appuyant de sa paume sur la plaie afin de calfeutrer une douleur qui ne demandait qu’à sortir.   “ Nyus ! ”  L’humeur. Le mauvais quart d’heure. La soif d’homicide. Nyus dut tout pressentir et resta à l’écart, derrière les portes de ses quartiers. Mieux valait qu’il n’y en ait qu’un qui fasse les frais de son courroux, et il se trouvait justement un volontaire près de sa paillasse, à qui elle accorda enfin un regard d’enragé alors qu’il tentait de la coucher de nouveau.   “ Qu’est.Ce.Que.Tu.Fous.Ici? ”  S’il y avait une personne qui n’avait aucune autorisation, aucun droit de se trouver à bord du Jolly Roger, s’agissait bien de Flint. Elle ne se souvenait ni de son implication dans sa dernière rixe et pas beaucoup plus de la tournure des évènements. Tout était allé si vite, s’était perdu dans un foutoir sans nom de détails insignifiants et pourtant déterminants. Perdu entre les tentatives de parer, d’éviter, de dissimuler, et à terme, survivre à un ouragan de force insoupçonnable et d’agilité stupéfiante. Occupée à reprendre le fil, ressasser les moments clefs en débutant par celui où elle avait ouvert la porte sur Ric et celui où elle avait perdu connaissance, Viola éluda les ordres et les questions de Flint jusqu’au dernier qui, enfin, parvint à l’arracher à son besoin de décortiquer les dernières heures.   “ Va t’faire foutre, ”  gronda-t-elle, aussi charmante qu’on puisse l’être dans son état.   “ Allez vous faire foutre, toi et ta saloperie de carne de frère de — ”  Assez de ce Charles. Assez de ces Flint qui polluaient son existence. Elle fonctionnait ici à la rage de l’instant, mais aussi de toute l’aversion retentissante qu’elle avait cumulé pour ce fieffé enfoiré qu’était Charles Flint. Incapable de dissocier les frères, quand bien même ses relations, ou absence de, avec l’un et l’autre étaient drastiquement différentes, voire complètement opposées, Viola retint à grand peine un hurlement de fureur. Pourtant elle retrouva un silence de méditation à repenser un détail en particulier, et pas le moindre.    “ Ric est mort… ?  ”   Elle s’était tournée vers Jim cette fois, la boule au ventre, les nerfs gagnés par les flammes. Sa main pressée contre son flanc droit quitta sa place pour trouver son front, puis son visage tout entier pour un passage en revue frémissant.   “ Merde.  ”  Merde, Ric. L’ami le plus fidèle, de longue date, celui qui n’avait jamais failli, dupé, avait résisté aux ténèbres mieux que quiconque et l’avait, à maintes reprises, convaincue de garder la tête haute plutôt que de tomber dans le jeu aigre de ses détracteurs ; quand bien même elle avait fini par y céder. Elle repenserait à Ric plus tard, au moment propice. Ressasserait les instants ensemble, bons ou mauvais, les anecdotes qui formeraient un portrait flatteur de l’homme qu’on raconterait à sa fille, désormais orpheline. Orpheline.   “ Merde, merde, merde.  ”  Elle éructa de nouveau, frappée par le souvenir d’une armoire fermée et d’une clef dans son décolleté, qu’elle trouva en y plongeant la main. Elle jeta un oeil à la blessure vicieuse qui refusait de se refermer, serra les dents, retint son souffle et se précipita hors du lit en mettant toute la volonté du monde à ne rien montrer de combien elle souffrait. Elle attrapa son épée, puis ses bottes, enfilées à la va-vite devant le regard médusé de l’équipage, mais surtout Nyus qui tenta bien un pas dans sa direction avant de se heurter à ce regard noir qui ordonnait la soumission. Elle se précipita dans la rue à grandes enjambées, serrant les lèvres et les dents pour tout retenir, manquant une fois ou deux de s’appuyer sur un mur et se pencher sur le caniveau pour laisser glisser tout ce qu’une main fébrile tentait de contenir sous ses côtes. Pourtant elle s’était obligée au pas de course, droite dans ses bottes, épée dans une main, flingue à la ceinture et clef entre les dents ; l’équipage et le Flint à ses trousses. Cela jusqu’à trouver la façade tristement familière de l’auberge et percevoir les pleurs d’une enfant qui avait faim, peur, qui étouffait. Au moins elle était encore là, la planque avait fonctionné. Viola trébucha trois fois dans l’escalier, mais refusa la moindre main tendue, jusqu’à rallier la chambre de fortune où le cadavre de Ric ne se trouvait plus, mais où sa fille pleurait. Elle fit glisser la clef dans la serrure, puis ses bras sur l’étagère, pour en sortir une jolie petite fille proprement terrifiée, enveloppée dans sa veste pourpre pour signifier une appartenance.   “ Ssshhh — Je sais, je sais.  ”  Quelle association pitoyable. Elle avait si peu portée Melody dans ses bras que sa tentative de la sortie de sa panière se soldat par une moitié d’échec. Melody continua de pleurer, et personne ne s’attendait à voir l’inverse se produire ; elle était effrayée,  affamée, oubliée, seule comme on ne devrait jamais l’être à cet âge. Viola la serra dans ses bras quelques secondes, pour Ric qui aurait voulu la voir porter sa fille davantage de son vivant, et se tourna vers Mouche et Nyus qui trainait dans la pièce voisine, accompagnés du reste de l’équipage.    “ Défendez-la au prix de votre vie, Maitre Mouche. Nyus, tu diras à Tibby qu’il est responsable de la protection de la petite et du Roger pour ce soir, et je veux tout l’équipage, sans le moindre exception, armé jusqu’aux dents et prêt à faire feu sur le moindre rat qui trainera sur le quai. ”  Se sentant l’obligé d’une mission divine, Mouche bomba le torse, Melody soudainement calmée dans les bras. Mouche, faiseur de miracle. Hook retrouva sa veste, et ils quittèrent tous les lieux à l’exception de Nyus, d'elle, et de Flint.   “ Je reviens changer tes bandages dans deux heures. —    Reviens plutôt avec mes effets et une bouteille de ma réserve. Tu sais laquelle. ”  La troisième dans le fond de l’étagère, récupérée en cargaison complète au large de Neveryd, dans un rafiot coulé qu’il avait fallu ruser pour atteindre ; dieu soit loué pour les sirènes. Ne restait à ce jour qu’une seule bouteille du plus délicieux des breuvages, et elle décréta qu’elle en méritait la moindre goutte. Elle prit place à son emplacement de la veille : près de la fenêtre, qui offrait une admirable vue sur le port et avait le Roger en plein dans son viseur. À cette distance, elle voyait parfaitement qui se promenait sur la passerelle, qui trainait sa carcasse autour de son vaisseau et aurait tout le loisir de tirer sur Charles s’il lui venait l’audace de vouloir ne serait-ce que regarder son foyer.   “ Par-fait. —      Quelqu’un devrait rester —     Il va rester. Cesse de t’inquiéter, fous l’camp. ”  Nyus s’en alla sur une courbette peut convaincante et convaincue, non sans jeter un regard lourd de sens à Flint.   “ Il est pas venu pour nous, ton frère. Ric et moi, c’était pas le but,  ”  commença-t-elle, les yeux rivés vers l’horizon. Elle savait le temps de quelques réponses venu, et n’avait en sa possession aucun motif qui pourrait justifier qu’elle les garde, quand bien même rien ne l’obligeait à tout dire.    “ Melody. Cette enfant, Jimbo, que tu le veuilles ou non, est vouée à prendre une importance dans ta vie que tu n’es pas prêt à céder.   ”   Avait-il seulement une place à céder ? Un coeur à mettre au service d’une petite fille, même celle d’un vieil ami ? Avait-il seulement ce qu’il fallait pour penser à quelqu'un d’autre que lui-même ? Dans ses derniers instants, même Ric en avait douté.   “ Charles est revenu bien avant toi. Longtemps avant toi, même. Apparemment t’es presque parvenu à le coincer au nord de l’ancienne Erendieren, sous Iknimaya … ?  Bref. C’est là qu’il a su que t’étais occupé ailleurs. Que tu surveillais plus ce qui se tramait à Nemeree et qu’il a décidé de rentrer au bercail pour nous rendre une petite visite… ”  Elle poussa un soupir à s’en fendre l’âme, pas certaine de pouvoir trouver les bons mots.
