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tales down the river :: castle neverwinter
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Ilhsara Nyus
pnj · you say witch like it's a bad thing
Ilhsara Nyus
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rédigé Dim 22 Nov - 18:15

White walls and missed calls
Snow falls but I didn't see it coming my way
Nose dives from high skies
All my life I left too many things unsaid
        ·  ·  ·  ·  ·  ·  ·  ·  ·  ·  ·

@julian carlyle

Un visiteur, tiens donc. Sur cette annonce inattendue et l’accord curieux de sa Reine dans les bras, le bon Olaf se retira afin de préparer cette arrivée soudaine. L’on décida que le grand salon ferait office de salon de thé idéal, quand bien même Elsa douta que le thé n’était pas la boisson favorite de ceux qui côtoient les terres anciennes de Nighon, dont était originaire le convive du jour. Frostväll prospérait paisiblement, dans le silence, le confort et la beauté d’un hiver pourtant rude. Chacun de ses sujets avait trouvé sa place à Presthyra et alentour, et ce qui aurait pu être une saison délicate, et l’était assurément pour les royaumes voisins, devenait immédiatement la plus propice à l’allégresse et célébrations à Frostväll. En partie grâce à ses souverains, dont le règne gagnait en puissance aux premiers flocons et prospérait davantage, si c’était même possible, à la moindre chute de neige. Si elle s’était longuement perdue dans la contemplation avide du paysage enneigé, bien au chaud derrière sa fenêtre, Elsa se tenait devant la cheminée, où quelques flammes dansaient paresseusement lorsque l’on annonça enfin le Prince Flynn. Grand, brun, ténébreux, il lui fit l’effet d’être son père tout droit extirpé de sa cage de feu, brûlant tout sur son passage, même à Frostväll où le froid robuste pourrait avoir raison du plus terrible des feux. L’erreur dura une seconde à peine, puisqu’elle reconnut sous ce qu’elle considéra être une trop longue barbe et une bien mauvaise mine, la figure notoirement réputée d’un ami de longue date. Dans l’impulsion provoquée par sa venue, elle poussa un soupir de vaillance et repoussa d’une vague de la main la lourde natte blond cendré posée sur son épaule, avant de faire un pas dans sa direction, les mains croisées le long de sa colonne. Puisqu’il était dans son rôle, et dans toutes les convenances royales d’Erathia, que le souverain en son domaine ne lance la conversation, Elsa offrit à Flynn un   “ Bienvenue, ”  tout à fait solennel. Si ses lèvres s’épargnèrent l’effort d’un sourire, elle compta sur la moue inévitablement tendre à ses deux commissures et la douceur de ses traits pour montrer pour elle ce qu’elle était incapable de donner naturellement : la cordialité et le confort d’un accueil chaleureux.    “ Nous n’attendions pas ta visite aujourd’hui, me semble-t-il … ?  ”  Aujourd’hui ou un autre, d’ailleurs. À bien y réfléchir, elle fut bien incapable de replacer leur dernière rencontre dans le temps ou ne serait-ce que lui donner un contexte. Bien entendu, elle s’était questionnée sur sa venue, quand bien même le motif qui l’accompagnait lui avait semblé évident ; et toujours maintenant qu’il se trouvait devant elle. Neverwinter regorgeait de bien des secrets, pourtant il s’en trouvait un qu’on conservait d’autant plus qu’il était plus précieux que tous les joyaux qu’ils, son jumeau et elle, pouvaient posséder. Encore que posséder n’était pas le mot. Protéger, plutôt. Elsa n’était pas bête à ce point qu’elle avait cru, ne serait-ce qu’à un moment que ce secret-ci le resterait ; secret. Mais elle avait espéré bénéficier d’un délai avant de voir les premiers curieux se presser à ses frontières,  chercher par tous les moyens de dénouer le vrai du faux dans toutes les messes-basses qui étaient en train de galoper ça et là dans tout Erathia, et poser des questions auxquelles elle n’avait ni envie, ni besoin de répondre. Plutôt que de répondre aux cancans, de réfuter ou confirmer, elle avait décidé très tôt qu’elle prétendrait autant de temps qu’il le fallait. Qu’elle répondrait à une question par une autre, prendrait tous les détours possibles et imaginables, ou finirait par offrir le plus grand et le plus grave de ses silences à quiconque oserait mentionner une certaine princesse réfugiée entre ses murs, dont elle et son frère jumeau avaient fait une affaire personnelle ; peut-être trop.   “ Que puis-je faire pour toi, Flynn ?  ”  questionna-t-elle, sans s’attendre à une réponse qui différerait de celle qu’elle avait en tête, mais plus que jamais décidée à contourner le sujet. Après avoir invité Flynn à s’asseoir en face d’elle, puisqu’elle ne discuterait de toute façon que dans le calme, le respect, devant un feu de cheminé et une tasse de bon thé dans les mains, Elsa débuta le ballet devenu presque habituel, visant à décourager quiconque voudrait se régaler de la superbe Aureen d’Erendieren. Elle connaissait assez Flynn pour comprendre qu’il ne se démonterait pas ; cela sans réellement et correctement appréhender à quel degré il s’entêterait, ni l’étendu de tout ce qui l’étreignait lorsque la princesse de feu Erendieren était concernée. Comment le pourrait-elle ? À cette heure, Elsa était presque convaincue qu’il était là au nom de Nighon. Autrement aurait été surprenant. Si elle pouvait aisément juger à la mine défaite qu’il affichait que son existence n’était plus aussi grandiose et grandiloquente qu’à l’époque, elle aurait été incapable de deviner pourquoi. Qui aurait pu ? Pouvait-elle réellement croire qu’il venait les bras chargés d’autre chose que d’ordres donnés par son père ?   “ L’hiver de Frostväll n’a pas l’air de te faire du bien,  ”  commenta-t-elle, les lèvres sur le rebord de sa tasse de thé fumant. Une remarque hasardeuse, certes, mais visant à garder pour elle les rênes d’un entretien qui débutait à peine et dont elle savait qu'il finirait par l'épuiser. À moins que son instinct ne lui fasse faire fausse route. Peu probable.
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Julian Carlyle
goin' down the bayou, takin' you all the way
Julian Carlyle
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rédigé Dim 22 Nov - 23:47

La princesse Aureen d’Erendieren aurait survécue. C’est en tout cas la rumeur que certains se plaisaient à colporter au sein de la nation des ombres. Lyla fût la première à lui avoir confié la précieuse et délicate information, refusant qu’il ne l’apprenne de la bouche d’un autre. Et parce qu’elle savait pertinemment le danger que pouvait représenter une telle nouvelle si elle s’avérait  être fausse, la djinn avait pris soin de choisir ses mots avec prudence et fermeté. Ne s’agissait après tout que d’échos infondés. Depuis la chute du royaume des lumières, le maître d’Oqitara n’avait été aperçu qu’en de rares et brèves occasions. On le disait souffrant, quand sa seule maladie n’était finalement que le poids des regrets mêlé à un deuil qu’il n’était pas en mesure de réaliser. Flynn avait refusé d’en entendre davantage la première fois, mais les mots étaient tout de même parvenus à tracer un minuscule filament d’espoir sur un coeur qui dégorgeait d’une douleur infernale. Son torse portait dorénavant les marques de tout ce que la disparition de sa princesse avait entraîné chez lui : de la folie, à l’état pur. Des cicatrices, notamment là où reposait un palpitant qui ne battait plus que par réflexe, recouvertes par le tatouage d’un soleil et d’une lune entrelacés. Une autre, au niveau de son flanc, qu’il s’était laissé infliger par un Hercule prêt à lui offrir la mort qu’il aurait dû mériter. Des jours se passèrent sans qu’il ne puisse tolérer de croire à ces allégations. Pouvait-on l’en blâmer ? La vision que Penelope avait volontairement cherché à lui offrir ne laissait place à aucun doute : Aureen était tombée sous la lame de son père le roi. Les cauchemars de son sang dévalant sa gorge et maculant sa cape n’avaient cessé de venir le hanter chaque nuit depuis cette rencontre. Pourtant, un beau jour, le prince décida de s’accorder un peu de cet espoir irréaliste. Ses questions ne trouvèrent aucune réponse chez son amie, mais elle su lui indiquer qu’il les obtiendrait au sein de Frostväll. Ses réticences à être accompagné ne furent évidement pas suffisantes pour empêcher Delilah de se joindre à lui lorsqu’il pénétra dans l’enceinte du château enneigé. Celle qui fût en mesure de l’accueillir, comme toujours, éblouissait de par sa prestance et sa dignité. — Elsa. Il se serait d’ordinaire montré aussi solennel que la reine qui se tenait devant lui, mais pas ce jour. L’effort de sourire qu’il tenta de lui octroyer se brisa en une vague et timide courbe sur le bord de sa commissure. Pour ceux qui étaient habitués à voir en ce prince le majestueux maître de cérémonie à l’apparence irréprochable, le tableau qu’il avait à offrir en ce jour était bien loin de dépeindre cet homme-là. Chaque pas lui demandait un effort considérable, chaque inspiration l’aurait fait grimacer de douleur s’il n’avait appris à s’en accoutumer. Quant à sa magie... Elle-même était devenue délicate à contrôler. Le simple fait de vivre finalement était devenu une torture dont il se serait volontiers passé, mais parce qu’il possédait une mère aimante et une djinn bien trop dévouée, il avait accepté de survivre. Jusqu’à aujourd’hui. — Non, en effet… Qu’il souffla à mi-voix à la remarque concernant sa présence inattendue. D’ordinaire, on l’aurait vu se diriger avec toute la grandeur et l’assurance qui qualifiait habituellement le moindre de ses faits et