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Hayden Beckwith
· · · plots your death in spanish
Hayden Beckwith
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L’atmosphère refoulait d’une odeur sainte de sang, de papier brûlé, rhum épicé et d’un arôme inédit, terrible dans ce qu’il lui était à ce point familier, doucereux. Jim était arrivé et le parfum du passé vint embaumer toute la cabine. Elle eut le sentiment de deux étrangers discutant dans sa chambre royale, laissée vide de son occupante depuis bien des lunes. Et en même temps, d’être deux connaissances, ne craignant plus les tumultes de la mer, mais redoutant plus que tout que le futur s’avère barbare à ce point qu’il n’ose les séparer. Trop tard. L’amalgame de ce qu’ils avaient été, étaient, et deviendraient vint la saisir, pas à la gorge, mais droit au palpitant. Dans ce moment hors du temps, elle admit volontiers une paix essentielle, une nécessité de sceller tous les reproches, et de garder orgueils et guerres d’amour-propre sur le quai. À ressasser Ric, on le retrouva immédiatement dans l’atmosphère, plus légère et elle réalisa, maintenant qu’il n’était plus, combien ils auraient dû respecter les demandes et se réunir, comme au bon vieux temps. Mettre tout de côté, respecter le voeu d’une soirée ensemble au nom d’une loyauté sans concession, afin de contenter leur vieil ami désormais éteint. Surtout pour disposer de ce pilier, ce bouclier, dont le rôle aurait été de les apaiser et les contenir, et de les pousser à se parler comme ils avaient refusé obstinément de le faire, et le faisaient maintenant, encore une fois trop tard. Son verre à la main, Viola scruta anxieusement le liquide ambré tournoyer dans son verre, focalisée sur la boisson et le fil de ses pensées amères, mais présente malgré tout. L’anecdote offerte par Flint lui inspira un vague soupir amusé, mais résolument fade.   “ Bon garçon, ”  souffla-t-elle, le ton presque taquin. Plutôt trois ou quatre phalanges, mais elle fit l’honneur au défunt de garder pour elle les détails humiliants de ce fameux poing dans la figure. Ric était un parfait exemple dans la marine, il privilégiait le dialogue parce qu’il avait été admirablement formé, mais il sortait les poings plus que Jim ne l’avait jamais fait de son temps dans les rangs ; et pourtant.… Qu’il ait essayé de cogner Jim à son retour n’avait pas été une grande surprise, et qu’il se soit blessé se faisant, encore moins. L’idée qu’elle se faisait de la scène lui arracha un sourire immédiatement dissimulé derrière le verre fraichement servi. Quelques gorgées, c’était au moins ce qu’il lui fallait pour ravaler la bile et les mauvais commentaires que lui inspira les fameux derniers mots. Elle leva les yeux au ciel avant de reposer son verre, et étouffa un ricanement caustique avant de rétorquer sans peser le moindre de ses mots :   “ Awww. Est-ce que t’essaierais pas de toucher la corde sensible, Jimbo ? ”  Celle qu’elle avait enterrée au plus profond de son crépitant, remisée dans son propre grenier, là où la lumière ne filtrait jamais et où elle avait abandonné ses propres espoirs de jeune fille, les sentiments dont elle ne voulait plus, et toutes les perspectives d’avenir qui comportaient une fin heureuse dans les bras de l’homme qu’elle aimait, il était une fois.   “ Il était d’un romantisme à vomir, ”  rétorqua-t-elle, un grimace sur la figure, et tant pis pour les bonnes intentions de Ric et son ambition idiote de voir ses amis recoller les morceaux.   “ Même après l’histoire avec sa rouquine. ”  Elle sentait son regard glisser sur la peau de ses joues, mais ne fit rien pour occulter le voile de pitié dans ses yeux, maintenant qu’elle évoquait ce qui, à terme, avait emmené Ric dans les limbes.   “ Moi je crois surtout qu’il avait envie de vivre par procuration. ”  Et comment lui en vouloir ? Sa femme était morte de la pire manière, et il aurait tout donné pour ne serait-ce qu’un moment avec elle ; et à côté il avait deux amis. Longtemps un couple modèle et profondément amoureux, dont les sentiments n’avaient jamais été remis en question, même après toute la misère, tous les revers. Ils avaient encore la chance d’être vivants tous les deux, pas gagné à une époque, et gâchaient leur amour à grand renfort de fierté et d’amertume. Mais elle n’était pas prête de faire cette fleur, ni à Ric, ni à Jim, si tant est qu’il le veuille. Il ne suffisait pas de le vouloir pour réaliser l’impossible, ou au moins l’improbable. Elle avait été comme Ric, elle aussi : rêveuse, à penser son avenir, leur avenir avec le coeur, à y croire avec les tripes. Et elle aussi avait appris sa leçon à la manière forte, rendant son jugement inévitablement cynique et inébranlable. Ric n’avait pas à dessein de vivre par procuration, mais plutôt de réunir pour affronter mieux ce monde cruel, mais elle était bien trop amère pour accepter son voeu, ou même l’exhausser. Quant à la tentative de Flint de lui soutirer quelques informations qu’elle n’était pas disposée à délivrer, elle lui inspira le plus grand mépris, mais elle félicita au moins la démarche d’un regard appuyé.   “ Y a pas d’espoir dans ce monde, ”  fit-elle, dans un soupir fataliste. Combien elle avait changée. De la fille qu'il avait quittée sur son balcon à la femme assise devant lui, il ne restait qu’un visage, une voix, et c’est tout. Pourtant ils se regardaient toujours, droit dans les yeux, animés de la même intensité, de cette même fascination rutilante, dispersant malgré eux une émotion indescriptible, mais palpable dans cette pièce trop petite pour les contenir tous deux. Cela sans éprouver l’envie cligner des yeux ou de baisser sa garde, des fois qu’un disparaitrait de nouveau dans l’obscurité et laisserait l’autre seul, les bras chargés de mélancolie. Son verre aux lèvres, elle sentit son coeur trembler, pour aucune raison valable, à part qu’il s’approchait. À la question à mille pièces d’or, elle fronça un sourcils perplexe trompant le ricanement ouvertement moqueur qui s’échappa d’entre ses lèvres avant que sa langue ne claque dans sa bouche. Elle fit mine de réfléchir en dégustant sa liqueur, avant de la reposer sur le bureau.   “ T’es en train de m’interroger pour savoir si tu verras un jour la couleur de la rédemption ? ”  darda-t-elle, un rien curieuse, l’estimant avec l’arrogance de ceux pour toujours sceptique. Elle échappa un faire ricanement, et un qui s’accentua davantage à ces réflexes mécaniques qu’ils avaient toujours. Au simple fait qu’ ils étaient incapable de se trouver dans la même pièce sans se toucher. Le sujet de ses poignets, s’il obnubilait Flint, n’avait plus aucune importance pour elle s’il se trouvait à portée de ses mains, de ses bras, et de ses lèvres. Elle n’avait pas honte des cicatrices, mais leur histoire lui appartenait et ceux qui ne savaient pas déjà n’avaient pas à être mis au courant. Plus préoccupée par leur proximité, elle se mordit la lèvre en examinant les siennes, affichant un rictus gourmand, taquin, tout droit venu d’une autre vie, mais dont elle n’aurait pas pu se dépêtrer, même si elle l’avait voulu.   “ J’avais des cicatrices, j’ai cru bon de les couvrir avec des tatouages magiques, ”  souffla-t-elle sur son visage, satisfaite d’elle. S’agissait là de la plus simple vérité, quand bien même il se trouvait un milliard d’anecdotes à raconter pour la compléter et lui donner ses allures véritables. La simplicité rendait la vérité certes fade, mais pas moins réel, et il devrait se contenter de cette offrande.   “ Tu sais très bien ce qu’ils signifient. ”  Et elle n’était pas disposée à développer davantage, le sachant assez cultivé et avoir assez voyagé pour reconnaitre le témoin d’un marché passé dans le cercle des sorciers éternels. Ces pactes dont on ne revenait jamais complètement, au prix onéreux, si pas impossible à payer, et dont tous avec appris à se méfier comme la peste. Dans leur époque, on ne sacrifiait plus son âme, ou quoi que ce soit, sans en connaitre les conséquences, mais faute de choix, Viola ne portait pas un, mais deux tatouages : un à chaque poignet, pour deux marchés. Elle suscitait ainsi curiosité et crainte sur son passage ; on ne cherchait jamais les problèmes avec qui fréquentait les dieux. Mais tout cela n’avait plus la moindre importance à cette heure. Elle était fascinée par ses contours, qu’elle dessinait distraitement du bout de son index. Par des traits qu’elle redécouvrait de plus près ; de trop près. Le souvenir de leurs baisers lui revint dans la figure comme un coup d’éclair, et elle tendit les siennes vers elle sans même y réfléchir. Par habitude, réflexe, mécanisme. Au nom d’une promesse inviolable, inébranlable, qu’elle parvenait à ignorer lorsqu’il se trouvait loin, mais plus lorsqu’il se tenait à sa portée et noyait tout son être sous un regard d’envie. Elle abhorrait toute proximité, mais comme pour tout, Jim différait, se démarquait drastiquement. Elle se serait d’ordinaire dérobée à une étreinte et enfoncé une dague dans la nuque de celui qui avait osé, mais l’idée, par miracle, ne l’effleura pas même à sa main sur sa joue et dans ses cheveux noués en une lourde natte. Elle fit glisser une main tiède à l’endroit où son coeur battait, jouissant du grand frisson de l’avoir dans le creux de sa main. Un premier baiser étouffa un soupir de satisfaction et de plainte mêlées. Ses doigts trouvèrent d’abord sa nuque, puis ses épaules, avant de fondre vers sa taille, cherchant une peau nue et dessinant les contours saillant de ses reins, sa colonne. Rien n’avait changé, à part la passion de l’instant et l’engouement ici exacerbées par trop d’années sans se trouver. Les gestes demeuraient aussi précis qu’à l’époque. Ses jambes nouées autour de sa taille retrouvèrent leur place attitrées, elle offrit volontiers sa nuque et son décolleté à ses baisers, échappant de temps à autres quelques soupirs régalés. De sa botte, elle extirpa un fin couteau, en fit glisser la lame contre sa chemise pour l’en délester et balança l’objet distraitement dans un coin de sa pièce. Elle était désormais incapable de choisir. Ses mains dans ses cheveux, effectivement impeccables, ou dessinant les contours musclés de son buste. Incapable de choisir, elle fit au moins glisser ses lèvres de nouveaux sur les siennes pour un baiser affamé.. Elle mettrait tout sur le compte de l’alcool le lendemain, quand bien même n’était-elle pas si ivre, voire pas du tout.
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Jackson Caverly
goin' down the bayou, takin' you all the way
Jackson Caverly
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Au nom d’un amour qui n’avait plus été consommé depuis ce qui semblait être des siècles, ils se retrouvaient. L’attention était devenue volatile, la garde était baissée, et l’on pouvait affirmer avec une étrange facilité que l’un et l’autre n’avaient jamais été à la fois aussi vulnérables et puissants que lorsqu’ils étaient réunis. Il ne restait rien, ou presque, de ce jeune couple qu’ils avaient pu être, chétifs et fragiles, les coeurs noyés dans une utopie dont ils avaient oublié jusqu’à la saveur. Ici, ne restait que deux carapaces vides, deux âmes que le temps s’était appliqué à brisé morceau par morceau, mais qui avait épargné par miracle ce qui leur permettait encore de tenir : un amour qu’absolument rien ne pourrait tarir. Au prix d’un passé tourmenté, Jim redécouvrait des saveurs dont on l’avait privé durant des années. Son coeur loupa un battement lorsqu’il réalisa qu’au lieu de le repousser, elle avait choisi de piétiner leur semblant de rancoeur pour l’embrasser à son tour. Bien plus vive, bien plus abrupte, mais avec la même intensité dans les gestes. Le contact chaud de ses mains sur sa peau lui arracha une plainte aussi surprise que délicieuse. Il s’asphyxiait de ses baisers, se nourrissait de chaque centimètre de peau qu’elle lui offrait. Du contour de sa mâchoire en glissant le long de sa gorge pour finir à la naissance de son décolleté. Les gestes ne s’oubliaient pas, et étaient effectués