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Jackson Caverly
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Dans la pénombre de la cabine, Flint observait en silence une capitaine s’éveiller brutalement de son repos. Les bras croisés contre le torse, il prit cependant le soin de reculer sans qu’elle n’ait à en formuler l’ordre. Les premières minutes furent aussi explosives qu’intenses. Le seul moment de répit de cette douloureuse journée venait de prendre fin. S’il y avait bien une chose que Jim pouvait comprendre et entendre, c’était bien l’excès de colère et l’humeur enragée qu’elle lui offrait en cet instant. La confusion avant la réalité. Il l’observait sans rien dire, la mâchoire serrée, bien loin d’être intimidé par ce que le reste de l’équipage cherchait à fuir. Le regard était différent. Si pas impressionné, au moins perplexe et songeur. D’ordinaire, il aurait sans doute levé la voix, imposé un tant soit peu de respect de sa part, interdit tout geste de sa part. A la place, il s’était relevé pour venir appuyer une épaule contre la porte. — De rien. Qu’il siffla entre ses dents, les yeux levés au ciel. Ô il l’attendait cet accueil, et en un sens, il l’espérait, mais n’irait à aucun moment justifier sa présence. Les insultes rebondissaient sur lui sans qu’il ne prenne la peine de sourciller. Le seul mouvement qu’il lui accorda fût un bref hochement de tête à la question posée. La réponse était déjà toute formulée. Ric était mort, oui. Et si l’idée lui était parfaitement insupportable, Flint n’était pas du genre à nier la réalité. Il prétendait l’accepter mais n’offrirait jamais plus d’un soupire à pareille annonce. Sa vie n’était finalement qu’un enchaînement de nouvelles similaires. Sa mère, puis Viola. Maintenant Ric. On aurait pu croire que le passé avait fait son oeuvre sur ce capitaine prétendu insensible. En vain. Une image et une légende, rien de plus. Il souffrait mais savait soigneusement cacher ses maux derrière ce masque d’indifférence qu’il se plaisait à porter en permanence. Hook, elle, explosait. Il la guetta d’un oeil furibond se lever du lit, attraper ses effets, pour ensuite quitter les lieux. — Putain c’est pas vrai. Qu’il gronda dans un soupire en s’écartant de la porte. Il aurait été fou de vouloir l’arrêter, mais son coeur fit néanmoins un bond lorsqu’il la vit quitter le navire. Cette femme était condamnée à le rendre fou. Les réflexes d’un passé révolu lui firent emboiter immédiatement le pas, accompagné de quelques bons disciples du Jolly Roger. Mais la vue qu’elle lui offrit lorsqu’ils arrivèrent sur place fût des plus inattendue. Flint demeura au pied de la porte, heurté de plein fouet par l’image de l’enfant qu’elle tenait dans ses bras. Le reste de la troupe se rua devant lui sans qu’il ne puisse bouger davantage. D’aucuns pourraient ici admettre que le capitaine Flint était largement dépassé par ce qu’il venait de découvrir. Ses opales sombres rivées sur une petite fille dont il ignorait tout. Il se pinça les lèvres en se mordant l’intérieur de la joue. Les questions viendraient plus tard, par dizaine, si ce n’est plus. Le fait est qu’elle avait vraisemblablement sauvé la vie à cette gamine. Les pleurs incessants lui hérissèrent les poils, si bien qu’il fut contraint de détourner le visage en retenant la réflexion amère qui menaçait de s’échapper. Ses yeux bloquèrent un instant à l’endroit où leur ami était tombé. Le corps de Ric avait été enlevé par les bons soins de ses hommes, mais il demeurait encore une pression étouffante au sein de la pièce dans laquelle il peinait à entrer. L’image était toujours là, et son coeur se serra douloureusement à ce souvenir encore frais. Le sang maculait encore certain endroit. Celui de son ami, et pas seulement. Sa gorge se noua lentement lorsqu’il reposa un oeil sur la capitaine devant lui. Et si elle y était restée, elle aussi ? Hook se chargea de congédier le reste de ses hommes avant de reprendre la parole à son égard., l’extirpant violemment de ses songes. Les prunelles rivées une dernière fois sur l’enfant, Jim l’observa quitter les mieux dans les bras d’un autre, avant de finalement se décider à franchir le pas de la porte. Il n’était pas dans ses habitudes de rester en retrait, mais ce jour faisait bien des exceptions. Ainsi débutèrent les explications tant attendues. Leur regard se croisèrent, lourd de sens pour elle, perplexe pour lui. Il prit place face à elle, aux côtés de la fenêtre qu’elle occupait, interdit mais déterminé à obtenir des réponses. Il arqua un sourcil en inclinant le visage, sceptique. — Qui est-elle, cette gosse ? Si Charles n’était pas venu pour eux, alors pour quelle autre raison que celle de cet enfant. Quel motif pouvait bien justifier un tel carnage de la part de son frère. Elle tissait soigneusement sa toile, prenant garde aux mots employés, aux révélations faites. L’impatience du pirate cependant se fit rapidement ressentir. Il grognait, accusait le coup comme on pouvait difficilement le faire devant pareilles circonstances.— Ric a pas été très bavard la dernière fois qu’on s’est vus. J’imagine qu’il était le père ? Triste constatation. Il détourna subitement le visage. Pas qu’il soit en colère, mais soufflait plutôt de jalousie. Comment pouvait-elle être dans la confidence quand lui n’y avait été à aucun moment. Les questions se bousculaient dans son esprit, et Jim dû faire preuve du peu de conviction qu’il lui restait pour ne pas tout débiter en une seule réplique. — Et sa mère ? Etait-elle encore en vie ? Etait-elle seulement connue ? Il fulminait doucement, quittant la fenêtre pour faire les cents pas d’une démarche agacée au milieu de la pièce, un regard accusateur pointé dans la direction de Viola. — Et qu’est-ce que tu veux que je fasse, hm ? Que je m’improvise nourrice pour une gamine dont j’ignorais l’existence y a encore une heure ? La nouvelle du décès de Ric était suffisamment délicate à accepter sans qu’elle n’y ajoute l’existence de Melody. — Excellente idée. Je lui présenterai Charles la prochaine fois qu’il essayera de venir la tuer. Il poussa un soupir exaspéré en laissant son pied venir heurter une chaise qui vola à travers la pièce. — Putain. Jim était cette boule de nerfs prête à imploser à tout moment. S’il avait appris à masquer la peine et la tristesse, il était en revanche devenu bien maladroit lorsqu’il s’agissait de contrôler ses excès de rage. Mais qui était-elle pour le juger à ce niveau-là ? — Et qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre de cette gosse ? Il s’était retourné vers elle, fou et à bout de souffle. Ses jambes le dirigèrent droit vers elle, planté à quelques centimètres à peine de l’endroit où elle se trouvait. L’éternel face à face. Elle, d’un calme olympien, quand lui grouillait d’une haine viscérale et mal contenue. Il l’accusait d’avoir été informée avant lui, s’en prenait comme toujours au mauvais coupable, mais grondait littéralement de ce qui aujourd’hui lui broyait la poitrine. — Qu’est-ce qu’il t’a dit exactement. Qu’avait-il pu lui confier qu’il ignorait encore. Pourtant, et aussi inexplicable que cela pouvait être, il lui suffit de planter son regard dans le sien pour redescendre d’un cran. La même douleur. La même anxiété.  Et cette plaie béante qui continuait de saigner malgré les bandages qui entourait son flanc. Aujourd’hui, il n’était pas le seul à avoir perdu un ami, et il aurait tout aussi bien pu la perdre elle. Cette réflexion, aussi simple soit-elle, lui fit refermer doucement les yeux avant de le faire reculer d’un pas. Son visage plongé dans une main. Difficile de tolérer qu’on puisse le voir dans pareil état. Et pourtant, elle était bien la seule à l’avoir vu en proie à de nombreux autres démons. La panique était un sentiment qu’il n’avait plus eu le luxe d’éprouver depuis de nombreuses années. Difficile donc de tolérer que son coeur puisse s’emballer aussi facilement. La peur au ventre. — J’ai cru qu’il t’avait tuée quand je t’ai trouvée. Qu’il souffla finalement à demi-mot en serrant la mâchoire. Les yeux portés sur sa plaie durant quelques secondes, il accrocha une nouvelle fois son regard avant de soupirer. — Il est temps d’y mettre un terme, ensemble.