gestes. Ici, la tête baissée, Flynn se contenta de prendre place sur le siège face à elle dans un soupire à fendre l’âme. Visage enfouit dans les mains un court instant. Il chercha du regard un objet à fixer, n’importe quoi, sentait douloureusement sa gorge se nouer à tel point qu’il fût contraint de desserrer brièvement le col de la chemise qu’il portait. L’angoisse à son apogée. — J’ai quelque chose à te demander. Une question, ou plutôt une faveur… Peu importe, tu appelleras ça comme tu veux. Commença-t-il, crachant ses mots bien trop vite pour ne pas trahir toute la panique que cette simple demande suscitait chez lui. Le coeur, ce maudit organe, s’était soudainement remis à battre bien trop fort lorsque ses deux yeux se posèrent sur les traits d’une Elsa parfaitement calme. Il hésita, chercha ses mots, se pinça les lèvres, avant de déverser enfin la question qui lui brûlait les entrailles : — Est-ce qu’Aureen est ici ? La voix se brisa lorsqu’il prononça son nom. Le timbre, lui, était aussi suppliant que celui d’un enfant que l’on viendrait de battre. Evidemment, il ne manqua pas d’entrevoir dans un coin de la pièce le fantôme qui se plaisait à le suivre depuis plusieurs mois désormais, mais en ignora la présence en détournant volontairement le visage. — Personne ne sait que je suis là, je peux te le jurer. J’ai juste… Jamais on aura pu voir le prince de Nighon aussi peu assuré. Les mots étaient précipités et l’attitude fuyante au possible. Il avait cet espoir fou au ventre, mais la honte de devoir affronter le regard de celle qui tenait peut-être sa réponse. — Tu as entendu les rumeurs toi aussi. Il parlait trop, ou pas assez, et le noeud qui venait entraver sa gorge semblait se resserrer à mesure qu’il s’enfonçait dans une requête qu’il savait perdue d’avance. Il s’était relevé, une main frémissante posée sur un front devenu humide d’angoisse et d’appréhension, ses pas parcourant le petit salon de part et d’autre dans l’espoir de se calmer. Pourtant, cela ne l’empêcha d’insister. — Je veux simplement savoir... Est-ce qu’elle est… vivante ? Lorsqu’il s’arrêta, ce fût devant l’illusion d’une Aureen qui ne se tenait qu’à quelques mètres de lui. La mâchoire serrée si fort qu’il s’en écorcha la lèvre inférieure. — Je t’en prie, tu as une dette envers moi. Qu’il poursuivit, lui-même peu convaincu par cet argument qui n’avait nullement sa place ici. Le fait qu’il ait pu un jour sauver son jumeau d’un funeste destin lorsqu’ils n’étaient que des enfants ne lui accorderait pas plus de privilèges. Certainement pas celui-ci. Une seconde ou deux, il referma les yeux avant de se retourner vers la souveraine et s’y avancer d’un pas prudent. Un genou solennel et respectueux posé à terre devant elle, sans la toucher, il baissa une dernière fois le visage en livrant ses dernières paroles. — S’il te plait Elsa… J’ai besoin de savoir.
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Ilhsara Nyus
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Ilhsara Nyus
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rédigé Lun 23 Nov - 14:59

Fort heureusement, Elsa n’était pas attachée au protocole au point de lui reprocher une telle entrée brouillonne. Elle s’interrogea néanmoins sur ce qui amenait Flynn à sa porte, et surtout quelles intentions animaient tant le prince en lui-même que les lèvres pincées en une fine ligne qu’il tentait de faire passer pour un sourire de politesse. Flynn venait toujours avec son lot de surprises, mais avec la même attitude : celle du prince parmi les princes, là pour se donner en spectacle et gâter un public de son auguste présence. Pourtant ici, il lui fit l’impression d’un garçon trop grand qu’on forçait à s’asseoir dans une chaise trop petite pour lui, vêtu d’une chemise trop étroite, ne sachant plus quoi faire de ses grandes épaules, de ses grands bras, et de ce grand coeur qu’ils, elle et tous les autres, ne savaient pas qu’il battait en lui. Parce qu’elle était justement toujours effroyablement maitresse d’elle-même, Elsa parvenait à facilement lire ses propres défauts dans le comportement des autres, tout le moins à sentir que quelque chose avait changé. Ici, la variation lui sembla drastique, mais elle lui fit l’honneur de garder pour elle un commentaire dont elle pressentait qu’il n’avait pas besoin. Pas d’emblée, pas comme ça. Face à une demande davantage énigmatique que ce comportement nouveau, Elsa poussa un long soupir et détacha son regard métallique de son invité afin de centrer son attention, même fragmentée, sur les flammes qui valsaient dans l’âtre. Elle répondait volontiers à toutes les questions, si tant est que celle-ci trouvent une inspiration en elle. En revanche, elle avait les faveur en horreur, pour tout ce qu’elles impliquaient. L’instinct la poussa à se questionner sous quel motif elle pourrait lui accorder une faveur. À se rappeler d’un moment clef qui aurait pu lui insuffler le cran de demander une faveur, et elle savait parfaitement lequel lui reviendrait en pleine figure… Mais pourquoi maintenant ? Curieuse, elle se retrouva à le jauger de nouveau, les lèvres pincées retenant une réflexion et un sourcil braqué dans sa direction. Un prénom suffit à la crisper davantage, et inspira ses doigts à frapper nerveusement sur l’accoudoir de son siège. Sa tête bascula légèrement en arrière lorsqu’elle échappa un maigre soupir. Combien étaient-ils à lui avoir posé cette même question ? Combien seraient-ils encore à venir, le prénom d’Aureen sur les lèvres et l’espoir au coeur ?  Loin d’être naïve, la reine s’était douté que l’information finirait par échapper à son contrôle. Même à Frostväll, terre prospère d’Erathia, l’on trouverait toujours un oeil trop curieux, une bouche trop bavarde et un ego de rapace. Elle avait admis les bonnes raisons de Seren et de Penelope. En revanche, Flynn avait tout de son côté pour essuyer le pire véhément des refus.   “ Qui ? ”  demanda-t-elle, un sourcil froncé, le regard interdit et le ton ferme. Reine des glaces, et actrice de talent. Elle s’arrêta un instant sur l’image qu’il renvoyait, et le sourcil se braqua davantage.   “ Si on te savait ici, alors quoi ?  ”  On viendrait ici ? Pour quels raisons ? Avec quels intentions ? Sur le papier, elle n’avait rien à cacher, rien à prouver. Certainement pas à Larkin, quand bien même s’il se cherchait un motif d’aliénation, elle le connaissait assez pour savoir qu’il finirait par le trouver. Reine avant tout, Elsa fit glisser sur Flynn un regard de mise en garde, mais celui-ci mourut immédiatement dans une vague d’empathie engendrée par l’attitude peu commune d’une prince d’ordinaire fier. Confuse et perplexe, Elsa ouvrit la bouche pour questionner ce changement brutal d’attitude, mais se ravisa pour respecter le fil de la conversation.    “ Et c’est tout ce qu’elles sont, des rumeurs, ”  rétorqua-t-elle, aussi calme qu’on puisse l’être en mentant aussi effrontément.    “ Quand bien même, je ne vois pas en quoi ces rumeurs pourraient te concerner, à moins de venir au nom de ton roi. ”  Auquel cas il n’obtiendrait rien d’elle, mis à part un au revoir des plus glacials. Ils auraient une conversation drastiquement différente, pour tout ce qu’elle avait voulu dire à Larkin après la chute d’Erendieren, et qu’on l’avait supplié de garder pour elle. Elle assista au questionnement de Flynn sans se sentir obligée d’y répondre, trop fascinée qu’elle était par tout ce qui semblait le guider, le pousser, entraver son naturel pédant, arrogant, vicieusement prétentieux. Ce Flynn là ne se trouvait pas dans la pièce, quand bien même l’homme qui angoissait à ses côtés en avait tous les traits. L’argument qui aurait dû peser son poids eut le mérite de la sortir de sa contemplation anxieuse.    “ Tu as sauvé la vie de mon frère il y a douze ans, Flynn. Je crois qu’il y a prescription depuis.  ”   Pas tant. Elle aurait été prête à lui concéder une faveur, tant qu’elle avait son mot à dire sur ladite faveur et que cela ne la desservait pas. Cependant, elle était liée à Aureen par une promesse, et rien ne saurait la faire dévier de sa mission de garder cette promesse intacte. Accostée par un Flynn à genou, elle ouvrit une bouche étonnée et darda sur lui un regard aussi grave que stupéfait.   “ Qu’est-ce qui te prends ? ”   s’entendit-elle demander, sans y être réellement préparée.    “ Si je ne te connaissais pas tant je dirais que tu as l’air désespéré de savoir, et je voudrais à mon tour savoir pourquoi … ?  ”   Curieuse, elle l’inspecta longuement du regard, persuadée d’avoir loupé un chapitre important, à moins que l’histoire ne lui échappe complètement.   “ Va t’asseoir,  ”   ordonna-t-elle, si peu à l’aise dans ce cadre. Ils étaient amis avant tout, et il n’avait pas à poser un genou devant elle, sous n’importe quel prétexte. Jamais. Elsa était bien des choses, mais pas ce genre de reine, ni ce genre de femme. Par miracle, Flynn était parvenu à brouiller son naturel intransigeant, cela en suscitant sa compassion et sa curiosité. Elle avait pu lire la détresse dans son regard, entendre l’angoisse dans son timbre, même sans être capable d’en deviner la cause… ou s'il s’agissait seulement d’un autre tour de passe-passe, un autre numéro de son cru. Il était, après tout, doué à ce point. Uniquement pour cela, elle se redressa dans son siège, l’obligea à retrouver sa place en pointant le siège voisin du regard, et réajusta sur ses traits le masque parfaitement ciselé de la Reine Elsa.   “ Je crains ne pas être en mesure de te répondre. ”  Ce qui n’était, sur le fond, pas tout à fait faux.