avec la même rigueur et expertise qu’à l’époque. Exception faite de la violence qui imprégnait ses mouvements, ses soupires irréguliers et de la passion dévorante qu’hurlait son regard chaque fois qu’il avait l’audace de se poser sur le sien. Ses jambes nouées autour de sa taille lui coupèrent le souffle, et un tourbillon de frissons se fraya un chemin le long de sa chair et de ses muscles. Ses mains trouvèrent instinctivement ses cuisses qu’il souleva sans difficulté, se régala de la moindre de ses caresses en jetant son dévolu tantôt sur ses lèvres gourmandes, tantôt le long de son cou. Le loisir de gouter chaque parcelle de cette peau le rendait complètement ivre, quitte à se délecter parfois du sang qui la marquait encore. Il esquissa un rictus taquin à la lame qu’elle lui présenta et qui se chargea de l’amputer d’un premier vêtement. Il n’avait pas la force de contester la moindre de ses décisions, mais se laissait étonnement guider avant de reprendre le dessus. Chacun avait ce désir de vouloir dominer l’autre, à tour de rôle, équitablement et avec toujours plus de fermeté. C’est pourquoi il la repoussa jusqu’au bureau dans un baiser fiévreux, libérant ainsi ses mains pour les coller contre sa gorge et en apprécier les contours. Il fit descendre ses doigts jusqu’à sa taille et la naissance de sa chair, l’approcha un peu plus encore de lui si c’était possible, et la délesta furieusement de sa propre chemise. Les boutons s’écrasèrent au sol dans un bruit à peine audible, coupé par le grognement de satisfaction qu’il fût bien incapable de contenir. Affamé de désir, Jim pris au moins une poignée de secondes pour se perdre dans une contemplation presque nostalgique. Ses doigts retracèrent avec minutie et douceur chaque courbe, chaque cicatrice nouvelle, chaque parcelle de peau qui s’offrait à lui, pour terminer le long de ses poignets et de ses mains. — Je sais. Qu’il lui souffla à l’oreille, les yeux braqués sur l’un des tatouages. Mais le reste des questions viendrait plus tard, voire jamais. Les intentions et le regard biaisés par l’envie, il se mordit la lèvre pour ne pas prononcer plus de mots, et étouffa d’inutiles confidences en s’emparant une nouvelle fois de sa bouche si ardemment désirée. Avant même qu’il ne le réalise lui-même, le reste de ses gestes fût purement mécanique. Elle contre lui, il l’avait portée jusqu’aux draps qui se trouvaient plus loin. Tout en audace, il s’était débarrassé de ce qui était devenu superflu pour profiter de ce tableau parfait qu'elle représentait. Ses mains glissaient là où elles ne devraient pas, pendant que son coeur s’évertuait à battre malgré une cadence qui devenait de plus en plus effrénée. Le voilà finalement ce minuscule halo de lumière qui lui permettait encore de vivre, et valait toutes les peines du monde. Dans ces draps, tout ce qu’ils feraient était d’une logique indiscutable. Flint redécouvrait enfin sa place au creux de cette étreinte, telle une vulgaire marionnette, sa tête posée contre son ventre, et leurs mains jointes. Un réflexe stupide le poussa cependant à murmurer une seule petite phrase de tout leur échange. Des confessions qui furent lancées au plus beau des moments, lorsque la tendresse reprit le dessus sur toute la fougue qui avait jusqu'ici dictée leurs actes. Un « Je t’aime » à peine audible dans un soupire régalé, mais qui avait bel et bien franchi la barrière de ses lèvres avant qu’il ne se perdre une dernière fois sur les siennes. Il n’y aurait aucun compte à rendre, aucune justification à apporter. Pour la première fois depuis qu’ils avaient été séparés, on aura pu entrevoir une étincelle de vie au milieu de ces opales assombries par le temps et les épreuves. Ce plaisir-là, tout unique et particulier, il s’était juré en bon égoïste de ne jamais vouloir le partager avec une autre. Viola était, et serait à jamais l’unique amour de sa vie. La seule, finalement, qui avait cet étrange don de le faire se sentir vivant.
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