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Hayden Beckwith
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Elle ouvrit la bouche, mais il insista sur des questions qu’elle ne pouvait que comprendre, et elle y répondit en dardant sur lui un regard attentif, patient. À chacune d’entre elles, elle laissa filtrer un ricanement ou un soupir, et s’enfonça davantage dans le siège dans lequel elle était installée, une main pressée en garrot à l’endroit où son ventre menaçait de libérer ses viscères. Elle avait enduré bien des douleurs, et n’accordait rien en crédit à celles physiques, davantage plus supportable que celles morales et ce de loin. Les yeux rivés sur le Roger qui dodelinait au gré du courant, mais une attention entièrement vouée à la cause de Ric et à cette histoire qu’elle se devait de conter, et bien, Hook hocha la tête et se frotta les yeux dans sa quête des mots justes ; il n’y en avait aucun. Cette histoire ne trouverait jamais justice. Pas dans le fond, ni dans la forme. Elle hocha les épaules à la mention du possible père, puis de la mère, et se renfrogna à l’attitude revêche de Jim qui s’impatientait et donnait dans un sarcasme hautement malvenu, puis dans une colère qui ne lui inspira que davantage de mépris, quand bien même elle comprenait mieux que quiconque qu’on puisse perdre pied faute de détails.   “ C’est pour ce genre d’attitude que Ric a préféré que tu ne saches rien, et avec du recul, je peux le comprendre. ”  Ses yeux continuaient de scruter les mouvements dans la rue, mais elle fit glisser sa main sur son pantalon pour l’en débarrasser du sang qui refusait de sécher. Elle-même avait tenté de convaincre Ric, alors-même qu’il était le sage, l’ami, le confident et récipient gardien des déboires d’eux tous. Elle avait mis ses opinions et aigreurs de côté pour plaider vaguement la cause et l’utilité de Flint. Vaguement, mais quand même. Évidemment, elle garda pour elle cet aspect de son rôle, afin de ne pas lui donner en pâture une once de … quoi ? Espoir ? Celui-ci étouffé depuis bien des lunes, elle moqua distraitement même le concept, et qu’importe de quoi il s’agissait, puisqu’elle ne ferait rien.   “ Tout, ”  souffla-t-elle, pensive.   “ Souvent, j’étais là. Il n’a pas eu besoin de tout raconter. ”  Et cela faisait toute la différence. Ric et elle avaient enduré cette vie pendant que Flint courait le monde à la recherche de l’insaisissable. Le temps ne s’était pas arrêté, ils ne s’étaient pas figés dans l’état où le Capitaine du Walrus s’était retourné sur eux pour se donner à la mer et l’aventure. Il avait même accéléré la cadence, envoyé les épreuves à un rythme plus soutenu, si pas intolérable. Elle poussa un long soupir, tentant de remettre les anecdotes, et surtout de ne laisser à aucune l’opportunité de la marquer davantage. À son tour, elle fit glisser une main frémissante sur son visage, et se pinça lentement le nez, puis enfin darda un regard sur la silhouette de Jim qui lui faisait dos, et dont elle cru voir les épaules s’affaisser sous un poids titanesque. Son coeur se fendit à la présomption de ce qu’il avait trouvé et à s’imaginer à sa place, mais un ego, qu’elle avait de rugissant, forcèrent ses traits à garder leur place. Elle s’entendit rétorquer qu’ils ne feraient jamais plus rien ensemble, pourtant la réplique lui resta coincé au fond de la gorge, et elle échappa plutôt un grognement caustique.   “ Allons, trésor, t’es déjà passé par là, et tu t’en es remis. ”  Elle laissa trainer sur ses traits un regard aussi affuté qu’une lame, lourd de sous-entendus, en sachant pertinemment qu’elle appuyait dans une plaie qui refusait de cicatriser ; autrement était impensable. Si elle saignait encore du souvenir pesant de leurs glorieux débuts, puis de la chute mal maitrisée et mésestimée de ce qui aurait dû être une histoire d’amour bonne à ce point qu’elle serait relatée durant des âges, alors lui le devait aussi par principe.   “ C’est pas la première fois que je prends une lame, ce sera pas la dernière, ”  philosopha-t-elle, sur un ton de rien du tout. Elle aurait dû au moins tenter de l’apaiser, mais ils n’en étaient plus là et ne reviendraient peut-être pas à ce stade ; au moins en avait-elle la certitude, même branlante. Ils faisaient tout de travers, en cela qu’ils ne se faisaient aucun cadeau, ne s’accordaient aucune concession ; et elle objecta qu’elle n’en ferait aucune la première, par principe.   “ Crois pas que tu vas t’en sortir avec ta belle détermination, ”  ajouta-t-elle, ses yeux de nouveaux rivés sur les contours sombres du Jolly Roger, où elle crut apercevoir Tiberius, allumant les torches pour preuve d’un vaisseau habité et armé. Sans qu’elle puisse la voir, ou même savoir s’il ne s’agissait que d’une impression ancrée dans un socle d’habitude, elle sentit un regard courir sur la peau de sa joue et de sa nuque, et pensa à Skyler qui devait rôder. Et après une minute ou deux de silence, elle commença enfin à relater :   “ Sa mère s’appelait Ariel. Ric est tombé amoureux d’elle, eh bien, au premier regard. ”  Elle laissa trainer sur lui un long regard un rien caustique dans les angles, teinté d’une pointe de nostalgie dont elle tenta de se dédouaner en échappant un vague ricanement.   “ J’avais mes propres problèmes à ce moment-là, mais quand la nouvelle de mon improbable retour s’est propagée, ça a attiré la vermine. J’avais des comptes à rendre à Pan, des affaires à régler avec les sorcières du bayou, et d’autres. Je me suis pas pointée tout de suite, et Ric… Il a refusé de dire quoi que ce soit à Charles à propos de moi, ou de me… nous, nous trahir. ”  Braquée à la mention de ses propres problèmes, elle fit tout pour ne rien montrer du cocktail explosif d’émotions qui vint l’étreindre, et fit tout son possible pour glaner le moins d’informations possibles à propos d’elle. Ce n’était après tout ni le moment, ni l’endroit ; et selon sa volonté, ça ne le serait jamais. Attaquée par le sentiment d’en avoir déjà trop dit, elle leva les yeux au ciel. Ric avait fait une promesse au départ de Flint, et malgré que le feu de leur amitié se soit assagi, il avait tout mis en oeuvre pour s’y tenir. Le prix de la loyauté était bien cher payé, et Hook s’était entêtée depuis à lui répéter qu’il aurait dû protéger sa famille avant de respecter sa promesse. Elle était capable de se défendre. Elle avait un équipage, et un frère-roi particulièrement colérique, aussi déterminé qu’on puisse l’être, mais particulièrement et curieusement hargneux lorsqu’il s’agissait de protéger les siens. Et si malgré tout, elle était morte, elle n’aurait manqué qu’à une poignée de personne, alors que Melodie avait perdu une mère et avait encore toutes ses chances d’être quelqu’un de respectable là où Viola avait échoué à tous les niveaux. Ric avait tout fait pour respecter sa promesse auprès d’un vieil ami, et ce soir plus que n’importe lequel, ils étaient face au problème de la loyauté : il avait perdu sa vie et laissait une orpheline dont personne ne voulait vraiment derrière lui.   “ Comme tu peux l’imaginer, alors Charles a coincé Ariel pour faire passer un message. Alors Ric a demandé de l’aide, et… quand on a retrouvé sa nana…”  Elle jura que le soupir qui s’échappa d’entre ses lèvres avaient creusé et brouillé tout dans son passage, de ses poumons à sa bouche.   “ Elle était dans un état… ”  Elle fit glisser une main impatiente de son front à sa nuque, tentant de repousser ces souvenirs malheureux et révoltants de son esprit qui n’oubliait jamais rien, et certainement pas ça.   “ Violée, battue, souillée, mais en vie, et tu sais pourquoi ? Cette sale merde a commencé à avoir des sentiments pour sa prisonnière. C’est ce qu’il dit en tout cas. ”  Mais elle croyait en la théorie que son affection tenait davantage de l’obsession malsaine que du véritable amour.   “ Elle était enceinte quand on l’a ramenée, alors… Même si on a préféré se dire que c’était Ric le père, tu peux jamais vraiment savoir. Et ce doute, tu vois, je pense qu’à terme, c’est ça qui l’a tuée. Ça et le fait d’avoir été la catin de Charles pendant des semaines. Elle était tellement triste, mal dans sa peau, mal dans sa tête. Elle voulait même pas porter sa fille dans ses bras, ou ne serait-ce que la regarder. À un moment on a même soupçonné qu’elle essayerait de la tuer, et c’est certain que l’idée lui a traversé l’esprit, mais finalement elle a préféré une autre alternative. Elle a supplié Ric de lui tirer une balle dans la tête, mettre fin à sa souffrance. Elle a supplié pendant tellement longtemps, à lui, à moi, tout le monde. Elle a profité d’un soir où il regardait pas pour se pendre. ”  Elle baissa la tête, les yeux rivés sur au bout de siège, puis sur sa tunique qui ne ressemblait plus à rien. Elle ne pouvait même pas s’imaginer compatir. Viole avait affronté son lot d’instants cruels, certains faisant écho à ce que Ariel avait subi, mais si la comparaison était facile, elle n’en restait pas moins légère.   “ Ton frère veut récupérer sa fille . ”  Et elle prendrait cinquante coups de couteaux dans la poitrine avant de le laisser s’emparer de la fille d’un de ses rares amis, davantage maintenant qu’ils devaient, pour rendre cette loyauté idiote que Ric s’était borné à leur donner, honorer son souvenir et protéger son héritage.