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Julian Carlyle
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rédigé Lun 23 Nov - 21:51

Quiconque aurait pu rencontrer le prince de Nighon dans un pareil état ne l’aurait sans doute pas reconnu. Rien dans l’attitude ou l’apparence ne laissait entrevoir le maître de cérémonie et l’homme que l’on connaissait pour plaire à la gente féminine. La poitrine écrasée par l’angoisse et le chagrin, Flynn s’enveloppait de la seule et pathétique défense qui le maintenait encore en vie à ce jour : l’espoir. Le monde autour de lui aurait pu s’effondrer que cela n’aurait pas réussi à éveiller un quelconque intérêt chez lui. Il n’était plus qu’une ombre du personnage grandiose que l’on continuait à lui attribuer. Même la présence d’Elsa s’avérait incapable de lui rendre le masque du beau prince qu’il se plaisait à afficher habituellement en sa compagnie. Ici, le regard était fuyant, à la manière d’un petit garçon qui chercherait sa place dans un monde devenu soudainement trop vaste pour lui. Ses mains jouaient nerveusement avec ses mèches de cheveux, quand elles ne pinçaient pas les pans de sa chemise de manière insistante. Le froid mordant du pays enneigé n’avait malheureusement pas suffit à calmer la lave qu’était devenu son sang depuis qu’il avait eu vent de cette rumeur. Et il s’y accrochait comme un fou à cet espoir, le coeur ne battant plus que pour entendre la réponse à la question qu’il avait peiné à lui poser. Ses yeux, par moment, s’accrochaient aux reflets métalliques des siens à la recherche d’une réaction de sa part qui trahirait ses pensées. Un haussement de sourcil, une étincelle dans le regard, un frémissement de la main. En vain. Il fallait bien reconnaître que la reine Elsa, aussi douce pouvait-elle être en compagnie de son invité, demeurait un véritable mystère à décrypter. Ses mots eurent cependant le mérite de le faire sursauter lorsqu’elle s’adressa à lui d’un ton aussi ferme que d’ordinaire. Il s’arrêta un instant en posant un oeil avisé sur elle avant de grimacer.  — Personne ne doit savoir. Malgré un timbre nettement peu assuré, Flynn avait prononcé sa réponse la mâchoire serrée. Il n’apporterait pas plus détails, et espérait qu’elle n’en réclame pas davantage. Loin d’avoir le coeur à se justifier, il poussa un soupir vaincu avant de détourner le visage à la mention du souverain de Nighon. — Je ne viens pas au nom du roi. Pour la première fois depuis son arrivée, on l’avait entendu siffler sa réponse sans accrocher les mots et d’une seule traite. Le ton se voulait amer et incroyablement maîtrisé compte tenu de ce que Larkin évoquait dorénavant aux yeux de son fils. Et ce n’est peut-être qu’à ce moment précis qu’il mesura toute la portée de la phrase qu’elle venait d’évoquer. Il ne s’agissait donc que de rumeurs. Refusant de comprendre ce qui venait d’être dit, il fronça les sourcils en feignant de ne pas avoir bien entendu. Pourtant, si elle avait pris soin de ne pas apporter clairement de réponse à sa question, le coeur corrompu du prince se chargea d’entendre ce qu’il redoutait le plus. — Elsa… Il ne trouva pas les mots mais senti une nouvelle fois sa gorge se nouer sous la douleur qui se propageait en lui comme une vague. La bouche entrouverte, il l’épiait en la suppliant silencieusement. Comme si ses lèvres pourraient encore sortir une vérité qui saurait apaiser la souffrance. Il avait cru s’y être préparé, mais ne l’était aucunement. Son visage se voila aussi subitement que ses épaules s’affaissèrent.  — Je… Il s’étranglait. Incapable aussi bien de bouger que de parler. Il la sentait s’immiscer en lui tel un venin, cette délicieuse et mélancolique dépression qui l’avait enveloppée lorsque la djinn lui avait apporté la funeste nouvelle. Par miracle, il pu contenir les larmes, mais ne fut pas assez fort pour lui épargner un soupire de plainte lorsque son visage retomba vers le sol.  — Je l’aimais. Qu’il s’entendit prononcer dans un souffle à peine audible, étrangler par un tel aveu. Une main fébrile se posa contre sa gorge, quand l’autre l’aida tant bien que mal à se relever. De toute sa hauteur, il contempla cette fois-ci une amie plus que la reine qui se tenait devant lui. Les yeux rouges, un mince et désespéré sourire le long de la commissure.  — Ne te donne pas la peine de me dire ce que tu en penses, je peux facilement le deviner. N’y avait dans ses mots aucun sarcasme, mais une profonde détresse qui appelait, effectivement, à lui épargner tout commentaire à ce sujet. Qu’un homme tel que lui puisse s’enticher d’une femme telle que la princesse Aureen relevait de l’impossible, si pas du ridicule. Le fils de Larkin n’avait jamais été connu pour aimer quelqu’un d’autre que sa propre personne, et il ne blâmerait aucune âme pour croire à cette réputation qu’il s’était lui-même forgée. Inspirant tant bien que mal une large bouffée d’air, il s’exécuta silencieusement en retournant s’asseoir tel une carapace vide. Le visage plongé dans les mains, le pied frappant nerveusement un rythme soutenu contre le sol.  — J’ai cru que… S’il y avait une minuscule petite chance pour qu’elle puisse avoir survécu, il fallait que je le sache. Et ce sourire, de nouveau le long de sa commissure. Un rictus fou de désolation et qui témoignait largement du chaos qui régnait désormais en tant que roi dans son coeur.  — Mais tout ça n’a plus d’importance maintenant. Je n’abuserai pas davantage de ton temps et de ton hospitalité. Les lèvres pincées, il tenta de se relever une nouvelle fois de son siège sans y parvenir, ses jambes cédant sous un poids devenu insupportable à endurer. Et cet échec, aussi ridicule soit-il, fût celui de trop. La plainte qui s’échappa de ses lèvres raisonna pour tous les regrets qu’il avait appris à contenir, et laissa cette fois-ci quelques larmes dévaler ses joues sans qu’il ne puisse rien y faire. Du grand et ténébreux prince n’en restait que l’amoureux déchu dont le coeur avait été sauvagement arraché. Il n'était ici, après tout, qu'un homme comme les autres.