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Jackson Caverly
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Il pinçait les lèvres et dardait sur elle un oeil attentif et songeur. La journée avait déjà été suffisamment éprouvante, tant physiquement que moralement. Pourtant, au vu du ton employé par la capitaine du Roger, Jim se doutait que les minutes à venir s’annonçaient tout aussi pénibles à endurer. Il traînait dans la pièce un pas lourd, les poings serrés, prêt à s’écorcher une nouvelle fois les phalanges contre le premier meuble qui aurait la malchance de se trouver sur son chemin. Si l’entente entre ces deux anciens amants n’avaient plus été aussi cordiale depuis des années, l’air restait chargé d’une émotion facilement palpable. Il grommela quelques injures à la mention d’un Ric qui avait préféré se confiée à elle plutôt qu’à lui, mais préféra taire une jalousie dont elle se régalerait probablement. Voilà au moins un point qu’il aurait été bien malvenu de contredire : elle avait été là pour lui, quand Flint avait choisi de s’en éloigner. Le monde avait continué à avancer pendant qu’il s’était entiché du goût que prenait son désir de vengeance. Et pour obtenir quels résultats si ce n’est de cuisants échecs ? Sans compter que cette absence-là, pour tout ce qu’elle avait pu indirectement provoquer, demeurerait à jamais sa plus belle erreur. Le coeur lourd et les épaules affaissées, Jim scruta un instant les traits d’une Hook dont le regard affuté ne quittait plus le sien. Il n’esquissa aucun rictus à son sarcasme, et aucun soupire ne vint franchir la barrière de ses lèvres. Il s’en était remis. L’affirmation sonna comme une plaisanterie de mauvais goût devant laquelle il baissa les yeux en détournant le visage. Touché. — Faisons comme si c’était le cas. Souffla-t-il, l’amertume au bord des lèvres. Oui. Non. Probablement pas. Là où Viola avait été la femme la plus douce et sensible qu’il connaissait, Hook avait ce don de retourner cette même sensibilité pour appuyer là où la plaie saignerait le plus. Les répliques cyniques qu’il aurait voulu prononcer restèrent coincées au fond de sa gorge. Le souvenir de son retour à Nemeree fila entre ses pensées pour venir entraver son coeur, lui arrachant une grimace en même temps qu’un vague grognement. — Essaye au moins de ne pas mourir la prochaine fois. Railla-t-il, glacial comme à son habitude. Jim chassa ce trop plein d’émotions pour venir recouvrir ses traits de son habituelle carcasse contrariée, le regard affuté comme une lame et dirigé vers elle. Le reste de la conversation reprit le thème engagé précédemment, faisant fi de leur minuscule parenthèse. Leur passé commun n’était plus sujet à discussion, pourtant le sort en avait décidé autrement et tout semblait aujourd’hui les ramener à l’évoquer. Hook entama son récit, traînant son regard sur lui de la même façon qu’il le faisait sur elle : attentifs au moindre mot prononcé. Ses épaules, pourtant solides jusqu’ici, se tassèrent légèrement à mesure que les détails lui parvenaient. Flint tiqua à la mention d’un Ric qui, sans surprise, avait porté jusqu’à son dernier souffle le lourd fardeau de leur amitié. Les seuls répliques qu’il eut le courage de prononcer pour toute réponse furent des jurons. Une main frémissante posée contre sa bouche, Jim laissa tomber ses yeux sombres sur le sol encore maculé de rouge. Il n’était plus à démontrer que Charles Flint était un monstre et un bourreau, bien loin du frère aimable et protecteur qu’il avait jadis côtoyé. Chacun avait eu à affronter son lot de cruauté, ses propres instants pénibles et insurmontables, mais Ric… Lui avait enduré un panel de supplices qui n’auraient jamais dû être les siens. Les images inventées de ces souvenirs firent leur bout de chemin jusqu’à ses pensées, faisant vriller son coeur en même temps que ses mains qui se posèrent contre le rebord d’une fenêtre. — Sa fille ? Qu’il répéta en scrutant l’horizon, comme un réflexe idiot pour s’assurer de sa bonne compréhension. Evidemment qu’il avait parfaitement entendu, et la simple idée que cette affirmation puisse être réelle lui donna envie de vomir. — Merde. Il était de notoriété aujourd’hui que l’aîné de la famille était devenu un adversaire redoutable, cruel et dont la folie ne semblait posséder aucune limite. Un trait de caractère qu’il semblait avoir hérité du père de famille à en juger par son obsession malsaine de vouloir impérativement retrouver la progéniture de son amante décédée. — Je ne savais rien de tout ça, ce crétin se sera bien gardé de m’en parler. Putain de Ric. Le timbre de sa voix avait perdu de son assurance, mais la carrure restait aussi droite et militaire que possible. Flint n’avait jamais été le genre d’homme qui laissait aisément transparaître ses ressentis, mais ce jour-ci était une douloureuse exception. Il cherchait son souffle, submergé par le flot de culpabilité qui venait lui serrer la gorge. Et comment aurait-il pu en être autrement. Tout, ou presque, était lié à son désir de vengeance. Leur mère, Viola, Ric et le triste destin dorénavant réservé à sa fille. Il baissa la tête en refermant les yeux, les mains crispées sur un pan de fenêtre brisée, le verre prêt à éclater entre ses doigts. — Et tu sais où la cacher cette gamine ? Charles ne laissera pas tomber aussi facilement. Il avait été capable de parcourir des océans entiers pour fuir son cadet, il n’aurait donc aucun mal à le refaire afin d’obtenir l’objet de ses convoitises. — Je ferai ce qu’il faut pour la protéger, si c’est la réponse que t’attendais. Ajouta-t-il, pensif, les yeux de nouveau rivés vers les contours de son visage. Un détail attira toutefois son attention vers la tâche pourpre qui maculait de nouveau sa tunique. Son visage s’assombrit encore un peu plus si c’était possible. Le regard, mi-terrifié, mi-hautain, s’attardait avec une pointe de frayeur le long du tissu qui cachait une cicatrice encore bien ouverte. — Tes bandages, tu saignes. Le constat était froid, accompagné d’un soupire presque accusateur. Il aurait été inutile d’ajouter quoique ce soit qui puisse lui offrir une nouvelle opportunité de l’insulter. Au lieu de cela, les sarcasmes et répliques de mauvais goût laissèrent place à une attention plus particulière. Flint déposa un genou à terre en craquant un morceau de sa propre chemise. Un bandage de fortune qu’il entreprit d’enrouler autour de sa taille avec pour toute autorisation un simple regard qui en disait long sur ce qu’il serait prêt à faire si elle se braquait. — Tu devrais rentrer, je vais m’occuper de préparer ses funérailles. L’ordre avait été soufflé dans un soupire las, presque fatigué. Il n’irait pas jusqu’à l’en obliger par les mots, mais lui laisserait le loisir de deviner qu’il serait tout à fait capable de l’emporter sur une épaule si elle refusait de s’y soumettre de son plein gré. Aussi fermé qu’on puisse l’être face à l’émotion de revivre une nouvelle fois son agonie, Jim ne laisserait la place à aucune alternative maintenant que l’enfant était en sécurité. — D’ici-là, tu te reposes et t’essayes de ne rien faire de stupide. Elle saurait ce qu’il entendait par là. Ceinturé par un profond silence, il osa enfin soutenir son regard de la même intensité qu’il l’aurait fait autrefois. Il regrettait qu’elle ait perdu tout ce que Viola avait été, sa douceur et sa tendresse. Deux choses dans lesquelles il se serait volontiers réfugié en cet instant. Pourtant, étrangement, il y avait quelque chose chez cette capitaine qui continuait à le garder debout. Une fascination dévorante mêlée à un attrait qu’il ne ferait jamais semblant d’ignorer. Le coeur battait la chamade, lourd de peine, mais surtout gorgé d’émotions. Pour cet homme dont la rumeur circulait qu’il était incapable d’éprouver, Hook venait de le pousser dans ses retranchements à l’aide d’une poignée de mots et de quelques égratignures. Ses yeux tombèrent machinalement sur ses mains, elles-mêmes tâchées de sang désormais, et un mystérieux sourire étira la commissure de ses lèvres. Pas un rictus, ni même la quelconque manifestation d’un sarcasme à venir. Ici, l’expression était bien plus triste et empreinte d’une nostalgie qu’il serait sans doute le seul à ressentir. — J’aurais jamais dû vous laisser, toi et Ric. Il ne s’en serait pas pris à vous si j’avais pas essayé de le suivre. La confession fût souffler à voix basse, entre deux soupires plats. Qu’avait-il de plus à perdre si ce n’est ce qu’il restait d’elle et du peu d’estime qu’elle avait de lui ? Du couple qu’ils avaient jadis formé, il avait toujours été le plus faible et le plus sensible des deux, elle la plus forte et la plus secrète. Ici et malgré les années, la règle ne changeait pas. — Je suis désolé. Il hésita, interdit, avant de baisser une fois pour toute le visage et s’en détourner pour l’attendre devant la porte. Finalement, rien de ce que Jim ferait ne serait sans conséquence. Son départ avait provoqué la perte de sa bien aimée, son retour venait de marquer le meurtre de son ami. Et ses mains, elles, continuaient d’être maculées du sang de ces êtres qu’il avait eu l’erreur de chérir.