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Ilhsara Nyus
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Re: at the bottom and looking up · w/flynn
rédigé Mer 25 Nov - 14:48

Et elle devrait le croire sur parole, en plus. Haussant vaguement les épaules, elle dirigea un oeil perplexe sur le prince, affirmant en silence qu’il devrait donner mieux que ça s’il voulait lui faire croire que ses intentions n’étaient pas d’offrir les derniers survivants d’Erendieren, notamment leur jolie souveraine, à son père. Qu’elle soit alertée par un canevas de traits et de réflexes inédits de sa part n’assurait certainement pas qu’il n’avait aucun sombre projet dans sa manche. Tout au plus parvenait-il à l’amputer d’une envie de siroter une tasse de thé, mais point à signer l’armistice sur-le-champ. Curieux, que de le voir se conduire de façon si peu naturelle, alors même qu’elle parvenait à déceler une certaine spontanéité dans la moindre de ses inflexions. Ce tête-à-tête causerait à ses sourcils froncés de ne jamais retrouver leur place habituelle, à n’en pas douter. Si peu préparée à une confession de cette envergure, Elsa manqua de s’étouffer dans un hoquet de surprise, par deux fois peut-être, avant de retrouver un semblant de composition. Il l’aimait. Voilà donc. L’aveu lui fit l’effet d’une gifle, et si une partie d’elle aurait hurlé au mensonge intéressé, une intuition lui murmura que non seulement il disait vrai, mais que la confession lui coûtait tout ce qu’il avait de dignité en lui. Les signes se trouvaient tous devant elle, comme un livre ouvert dont elle pouvait allègrement se repaitre. Si elle le connaissait assez pour savoir qu’il aurait habituellement tout donné pour occulter, Flynn livrait tout en un seul morceau, et gagna ainsi d’elle un de ces silences de profondes réflexions dont elle était reine proclamée. Au terme de longues minutes de silence, Elle ouvrit la bouche pour tromper d’une parole la quiétude de plomb imposée par un aveu inattendu, mais les mots lui manquèrent ; ou décidèrent contre sa volonté de lui rester en travers de la gorge et de prolonger ainsi le règne d’un silence davantage morose à la minute. Comme s’il l’avait deviné, Flynn exprima sa préférence pour ce fameux silence plutôt que d’être la cible d’un commentaire cinglant qu’elle eut tout le mal du monde à réprimer.   “ Permets-moi malgré tout une question, ”  poursuivit-elle immédiatement, dans l’impulsion de sa prise de parole.   “ Est-ce que … c’est elle ?  ”  La femme du conte, de la légende, celle qui avait mis fin à une malédiction et dont il n’avait jamais mentionné ni le nom, ni l’existence. À l’époque, ils avaient appris que Flynn avait été gracié, mais personne n’avait voulu creuser davantage quant à l’identité de celle qui aurait dû être son prétendu grand amour. On l’avait laissé jouer au joli coeur avec la moitié d’Erathia, si pas plus. Certainement par habitude, et aussi par manque d’intérêt pour l’information qui, maintenant qu’elle se trouvait entre ses mains, prenait une ampleur de titan.   “ Est-ce que… ”  Son père se serait jeté à l’assaut d’Erendieren pour ce qu’elle considérait être peut-être la plus taboue de histoires d’amour qu’elle ait jamais entendue ? Ils avaient toujours cherché un motif à Larkin autre que la totale aliénation et la jalousie, et celui-ci en faisait un particulièrement sensé. Malgré sa curiosité maladive, peut-être un rien morbide, elle mit tout en oeuvre pour garder d’autres questions pour elle. Quant à ce qu’elle pensait de son amour…   “ Comment as-tu pu … ”   Il avait exprimé son besoin d’être épargné par un commentaire de quelconque nature, mais malgré tout, le voilà. Ajouté à cela, Elsa fit glisser sur lui un regard de jugement aussi aiguisé qu’une lame, et poussa un profond soupir écoeuré. Une main frémissante trouva le bout de son nez, puis sa joue et sa nuque endolorie par le poids de cette nouvelle. Sourde au reste de ses paroles, et au combien prise dans un tourment de réflexions amères et de questions, elle resta plongée un moment dans un silence, ses doigts gardant ses paupières closes. Parce qu’elle n’en savait pas plus et que leur histoire ne la regardait pas, Elsa puisa en elle-même pour mettre tout son mauvais jugement de côté et se concentrer sur l’essentiel. Elle se redressa alors qu’il s’affaissait dans son siège et perdait son propre contrôle ; et elle aurait préféré mille fois qu’on la laisse dans son ignorance plutôt que de se confronter à pareil spectacle.   “ Flynn… ”  commença-t-elle, sans avoir la moindre idée de ce qu’elle pourrait lui dire pour l’apaiser, si c’était même possible. Elle fit glisser une main froide sur son épaule, et s’y arrêta, frappée par le spectacle qu’il lui offrait aujourd’hui ; un dont elle n’aurait jamais imaginé pouvoir y assister un jour. Un tel chagrin… Elle chercha vaguement à se rappeler de quelqu’un, ou d’un moment, où elle s’était confrontée à une telle souffrance, en vain.    “ Je te crois,”  glissa-t-elle doucement. Elle décidait tout du moins de le croire. Peut-être à tort. Elle aurait pu continuer, persister et s’avancer davantage dans un mensonge pourtant quasi-vital pour Aureen, seulement elle réalisa qu’à mentir à ce sujet auprès de lui serait tuer Aureen une seconde fois. Un instinct, qu’elle avait de particulièrement aiguisé, lui murmura qu’il ne le supporterait pas.   “ Et parce que tu as sauvé la vie de mon frère,  ”  certes, mais pas tant.   “ Aureen est bien sous notre protection,  ”  confessa-t-elle à son tour, convaincue de faire une erreur… et en même temps… Une faute à l’égard d’ Aureen, mais une fleur à Flynn, qui avait l’air d’en avoir rudement besoin.   “ Mais tu ne peux pas la voir…  Elle ne veut voir personne.”  Et qui pourrait décemment lui en vouloir ? Elle-même l’avait à peine aperçue. Elsa laissait volontiers Aureen jouir de son espace personnel et de son confort, profiter de leur hospitalité pour se remettre sur pied, qu’importe le temps que cela prendrait. Une volonté que Jack, toujours avide de rendre service et de faire le bien, transgressait au moins une fois par jour. À part lui, personne n’avait côtoyé la princesse plus d’une ou deux fois.   “ Sache que si tu transgresses sa volonté, non seulement celle d’Aureen, mais aussi la sienne, et celle de tant d’autres. Les rares qui savaient, et dont la rage de protection ne connaissait aucun égal, tu te heurteras à une légion. ”   Elle était obligée de le préciser, quand bien même aurait-elle voulu faire sans.
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rédigé Jeu 26 Nov - 23:01

Il n’existait pas en ce monde de douleur plus intense que celle qui étreignait son palpitant en cet instant. Une fois encore, Flynn se laissait submerger par un flot de chagrin qu’il n’avait plus le coeur d’affronter. Il avait pourtant essayé. De toutes ses forces, il avait tenté de prendre le dessus et vivre malgré l’inconsolable tristesse qui accompagnerait désormais le reste de sa vie. En vain. Il avait abandonné le sang qu’il portait sur ses mains pour se calfeutrer derrière un épais manteau de mélancolie. Le rideau était tombé sur Oqitara et son prestigieux spectacle, ne laissant que de brèves et fragiles fondations que le maître ne parvenait plus à supporter. Rien ne pourrait jamais  parvenir à combler le trou béant qui s’était formé sous sa poitrine. Ni l’amour d’une mère, ni la bienveillance d’une amie, ni l’illusion quasi parfaite de sa plus belle oeuvre. Les yeux rivés vers le portrait d’une Aureen qui lui faisait dos, Flynn se mit à serrer davantage la mâchoire si c’était encore possible. Il s’en voulait d’avoir eu l’audace d’y croire, même brièvement. La seule vérité valable était encore celle qu’il n’avait toujours pas acceptée malgré les mois qui s’étaient écoulés depuis la chute du royaume. Terré dans un silence de plomb, il acquiesça d’un signe de tête à la question posée, un noeud au creux de la gorge. Il en devina le sens à l’intonation prise et à la prudence employée pour la formuler. Ils étaient nombreux à avoir réclamé l’identité de celle qui était parvenue à le défaire de son maléfice. A l’époque, le prince de Nighon n’était pas tant connu pour ses talents d’illusionniste mais davantage pour la sombre réputation qu’il traînait de ses défuntes conquêtes. Le souvenir à la fois doux et amer du premier baiser qu’ils avaient échangés lui arracha une nouvelle plainte. A ce moment-là, et précisément celui-ci, il aurait dû savoir à quel point cette femme lui serait essentielle. Lorsque, de son plein gré, elle avait choisi de risquer sa propre vie en goutant à ces lèvres que l’on disait empoisonnées, l’innocente princesse lumière su libérer son prince de sa malédiction. Aureen, en initiant ce baiser, avait pris soin ce jour-là de laisser une marque indélébile le long de sa commissure. Une cicatrice incandescente qui ne cessait de le brûler depuis qu’il avait appris la nouvelle de sa disparition. Perdu dans ses songes, Flynn sursauta cependant à la main que la reine venait de poser contre son épaule. Aussi chétif qu’un petit oisillon tombé du nid, il craignait désormais le moindre contact physique que quiconque pouvait entreprendre vers lui. Et puis il y eu une phrase parmi les autres. Une qu’il cru d’abord avoir mal entendu mais que la suite des paroles prononcées confirma sans qu’il n’eut besoin d’en exprimer la demande. — Elle est ici ? S’étrangla-t-il en levant presqu’aussitôt ses deux billes noires en direction d’Elsa. — En vie ? Il eut un sourire, avant de le perdre, pour réapparaitre après une poignée de secondes. Jamais on aura pas voir un homme s’enliser dans un tel tourment. Flynn s’était relevé dans un saut, le coeur se régalant d’une information qui venait à peine de filtrer à ses oreilles. Le chagrin s’envola, remplacé par une étrange et effroyable folie. Il ne cessa de répéter ses mots à voix basse, une main frémissante posée contre sa bouche. Elle est en vie. Encore, et encore, et encore. Comme s’il s’agissait d’une prière. Ses jambes retrouvèrent leur usage, lui faisant faire les cents pas autour de la table qui se tenait à leurs côtés. Il parlait seul, vacillant de temps à autre, rigolant parfois avant de gémir. Le contraste entre l’homme échoué sur sa chaise et celui qui se tenait désormais debout était saisissant. Pourtant, contrairement à ce que pouvaient bien faire croire les apparences, Flynn n’avait jamais été plus proche de la démence qu’en cet instant. Tout son être, emporté par un amalgame de sentiments contradictoires. — Non… Non, je dois la voir. Qu’il annonça simplement, comme s’il avait formulé une quelconque demande qui, de surcroit, était bien loin d’être anodine. — J’ai besoin de la voir. Elle doit connaître la vérité, elle doit savoir. Il faut que je lui parle. Emporté par l’élan de ses mots, Flynn inspira une bouffée d’air avant de venir appuyer ses mains contre la chaise qu’il avait quitté. A bout de souffle, d’énergie et de nerf, pour la première fois, il reporta un oeil attentif et avisé en direction d’Elsa. Un fin sourire courbant ses lèvres et des étoiles plein les yeux. Bien sûr, il était resté parfaitement sourd à la volonté de la reine de vouloir épargner sa présence à la protégée de Frostväll. — Parle-lui, dis-lui que je suis ici, que je ne partirai pas avant de l’avoir vue, même si ça doit prendre des mois ou des années. Le coeur frappait une cadence désordonnée dans sa poitrine à tel point qu’il se vit obligé de baisser le visage pour tenter de reprendre un souffle qu’il peinait à récupérer. Mais il souriait, au moins, sans pour autant l’épargner du voile humide qui couvrait encore ses yeux. — Dis-lui, je t’en prie. J’attendrai le temps qu’il faut. J'attendrai une éternité même, derrière des barreaux ou enchaîné si tu as peur que je puisse m'en prendre à elle, peu importe. Je ferai selon tes conditions et les siennes. N'importe quoi, mais elle... j'ai besoin d'elle. L’âme était de nouveau gonflée d’espoir, ce satané espoir qu’il s’était juré de ne plus éprouver. Et pouvait-on finalement le blâmer de vouloir chercher à travers l’obscurité une mince mais minuscule source de lumière ? La sienne, la plus belle, et celle qui manquait cruellement à sa vie depuis plus d’un an.
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rédigé Ven 27 Nov - 15:36

Une erreur, voilà de quoi il s’agissait. Personne n’était exempt d’en faire, quand bien même on attendait par habitude et de par son rôle qu’elle les évite au maximum, ou parvienne à en amortir les conséquences. Rien n’amortirait le poids de celle-ci. Les intentions étaient honorables, elle avait voulu alléger un ami d’enfance d’un poids dont elle ne parvenait pas à prendre la bonne mesure, et voilà qu’arrivaient les grandes exigences, des nécessités tout sauf légitimes, et ce qu’elle considéra comme un ultimatum plutôt qu’une demande dans les formes. Dans tous les cas, elle aurait refusé tout net, et c’est ce qu’elle s’apprêtait à faire, après s’être abreuvée de cette prestation inattendue et irréelle que Flynn était en train de donner de lui-même.   “ Ce n’est pas ce que j’ai dis, ”  tenta-t-elle, pourtant si peu convaincue qu’il goberait sa pitoyable diversion. Elle avait certes vendu la mèche pour Aureen, mais n’avait en aucun cas donné l’information qu’elle se trouvait ici, quand bien même c’était le cas. L’argument ne l’amènerait pas plus loin, et elle ne le savait que trop. Parce qu’il croyait qu’elle tolérerait son caprice pour des années de siège ? Ça pour une femme dont il avait négligé l’amour des années durant ? Certainement pas. Elsa était d’une grande patience, mais comme tout, la sienne connaissait ses limites. Renfrognée, davantage contre elle-même que contre Flynn, Elsa se leva d’un bond, tentant de lui faire front de toute sa hauteur, quand bien même était-il bien plus grand qu’elle. Le poids qu’il portait sur ses épaules et la dignité toute légère sur les siennes faisaient une différence drastique ; c’est au moins l’illusion qu’elle chercha à créer.   “ C’est non, Flynn. Rentre chez toi, ou ça va mal se terminer, ”  trancha-t-elle, résolue à ne lâcher aucune miette de terrain à l’enfant capricieux de Nighon. Avant d’ordonner qu’on lui ouvre la porte, elle lui jeta un regard de biais par-dessus son épaule, mais se résigna à garder pour elle le mot qui serait de trop.

Parce que ç’aurait été trop simple, Flynn n’écouta rien.
Ils ne s’attendaient pas à ce qu’il plie devant l’autorité pourtant incontestable d’Elsa, mais au moins à ce qu’il se lasse. Pour la nuit peut-être, et ç’aurait été suffisant pour comploter son expulsion, quand bien même Elsa confessa volontiers qu’elle préférait qu’ils n’en arrivent pas là. Elle s’était après tout confronté à un ami de longue date profondément changé. Plus encore : à un homme ouvertement amoureux, déterminé, et même si son entêtement dérangeait, plusieurs avaient exprimé une admiration, même modéré, pour ce type qui n’en démordrait pas. D’autres avaient convenu, de mauvaise grâce, qu’ils auraient été capable d’une attitude similaire, si pas de bien pire. Le coeur à ses raisons, même à Erathia. Tour à tour se succédèrent auprès de Flynn les voix, les conseils, les ordres et bientôt les menaces. Les reproches, aussi, auprès d’une reine qui s’était laissée attendrir par ce que l’on considérait être un énième masque, une autre mise en scène de la part du prince-acteur.  Peut-être. Peut-être pas. Le doute laissa au moins à Flynn une marge, un temps. Celui qui aurait dû se lasser parvint à accomplir un miracle et à lasser son public, tous braqués derrières les vitres, à contempler cette prestation inédite. La réflexion avait évoluée d’heure en heure, jusqu’à ce que la sagesse ne se charge de donner un choix à la concernée plutôt que de décider pour elle.  

La seule idée de s’y confronter l’avait poignardée droit dans l’estomac, et l’angoisse qui s’était glissée dans cette plaie invisible était au-delà de ce qui était tolérable ; mais elle avait accepté malgré tout. Pas pour Flynn, ni pour elle, mais bien pour soulager Neverwinter d’une polémique qui ne regardait qu’eux et dont elle voulait délester ses hôtes et quelques proches plus que tout. Cela afin de retourner ainsi à ce quotidien amorphe, morose, injuste et indigne dans lequel elle s’était confortablement cachée. Prise dans des tentatives de l’en dissuader, des mises en gardes dont elle n’avait cure, et la pagaille qu’une telle rencontre provoquait, Aureen avait cessé de respirer et se laissait malmener par tant l’inquiétude des autres, que celle qui grondait en elle.  Elle s’était préparée à ce qui était désormais inévitable, le coeur brisé par anticipation, son estomac dans la poigne d’une crainte qui aurait pu la tuer, si seulement cette vie ne s’était pas bornée à lui épargner le glas d’un repos pourtant durement mérité. Pour la première fois depuis ce qui sembla des siècles, on put croiser dans les longs des couloirs de Neverwinter la plus douce et la plus discrète de toutes les majestés, quand bien même la force des choses l’avait délestée de son titre. Par réflexe ou à la demande du roi, on admettait sa présence d’une révérence solennelle, à la pleine satisfaction de Penny qui n’en aurait jamais assez du protocole lorsqu’il s’agissait de sa princesse de meilleure amie. Enveloppée dans une épaisse cape fourrée d’un blanc bleuté, et si cela ne suffisait pas à la garder au chaud, par l’étreinte ferme de sa gardienne, Aureen poussa un douloureux soupir d’angoisse une fois arrivée devant les lourdes portes qui la séparait de son démon le plus impitoyable. Penny souffla que si pas pour elle, elle n’avait pas à le faire. Tous préféraient encore la savoir dans sa chambre au calme plutôt qu’à portée de Flynn, plus diabolisé que jamais. Mais tôt ou tard, elle devrait affronter ses craintes si elle voulait sortir du carcan trop étroit de la survivante, et apprendre à vivre de nouveau dans ce monde. Vivre plutôt que survivre, ou subir cette existence par défaut. Si peu certaine de réellement le vouloir, mais consciente qu’elle devait au moins le prétendre pour Penny et les quelques rares autres survivants de son peuple, Aureen poussa un autre soupir pour se donner davantage de courage, son coeur battant à tout rompre.  On ouvrit les portes sur sa majesté à l’heure où cette trop longue journée déclinait enfin. Un crépuscule de bleu-orangé, donnant au tapis de neige fraiche à pâlir davantage et un rayonnement inédit à ces retrouvailles. Flynn se tenait à quelques pas d’elle, en ombre sur une toile vierge. Si elle n’avait pas eu la certitude de le trouver ici, une part d’elle aurait pu confondre cet homme qui avait pourtant tout de lui, avec un à peu près. Sans se l’expliquer, elle s’était attendu à ce qu’il reste le Flynn d’antan, dans la moindre de ses coutures. Que le portrait était resté figé dans le temps, la posture aussi. Elle chercha sur sa commissure un sourire glaçant de suffisance ici absent, peut-être caché sous une barbe trop longue et mal entretenue qui lui donnait à la fois quelques années de plus et une once de la sévérité de son père. Le constat fit frémir son estomac d’une anxiété peu maitrisée. Les morceaux éparpillés de son coeur qui cherchait à battre dans sa poitrine lui causèrent bien plus de dommages que de bien. Incapable de trouver sa place dans ce paysage, Aureen resta prêt de la porte, les doigts frémissants, mais pas du froid mordant de Frostväll. Son souffle haletant donna naissance à des volutes de fumée blanche, et faute de savoir où poser ses grands yeux bleus, elle contempla longuement les pans de sa cape trainer dans la neige avant d’oser un autre regard dans sa direction, et ainsi croiser le sien. Si elle n’avait pas été si forte, nul doute qu’elle aurait fondu en larme à l’instant. Pour ce grand brun dont elle avait été éperdument amoureuse, qui l’avait brisée au-delà de ce qui était imaginable, et dont elle ne parvenait pas à se débarrasser de l’emprise malgré tout ce qu’elle avait traversé. Mal dans sa peau, elle dût se retenir de se gratter la peau jusqu’à tâcher ce tapis de neige de son sang et lorsqu’elle n’en put plus du silence qui sifflait dans ses oreilles, elle finit par lui céder quelques mots, reprit sans le savoir à une souveraine avisée.   “ Rentre chez toi, Flynn. ”  Le ton était profondément plus tendre que celui d’Elsa ; pouvait-on s’attendre à ce qu’il en soit autrement ? Sans savoir que dire de plus, elle ravala sa salive, se mordit l’intérieur de la joue et transperça la peau fine de ses paumes du bout de ses ongles. Cela, parfaitement consciente que le moindre pas, le moindre geste, le moindre mot de sa part lui causerait la plus grande terreur. Il avait obtenu ce qu'il voulait, comme toujours, mais elle ne s'attendait pas à ce qu'ils en restent là et la perspective causait à son coeur des sursauts intolérables.