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Hayden Beckwith
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“ Faisons comme si c’était le cas.  ” Pas même pour les circonstances ou sur l’autel de la courtoisie, Viola ne réprima le sifflement ouvertement narquois qui s’échappa d’entre ses lèvres. Elle détourna le regard du Roger une seconde pour viser un point invisible sur la bâtisse voisine, où un mouvement l’avait attiré, mais elle s’en retourna presque immédiatement à son foyer qui dodelinait paisiblement sur une mer d’huile. L’autre conseil de Flint lui inspira à la fois mépris et perplexité, considérant ce qu’elle avait traversé dans l’ombre de cette vieille flamme qui ne tarissait pourtant pas et qu’il ne parviendrait ni à deviner, ni à comprendre. Les bras croisés au-dessus d’une plaie qui refusait de se renfermer, et d’une autre, plus fraiche, qui ne la ferait jamais autant souffrir que la première, Viola s’enfonça d’avantage dans son fauteuil et finit par concéder quelques mots dans un soupir de lassitude.   “ Un jour ou l’autre, on finira tous par mourir, Flint. ”  Et elle l’avait accepté depuis amplement assez de temps. Pas par la force, mais plutôt par usure. Jeune, elle dansait avec la vie, qu’importe les embûches et les déconvenues, les assauts vicieux, qu’ils furent physiques ou moraux, jusqu’à celui de trop où elle avait appris et s’était lassée, comme tant d’autres avant elle, de cette même vie qu’elle piétinait désormais. Peut-être était-ce là tout le fond du problème : elle ne craignait plus rien. S’agissait là du fardeau de quelqu’un qui avait déjà trop perdu. Bien sûr, cette histoire lui appartenait et il aurait bien plus de mal à la lui faire conter que celle qu’elle s’employa à décrire avec les mots justes. Sans trop donner, mais juste assez pour éveiller en lui un tourment. Un de plus, à n’en pas douter, mais un nécessaire s’il lui fallait une raison qui expliquerait que Ric ne soit plus dans cette pièce, dans cette ville, de ce monde.    “  La fille de Ric, ”  rectifia-t-elle brutalement. Elle ne transigerait jamais, pas même si la vérité se trouvait dans les couilles de Charles. D’abord pour enlever à l’ainé Flint au moins ça de plus, et surtout pour honorer la volonté féroce du plus loyal des comparses. Imperméable aux jurons et aux semblants de regret, elle resta parfaitement immobile durant tout le temps où Flint examinait les détails injustes d’une histoire désormais achevée. Et elle ne sourcilla pas même à la conclusion qu’il aurait voulu savoir ; ce qu’il voulait n’avait plus eu aucune espèce d’importance après son départ. Elle-même s’accrochait encore à tous les chapitres de l’histoire que son ego refusait de raconter, et elle continuerait aussi longtemps que Flint s’obstinerait à en être indigne.    “ Il avait ses raisons,  ”   rétorqua-t-elle simplement. et elle ne pouvait que les comprendre, voire les appuyer. Tout comme il avait craché sur leur histoire à son départ, Flint avait froissé Ric dans son amour-propre, sur la loyauté sans faille qu’il éprouvait pour un ami de longue date et qui aurait dû être un motif suffisant de rester et se battre plutôt que de courir après plus insaisissable que l’horizon.   “ L’amitié, comme tout,  ”  L’amour, par exemple,   “ N’est pas acquise pour toujours, mon grand.  ”  Elle coula sur lui un regard lourd de sous-entendus, et le ponctua d’un rictus mauvais avant de détourner de nouveau les yeux de sa carcasse ignorante. Elle étouffa péniblement une douleur, puis un ricanement à une question qu’elle jugea idiote. Melodie était en sécurité ce soir, à moins que le fou ne décide de se mesurer à un équipage entier à bord d’un vaisseau dont les seules lattes regorgeaient de magie. Elle avait déjà une idée, et certainement la plus insensée qu’elle ait jamais eu, et la missive était déjà partie en direction de qui obtiendrait la garde toute secrète et éphémère de l’enfant.   “ Bien sûr,  ”  et elle ne comptait pas lui en faire part pour profiter du confort d’un minimum d’intermédiaire. Il y avait un messager, qui ne verrait pas les premières lueurs de demain, la personne qui se chargerait de protéger Mélodie de la salive venimeuse d’un monstre, et elle ; bien assez.   “ Ça fait longtemps qu’on a arrêté d’attendre quoi que ce soit de ta part, mais il fait bon de savoir que ton épée n’est pas rouillée pour affronter les bonnes causes, ”   rétorqua-t-elle, un rien caustique. Tout ce qu’elle pouvait répondre s’orientait vers un besoin viscéral de l’écarter ; une habitude pas si vieille que ça, mais regrettable, compte tenu du fait qu’il ne restait plus qu’elle pour protéger la gamine de l’aliénation faite homme. À le comprendre, elle poussa un long et douloureux soupir et détacha une main de son buste pour la faire trainer dans ses longs mèches. Immédiatement, son regard trouva la tâche qui souillait son chemisier initialement blanc, et elle échappa un grognement.   “ Peu importe. ”  grogna-t-elle, comme s’il ne s’agissait de rien de plus qu’une banalité. Elle saignait, et ? Si elle avait enduré bien pire, et s’était tristement habituée à la tiédeur à peine supportable d’une plaie fraiche, en revanche elle refusait de se confronter au regard d’angoisse qu’il lui servait. À cette inquiétude tendre qui s’était emparée du regard de cet homme qu’elle avait aimé et qui était encore, malgré tout, là à s’affairer. Elle échappa un autre grognement, cette fois furibond, d’abord pour l’intention quoi qu’elle fut belle, puis pour l’oeuvre, qui les rapprochait de leur jeunesse commune, de leurs amours toujours plus avide de cette proximité dont elle ne pouvait encore que se repaitre malgré qu’elle ne le veuille plus. Viola s’obstina à retenir sa respiration pour ne pas retrouver son parfum dans cette proximité, ferma les yeux pour ne pas se laisser tenter par l’écrin de ses bras autour de sa taille, serra les dents pour retenir ses lèvres de trouver sa peau. Pour tous les efforts que cela exigeait et parce qu’elle n’était plus capable que d’agressivité, elle dégagea une main où le sang n’avait pas encore séché de sous sa compresse de fortune, pour enfoncer la vicieuse sous son menton et le saisir brutalement à la gorge.   “ Ne. me…  ”   touche. pas. Elle hésita une seconde de trop, à vif dans le moindre grain de peau, ses doigts tremblants d’hostilité sous sa mâchoire, ses yeux plantés d’abord dans les siens puis sur ses lèvres, à quelques millimètres seulement de la sienne. Elle détestait qu’on la touche, au nom de trop de sévices, mais le paradoxe était à ce point frappant qu’on aurait juré qu’elle hésitait entre l’embrasser et planter sa dague dans son coeur pour avoir osé l’étreindre, même sommairement.   “ Donne. pas. d’ordre,  ”   acheva-t-elle, en relâchant sa prise et en se rasseyant dans le fond de son siège.   “ Je vais bien.  ”  Le ton avait changé : de la fureur à l’épuisement en moins de temps qu’il ne faut pour claquer des doigts. Le souffle court et le coeur pulsant encore sous sa poitrine, elle s’obstina se détourner de lui et à chercher à l’horizon les contours du Roger sur le port. Elle regretta son tempérament, pour tout ce qu’il révélait : les névroses dont elle ne voulait pas discuter et leur source, ses accès de colère qui la rapprochait parfois de son frère qui n’était que ça : colère, névroses, et dont elle voulait plus que tout s’éloigner, quand bien même ils n’avaient jamais été plus semblables qu’aujourd’hui. Plutôt que de se battre contre une plaie qui ne cicatriserait pas aujourd’hui, elle fit glisser ses genoux contre sa propre poitrine et y déposa ses paumes, puis enroula ses bras autour de ses jambes où ses doigts se mirent à jouer avec le lacet défait de sa botte. S’il y avait un moment où elle se ressemblait, elle, dans sa jeunesse innocente, s’agissait bien de celui-ci. Il n’aurait aucun mal à la voir, dans cette même position, des vêtements différents certes et plus devant une flamme dansant paresseusement dans une cheminée à peine allumée, mais elle malgré tout. Sa confession vint l’étreindre, d’abord par les épaules, puis comme un baume inattendu à son coeur qui se régalait du ton de regret et de tristesse. N’était-ce, après tout, pas ce qu’elle avait toujours voulu entendre ? Et ce qui aurait été suffisant, s’il le lui avait avoué avant la naissance du Capitaine Crochet ? Elle poussa un long soupir, avant de lui concéder un avis :    “ Il s’en serait pris à nous que tu sois là ou non. ”  Quand bien même, il y avait d’autres dangers, d’autres démons, et s’il aurait tout fait contre son frère, rien ne garantissait qu’ils auraient été mieux loti qu’ils ne l'étaient maintenant.    “ Tu as le droit d’avoir des proches, même si ton frère ressent le besoin de tous te les prendre.  ”  Elle n’avait pas détourné le regard de la fenêtre, et s’obstina à chercher la moindre ombre qui se baladerait sur le pont supérieur du Roger, où se trouvait la famille dont elle n'avait jamais voulu, mais celle qu'elle avait choisi malgré tout. Elle échappa à nouveau un soupir à des excuses qu’elle n'attendait pas et dont elle ne savait que faire.   “ Et ?  ”  demanda-t-elle, d’une voix éraillée. Et maintenant, quoi ? Ils pouvaient être navrés de bien des choses, mais ça ne changeait rien au présent, ni au futur.   “ Je le suis aussi,  ”  confessa-t-elle à son tour, quoi que l’effort lui coûta.   “ Pas pour ce que je suis devenue, ”  Elle se sentait plus elle-même que jamais, quand bien même son coeur s’ébrouait à la seule présence de Flint, ça afin de lui inspirer qu’il y avait bien plus que son rôle de capitaine et qu’elle n'avait pas toujours été que ça : une pirate en totale perdition, aux ambitions entravées par un sale caractère et un ego blessé.   “ Mais plutôt que tu n’aies pas retrouvé ta Viola.  ”  Celle qui aurait dû l'attendre, et qu'il aurait dû serrer dans ses bras à son retour. Celle qu'il avait voulu épouser, et qui était tombée amoureuse de lui en dépit des règles. Cette jeune Viola qui manquerait pour toujours à sa vie, tout comme ce jeune Jim qui manquait cruellement à la sienne, ce depuis trop longtemps. Celle qu'elle n'était plus depuis longtemps, et ne serait jamais plus. Elle avait la certitude, peut-être hautement prétentieuse, qu’il ne manquait à Flint qu’un semblant de douceur à sa vie, de cette présence dans son coeur et cette chaleur dans son lit, pour apaiser le lion rugissant qu’il ne parvenait plus à réprimer et lui causait de tout faire de travers. La réciproque pouvait être prouvée, mais ils se suffisaient à eux-même, selon la rumeur.
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Jackson Caverly
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Sans lui adresser un regard, Flint serra la mâchoire en refermant les yeux à l’entente de ses dernières paroles. Le goût de la nostalgie s’infiltrait en lui tel un poison à la simple mention de son ancien nom. Viola. Les drogues, l’alcool et les infusions ne suffiraient jamais à lui rendre le tiers de ce qu’il avait pu éprouver lorsqu’ils étaient ensemble. Du bonheur fictif, c’est le peu qu’il pouvait s’offrir et qui se trouvait encore à portée de mains. L’espoir s’était consumé et éteint depuis de longues années, et ce, malgré la brève étincelle d’espérance qu’elle lui avait infusé en défiant la mort. De simples mots ne suffiraient jamais à qualifier les remords qu’il éprouverait tout au long de sa misérable existence… Encore fallait-il pouvoir l’appeler ainsi. Vivre était finalement devenu un rituel mécanique. Il respirait par réflexe, mangeait par nécessité, buvait pour s’oublier et ainsi tout recommencer le lendemain. Aucun plaisir si ce n’est celui de se perdre en mer et de trouver le repos auprès de rêves impossibles. Celle qu’il aurait voulu serrer dans ses bras à son retour n’était plus. N’en restait qu’une femme dont le portrait lui rappelait une beauté similaire mais bien plus dangereuse et mordante. Le temps avait fait son oeuvre, aussi bien sur lui que sur elle, emportant la moindre parcelle de ce qu’ils avaient un jour été l’un pour l’autre… Ou presque. Cette Viola n’aurait jamais pu aimer celui que moi je suis devenu. Confessa-t-il à son tour, la gorge nouée et le coeur au bord des lèvres. Ses yeux sombres se levèrent une dernière fois vers elle, en dépit de sa volonté à quitter les lieux. — Mon frère n’est pas responsable de tout. J’aurais pu choisir de rester auprès de ma fiancée ce jour-là, plutôt que de la perdre. Il inspira une bouffée d’air sous ses aveux, le regard toujours fermement accroché au sien. Si Hook avait choisi d’adopter une posture rappelant une Viola innocente en enroulant ses bras autour de ses jambes, Flint, à son tour, laissait perler un bref fragment du jeune militaire qu’il avait autrefois été. Ne s’agissait-là que d’une poignée de secondes où les deux capitaines abandonnaient brièvement leurs rôles pour laisser entrevoir ces coeurs qui ne cessaient inlassablement de s’appeler en battant toujours plus fort. Et comme à chaque fois, il frémissait de ces instants, engourdi de la tête aux pieds et incapable de rompre ce qu’elle seule était à même de lui offrir : des émotions. Cependant, des bruits de pas se chargèrent de les ramener brutalement à la réalité lorsque Nyus fit son apparition dans le couloir. Comme tout, il ne s’agissait-là que d’un moment éphémère. Le bonheur ne saurait durer, et lui était dorénavant interdit. Le voile sombre du pirate reprit place presqu’aussitôt, emportant cet échange dans les abysses. Et c’est sans un mot à son égard que Jim baissa les yeux avant de s’éloigner en quittant les lieux.

La cérémonie en l’hommage D’Eric Wenscombe fût inqualifiable pour celui dont les épaules cédait à mesure que s’élevait le chant des pirates. A distance des quelques amis, capitaines, et autres hommes qui avaient pu côtoyer cet ancien militaire de la marine royale, Flint se tenait aussi droit que son corps mutilé le permettait, les yeux rivés sur l’embarcation où le défunt prenait le large. Les voix chantaient toutes ensemble, rauques et amères, en respect à cet homme qui s’était bien trop battu pour des causes qui ne valaient pas le prix de sa vie. Au soleil couchant, l’on pouvait sentir l’émotion palpable qui se dégageait du rassemblement, aussi intime pouvait-il être. S’éteignait la lumière sur cet homme brave et courageux, et qui avait passé son existence à vouloir garder espoir à la place de ceux qui n’en avaient plus. Le coeur serré, Jim étouffa un sanglot silencieux lorsque retentit un premier coup de canon. Le bruit sourd se mêla avec les voix pour un subtil mais parfait hommage. Dans un malheureux réflexe, l’une de ses mains s’empara de celle se trouvant juste à ses côtés. Ses yeux se rouvrir machinalement sur ses doigts entremêlés aux siens, Hook auprès de lui depuis le début de la cérémonie. Tel était le prix d’une nostalgie mal maîtrisée et de sentiments longtemps évincés. Pourtant, ce contact chaud et rassurant lui fit expulser une bouffée d’air et lui procura le courage qui lui manquait cruellement afin relever les yeux vers l’horizon. Son étreinte se resserra doucement à mesure que ses barrières cédaient les unes après les autres. Il s’accrochait à elle péniblement, complètement dépendant de tout ce que ce simple échange pouvait lui offrir. Et parce que sous ses yeux criblés de désespoir s’en allait encore un vieil ami, Jim réalisait douloureusement une évidence qu’il aurait préféré ignorer : il n’avait plus qu’elle. Le coeur gonflé, il relâcha presque brutalement la main tenue en s’échappant à la fin des dernières paroles du chant. La larme qui s’était égarée le long de sa joue fût chassée d’un revers de manche furieux et accompagnée d’un grognement sourd. Comme à chaque fois, Jim allait continuer de creuser sa propre tombe en choisissant d’affronter des démons dont il ne ressortirait jamais vainqueur. En cela demeurait son plus grand défaut, et sans doute aussi sa plus belle qualité : son entêtement. Malheureusement à ce jour, le prix à payer pour toutes ces mauvaises décisions était devenu bien trop important. Une mère. Une femme. Un ami. Qui d’autre encore devrait sacrifier sa vie pour ses erreurs ? Une question qui trouva péniblement une esquisse de réponse lorsqu’arrivé devant le Walrus, Flint posa ses yeux sur un John Silver occupé à longer le pont principal. Le gosse eut à peine le temps d’apercevoir l’ombre de son capitaine avant que celui-ci ne fasse demi-tour pour s’enfoncer dans les ruelles de Ravenshore.