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rédigé Sam 28 Nov - 18:29

Rien ni personne n’aurait su enlever à Flynn l’espoir auquel il s’était fermement agrippé. Aussi naïf et innocent que l’aurait été un enfant, il s’était entièrement abandonné au bonheur de connaître enfin une heureuse vérité. Le contraste entre ses différents états d’âme était saisissant, mais le poids de la fatigue ne lui accordait pas ce privilège de pouvoir gérer convenablement ses émotions. A fleur de peau, le prince de Nighon réagissait sans aucun filtre, dévoilant le moindre de ses affects de façon aussi brutale qu’incontrôlée. Elsa aura tenté par tous les moyens de raisonner celui qui était devenu irraisonnable, allant jusqu’à formuler des menaces que le concerné ne fût pas en capacité d’entendre. Enveloppé dans une douce et délicieuse euphorie, il n’avait laissé aucune place à la négociation quant à son désir de rencontrer sa princesse. Aussi résolu que pouvaient l’être les souverains de Frostväll à protéger leur joyau de lumière, Flynn resta sourd aux voix qui tentèrent de chasser la menace qu’il représentait aux yeux de tous. La seule idée qu’il puisse enfin se confronter à son aimée suffisait à envelopper son coeur d’un épais manteau capable de braver n’importe quelle tempête. Il ne savait que trop à quel point il n’était pas le bienvenue à Neverwinter, s’il n’y avait eut son amie la reine pour tolérer sa présence. Jack, Penelope, Elsa. Tous se succédèrent à ses côtés dans la cour avec l’espoir de lui faire quitter les lieux. En vain. Son acharnement dérangeait autant qu’il pouvait fasciner, et l’image qu’il portait de lui en cet instant témoignait de sa résolution. Il ne partirait pas sans l’avoir vue. C’était au moins la seule certitude sur laquelle pouvaient s’accorder les curieux qui osaient un regard critique en direction de l’homme qui se tenait dans cette cour enneigée depuis des heures. Il n’avait pas bougé, pas une seule fois. Assis sur un banc au milieu du froid mordant de l’hiver, le prince se tenait immobile, les bras serrés autour de son buste pour se tenir chaud. Ses yeux noirs plantés dans la poudreuse et les lèvres pincées, il avait gardé pour lui toute réponse aux interventions de plus en plus fermes de ses visiteurs. La seule qui fût en capacité de lui arracher un mot demeura sans surprise la djinn qui se joignit à son attente pour une poignée de minutes. Consciente, s’il le fallait, qu’il ne partirait pas, Lyla avait abandonné l’idée de convaincre un ami en préférant lui apporter une cape en guise de couverture. L’assistante du diable, pour certains. Rien de plus qu’un ange gardien à ses yeux, quand bien même prétendrait-elle le contraire. Lorsqu’enfin cette interminable journée commença à toucher à sa fin, le coeur du petit prince se serra douloureusement. Le visage levé en direction d’un soleil qui déclinait lentement, il senti ses épaules s’affaisser de nouveau en même temps que s’éteignait la flamme d’espoir qui brûlait en lui. Il se serait probablement régalé de ce paysage sublime s’il n’y avait eu ce tapis de larmes qui continuait de troubler sa vue. La gorge une nouvelle fois nouée, il jouait nerveusement avec ses doigts entremêlées pendant que son coeur se déchirait à mesure que défilaient les minutes. Elle ne viendrait pas. Pouvait-il seulement en être surpris ? On pu l’entendre pousser un soupir à s’en fendre l’âme lorsque les portes s’ouvrir non loin de lui. — Combien de fois devrais-je vous le dire… Qu’on pu l’entendre prononcer dans sa barbe, le visage plongé dans les paumes de ses mains. Flynn n’avait pas pris la peine de lever les yeux vers celle qui venait de le rejoindre, et ce n’est qu’après plusieurs minutes de silence qu’il se releva d’un bond, furieux, en se tournant vers sa visite. — Je ne… Le reste de ses mots se perdit dans un hoquet de surprise lorsqu’il posa son regard sur la princesse d’Erendieren. — Aureen… Elle se tenait là, devant lui, à bonne distance mais plus proche que jamais d’un coeur qui se plaisait déjà à hurler son nom. Incapable d’en prononcer davantage, son corps parla pour ce qu’il était incapable de dire. Le sourire enfantin qui courba ses lèvres, les mains qui se serraient et se desserraient sous la nervosité, et les mots qui restaient coincés au creux de sa gorge et que sa langue refusait de prononcer. — Je… Et que dire  finalement ? Son souffle devint subitement saccadé lorsqu’il réalisa que tout ceci était bien réel. Pas d’illusion cette fois. Jamais on aura pu voir le prestigieux et admirable Flynn se terrer dans un mutisme aussi grotesque que celui-ci. Mais pouvait-on l’en blâmer ? Voilà plus d’un an qu’il vivait, - survivait - en s’enlisant dans une réalité fictive aux côtés d’un fantôme qui n’aurait jamais le tiers de son unique beauté. — Tu es là. Qu’on pu l’entendre souffler avec un sourire, les yeux brillants sous l’émotion. Comme toujours, elle irradiait le paysage de sa simple présence. Belle comme le jour avec ses cheveux un peu plus longs, et ce malgré un visage marqué par des mois difficiles. La poitrine écrasée sous l’intensité de ses grands yeux bleus, Flynn sentit ses lèvres frémir aux quelques mots qu’elle pu avoir à son égard. Perdu dans sa contemplation, il fût incapable d’en comprendre le sens, mais chercha au contraire à s’avancer vers elle. — Je n’y ai pas cru lorsqu’on me l’a dit. La princesse du royaume déchu a survécu… C’était impossible… Je t’ai vue… Toi, et tout le reste… Le ton était aussi pressé qu’incontrôlé, témoin de la bataille qu’il devait se livrer pour parvenir à prononcer quelques paroles. Il s’interrompait, soupirait et ne pouvait s’empêcher parfois de rire grossièrement. Pas de moquerie, surtout pas, mais d’un soulagement inespéré. — Et tu es là, vivante. Il se mordit l’intérieur de la joue avant d’initier une approche vers elle. Un pas, un seul, avant qu’une flèche ne vienne interrompre brutalement sa course en terminant à quelques centimètres de son pied. Un avertissement de la part de l’archer et fils de Zeus, et un qui ne saurait malheureusement pas troubler davantage un esprit dévoré par la folie. Sans un regard pour le gardien, Flynn se contenta de serrer la mâchoire sans jamais quitter sa princesse des yeux. La peur au ventre qu’elle ne lui échappe à nouveau d’un battement de cils. Devant son silence et son apparent malaise, il dût se retenir pour ne pas fondre une nouvelle fois vers elle. Amoureux, certes, mais pas encore inconscient. Son coeur se serra sous sa poitrine d’une telle frustration. — Tu… est-ce que tu as peur de moi ? Qu’il s’entendit demander à voix basse, les lèvres pincées, redoutant une réponse qu’il pouvait deviner rien qu’à lire le regard qu’elle lui adressait. — Je n’ai pas l’intention de te faire du mal… S’empressa-t-il d’ajouter, les bras désespérément tendus dans sa direction. Il lui fallu quelques secondes à peine pour réaliser la portée de ses mots, et se souvenir de leur dernière rencontre. L’allégresse dans son regard s’envola presqu’aussitôt, balayée par le poids des remords. Bien sûr. Comment avait-il pu oublier. Les doigts frémissants sous la honte, il baissa le visage en reportant son attention sur le tapis de neige qui les entourait. — Plus maintenant. Qu’il ajouta en laissant retomber ses bras le long de son buste, un gout d’amertume dans la bouche. Le silence éreintait son coeur déjà partiellement émietté, mais rien n’était comparable à la douleur engendrée par la façon dont elle le regardait. Sans savoir quoi dire de plus, il refit un nouveau pas vers elle, sourd au bruit de la corde de l’arc que l’on venait de tirer. Pitoyable à l’extérieur, Flynn n’avait jamais été aussi beau à l’intérieur qu’en cet instant. — Aureen, je suis tellement désolé. Le ton était profondément doux et d’une tendresse inédite chez celui que l’on disait incapable d’aimer. Si peu certain que ses mots soient les bons - y en existait-il seulement ? -, il ne s’était jamais préparé à une telle rencontre. Son coeur battait à tout rompre sous l’appréhension de ce qu’elle pourrait dire ou faire, complètement et irrévocablement peiné du mal qu’il avait pu lui engendrer. Sa toile était loin d’être vierge, mais il caressait l’espoir fou qu’elle puisse accepter de l’écouter et entendre ses excuses. Il chercha sur son visage un signe, l’esquisse d’un sourire, une étincelle, quelque chose qui puisse témoigner que peut-être quelque part, elle n‘était pas indifférente à sa présence ici. — Dis quelque chose, je t’en prie… Suppliant pour la toute première fois, la panique dans les yeux et le souffle court. Les nerfs à rien de lâcher, Flynn suffoquait littéralement sous une anxiété que, contrairement à sa princesse, il était incapable de masquer. Entre ses mains, il avait ressorti le seul instrument encore capable de ne pas le faire craquer et qui réussissait encore à contenir la boule d’émotions qui menaçait d’imploser à tout moment. Il jouait avec, enroulant ses doigts gelés dessus, et dévoilant par moment le bracelet qu’elle avait un jour porté à son poignet. Le seul vestige de leurs jours heureux.