Son mal fût noyé dans l’alcool, loin de son navire, loin de son équipage et de tous ceux qui pourraient le voir aussi vulnérable. Il buvait pour endurer, sans grand espoir de céder à l’ivresse tant son corps s’était habitué à accueillir ses regrets liquides. Le passé était devenu sa hantise et Charles prenait encore un malin plaisir à ce que son avenir le soit tout autant. Sa bouteille pas tout à fait vide, la démarche presque automatique, Flint laissait son subconscient le guider là où le vent l’emportait. Cette nuit, plus que n’importe quelle autre, il avait l’âme en miettes. Les émotions éprouvées en vingt-quatre heures l’avaient amenés à souffrir bien plus que les quelques années qui s’étaient écoulées lorsqu’il était en mer. Pour tout ce que ces dernières heures avaient fait resurgir en lui, qu’il s’agisse de la mort de Ric ou de la vision d’une Viola à l’agonie, Jim combattait ardemment pour ne pas s’effondrer. Le fait qu’il puisse encore tenir debout relevait plus du miracle que du courage. Pourtant, sa carcasse trouva le chemin du Jolly Roger lorsque l’aube décida de pointer ses premières lueurs. Ni la sorcière ni même le second du bâtiment n’eut l’audace de venir le stopper tandis qu’il regagnait les quartiers du capitaine. Il n’annonça pas son arrivée lorsqu’il ouvrit la porte où elle se trouvait. Il ne lui accorda pas plus un regard, ni même le moindre mot lorsque dans un ultime soupire il se laissa tomber nonchalamment sur l’une des chaises qui croisa son chemin. Sa bouteille et le rhum qu’elle contenait fût posée sur l’imposant bureau dans un geste ferme et décidé tandis, qu’enfin, il prenait la peine de fixer ses opales sur elle. — Un dernier verre ? Tu peux au moins m’accorder ça. Le ton n’avait rien d’agressif, mais peut-être un peu trop autoritaire pour quelqu’un qui s’invitait sans la moindre autorisation à une heure peu décente. Elle le jetterait dehors ou lui embrocherait un peu plus le coeur d’un coup de poignard, peu importait finalement. Sa voix et les traits de son visage avaient beau être impassibles, son regard, lui, parlait à sa place.
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Hayden Beckwith
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  “ Encore. ”  Oui, encore. Bien sûr, encore. Comment pourrait-il en être autrement ? Devant le jugement de Tiberius, Viola haussa un sourcil de dédain et lui ordonna par le silence qu’il se conforme à l’ordre donné en gardant pour lui ses putains de procès. Dans son angle, on ne voyait de Nyus que ses yeux brillants dans la nuit et les contours de Skyler, qui assistait à la scène les bras croisés et habitée d’une moindre audace que le second du Jolly Roger, seul à avoir contenté l’envie de tous de faire un commentaire. Chacun des membres de l’équipage quitta  tour à tour le pont supérieur. Certains par la passerelle à la recherche d’un peu de bon temps à quai. D’autres, mais bien moins, pour la timonerie, à la recherche d’un semblant de repos ou de quoi occuper une nuit qui promettait de tourmenter bien des esprits à bord du Jolly Roger. Tibby hocha la tête, pleinement conscient qu’il était de l’attitude de sa capitaine et de l’inquiétude que ses méthodes suscitaient en lui. Notamment qu’elles se rapprochent dangereusement de celles de Pan, populaire pour investir le meilleur du pire de sa rage dans la mise à mort gratuite et aléatoire, et rincer la moindre de ses frustrations dans le sang de ses plus innocentes victimes. Sur le compte d’une journée épouvantable couronnée par des obsèques qui n’auraient pas dû être organisées avant bien des années, on accepta le crime. Personne n’avait de toute façon le choix, elle était après tout Capitaine, et Lady de Ravenshore. On ouvrit les geôles du Roger, pleines de détenus dont on avait oublié les délits et les erreurs, pour satisfaire le besoin sinistre du Capitaine Crochet de se défouler sur la chaire. On fit croire au pardon et à la liberté à tous ces manants, qui trouvèrent sur le pont supérieur une Capitaine armée d’un pistolet, d’une lame, et de son humeur impossible. Aucun survivant. Pas le genre de la maison. Le sang sur ses gants, sa chemise, ses bottes, sa peau. La musique morbide, mais curieusement satisfaisante des os brisés sous sa semelle, entre ses mains et son souffle haletant, résultat d’une bagarre dont elle sortirait seule vivante, mais pas victorieuse. À chaque fois, elle y perdait plus de son humanité, sous réserve qu’elle en ait encore en réserve.  Certains traitaient la mort de Ric avec philosophie. Se contentaient de lever un verre à son honneur plutôt qu’à sa santé, rapporter les anecdotes, oser quelques mots se voulant nobles. D’autres se terraient dans le silence, cherchait une main réconfortante dans un moment suspendu, et si elle n’admettrait jamais que le geste lui avait fait du bien, ç’aurait été mentir que de dire qu’il ne l’avait pas fait. Hors d’haleine, elle se traina vers ses quartiers, non sans glisser à Mouche l’ordre de nettoyer sa boucherie. Elle ne se sentait pas mieux. Pas mieux que hier, ni l’année passée, ou durant la dernière décennie. Elle s’était sentie vaguement mieux à sa main dans la sienne, à ses bras autour d’elle lorsque son destin avait failli lui échapper et suivre la même voie que celle de leur ami. Mais tout cela n’apaisa qu’en surface. Un baume inutile sur une plaie infectée jusqu’à la moelle. Souffler le temps de quelques secondes ridicules, après avoir retenu sa respiration des mois durant.
Elle aurait dû s’attendre à une visite, mais une part d’elle jugea que Flint s’étranglerait dans son orgueil avant de mettre un pied sur le Roger. Qu’il ferait mieux d’aller dans un troquet cuver peu importe ce qu’il ressentait face à une perte, une autre, et une qui frappait pile au bon endroit, pile au bon moment. Elle se questionna vaguement sur l’accueil qu’il avait reçu à bord. Si Mouche avait eu le temps de rassembler les corps, déblayer les organes et décaper le sang sur le bois lustré. Qu’importe. Elle n’avait de toute façon pas pris la peine de rincer les traces de son carnage, et ne le ferait pas pour lui, qui perçait sa sphère de sa démarche lourde et sa dégaine de perdu. Les jambes sur son bureau et son verre à la main, le regard sombre suivit l’ascension du Capitaine du Walrus vers son bureau sans cligner des paupières, et elle soupira une fois qu’il fut assis devant elle, enveloppé dans un halo d’arrogance dont elle se serait volontiers passée.   “ Bien sûr. Entre. Assis-toi. Sers-toi un verre. Enlève tes pompes. Fais comme chez toi.  ”  maugréa-t-elle, aussi sarcastique qu’on puisse l’être. Son verre trouva sa bouche, le liquide ses lèvres puis sa langue, cela sans qu’elle ne quitte Jim du regard. Elle éructa d’un ricanement railleur à sa requête, puis laissa un soupir de lassitude et d’irritation mêlées flotter entre eux avant de répondre le plus simplement du monde :   “ Non, ”  sur le ton de l’évidence.    “ Je crois fermement que je ne te dois absolument rien. Pas même un verre. ”  Surtout pas un verre. Pourtant il n’était ici pas tout à fait question d’eux, mais d’un hommage à quelqu’un qui croyait fermement en eux, qu’ils furent amants, ennemis, ou d’un entre-deux ingrat. Viola pouvait en  vouloir des siècles durant à Jim, pour tous les motifs du monde, et lui faire porter toutes les fautes, tous les fardeaux, il n’en restait pas moins qu’elle se sentit obligée de faire une trêve, au nom de Ric.   “ Mais comme Eric Wenscombe ne serait pas d’accord, alors pour Ric … ”  Elle leva haut son verre, puis descendit son contenu d’une traite avant de le faire claquer sur le comptoir. Elle réalisa enfin qu’elle ne portait pas ses gants, par habitude à bord du Roger et que ses mains, encore tachées du sang de ses victimes, laissaient entrevoir un autre de ses secrets : de larges cicatrices passablement planquées derrière une série de tatouages magiques. Mécaniquement, elle tira sur ses manches, avant de se redresser et se servir une nouvelle giclée de la médecine liquide de ce jour ; et de tous les autres.   “ Tu sais le premier truc que Ric m’a dit quand tu es revenu ? ”  débuta-t-elle, en se penchant au-dessus du bureau pour les servir.    “ Ce fils de pute se casse trois siècles en mer, et s’pointe plus beau gosse que jamais, avec sa coupe de cheveux impeccable et sa barbe bien taillée. ”  L’accent y était, mais Ric avait de toute évidence la voix bien plus grave qu’elle. L’ami avait toujours ressenti un complexe, une jalousie purement physique. Une histoire de gros nez, dont elle s’était lassée depuis fort longtemps et qu’elle avait cessé de commenter alors qu’ils vivaient encore tous à Arynmeren. Flint était le pire entre tous. Le complexe atteignait son zénith à ses côtés et même s’ils avaient toujours ri du sujet, ils avaient trouvé dans son départ au moins la paix de ce côté-là ; Ric avait arrêté de les emmerder, quand bien même ils savaient tous que de loin ou de près, Jim était bien plus beau que lui… Et que tous les autres selon les gouts biaisées d’une jeune Viola.  Sans qu’elle puisse le retenir, un ricanement à la fois amusé et mélancolique s’évada d’entre ses lèvres pourtant déterminées à rester scellées, fardant ainsi son teint blafard d’un rien de couleur. Ric avait toujours eu le chic pour alléger tous les fardeaux par juste assez d’humour. Encore aujourd’hui, alors qu’il n’était plus, la preuve. Il ne fit nulle doute qu’il manquerait cruellement à leur quotidien, et à ce qui restait de cendres pathétiques de leur relation.
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Jackson Caverly
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Le sarcasme prononcé à son égard n’eut pas le mérite de lui arracher plus qu’un haussement de sourcil. Flint n’avait pas le coeur à répondre ni même à lui octroyer le plaisir de s’en vexer. A la place, il était resté parfaitement immobile, les yeux rivés vers le bureau qu’elle occupait face à lui. Ce n’est peut-être qu’à ce moment-là qu’il réalisa enfin les tâches rouges qui marquaient non seulement le bois du meuble, mais également ses vêtements, ses mains, et n’épargnaient pas son visage. L’acte aurait pu horrifier bon nombre d’hommes sains d’esprit, mais pour Jim, le tableau qui se dessinait devant lui attisa davantage une curiosité que certains auraient considérés comme malsaine. Le temps leur avait appris à apprécier et aimer le gout du sang, tuer sans regret et arracher des vies sans aucun scrupule. Un humain n’était rien de plus qu’un sac de chaire, d’organes et d’os, et un battement de coeur n’avait pas plus de valeur à leurs yeux qu’une pièce d’or. Et ce détail-ci, tout particulièrement, écrasait sans ménagement ce que cette jeune lady Viola avait pu être aux côtés de son beau et fraîchement promu capitaine Flint. De ce passé utopique, il n’en restait que deux âmes que le destin avait encore cruellement ébréchées aujourd’hui. En ces temps funestes, elle avait choisi de noyer son deuil en jouant avec la mort, quand lui avait choisi l’ivresse tout aussi désastreuse de l’alcool. Ils dansaient avec l’interdit, chacun d’une manière bien différente, mais les coeurs brisés d’une entaille similaire. Jim l’accompagna en porta à ses lèvre le verre fraîchement servi. En l’honneur et à la mémoire de leur ami. Il ferma les yeux à la mention des mots prononcés par un Ric dont l’humour était peut-être le seul qu’il était encore capable de tolérer à ce jour. Il esquissa un mince sourire sans joie, pensif sans doute, mélancolique certainement. — Il lui arrivait d’être perspicace, parfois. Lança-t-il dans un soupire pourtant et étonnement amusé. Les verres s’enchaînèrent, remplis à peine bu, accompagnés de regards, de soupirs parfois, et d’interludes qui avaient parfaitement leur place. — Le premier truc qu’il m’a dit quand je l’ai revu, c’est simple : ça c’est résumé à un coup de poing dans le visage et de ses habituelles insultes. Il m’a cassé le nez ce jour-là, mais il s’est aussi bousillé une ou deux phalanges je crois. Il esquissa une grimace au souvenir de cette douloureuse rencontre, et ponctua néanmoins son récit d’un soupire amusé. L’homme n’avait rien à envier à personne. Il était peut-être le seul qui avait mis un point d’honneur à respecter l’engagement qu’il s’était fait auprès d’eux. L’amitié, jusqu’à en sacrifier sa propre vie. Des brides de souvenirs s’offrirent à lui pendant qu’il refermait les yeux à chaque nouvelle gorgée d’alcool. Le temps n’aurait jamais le luxe d’emporter tout ce que, dans ses derniers efforts, Ric avait tenté de lui faire comprendre.  Il se remémora brièvement leur dernier et tumultueux entretien. Le tout s’était bien évidement soldé par une querelle, précédé d’insultes finement envoyées. Une rencontre qui était finalement tout ce qu’il avait de plus banale entre eux pour ceux qui connaissaient la nature de leur amitié. — Le dernier truc qu’il m’a dit, c’est qu’il aurait espéré beaucoup plus pour nous deux. Que malgré tout ce que j’ai pu faire et ce que t’as dû subir, il restait persuadé que t’étais encore capable d’éprouver quelque chose pour moi. Bien sûr, il a jamais voulu m’en dire plus sur ce qu’il t’était arrivé. Ses deux perles noires venaient de se reprendre leur place en fixant les traits de celle qui se tenait devant lui. Il détailla avec finesse toute réaction qu’elle s’autoriserait à lui offrir, du moindre battement de cils jusqu’aux mouvements réguliers de sa jugulaire qui frappait au rythme de son palpitant. Et dans cette contemplation attentive et qui se voulait anodine, Jim y trouva un certain confort qu’il n’avait plus éprouvé depuis des lustres. Son attention s’arrêta cependant lorsque ses yeux tombèrent sur les poignets qu’elle s’entêtait à lui cacher. Pas de gants cette fois-ci pour couvrir sa peau mise à nue. L’encre qui couvrait d’apparentes cicatrices lui fit arquer un sourcil. Il décida de ne pas soulever ce point, pas tout de suite en tout cas, puisqu’elle venait tout juste de tirer sur ses manches pour l’en priver. — Ce crétin réussissait toujours à trouver l’espoir là où on était incapable de le voir. Qu’il reprit sur le ton de la conversation, la voix basse et le ton étonnamment apaisé. A son tour, il se pencha pour les servir d’un nouveau verre tout en profitant de cette excuse pour contourner le bureau et s’en approcher. Les premiers rayons d’un soleil lointain avait beau filtrer à travers la pièce, ces deux âmes étaient déjà condamnées à sombrer dans les abysses de leur addiction. Il demeura debout devant elle, son verre au bord des lèvres tandis qu’il ne décrochait plus son regard du sien.  — La question maintenant : avait-il tort ou raison ? Cette gorgée marqua la toute dernière qu’il s’accorderait ce soir. Plus ivre que d’ordinaire, mais encore suffisamment sain d’esprit pour reconnaître au moins une évidence qui ne changerait jamais : ce désir qu’elle seule était capable d’éveiller en lui. Le verre avait terminé sa course bien trop brutalement sur le bois du meuble, pendant que l’une de ses mains s’était chargée d’attraper l’un de ses poignets pour l’attirer à lui. Il avait soulevé sa manche, dévoilant une nouvelle fois ce qu’elle se tuait à vouloir lui cacher. — Tu crois que je ne les ai pas vus, ces tatouages qui couvrent tes cicatrices ? Qu’il lui souffla au visage sans la quitter des yeux. — Qu’est-ce que Ric n’a pas voulu me dire sur ce qu’il s’est passé pendant mon absence ? Il n’y avait aucune agressivité dans sa voix, aucune menace. La question était à ce point innocente que son visage trahissait même l’appréhension d’une éventuelle réponse. Sans qu’il ne puisse le réaliser immédiatement, son accolade forcée avait pris des airs d’une étreinte à laquelle ils n’avaient plus goûté depuis des années. Son regard s’échappa brièvement de ses yeux pour détailler le contour de son menton, se perdre maladroitement sur son épaule et volontairement le long de son décolleté. Le coeur s’accéléra brutalement, et inévitablement ce qui aurait dû rester enseveli refit surface. Sa main relâcha son poignet pour venir effleurer une joue encore tâchée de sang. La bouche entrouverte, et les yeux rivés sur ses lèvres qui hantaient dorénavant ses pensées. Il suffoquait. Son pouce retraça le contour de sa mâchoire en essuyant brièvement le rouge déposé, et se nicha dans sa nuque sous son épaisse chevelure. Une poignée de secondes seulement. C’est ce qu’il s’autorisa pour s’asphyxier de son parfum, de tout ce que son grain de peau sous ses doigts était capable d’éveiller en lui, et du feu qui brûlait dorénavant au creux de ses entrailles. D’un bras puissant, il entoura sa taille pour presser de force son corps contre le sien et embrasser ses lèvres d’un baiser longuement espéré. Pas un seul, puisqu’il ne suffirait jamais à combler toutes ces années d’abstinence, mais bien plusieurs, chaque fois plus langoureux et brutal que le précédent. Le corps en ébullition, ses bras enroulés autour d’elle comme un étau, et ces frissons qui parcouraient chaque parcelle de peau au contact de la sienne.  Lorsqu’il n’eut plus de souffle à accorder à ses poumons, son visage trouva refuge à la naissance de sa gorge, et il étouffa un long soupire d’un plaisir à peine contenu. Un monstre pour en apaiser un autre. La seule médecine qui était finalement valable ici pour calmer ce que le temps s’était acharné à leur prendre.
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