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rédigé Mar 1 Déc - 23:54

Si on la disait plus courageuse que quiconque, pour tout ce qu’elle avait traversé en si peu de temps et pour échapper à la tragédie avec tant de grâce, Aureen se sentie ici plus démunie que jamais. Le courage ne suffirait pas cette fois-ci. Elle refusa d’envisager un regard dans sa direction si ça n’était pas nécessaire et s’obligea à examiner le bas de sa robe, afin de ne pas céder immédiatement aux sirènes d’une angoisse déjà palpable. Malgré tout, elle ne pourrait empêcher ses cafouillages de trouver une oreille qu’elle avait d’attentive. Elle buta autant que lui sur ses quelques mots, ses silences et ce qu’ils signifiaient, ou ce qu’une partie d’elle espérait bêtement qu’ils signifient. Incapable de se défaire du sentiment qu’il en rajoutait, se donnait en spectacle à dessein de l’épater de nouveau pour mieux la piétiner après, comme il l’avait fait tant de fois, elle poussa un douloureux soupir. Comme ils le soupçonnaient tous, à l’exception peut-être d’Elsa, elle assistait ici à une énième prestation de la part de l’amoureux-imposteur et pour cela, elle envisagea de s’en aller sur-le-champ, sans se retourner, et de ponctuer cette brève entrevue d’un silence glaçant. Pourtant ses talons s’enfoncèrent davantage dans la neige. Peut-être parce qu’elle commençait à avoir froid, mais aussi par curiosité maladive, et parce qu’il tendit dans sa direction une perche dont elle se serait passé.  Elle se mordit l’intérieur de la joue à la mention de son royaume, effectivement et tristement déchu, et par la faute de qui ? Si Flynn n’était pas la main qui avait soulevé l’épée, il était aussi responsable que d’autres en cela qu’il n’avait rien fait pour empêcher des centaines de milliers d’innocents de périr.   “ N’évoque pas le royaume déchu devant moi. ”  C’aurait dû être un ordre, et c’en était un au moins pour elle, mais le ton immanquablement doux lui donna davantage des allures de requête. Pour d’innombrables raisons, elle interdirait qu’il mentionne son héritage aujourd’hui décimé, réduit à l’état de cendres, tourné en dérision par la terre natale dont il était le prince fier. Elle était certes vivante. Vivante, mais à quel prix ? Vivante, mais pour quelles raisons ? À quelles fins ?  Vivante n’était pas le mot. Aureen respirait par mécanisme, nécessité, mais elle aurait volontiers troqué sa place pour celle d’un autre, dont la vie avait été bien plus précieuse que la sienne ; quand bien même se trouvait-elle être inestimable dans les yeux de ceux qui se régalaient de sa présence, notamment l’homme qui se tenait devant elle, et osait un pas vers elle. Elle s’y était préparée, pourtant la démarche la fit sursauter et pour l’empêcher de s’en prendre à elle, Aureen brandit dans sa direction une main frémissante enroulée dans un halo de lumière douce, mais vive. Seren s’occupa pour elle de donner une limite à ce qui était permis, et la fit sursauter au passage. Incapable de déterminer d’où il tirait, elle exulta une bouffée d’inquiétude, installant sa main charmée à l’endroit où son coeur menaçait de céder. La lumière s’y réfugia, mais pas en quantité suffisante pour en soulager les battements désordonnés ; toute la lumière de tous les mondes ne suffirait pas à apaiser tout l’amour et toute la tristesse que Flynn inspirait à son coeur. Non seulement elle avait peur de lui, mais elle craignait tout. Elle vivait dans un état de crainte permanent, sursautant au moindre bruit, inquiète chaque matin de devoir se lever et terrifiée le soir d’aller se coucher. Certains craignaient l’amour au point de s’y refuser, Aureen s’était donnée corps et âme dans une histoire qui l’avait brûlée vive et l’empêchait aujourd’hui de lever les yeux vers celui qu’elle considérait encore comme son grand amour ; malgré tout, malgré elle.   “ Tu n’en auras plus l’opportunité,  ”  affirma-t-elle, illustrant son propos en reculant d’un pas. Après tout, pouvait-on faire pire ? Elle ne douta pas qu’il était créatif au point de pouvoir ruser de nouveau et enfoncer un peu plus la dague qu’elle portait en elle, plantée à la poitrine, la faisant souffrir à chaque fois qu’elle avait même l’audace de respirer. Sa réputation était après tout en partie forgée sur sa créativité toute dangereuse, ça dans tous les sens du terme imaginable. Pour preuve, il aurait pu lui faire l’honneur de la laisser dans son coin, mais voilà qu’il s’imposait de nouveau, amené par un tourbillon de caprices et le portrait macabre de réalisme de l’homme en quête de… repentance ? Elle releva enfin ses grands yeux bleus vers lui pour offrir une réaction à des mots qu’elle n’aurait jamais cru entendre de sa bouche. Elle trébucha sur ce qui lui sembla être davantage un portrait de lui que le véritable Flynn. Un qui collait avec les mots qu’il délivrait, effectivement désolés, visiblement accablés. Au-delà de la méfiance et de l’angoisse, Aureen l’aimait encore bien assez pour souffrir de le savoir si mal. Elle se mordit la lèvre, frappée à l’estomac par une empathie virulente, mal maitrisée.  Il était après tout l’élu de son coeur, malgré qu’il lui ait refusé son amour, son attention, et avait joué avec ce qu’elle avait voulu lui donner : tout d’elle. Certaines choses ne se maitrisent pas, et elle se rendit compte que ces choses-là, en plus d’être indomptables, ne variaient pas même après le pire. Ou bien elle avait un coeur d’idiote. Un regard, c’est pourtant tout ce qu’elle lui cédait aujourd’hui. Sa présence, aussi, mais surtout un regard. Celui-ci se perdit une seconde de plus sur lui et le quitta à regret pour glisser sur la neige.   “ Je ne sais pas quoi te dire, ”  fit-elle, haussant vaguement les épaules.    “ Qu’est-ce que tu voudrais entendre ? ”  tenta-t-elle, incapable de le déchiffrer. De voir où se trouvait le vrai, l’intention, ni où s’achevait son spectacle et où commençait sa réalité. Après tout, elle avait longtemps cru se blottir dans les bras du vrai Flynn, s’était sentie aimée et privilégiée de le connaitre si bien, jusqu’à comprendre, de la pire des manières, qu’elle n’était qu’une spectatrice de plus et que son Flynn n’avait été qu’un rôle de plus pour le maitre d’Oqitara.   “ Désolé pour quoi ? ”  demanda-t-elle, sans attendre de réponse. Pour Erendieren et les méfaits de son père, sa patrie ? Son inaction ? Le fait qu’il l’ait envoyée à sa mort probable les bras chargés de son coeur en morceaux ? Il y avait tant à déplorer dans son attitude qu’ils n’auraient jamais assez d’une vie pour tout démêler, expliquer, débattre. Et elle n’avait de toute façon plus le coeur assez accroché, ni l’énergie pour toutes ces choses-là. Un éclat dans sa main attira son regard, et elle dut se mordre la lèvre pour ne pas fondre en larmes lamentablement. Elle ne s’était pas leurrée au point de croire qu’elle l’avait perdu, ce bracelet, mais elle s’était fourvoyée en espérant que Larkin ne l’avait pas joyeusement arraché à son poignet, à son cadavre. L’objet lui arracha un frisson et elle recula de nouveau.   “ Je sais pas ce que tu me veux, Flynn, mais pitié… Non,  ”  implora-t-elle, la gorge nouée, la vue brouillée. Ses os, ses organes, son coeur, tout son être ne tolèrerait jamais un autre de ces jeux.   “ Tu as eu tout ce que tu voulais. ”  Son spectacle, sa magie, sa réputation sulfureuse, les aventures et les femmes qui allaient avec, et son coeur en trophée. Il avait tout. Hier, aujourd’hui, peut-être depuis toujours. Sa volonté était toujours exhaussée, couronnée, au moins dans les grandes lignes et en omettant ce pourquoi il se trainait aujourd’hui devant elle, et ce qu’il envisageait de gagner ou regagner ici.   “ Nighon a brisé mon peuple, ton père a brisé ma famille, tu m’as brisé le coeur. Vous avez gagné. Qu’est-ce que tu veux de plus ? ”  Le poids de chacun des mots qu’elle venait de prononcer retomba sur elle comme une gigantesque enclume. Son coeur battait si fort qu’elle aurait pu s’évanouir, hurler, régurgiter. Pour seul témoin de tout ce qui était en train de la consumer, une larme sur sa joue rosie, puis une autre, et une troisième, toutes les trois balayées par une main frissonnante.
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Julian Carlyle
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rédigé Dim 6 Déc - 19:30

Le froid mordant des neiges glacées de Frostväll ne suffirait jamais à apaiser le coeur qui martelait ce soir la poitrine du jeune prince. S’échappaient de ses lèvres des volutes de fumée blanche, témoins de son souffle saccadé et de la peine qu’il avait à respirer. Il assistait à son propre procès, incapable de défendre son innocence quand tout le poussait à s’être laissé convaincre du contraire. Attentif aux mots qu’étaient les siens, il suffoquait de devoir attendre ses réponses et trahissait son inquiétude en demeurant tout simplement incapable de rester en place. Ses jambes frémissaient sous le poids de son corps, et de violents spasmes le forçaient à tourner sans cesse le visage et dévier son regard du sien, devenu bien trop lourd à supporter. Les épaules affaissées sous une honte qu’il ne prenait plus la peine de masquer, Flynn se mordit les lèvres devant la maladresse commise un peu plus tôt. — Je ne voulais pas dire ça. Qu’il s’entendit répondre du tac au tac à ce qu’il appréhenda comme un reproche. Le royaume déchu. Cette mention lui fit fermer les yeux et un long soupire s’échappa de sa bouche lorsqu’il prit conscience de l’ampleur de son erreur. Comment avait-il pu, devant elle, aussi facilement. De toute évidence, il ne s’était jamais senti aussi pitoyable et bête qu’en cet instant devant elle. Une majesté d’un courage à rude épreuve compte tenu de tout ce qu’elle avait été capable de traverser pour se tenir ce soir devant lui. Il avait été à ce point aveuglé par la joie de la savoir en vie qu’il en avait oublié le contexte dans lequel elle avait été justement amenée à survivre. Le mot avait été cruellement mal choisi. Il senti sa gorge et son palpitant se serrer à la vision de sa main levée dans sa direction lorsqu’il entreprit de s’avancer. Un geste qui l’ébranla bien plus que la flèche que l’on tira à ses pieds. La question posée trouva ainsi sa réponse sans qu’elle n’eut à la verbaliser : elle avait peur de lui. L’état de crainte dans lequel elle se réfugia termina de lui briser ce qu’il lui restait de coeur. Elle, dont le visage savait toujours se parer d’un sourire ou d’une expression doucereuse à son égard, demeurait presque terrifiée à l’idée qu’il puisse l’approcher. Voilà donc tout ce que sa présence parvenait à faire naître chez elle ? De la crainte ? Après tout ce temps, il avait nourri l’espoir fou de pouvoir la serrer dans l’étau de ses bras, de la sentir se blottir contre lui dans une étreinte aussi intense que l’émotion qui aurait dû les empoigner tous les deux lors de ces retrouvailles. Mais là encore, il s’était fourvoyé. — Que veux-tu dire par là ? Qu’il s’inquiéta devant son affirmation prétendant qu’il n’aurait plus l’opportunité de lui faire de mal. Il refusait de comprendre ce qui était pourtant évident, aveuglé par une naïveté qui aurait été touchante si elle n’avait pas été aussi tragique. Aureen avait souffert plus que n’importe qui de cette guerre et de ses tristes conséquences. Et s’il devinait le poids de sa rancoeur vis-à-vis de leur précédente rencontre, Flynn était bien loin d’imaginer ce que ses actes avaient pu avoir comme répercussions sur cette âme innocente. Le regard planté sur elle, il essayait pourtant de déchiffrer ce que ses mots pouvaient signifier, de lire à travers les mots et les quelques signes qu’elle lui accordait ici et là. Ou bien il était idiot, ou alors il tentait désespérément de se convaincre d’un mensonge. Cette rencontre, il l’avait imaginée tellement de fois… Mais aucun des scénarios envisagés ne se rapprochait de celui-ci. Il étouffa une plainte lorsqu’elle décida enfin de lui concéder un regard de ses grands yeux bleus. La question posée ne su obtenir aucune réponse malheureusement. Elle avait parfaitement raison. Ce n’était pas tant à elle de parler, mais bien à lui de se battre pour récupérer l’amour d’une vie. Le tout était de trouver les mots justes… Si seulement il en était capable. Sa gorge se noua une fois encore sous la pression imposée par sa simple présence. Elle pourrait aisément constater que son prince ne s’était jamais montré aussi intimidé par sa présence qu’en cet instant. Malgré l’année qui s’était écoulée et les épreuves endurées, Aureen demeurait toujours aussi belle qu’au premier jour. Les cheveux un plus long peut-être, mais rien qui ne puisse moins sublimer un visage dont il se régala de la vue l’espace d’une poignée de secondes. Un éclat dans les yeux. N’y aurait jamais aucune femme qui puisse un jour se vanter de lui arriver à la cheville. — Tu sais très bien pour quoi Aureen… Ne prétends pas l’ignorer. Qu’il soupira en se renfermant une nouvelle fois sur lui-même, tête baissée. La honte de devoir reconnaître ses torts, les bras pourtant chargés de regrets. Tout ou presque serait à déplorer chez ce prince que l’on prétendait incapable d’aimer. Mais il l’avait fait. Il avait succombé à cette affection qu’elle lui avait porté il y a de cela des années, faisant de lui un roi au milieu des rois. Elle l’avait attendrie de toutes les façons qu’une femme pouvait le faire, portant son coeur empoisonné contre sa poitrine avec l’espoir qu’un jour il puisse lui rendre la pareille. Au lieu de cela, Flynn y avait gouté égoïstement, présentant un rôle à la hauteur de sa conquête, aussi doux et tendre qu’elle l’avait espéré… Jusqu’à s’en lasser, et jeter son amour au milieu de ses restes. Aussi, sous ses supplications, il senti sa poitrine se figer douloureusement sous la dague invisible que ses mots venaient de planter en lui. — Pitié ? Qu’il répéta à voix basse, complètement impuissant face à la panique qui semblait soudainement la ravager. Elle recula lorsque, par réflexe, il s’était avancé d’un nouveau pas dans sa direction. — Non… Non tu ne comprends pas. Qu’il implora à son tour, un bras tendu dans sa direction. Cette vue-là lui était insupportable et saurait au moins le hanter pour les jours à venir. Bien sûr, il était conscient de ce qu’il provoquait chez elle, mais il fallait qu’il insiste. Le peu de contrôle dont il était encore capable suffisait au moins à le faire tenir debout, mais pour combien de temps… Un long frisson entama sa descente le long de sa nuque puis de sa colonne. La perspective qu’elle puisse refuser sa présence était suffisamment difficile à tolérer sans qu’elle ne soit en plus terrorisée par lui. Il secoua la tête, incapable de réfléchir convenablement sans grogner de consternation devant la distance qui les séparait. Et sa phrase, cette ultime vérité, termina de ravager un coeur déjà en mille morceaux. S’il n’y avait eu que ça… — Laisse-moi approcher, s’il te plait. Qu’il supplia presque en criant. Et parce que ce prince-là ne serait jamais celui que l’on aimerait qu’il soit, il n’attendit pas sa réponse pour avancer. Des pas fermes, maladroits sous la fatigue, mais décidés à rompre ces mètres qui parvenaient encore à les éloigner. On tira plusieurs flèches pour tenter de l’en dissuader, en vain. L’homme ne voyait rien d’autre que celle qui se tenait au dessus de ces quelques marches. Aux pieds de celles-ci pourtant, l’un des poignards de la gardienne su trouver son chemin jusqu’à l’une de ses jambes qu’elle ébrécha brièvement, le forçant à s’arrêter dans un hurlement à glacer le sang. Pas de douleur, mais d’une frustration qu’il ne parvenait plus à taire. Un cri mêlé au sanglot qu’il avait jusque là réussi à conserver. Une main posée contre sa plaie, l’autre toujours levée vers elle, il grimaça en posant un genou à terre devant sa défaite. S’il tentait de gravir ces marches, la prochaine lame ne ferait pas que l’effleurer. Et qu’est-ce qui importait le plus en fin de compte ici ? Les lèvres pincées, il contenait des larmes pour tout ce que son état lamentable faisait ressortir chez lui. — Je te veux toi, j’ai besoin de toi… J’ai toujours eu besoin de toi… Je l’ai seulement réalisé bien trop tard. Et je ne sais même pas quels mots utiliser pour te dire à quel point je suis désolé pour tout ça… Tout ce que je t’ai fait… Je ne te demande pas de me pardonner tout de suite mais je t’en prie, fais-le. Le timbre employé était à s’en fendre l’âme. Du cruel prince à la réputation sulfureuse ne restait qu’un piètre amoureux en proie au désespoir. — Je ne peux pas te perdre, pas encore. J’y arriverai pas. Qu’il termina dans une ultime confession, la voix éreintée par l’angoisse. Ses deux yeux sombres rivés sur elle, aussi minable qu’il puisse l'être devant cette reine qui tenait aujourd’hui son coeur au creux de sa paume.
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